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pour M. le duc de Luynes trente-six figures décoratives, au château de Dampierre; en 1843, la ville de Dreux a acquis de cet artiste pour sujet de vitrail un Saint Louis prenant la croix pour la deuxième fois. Il a encore peint à l'encaustique, pour le chœur de l'église Saint-Germaindes-Prés, l'Entrée de Jésus-Christ à Jérusalem, et la Marche du Christ au supplice, puis différentes figures. Il exécute en ce moment des peintures murales dans les travées de la nef de la même église. On lui doit aussi la frise de l'entablement de la nef de Saint-Vincent de Paul, où il a représenté des groupes de saints et de saintes marchant vers le Christ. C'est un des chefs-d'œuvre de la peinture contemporaine. M. H. Flandrin a obtenu la deuxième médaille d'or en 1836; la première en 1838; nommé chevalier de la Légion d'Honneur en 1841, et officier le 12 août 1853, il fut appelé à l'Académie des Beaux-Arts trois jours après, à la place de M. Blondel. A l'exposition de 1855 il a obtenu une médaille de première classe. L. LOUVET.

Dict. de la Conversation. ➡ Documents particuliers. *FLANDRIN (Jean-Paul), peintre français, né à Lyon, en 1811, reçut, comme son frère Hippolyte, les leçons de MM. Legendre, Magnin et Revoil à Lyon, et de M. Ingres à Paris. En 1834 il partit pour Rome, où était déjà son frère, Il y peignit d'après nature le paysage, en même temps qu'il dessinait la figure, tantôt d'après les maitres, tantôt d'après les modèles. M. Ingres le chargea de faire trois copies des Loges de Raphael pour la collection des frères Balze. En 1838 il revint en France avec ses frères, et accompagna M. Hippolyte Flandrin à Paris. Il eût sans doute suivi la même voie que ce dernier sans les conseils de M. Ingres, qui engagea les deux frères à ne point courir les chances d'une rivalité dangereuse. Dès lors M. Paul Flandrin s'adonna au paysage historique : tous deux traitèrent également avec succès le portrait. Les paysages de M. Flandrin sont des oeuvres d'un haut mérite, d'une conception poétique et d'un art sévère. Les lignes variées des montagnes, le feuillage divers des arbres et les mouvements de terrain sont accusés avec goût et finesse. Il y a toujours dans ses toiles un choix de sites, un arrangement d'arbres, une disposition de lignes, une beauté de formes qui indiquent le maître. Or leur reproche seulement un peu de froideur, une touche trop mince, un aspect souvent trop sombre.

M. Paul Flandrin a successivement exposé : Les Adieux d'un proscrit à sa famille (1839);

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Une Nymphée (1839); · Campagne de Rome (1839); Les Pénitents de la Mort dans la campagne de Rome (1840); prise à l'ile Barbe, aux environs de Lyon (1840); Saint Jérôme; Une vallée; paysage; portrait (1841); Bords du Tibre appelés à Rome la Promenade du Poussin; paysage; portraits (1843); ·Paysage; Tivoli; une Fontaine; Bords du Rhône; Crépuscule; portraits

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(1844); Campagne de Rome; Bords du Tibre; les Rochers; paysages; portraits (1845); Un Ruisseau; Bords du Rhône aux environs d'Avignon; portrait (1846); - Lutte de bergers; La Paix; La Violence; Lionne en chasse (1847); Paysages, portraits (1848); Dans la montagne; Dans les bois; Bords du Gardon; Chemin creux; Le Berger; Portrait (1850); Paysages; Montagnes de la Sabine (1852); - Environs de Vienne (Dauphiné); La Réverie; Lafoux (Gard) (1853), En 1855 il apporta à l'exposition universelle Montagnes de la Sabine; une Nymphée; Gorges de l'Atlas; La Lutte; Bords du Gardon; Solitude; Paysages; Les Tireurs d'arc; Vallée de Montmorency; Le Verger. M. Paul Flandrin a peint pour M. le duc de Luynes, au château de Dampierre, deux tableaux sur mur, dans la grande galerie; il y a là aussi de lui une Vue des Alpes. Il a terminé en 1847 la peinture de la chapelle du baptistère de Saint-Severin, et il est un de ceux dont les Vues des environs de Paris ornent la galerie de pierre de l'hôtel de ville. En 1839 et en 1848, il a obtenu la médaille de deuxième classe, celle de première classe en 1847. L. LOUVET.

Dictionnaire de la Conversation. ticuliers.

Documents par

FLANGINI (Comte Louis), littérateur et prélat italien, né à Venise, le 26 juillet 1733, mort dans la même ville, le 29 février 1804. Dès sa jeunesse il se distingua par ses connaissances philologiques. Il occupa successivement quelques-unes des principales magistratures de la république. Clément XIV l'appela à Rome en 1776, et le nomma auditeur de rote; Pie VI l'éleva au cardinalat le 30 août 1789. En 1801 l'empereur d'Allemagne, que le traité de Campo-Formio avait mis en possession de Venise, nomma Flangini patriarche de cette ville, et lui conféra le titre de comte du Saint-Empire. On a de lui: Annotazioni alla corona poetica di Querino Telpasinio, in lode della Republica di Venezia, sous le nom d'Agamiro Pelopideo; Venise, 1750; Rime di Bernardo Capello, con annotazioni; Bergame, 1750, 2 vol.; · Orazione per l'esultamento del doga Mario Foscarini; Venise, 1762; Lettera patriarcale; Venise, 1802; Argonautica di Apollonio Rodio, traduction en vers avec des notes; Rome, 1791-1794, 2 vol. in-4°; Apologia di Socrate, traduite du grec de Platon, insérée dans le Corso di Letteratura Greca; Florence, 1806.

Tipaldo, Biografia degli Italiani illustri, t. VII. FLASSAN (Gaétan, comte DE). Voyes

RAXIS.

FLASSANS. Voy. TARAUDET.

FLATMAN (Thomas), poëte et peintre anglois, né à Londres, vers 1633, mort en 1688. Élevé d'abord à l'école de Winchester, il passa ensuite au New-College d'Oxford, puis il entra

dans la carrière du barreau, qu'il abandonna | imaginées jusque ici pour expliquer l'appaplus tard pour la poésie et la peinture. Il fit surtout de la miniature, Quant à ses poëmes, il en donna lui-même une troisième édition en 1682, avec son portrait placé en tête. On a en outre de lui: Don Juan Lamberto, or a comical history | of the late times, 1661, publié à cause du caractère satirique de l'œuvre sous le pseudonyme de Montelion; Pindarics Ods; 1685.. Wood, Ath. Oxon. Nichols, Poems. Walpole, Anecdotes.

*

FLATTERS (***), sculpteur allemand, en 1784, à Crevelt (province de Cleves-Berg). Son père, fabricant de meubles et architecte, le destinait à la double profession qu'il exerçait. Le jeune homme, envoyé à Paris, ne se montra pas doué de dispositions heureuses pour un travail tout mécanique, Enfin, on le conduisit chez le célèbre sculpteur Houdon, qui lui donna à copier une figure en bas-relief, et le prit comme élève. Malgré ses brillantes dispositions et de bonnes études, Flatters, qui était dépourvu de moyens d'existence, dut faire preuve d'une rare persévérance pour se tirer de l'obscurité. Des médailles décernées par l'Académie des BeauxArts furent les premiers encouragements qu'il reçut. En 1813 il remporta le deuxième grand prix de sculpture. Peu de temps après, il endossa l'uniforme, et fit la campagne de France. L'année 1815 le rendit aux arts. Ses principaux onvrages sont : une statue d'Hébé; un basrelief de La Fausse Gloire (maintenant en Allemagne); les bustes de Louis XVIII, Grétry, Talma, Haydn, Foy, Goethe, Byron, etc. On a remarqué de lui aux expositions du Salon : un Chasseur au repos; Ganymède; la statue de Delille pour la ville de Clermont-Ferrand; Le Sommeil, en bronze; une Baigneuse; un Amour, en bronze, aujourd'hui en Russie; une statue représentant Le Rêve, envoyée à Londres, et qui passe pour une de ses plus remarquables productions; Erigone; le Satan de Milton; Héro attendant Léandre,

etc.

Livrets des Salons. Le Bas, Dict. enc. de la France. Nagler, Neues Allg. Künstl.-Lex. FLAUGERGUES (Honoré), astronome français, né le 16 mai 1755, à Viviers (Vivarais), mort dans la même ville, en 1835. Élevé par son père, il montra dès l'enfance une aptitude remarquable pour les sciences naturelles et mathématiques, et particulièrement pour l'astronomie. En 1779 il obtint une mention honorable à Paris pour son mémoire Sur la théorie des Machines simples. Ses mémoires sur la Réfrangibilité des rayons; Sur la figure de la Terre; Sur l'arc-enciel; Sur les trombes, furent couronnés à Lyon, à Montpellier, à Toulouse. Il fut nommé en 1796 associé de l'Institut, et en 1797 directeur de l'observatoire de Toulon. Il n'accepta pas cette place, et préféra rester dans sa petite ville. En 1815 il obtint à l'Académie de Nimes le prix sur ia question suivante : Soumettre à une discussion soigneuse toutes les diverses hypothèses

rence connue sous le nom de queue, chevelure ou barbe des comètes, Ces succès académiques ne décidèrent point Flaugergues à quitter Viviers, et il n'accepta d'autre place que celle de juge de paix dans sa ville natale. On a de lui, dans le 1er vol. de l'ancien Recueil de l'Institut (section des Sciences mathématiques et physiques), un Mémoire sur le lieu du næud de l'anneau de Saturne en 1790; des Observations astronomiques faites à Viviers en 1798.

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FLAUGERGUES (Pierre-François), homme politique français, né à Rodez, en 1759, mort à Brie en 1836. Il exerçait dans sa patrie la profession d'avocat lorsque éclata la révolution; il en adopta les principes, et fut élu, en 1792, président de l'administration du département de l'Aveyron. Il fut dénoncé à la tribune par Chabot, le 12 juillet 1793, pour son attachement aux girondins, et accusé par ce représentant d'avoir fait incarcérer des patriotes partisans de la nouvelle constitution. La Convention le traduisit à sa barre; mais, sur la rétractation de l'accusateur, elle révoqua son décret le 22 du même mois. Néanmoins Flaugergues crut prudent de donner sa démission; il se tint à l'écart durant la terreur, et ne rentra au barreau qu'après le 9 thermidor. En 1795 il fut élu haut-juré national, et, pour la seconde fois, administrateur de l'Aveyron, fonctions qu'il exerça jusqu'au 18 fructidor. Le premier consul le nomma sous-préfet à Villefranche; mais, par suite d'une trop longue absence, il fut destitué, vers la fin de 1810. En 1811, plusieurs colléges électoraux le présentèrent comme candidat au corps législatif, et le sénat le choisit pour représenter l'Aveyron, le 6 janvier 1813. Le 22 décembre suivant, ses collègues l'élurent membre de la commission extraordinaire chargée de l'examen des pièces originales concernant les négociations entamées entre Napoleon et les puissances coalisées contre la France. Flaugergues se déclara pour la paix, et exerça beaucoup d'influence sur ses collègues, qui se prononcèrent en ce sens; mais le rapport qu'ils présentèrent à l'assemblée fut supprimé dans la nuit par ordre supérieur (1). Le 30 décembre Flaugergues fut chargé, avec Lainé et Raynouard, de rédiger une adresse à l'empereur. Elle fut conçue en termes énergiques; c'était la première fois que le monarque éprouvait quelque opposition de la part d'une assemblée qui jusque alors s'était distinguée par une servilité muette ou approbatrice. Il prononça la dissolution du corps législatif. « Le soir

(1) Dans la séance du 22 décembre, le duc de Massa, ancien grand-juge, et que l'empereur avait nommé président du corps législatif, quoiqu'il n'en fit point partie, reprocha à Flaugergues de faire des motions inconstitutionnelles. « Je ne connais rien ici de plus inconstitutionnel que vous-même, repartit Flaugergues, vous qui, au mépris de nos lois, venez présider les représentants du peuple, quand vous n'avez pas même le droit de siéger à leur côté. »

même, rapporte Le Bas, Fiaugergues proposa aux députés présents à Paris de provoquer la déchéance de l'empereur et de proclamer les Bourbons, à charge par eux de régner suivant le gouvernement représentatif. Il fut député au sénat pour lui faire part de cette résolution. >> Cette démarche n'aboutit pas; mais dans la séance du 3 avril 1814 il fut un des premiers à voter pour cette déchéance, comme il signa avec un égal empressement le 7 la lettre d'adhésion à l'acte constitutionnel proposé par le sénat et le gouvernement provisoire.

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membre de la chainbre de 1815, et le 7 juin il en obtint la vice-présidence. Sa conduite dans cette assemblée fut patriotique, et souvent il développa des talents oratoires. Le 21 juin il rappela le calme au sein de l'assemblée, émue des nouvelles fâcheuses qui surgissaient de toutes parts: « Lorsque Annibal, dit-il, eut vaincu à Cannes, le tumulte était dans Rome, mais la tranquillité dans le sénat. » Le même jour il fut nommé membre de la commission chargée de délibérer sur les moyens de salut public, et le lendemain il proposa que la guerre fût déclarée nationale, et que tous les Français fussent appelés à la défense commune. Le 24 juin il fut chargé, avec Andréossy, Boissy d'Anglas, de La Besnardière et de Valence, de négocier un armistice avec les généraux ennemis. Dans l'entrevue avec le duc de Wellington, il s'opposa fortement à la condition, imposée par le général anglais, de faire dépendre toute négociation ultérieure du rétablissement immédiat de Louis XVIII.

libre de se choisir un gouvernement et que les troupes coalisées n'entrassent pas dans Paris. Il eut même plusieurs entrevues avec le comte de Semalié, agent du comte d'Artois, dans le but d'engager ce prince à solliciter lui-même l'armistice, mais il n'obtint rien de ce côté.

Après la seconde restauration accomplie, Louis XVIII nomma Flaugergues président du college de l'Aveyron, qui l'élut pour députe. Soit défaut de cens, soit maladie ou toute autre cause, il ne parut pas à la chambre, ne fut pas réélu en 1816, et se borna jusqu'en 1820 à faire paraitre quelques brochures politiques. A cette époque, il fut nommé maître des requêtes, mais il sortit du conseil d'État en 1823, et termina ses jours dans la retraite. On a de lui: De la Représentation nationale, et Principes sur la matière des élections; Paris, 1820, in-8°;

Le corps législatif, que la Charte avait converti en chambre des députés, ayant été convoqué par le roi Louis XVIII pour le mois de juin suivant, Flaugergues y fut proposé comme candidat à la présidence. Le 5 août il parla en faveur de la liberté de la presse, solennellement garantie, mais déjà attaquée. Le 2 septembre il combattit plusieurs dispositions financières du nouveau budget, fit ressortir le vice de la cumulation des exercices, se plaignit de la non-Flaugergues demandait que la France fût laissée fixation des pensions, s'éleva véhémentement contre la création des bons royaux, prédit les maux résultant de l'agiotage, et le premier proposa d'établir le système de crédit public auquel on recourut depuis, et d'appliquer à l'amortissement le produit du domaine extraordinaire. Le 22 du même mois il parla en faveur des habitants des départements ci-devant réunis à la France, et qui désiraient se fixer dans ce pays; il s'étonna qu'on voulut leur ravir les droits de citoyen qu'ils avaient la plupart chèrement acquis. Le 29 novembre il se prononça en faveur de l'impôt sur les tabacs et de son mode de perception. Si odieux que soit en lui-même le monopole, dit-il, et si dangereux qu'il puisse être entre les mains d'un gouvernement, il est encore préférable au régime des fabricants; celui-ci soumet à leur influence tyrannique la culture et la consommation. D'ordinaire ils font naître la fraude et la protègent eux-mêmes. » Les 17 et 26 décembre il s'opposa avec force à l'extension des pouvoirs du chancelier de France et à la restriction de ceux de la cour de cassation. Les ministres prétendaient réduire cette magistrature au rôle de l'ancien conseil des parties. Flaugergues s'écria: « Si l'on voulait restreindre les prérogatives royales, je croirais prouver mon patriotisme en m'y opposant avec chaleur; mais lorsque l'on veut les étendre, je crois prouver mon dévouement au trône en m'y opposant avec la même force. C'est en résistant aux empiétements des différents pouvoirs qu'on leur rend d'éminents services. Le véritable homme d'État est celui qui ne perd jamais de vue l'inévitable loi de la réaction. Ces sages paroles entraînèrent la majorité, qui repoussa cette tentative contre l'indépendance de la magistrature suprême. Lorsque la chambre fut convoquée à la nouvelle du débarquement de Napoléon, Flaugergues fut un des premiers à son poste, et ne l'abandonna pas. Il fut réélu

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Application à la crise du moment des principes exposés dans la brochure intitulée: De la Représentation nationale; ibid. H. LESUEUR.

Moniteur universel, an Ier, no 206 ; an VIII, no 830; ann. 1813, p. 29, 1427; ann. 1815, p. 696, 1262, 1453; ann. 1815, p. 296, 653, 710, 718, 719, 737, 755, 1045; ann. 1816, p. 1195; ann. 1820, p. 143. - · Biographie nouvelle des Contemporains. - Le Bas, Dictionnaire encyclopédique de la France. - Rabbe, de Boisjolin et Sainte-Preuve, Biog universelle et port. des Contemporains.

FLAUGERGUES (Pierre-Paul), physicien et mathématicien français, né à Villefranche, le 28 avril 1810, mort à Toulon, en décembre 1844. Il fut successivement professeur de mathématiques et de physique au collège de Châlons, au collége et à l'école normale de Troyes, au collége de Chaumont, enfin professeur de sciences appliquées à l'école normale de Toulon. Outre diverses observations scientifiques, on a de lui : Cours de Physique expérimentale; Troyes, 1834; — Traité sur les Machines électrodynamiques ; 1840 ; — Principes et formules sur les Machines à vapeur; 1843; — Consi

dérations sur l'instruction publique en France, et en particulier sur l'institution des maîtres d'étude; 1844.

Louandre et Bourquelot, La Littérature contemp. FLAVACOURT. Voy. MAILLY.

* FLAVEL (John), théologien anglais, né dans le comté de Worcester, en 1627, mort en 1691. Il était ministre non conformiste à Darthmouth, et composa divers ouvrages de piété, auxquels il donnait, selon l'usage du temps, des titres bizarres et qui sont fort oubliés aujourd'hui. Voici les titres de quelques-uns d'entre eux: Husbandry spiritualized; Londres, 1669; — A saint Indeed on the great work of a christian; 1673; — A token for mournen; 1674. G. B.

FLAVIA DOMITILLA. Voy. DOMITILLA.
FLAVIA TITIANA. Voy. TITIANA.

* FLAVIANUS. Ce nom, comparativement rare dans la première période de l'empire romain, devint beaucoup plus commun dans la seconde, après l'accession au trône de la maison Flavienne (Flavia), dans la personne de Constance Chlore, père de Constantin le Grand, et après l'adoption du nom de Flavius par les dynasties successives qui occupèrent le trône byzantin. Godefroy, dans son édition du Codex Theodosianus, énumère un grand nombre de Flavianus entre le règne de Constantin le Grand et celui de Valentinien III. Les principaux personnages du nom de Flavianus sont :

⭑ FLAVIANUS ( T. Ampius), légat consulaire et gouverneur de la Pannonie pendant les guerres civiles qui suivirent la mort de Galba en 69 de l'ère chrétienne. Vieux et infirme, il aurait voulu ne pas prendre part dans le débat. Quand les légions de sa province (légions galbiennes, la treizième et la dix-septième) embrassèrent le parti de Vespasien, il s'enfuit en Italie. Cependant, il revint bientôt en Pannonie, et se déclara pour Vespasien, à l'instigation du procurateur de la province, Cornelius Fuscus, très-désireux d'assurer à l'insurrection l'influence que donnait à Flavianus son rang élevé. Cependant ses premières hésitations et sa parenté avec Vitellius empêchèrent les soldats d'avoir confiance en lui; ils soupçonnèrent même que son retour avait pour objet quelque trahison. Flavianus paraît avoir accompagné les légions de Pannonie dans leur marche en Italie. Pendant le siége ou le blocus de Vérone, une fausse alarme excita de nouveau les soupçons des soldats, et ils demandèrent la mort de Flavianus. Ses supplications pour obtenir la vie leur parurent un aveu de trahison. Il ne fut sauvé que par l'intervention d'Antimus Primus, le général le plus influent des troupes de Vespasien. On fit partir Flavianus dans la nuit même; il trouva en chemin des lettres qui le rassurèrent complétement.

Tacite, Hist., II, 86; III, 4, 10..

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du comte Romanus et de ses complices. Ammien Marcellin dit qu'il était d'une grande droiture dans les affaires. C'est probablement le même que saint Augustin mentionne comme un adhérent de la secte des donatistes. Ceux-ci pourtant l'excommunièrent, parce que dans l'exercice de ses fonctions il avait puni de mort certains criminels. L'inscription suivante d'une statue trouvée à Rome : Virius Nicomachus, consularis Siciliæ, vicarius Africæ, quæstor intra palatium, præf., prætor iterum et cos., est rapportée par Godefroy à ce Flavianus; elle appartient plutôt au suivant. Godefroy identifie aussi Flavianus avec le correspondant d'Himerius, mais la mention d'administrateur d'Afrique peut s'appliquer-aussi justement au précédent; le titre d'avoúлατos lui convient même beaucoup mieux.

Ammien Marcellin, XXVIII, 6. Saint Augustin, ad Emeritum, Epist. 164. Godefroy, Prosop. Cod. Theod.

* FLAVIANUS, un des préfets du prétoire sous Alexandre Sévère, mort vers 227 de l'ère chrétienne. A l'avénement d'Alexandre, en 222, il fut élevé à la préfecture du prétoire avec Chrestus. Tous deux étaient des militaires et des administrateurs habiles. La nomination d'Ulpien, en apparence comme leur collègue, mais en réalité comme leur supérieur, donna lieu à un soulèvement des prétoriens contre le nouveau préfet. Flavianus et Chrestus, soupçonnés de l'avoir excité, furent mis à mort. On ignore la date de leur supplice, mais il précéda de peu de temps le meurtre d'Ulpien lui-même, en 228. Dion Cassius, LXXX, 2. — Zozime, I, 11. - Zonaras, XII, 15.

* FLAVIANUS, proconsul d'Afrique sous Constance fils de Constantin le Grand, de 357 à 361. C'est probablement à ce proconsul que sont adressés quelques-uns des exercices de rhétorique d'Himerius.

Godefroy, Prosop. Cod. Theod. - Himerius, ap. Phot., Biblioth. Cod., 165, 243, pp. 108, 376, ed. Bekker. Fabricius, Biblioth. Græca, vol. VI.

* FLAVIANUS, préfet du prétoire d'Italie et d'Illyrie, en 382. Il était intime ami de Q. Aurelius Symmaque. Beaucoup de lettres de celui-ci (presque toutes celles du second livre) lui sont adressées. Symmaque lui donne toujours le titre de « frère Flavianus ». On interprète généralement ces mots dans le sens d'amitié intime et non pas de parenté. Godefroy distingue ce Flavianus d'un préfet du prétoire en 391 et 392, mais Tillemont les identifie avec raison. Le même Tillemont rapporte aussi à ce Flavianus l'inscription citée plus haut et dans laquelle on rappelle sa seconde préfecture et son consulat. Il fut, comme Symmaque, une païen zélé, et un défenseur de l'usurpateur Eugène, dont il obtint, d'accord avec le Franc Arbogaste, la restauration de l'autel de la Victoire à Milan. C'est probablement ce même Flavianus qui, d'après Paulin de Milan, menaçait, s'il était vainqueur de

Théodose, de changer l'église de Milan en étable. Du moins le nom de Fabianus, qui se lit dans le texte de Paulin, paraît être une corruption de celui de Flavianus. On vantait sa sagacité politique et surtout son habileté à prévoir l'avenir par le système de divination païenne. Il avait annoncé la victoire d'Eugène. Lorsque les premiers succès de Théodose prouvèrent la fausseté de sa prédiction, il se déclara digne de mort, non pas comme rebelle, mais comme faux prophète. Eugène l'avait nommé consul en 394. Son nom ne figure pas sur les fastes consulaires. Tillemont pense que, chargé de défendre les passages des Alpes, il se fit tuer pour ne pas survivre à sa défaite. Cette opinion ne repose pas sur des autorités suffisantes. Godefroy a con-jecturé avec plus de vraisemblance, d'après les lettres de Symmaque, qué Flavianus survécut à la guerre, et que le vainqueur, épargnant sa vie, se contenta de le priver de sa dignité et de ses biens. Symmaque, Epist. Sozomène, Hist. eccles., VII, 22.Rufin, Hist. eccles., 11, 33. - Paulin de Milan, Vitu Ambrosii, c. 26, 31, dans Galland, Bibliotheca Patrum, vol. IX. Godefroy, Prosop. Cod. Theod. Tillemont, Histoire des empereurs, vol. V.

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* FLAVIANUS, proconsul d'Asie, en 383, probablement fils du précédent. Il figure aussi parmi les correspondants de Symmaque, et fut préfet de Rome en 399. Honorius l'envoya en Afrique en 414, pour écouter les plaintes des habitants de la province et voir jusqu'à quel point elles étaient fondées. Une inscription du recueil de Gruter, CLXX, 5, parle d'un vir inlustris Flavianus, fondateur d'un secrétariat du sénat, lequel fut détruit par le feu et rétabli du temps d'Honorius et de Théodose II. Cette inscription doit se rapporter à ce Flavianus ou à son père. Godefroy, Prosop. Tillemont, Histoire des Empereurs, vol. V.

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* FLAVIANUS, jurisconsulte romain, vivait dans la première moitié du sixième siècle Il était avocat du fisc sous Justinien, qui, en 539, le nomma un des juges généraux (κοινοὶ πάντων dixαotaí) appelés à remplacer les juges spéciaux, attachés par une constitution de Zénon à chaque tribunal. Les autres juges généraux nommés en même temps étaient Anatole, Alexandre, Étienne, Ménas, Victor, et Théodore de Cyzique. On institua aussi alors des juges supérieurs; c'étaient Platon, Phocas, Marcellus et un autre Victor. Ils furent chargés d'administrer Constantinople sous les ordres des ministres ou archontes (apyovτes) de l'empereur. Les attributions et émoluments de ces fonctionnaires sont consignés dans la Novelle 82.

Smith, Dict. of Greek and Roman Biog.

*FLAVIEN (Saint), évêque d'Antioche, né probablement dans cette ville, dans la première partie du quatrième siècle de l'ère chrétienne, mort en 404. Il perdit ses parents dans sa jeunesse. Riche, d'un rang élevé et libre de tout contrôle, il résista courageusement aux tentations, et se livra entièrement à l'étude et aux exercices

de piété. Il eut de bonne heure un caractère si calme et si rassis, que, d'après saint Jean Chrysostome, on ne put jamais l'appeler un jeune homme. Lorsque Eustathe, évêque d'Antioche, fut déposé, en 329 ou 330 ou 331, par le parti arien, Flavien le suivit, dit-on, en exil. Ce fait est douteux, tant à cause du silence de saint Chrysostome que parce que les évêques qui succédèrent à Eustathe, quoique ariens ou eusébiens, ne repoussèrent pas Flavien de la communion de leur église comme ils le firent pour les zélés partisans d'Eustathe. Flavien n'en était pas moins un courageux défenseur de l'orthodoxie. Lui et Diodore, quoique tous deux fussent laïques, forcèrent l'évêque Léontius à priver du diaconat Aétius, qui prêchait des doctrines hérétiques. L'épiscopat de Léontius commença en 348, et dura environ dix ans. On ne sait pas si Flavien et Diodore étaient diacres avant cette époque. D'après Philostorge, Léontius les déposa à cause de l'opposition qu'ils lui faisaient. Les premiers ils introduisirent l'usage du chant alterné dans les psaumes. Cette division du chœur devint ensuite universelle dans l'Église.

Flavien fut ordonné prêtre par Mélétius, élu évêque d'Antioche en 361. Celui-ci occupa ce siége jusqu'en 381, avec trois intervalles d'exil. Sa première expulsion, qui suivit de près son élection, décida Flavien et d'autres fidèles à quitter la communion d'une église dirigée par l'arien Euzoius. L'église que formèrent les dissidents fut, pendant le troisième et le plus long exil de Mélétius, confiée aux soins de Flavien et de Diodore. Flavien ne prêchait pas lui-même, mais il fournissait des matériaux pour les prédications de Diodore et d'autres prêtres orthodoxes. La mort de Valens, en 378, amena la chute de l'arianisme et le rétablissement de Mélétius. Les fidèles rentrèrent en possession de leurs églises; mais ils étaient divisés entre eux. Les anciens dissidents du temps d'Eustathe ne communiaient pas avec les nouveaux dissidents, et leur évêque Paulinus disputait à Mélétius le siégé épiscopal d'Antioche. Ce différend partageait toutes les églises orthodoxes de l'empire romain. Les églises occidentales et égyptiennes étaient pour Paulinus, tandis que celles d'Asie et de Grèce reconnaissaient Mélétius. Pour terminer le schisme, il fut convenu par serment que les membres du clergé d'Antioche les plus aptes à succéder à celui des deux évêques qui viendrait à mourir déclineraient cette place et reconnaîtraient l'évêque survivant. Flavien fut un des prêtres qui prêtèrent le serment; mais comme plusieurs prêtres eustathiens le refusèrent, il ne se crut pas engagé. Aussi, à la mort de Mélétius, en 381, il accepta la dignité épiscopale, à laquelle il fut porté de l'assentiment de toutes les églises d'Asie. Les eustathiens l'accusèrent de parjure, et le schisme parut s'aggraver. A la mort de Paulinus, en 388 ou 339, ils élurent Evagrius. Ce nouvel évêque mourut bientôt après,

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