Entretiens sur la grammaire

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H. Holt, 1879 - French language - 335 pages
 

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Popular passages

Page 6 - Un mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom), Capable d'enrichir en un jour l'Achéron, Faisait aux animaux la guerre.
Page 18 - Le Savetier et le Financier UN savetier chantait du matin jusqu'au soir: C'était merveille de le voir, Merveille de l'ouïr; il faisait des passages, Plus content qu'aucun des sept Sages. Son voisin, au contraire, étant tout cousu d'or, Chantait peu, dormait moins encor: C'était un homme de finance. Si sur le point du jour parfois il sommeillait, Le savetier alors en chantant l'éveillait; Et le financier se plaignait Que les soins de la Providence N'eussent pas au marché fait vendre le dormir...
Page 143 - Il n'en est point qu'il ne comprenne Dans le fatal tribut, tous sont de son domaine; Et le premier instant où les enfants des rois Ouvrent les yeux à la lumière Est celui qui vient quelquefois Fermer pour toujours leur paupière. . Défendez-vous par la grandeur; Alléguez la beauté, la vertu, la jeunesse; La Mort ravit tout sans pudeur: Un jour le monde entier accroîtra sa richesse.
Page 223 - Quand j'ai connu la Vérité, J'ai cru que c'était une amie ; Quand je l'ai comprise et sentie, J'en étais déjà dégoûté.
Page 55 - S'il ne te faut, ma sœur chérie, Qu'un baiser d'une lèvre amie Et qu'une larme de mes yeux, Je te les donnerai sans peine; De nos amours qu'il te souvienne, Si tu remontes dans les cieux. Je ne chante ni l'espérance, Ni la gloire, ni le bonheur, Hélas ! pas même la souffrance. La bouche garde le silence Pour écouter parler le cœur.
Page 183 - La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. C'est donc être misérable que de se connaître misérable; mais c'est être grand que de connaître qu'on est misérable.
Page 215 - Ma fille. En achevant ces mots épouvantables, Son Ombre vers mon lit a paru se baisser. Et moi, je lui tendais les mains pour l'embrasser. Mais je n'ai plus trouvé qu'un horrible mélange D'os et de chair meurtris, et traînés dans la fange, Des lambeaux pleins de sang, et des membres affreux, Que des chiens dévorants se disputaient entre eux.
Page 65 - Moi, votre ami ? Rayez cela de vos papiers. J'ai fait jusques ici profession de l'être ; Mais après ce qu'en vous je viens de voir...
Page 323 - Où suis-je? de Baal ne vois-je pas le prêtre? Quoi ! fille de David , vous parlez à ce traître! Vous souffrez qu'il vous parle ! et vous ne craignez pas Que du fond de l'abîme entr'ouvert sous ses pas II ne sorte à l'instant des feux qui vous embrasent , Ou qu'en tombant sur lui ces murs ne vous écrasent? Que veut-il? de quel front cet ennemi de Dieu Vient-il infecter l'air qu'on respire en ce lieu ? MATHAN.
Page 18 - Et le financier se plaignait Que les soins de la Providence N'eussent pas au marché fait vendre le dormir, Comme le manger et le boire. En son hôtel il fait venir Le chanteur, et lui dit : Or ça, sire Grégoire, Que gagnez-vous par an ? — Par an ! ma foi, monsieur...

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