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* FLAMMA, officier romain du parti de César, vivait vers 50 avant J.-C. Il commandait une escadre pendant l'expédition de C. Curion en Afrique. A la nouvelle de la défaite de Bagrada, il s'enfuit à Utique avec sa flotte, sans essayer de recueillir les fugitifs de l'armée de Curion. César, Bel. civ., II, 42. — Appien, Bel, civ., II, 46. FLAMMA CALPURNIUS. Voy. CALPURNIUS. * FLAMMA (L. Volumnius), surnommé Violens, général romain, vivait vers 310 avant J.-C. Il fut pour la première fois consul, avec Appius Claudius Cæcus, en 307. Il marcha avec une armée consulaire contre les Salentins, peuple de l'Apulie ou de la Iapygie, que les succès des Samnites venaient d'entraîner dans la ligue contre les Romains. Suivant Tite-Live, Flamma fit la guerre avec succès, prit plusieurs villes d'assaut, et se rendit très-populaire parmi les soldats en leur distribuant libéralement le butin. Ces succès sont problématiques, puisque le nom de Flamma ne figure pas sur les Fasti triumphales; l'annaliste Pison n'avait pas même fait mention de son consulat. Mais on n'a pas de motif suffisant pour douter que Flamma ait été consul, avec Appius Claudius, en 296. C'était au moment le plus critique de la seconde guerre samnite. Flamma stationna d'abord sur la frontière du Samnium; mais le sénat, en apprenant l'apparition en Étrurie d'une armée samnite, ordonna au consul de courir au secours dé son collègue. Claudius refusa d'abord, puis, sur les instances de ses principaux officiers, il accepta l'assistance de Flamma. L'harmonie entre les deux consuls ne fut pas de longue durée. Aussitôt que leurs armées réunies éurent repoussé l'ennemi, Flamma revint en Campanie à marches forcées. Les Samnites avaient pillé la plaine de Falerne; ils s'en retournaient avec leur butin et leurs prisonniers, lorsque le consul ies atteignit sur les bords du Liris et leur enleva le fruit de leur expédition. En l'honneur de ce succès, on célébra à Rome des actions de grâces. Flamma présida les prochains comices consulaires. A sa recommandation, le peuple élut con sul pour l'année suivante Q. Fabius Maximus Rullianus. Lui-même, de l'assentiment du peuple et du sénat, garda son commandement en qualité de proconsul. Avec la deuxième et la quatrième légion, il envahit le Samnium. Selon une conjecture probable de Niebuhr, il fut rappelé en Étrurie, qui était le principal théâtre de la guerre, et prit part à la bataille de Sentinum, en 295. Il épousa Virginie, fille de cet A. Virginius qui avait consacré une chapelle et un autel à la chasteté plébéienne.

Tite-Live, IX, 42, 44; X, 15, etc. Niebuhr, Histoire Romaine.

*FLAMMA (Stephareardus), historien italien, né en Lombardie, entra dans l'ordre des

Dominicains, professa en 1296 la théologie à Milan, et mourut en 1298. Il écrivit en vers l'histoire des événements qui s'étaient passés sous ses yeux Poema de gestis in civitate Mediolanensi sub Ottone vicecomite, ab an. 12631277. Muratori a donné place à cet ouvrage dans ses Anecdota latina, t. III, p. 57, et l'a reproduit dans ses Script. Rer. Ital., t. IX, p. 57. G. B.

Oudin, De Script. eccles., t. III, p. 609. — Fabricius, Bibl. Med. Latin., t. VI, p. 569. Tiraboschi, Storia deila Letteratura Italiana, t. VIII, p. 155. — Argelati, Bibl. script. Mediol., t. II, part. II, p. 1669.

FLAMMA (Galvaneus). Voy. FIAMMA.

FLAMSTEED (Jean), célèbre astronome anglais, né le 19 août 1646, à Derby (comté de Derby, mort le 31 décembre 1719. Il fit ses premières études à l'école publique de Derby. A l'âge de quatorze ans, il prit un refroidissement en se baignant, et il s'ensuivit une maladie qui porta une grave atteinte à sa constitution, naturellement délicate. L'état précaire de sa santé l'empêcha d'aller achever ses études dans une université. Peu de temps après avoir quitté l'école, il lut par hasard le traité de Jean Sacrobosco Sur la Sphère. Cet ouvrage fit sur lui une profonde impression, et dès lors toutes ses pensées se tournèrent vers l'astronomie. Il commença par construire des cadrans, puis, s'étant procuré l'Astronomia Carolina de Street, il calcula, au moyen des tables de cet ouvrage, les lieux des étoiles et les éclipses. Un de ces calculs tomba entre les mains du mathématicien Halston, qui se hâta d'envoyer au jeune astronome l'Almagestum novum de Riccioli, les Tabula Rudolphina de Kepler, et quelques autres livres du même genre. Encouragé par cette bienveillante protection, Flamsteed poursuivit ses études astronomiques avec la plus grande vigueur et un succès signalé. En 1669, ayant calculé une éclipse de Soleil omise dans les Éphémérides pour l'année suivante, et aussi cinq appulses de la Lune aux étoiles fixes, il envoya ses calculs avec quelques autres remarques astronomiques à lord Brouncker, président de la Société royale. Celui-ci les communiqua à ce corps savant, qui fit adresser à l'auteur une lettre de remercîment par son secrétaire Olden. burg. John Collins, membre de la Société, écrivit aussi à Flamsteed, et ce fut entre eux le commencement d'une longue correspondance. Son père, flatté de tant de succès, lui conseilla de se rendre à Londres pour faire personnellement connaissance avec ses savants correspondants. Il suivit ce conseil avec joie,"partit pour Londres, où il visita Oldenburg et Collins. Ce dernier le mit en rapport avec Jonas Moore, qui lui fit présent du micromètre de Townley, et se chargea de lui procurer des verres pour un télescope. Ce furent les premiers instruments mis à la disposition du jeune astronome. Flamsteed alla aussi à Cambridge, où il visita le docteur Barrow, Newton et Broe, et se fit inscrire comme étudiant

raîtra pas trop exagérée si l'on considère qu'aujourd'hui encore on consulte les observations de Flamsteed pour vérifier celles des astronomes contemporains, et que son catalogue atteignit le premier une précision à peine dépassée de nos jours. Flamsteed, c'est Tycho-Brahé, avec le télescope de plus : même habileté à se servir des instruments, même sentiment de l'insuffisance des tables existantes, même persévérance infa tigable dans l'observation. Mais Tycho-Brahé, riche et noble, disposait de la bourse d'un roi, tandis que Flamsteed, pauvre prêtre, devait faire lui-même les frais de ses instruments au moyen d'une pension mal payée de cent livres. En 1682, il regarda comme un devoir de son état de faire l'éducation de deux enfants de l'hôpital du Christ; en outre il fut obligé de donner des leçons particulières pour subvenir aux frais de ses obser vations. Il n'avait alors qu'un sextant et des cadrans de sir Jonas Moore ainsi que quelques instruments qui lui appartenaient à lui-même; il en emprunta quelques-uns à la Société royale, et après avoir, à plusieurs reprises, pressé le gouvernement de lui faire construire un grand arc mural, il se décida à en faire les frais; mais il échoua dans cette tentative. En 1684, il reçut de lord North le petit bénéfice de Burstow près de Blechingly, dans le comté de Surrey. Encouragé par ce surcroît de fortune, Flamsteed fit construire à ses dépens un nouvel arc mural, après avoir obtenu du gouvernement la promesse, qui ne fut jamais tenue, d'être remboursé de ses avances. Il commença à faire usage de son arc mural en 1689. Quand il mourut, le gouvernement revendiqua les instruments de l'infatigable astronome comme une propriété publique,

sur les registres du collège de Jésus. Au printemps de 1672, il tira des lettres de Gascoigne et Crabtrée diverses observations qui n'avaient point été publiées, et les traduisit en latin. Parmi les lettres de Gascoigne, il en trouva quelquesunes où ce savant montrait comment les images des objets éloignés se peignent sur la base du verre objectif convexe; « ce qui, d'après Chauffepié, mit notre auteur au fait de la dioptrique en quelques heures : il avait lu auparavant la dioptrique de Descartes, mais il n'y avait pas appris grand'chose. » Flamsteed employa le reste de l'année à faire des observations astronomiques, dont il envoya les résultats à Oldenburg, qui les inséra dans les Transactions philosophiques. En 1673, il composa un petit traité en anglais sur les véritables diamètres de toutes les planètes, et sur leur diamètre apparent dans leur plus grande proximité ou dans leur plus grand éloignement de la Terre. « Je prêtai, dit-il, en 1685 ce traité à M. Newton, qui en a fait usage dans le quatrième livre de ses Principes. » En 1674, il écrivit des Éphémérides, pour exposer la fausseté de l'astrologie; il donna en même temps des calculs du lever et du coucher de la Lune avec les occultations et les appulses de la Lune et des planètes aux étoiles fixes. A la prière de Jonas Moore, il dressa une liste du véritable cours de la Lune pour l'année 1674, et composa une table des marées. Il revint la même année dans sa ville natale, emportant un baromètre et un thermomètre, avec lesquels il fit de curieuses observations sur la température. « Il ne les continua point, dit Chauffepié, parce que le soin d'observer tous les jours et de noter lui parut demander plus d'attention et de peine que ne le mérite une chose aussi peu importante à observer que le temps qu'il doit faire. » Sir Jonas Moore entendit parler de ces observations, répéta sur deux baromètres que Flamsteed lui avait envoyés, en fit part au roi, au duc d'York, et leur recommanda vivement l'auteur, ainsi qu'aux autres personnes de la cour. Flamsteed, ayant pris ses degrés de maître ès arts à Cambridge, résolut d'entrer dans les ordres. Sir Jonas lui écrivit alors de venir à Londres, où il lui fit obtenir le titre d'astronome du roi, avec une pension de cent livres. Ces faveurs ne détournèrent pas Flamsteed de son projet d'embrasser la vie ecclésiastique, et aux fêtes de Pâques 1675 il fut ordonné prêtre à Ely-House, par l'évêque Gunning. Le 10 août de la même année, on posa les fondements de l'observatoire royal de Greenwich, qui reçut le titre de Flamsteed-House. Pendant la construction de cet édifice, Flamsteed établit ses instruments dans le palais de la reine à Greenwich; il y observa les conjonctions de la Lune et des planètes avec les étoiles fixes, et il écrivit son traité sur la sphère. Enfin, l'observatoire royal fut prêt au mois de juillet 1676. Baily date de cette époque le commencement de l'astronomie moderne, assertion qui ne pa

les

A partir de cette époque jusqu'à la fin de sa vie, Flamsteed redoubla d'activité. Il recueillit la masse d'observations dont l'ensemble constitue le premier bon catalogue des étoiles fixes; il fit les observations lunaires dont Newton se servit pour vérifier sa théorie de la Lune; il inventa ou perfectionna les méthodes d'observa tions encore employées aujourd'hui. Malgré tant de travaux, Flamsteed n'était encore que peu connu du public; une violente polémique qu'il eut avec Newton l'aurait fait connaître davantage, si elle n'était restée en grande partie secrète; la découverte des papiers de Flamsteed en 1833 est venue la révéler dans tous ses détails. En voici un court récit : Newton avait été longtemps avec Flamsteed dans les termes d'une intimité cordiale. Un refroidissement dont on ne connaît pas la cause commença en 1696. Quelques années plus tard, Flamsteed, qui avait déjà dépensé plus de deux mille livres en observations, songea à en imprimer les résultats. Le prince Georges de Danemark apprit cette intention, et offrit en 1704 de faire les frais de l'impression. Un comité composé de Newton, Christophe Wren, Arbuthnot, Gregory et Roberts fut chargé d'examiner les papiers de Flam

steed, et se prononça en faveur de l'impression totale. D'ailleurs, le soin de classer les ouvrages et de les faire imprimer resta tout entier entre les mains du comité. Flamsteed dut même livrer aux commissaires le manuscrit de son catalogue des étoiles, encore inachevé; mais il le mit sous les scellés, et obtint que les sceaux ne seraient pas brisés avant la confection du reste de l'ouvrage. Il eut beaucoup à se plaindre des procédés du comité. Après plus de trois ans, son premier volume n'était pas encore imprimé; le prince Georges mourut en 1708, avant le commencement de l'impression du second volume, et le comité cessa son travail, tout en conservant les papiers. Flamsteed, renonçant à toute publication immédiate, revint à ses observations. Il fut donc trèsétonné d'apprendre, au mois de mars 1711, qu'on avait brisé les scellés de son catalogue et qu'on l'avait livré à l'impression, Il demanda aussitôt une entrevue à Arbuthnot, et obtint de celui-ci l'assurance que rien n'avait été imprimé, Mais peu de jours après il reçut plusieurs feuilles imprimées, et apprit que Halley en avait montré plusieurs autres dans un café, et s'était vanté de la peine qu'il avait prise pour en corriger les erreurs. Enfin, le résultat fut la publication, par Halley, du catalogue inachevé de Flamsteed, sous ce titre Historiæ cœlestis Libri duo, quorum prior exhibet catalogum stellarum fixa¬ rum Britannicum novum et locupletissimum, una cum earumdem planetarumque omnium observationibus; posterior transitus siderum per planum arcus meridionalis et distantias eorum a vertice complectitur; observante Joanne Flamstedio, in observatorio regio Grenovicensi, continua serie ab anno 1676 ad annum 1705; Londres, 1712, in-fol. Exaspéré de cette publication, Flamsteed s'en prit à Halley, et surtout à Newton, avec lequel il avait eu récemment une violente querelle. Des personnes recommandées par Newton devant visiter l'observatoire, Flamsteed fut invité, dans une séance de la Société royale, à voir si les instruments étaient en ordre. Il s'y refusa, en déclarant que ces instruments lui appartenaient. En même temps il reprocha à Newton de lui avoir volé ses travaux. Newton répondit en lui donnant plusieurs épithètes, dont la moins grave était celle de puppy (faquin), et en lui rappelant que depuis trente-six ans il recevait 100 livres par an, Flamsteed lui demanda à son tour ce qu'il avait fait pour les cinq cents livres par an qu'il recevait depuis son arrivée à Londres ; il l'accusa aussi d'avoir brisé les scellés de son catalogue, et Newton répliqua que c'était par l'ordre de la reine. A la suite de cet échange d'injures, Flamsteed résolut d'imprimer ses observations à ses frais, et réclama 175 feuilles restées entre les mains de Newton. Celui-ci refusa de les rendre. Il s'ensuivit un procès dont on ignore les résultats, et qui coûta 200 livres à Flamsteed.

La reine Anne et le comte d'Halifax, le grand

protecteur de Newton, moururent, l'un en 1714, l'autre en 1715. Flamsteed, devenu plus puissant à la cour que ses adversaires, rentra dans la totalité de ses papiers, et obtint la remise de tout ce qui restait de l'édition de Halley, 300 feuilles sur 400. Il en livra aussitôt une grande partie aux flammes, ce qu'il appelait faire « un sacrifice à la vérité céleste »; il ne se réserva de chaque volume que quatre-vingt-dix feuilles environ, qu'il trouvait imprimées à son gré, et dont il composa une partie de son premier volume. Depuis cette époque jusqu'à sa mort, il s'occupa de l'impression de son Historia cœlestis, impression qu'il n'eut pas cependant le temps de finir; elle fut achevée par sa veuve, avec l'aide de Crosthwait et d'Abraham Sharp, et parut sous le titre de Historia cœlestis Britannica; Londres, 1725, 3 vol. in-fol. Les cartes connues sous le nom d'Atlas de Flamsteed furent surveillées par les mêmes personnes. L'Historia cœlestis Britannica contient une description des méthodes et des instruments employés, avec une masse considérable d'observations sidérales, lunaires et planétaires, et le catalogue britannique des étoiles. Cet ouvrage, d'après le Penny Cyclopædia, occupe dans l'astronomie pratique la même place que les Principes de Newton tiennent dans la partie théorique de cette science.

En 1833, M. Francis découvrit un grand nombre de manuscrits dans la commode de Flamsteed à l'observatoire de Greenwich Ces manuscrits, une collection de lettres inédites du grand astronome, et une intéressante autobiographie, intitulée Self Inspections by J. F., furent publiés aux frais du gouvernement, par l'ordre des lords de l'amirauté, sous le titre de An Account of the Rev. John Flamsteed. C'est, au jugement du Penny Cyclopædia, la biographie scientifique la plus remarquable qui ait été publiée de notre temps. Entre autres détails curieux, on y remarque la réfutation complète d'une histoire qui représentait Flamsteed comme ayant, dans sa jeunesse, volé sur le grand chemin. On prétendait que son pardon avait été trouvé dans ses papiers, M. Baily prouve que le fait d'un pardon trouvé dans les papiers de Flamsteed est faux, et démontre par diverses circonstances qu'il était impossible qu'à l'époque indiquée cet astronome exerçât la criminelle profession de voleur. L. J. Biographia Britannica. — Chauffepié, Nouveau Dictionnaire historique. Penny Cyclopædia.

*FLANDIN (Charles), médecin et chimiste français, né aux Aubues, commune de Lormes (Nièvre), le 13 mars 1803. Il étudia la médecine à Paris, où il fut reçu docteur en 1832. Le premier il soutint, dans sa thèse inaugurale sur le choléra, la non-absorption des médicaments administrés pendant l'invasion de l'accès; ce point, d'abord contesté, a été depuis mis hors de doute par les travaux du signataire de cet article. De 1832 à 1835, M. Flandin compléta ses

études par des voyages dont il publia les résul-
tats sous le titre : Études et souvenirs de
Voyage en Italie et en Suisse; Paris, 1838,
2 vol. in-8°. Il collabora ensuite au Journal
général et au Moniteur pour les comptes-ren-
dus de l'Académie des Sciences, et présenta à
cette académie une série de travaux toxicolo-
giques, faits en commun avec M. Danger. Parmi
ces travaux on remarque : De l'Arsenic,
suivi d'une Instruction propre à servir de
guide aux experts dans les cas d'empoisonne-
ment, et de Rapports faits à l'Académie des
Sciences et à l'Académie de Médecine; Paris,
1841, in-8°. Ce mémoire parut à l'occasion du fa-
meux procès de madame Lafarge, et donna lieu à
une vive polémique avec Orfila sur l'arsenic dit
normal; MM. Flandin et Danger démontrèrent
que l'arsenic n'existe pas normalement dans le
De l'Action de l'arsenic sur
corps humain.
les moutons, et de l'intervalle de temps né-
cessaire pour que ces animaux se débarras-
sent complétement de ce poison, alors qu'il
leur est administré à haute dose;

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Arts de Paris..Il fit ensuite une excursion en Belgique, et un voyage en Algérie. A son retour, en 1837, il mit à l'exposition du Louvre une Vue de la Marine, à Alger, qui fut achetée par la liste civile et lui valut une médaille de deuxième classe. Il retourna bientôt en Afrique, pour faire en amateur la campagne de Constantine, et assista à l'assaut de cette ville, qui fut l'objet d'un tableau par lui exposé au Salon de 1838. Ce tableau, acheté par le roi pour le château de Neuilly, fut percé de coups de baïonnette en 1848, vendu avec d'autres débris et racheté par la reine Marie-Amélie. L'année suivante, M. Flandin exposa un tableau représentant la Brèche de Constantine et la porte où le colonel de Lamoricière, à la tête des zouaves, fut renversé par l'explosion. Ce tableau fut aussi acquis par la liste civile. En 1839, désigné par l'Académie des Beaux-Arts, il fut attaché à l'ambassade de Perse pour remplir une mission archéologique dans ce pays, où il resta jusqu'en 1841, l'explorant dans tous les sens et y recueillant des maMé-tériaux considérables, qui furent soumis à une

moire sur l'empoisonnement par l'antimoine et les complications que la présence de ce corps peut apporter dans les cas d'empoisonnement par l'arsenic; · De l'Empoisonnement par le cuivre; De l'Empoisonnement par le plomb, suivi de Considérations sur l'absorption et la localisation des poisons; De l'Empoisonnement par le mercure; De l'Analyse des terres de cimetière dans les cas d'empoisonnement; · De la Recherche des principes immédiats des végétaux toxiques; ce dernier mémoire a été publié par M. Flandin seul.

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En 1845, M. Flandin fut nommé membre du conseil de salubrité, et il rédigea le Rapport général des Travaux du Conseil de Salubrité pendant l'annee 1847; in-4°, Paris, 1855. Mais son ouvrage le plus important est un Traité complet des Poisons, dont le 1er volume parut en 1846, et les deux derniers en 1853 (avec une dédicace à Pariset). Dans l'opinion de l'auteur, «<les poisons sont des matières inassimilables, qui pénètrent dans l'organisme par absorption; ils agissent par action de présence, et non comme des irritants ou des stupéfiants. La tolérance de l'économie pour les poisons n'est qu'un défaut d'absorption. » A la suite d'un procès politique en 1853 (sur le secret des lettres), M. Flandin fut révoqué de ses fonctions de membre du conseil de salubrité. Dr. DUCHAUSSOY.

Documents particuliers.

*FLANDIN (Eugène- Napoléon), peintre et archéologue français, né le 15 août 1809, à Naples, où son père était attaché à l'administration militaire du roi Joachim Murat. Après un voyage en Italie, il exposa au salon de 1836 une grande Vue de la Piazzetta, à Venise, qui fut achetée par la liste civile, et une Vue du pont des Soupirs, achetée par la société des Amis des

commission de membres de l'Académie des Beaux-Arts et de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. A la suite du rapport fait par cette commission en 1842, M. Flandin reçut la décoration de la Légion d'Honneur. Le ministre fit publier ses travaux, savoir: Études sur la Sculpture perse; 2 vol. in-folio, et 1 vol. in-folio de texte descriptif et critique; Études sur la Perse moderne, 100 pl. in-fol. lithographiées par l'auteur;- Relation du Voyage en Perse, depuis le départ de France, etc.; 2 vol. in-8°. Ce grand ouvrage a été terminé en 1843.

A peine de retour en France, M. Flandin fut désigné par l'Académie des Inscriptions et BellesLettres pour aller à Khorsabad, sur le bord oriental du Tigre (prétendu emplacement de l'antique Ninive), faire sur les monuments assyriens des études semblables à celles qu'il avait rapportées de la Perse; et il partit en novembre 1843. Arrivé à Constantinople, il eut beaucoup de difficultés à vaincre pour obtenir les firmans nécessaires aux fouilles à faire, et passa deux mois à Rhodes et à Beyrouth avant de les recevoir. Il partit enfin, et, après d'autres obstacles, il arriva sur les bords du Tigre, où il resta campé huit mois au milieu des ruines et des fouilles. Il rapporta en France, deux ans après, les matériaux d'un nouvel ouvrage, et, à la suite du rapport d'une commission, un crédit spécial fut voté par les chambres pour la publication des Antiquités assyriennes. La part de M. Eugène Flandin dans cet ouvrage, qui est terminé, consiste en deux volumes in-folio de planches. Il a publié dans le Journal des Débats des notices sur ses deux derniers voyages, et dans la Revue des Deux-Mondes (1846) un article intéressant sur l'exhumation de la prétendue Ninive (1).

(1) Voy. Sur la non-authenticité des Ruines de Ni

Après ces grands travaux, M. Flandin s'est remis à la peinture, et il a exposé en 1853 : une grande Vue de Stamboul; une Vue de la Mosquée royale à Ispahan. En 1855 il a réexposé ces deux tableaux, en y ajoutant une Vue générale de Constantinople et une Vue de l'Entrée du Bosphore. Il s'occupe d'un ouvrage intitulé L'Orient, comprenant, au point de vue pittoresqne, 150 pl. petit in-fol. qui représentent les pays situés entre les rivages européens du Bosphore et des Dardanelles, et la frontière indienne. GUYOT DE FÈRE.

Renseignements particuliers.

FLANDRIN (Pierre), médecin vétérinaire français, né à Lyon, le 12 septembre 1752, mort au commencement de juin 1796. Neveu de Chabert, il embrassa la même profession que son oncle, en entrant dès l'âge de quatorze ans à l'école vétérinaire de Lyon. Il y fit ses études avec tant de distinction, qu'après les avoir terminées, il fut nommé professeur d'anatomie à l'école d'Alfort. En 1786 il obtint la survivance de la direction générale des écoles vétérinaires. Un voyage qu'il fit en Angleterre, en 1785, et une mission en Espagne, en 1786, pour surveiller l'envoi de moutons à laine fine, dirigèrent son attention vers l'économie rurale, et il entreprit dans ce but des travaux considérables, qu'une mort prématurée ne lui permit pas d'achever. On a de lui: Précis de la connaissance extérieure du cheval; Paris, 1787, in-8°; · Précis de l'anatomie du cheval; Paris, 1787, in-8°; --Précis splanchnologique, ou traité abrégé des viscères du cheval; Paris, 1787, in-8°; Mémoire sur la possibilité d'améliorer les chevaux en France; Paris, 1790, in-8°;

--

Traité sur l'Éducation des Bétes à Laine; Paris, 1791, in-8°. Flandrin fut l'un des rédacteurs de l'Almanach vétérinaire, Paris, 1783-1793, in-8°, et des Instructions et observations sur les maladies des animaux domestiques, avec l'analyse des ouvrages vétérinaires anciens et modernes; Paris, 17821795, 6 vol. in-8°. Flandrin rédigea la partie anatomique de l'Encyclopédie méthodique; il publia des articles dans les Mémoires de la Société d'Agriculture, le Journal de Médecine, La Feuille du Cultivateur, le Mercure et le Journal de Paris.

Rabbe, Boisjolin, etc., Biographic univ. et port. des Contemporains (suppl.). — Biographie médicale.

⭑ FLANDRIN (Auguste), peintre français, né à Lyon, en 1804, mort dans la même ville, en août 1842. Il entra en 1818 à l'école des beauxarts de sa ville natale, et y fit de rapides progrès. L'aîné d'une famille sans fortune, il se plaça de bonne heure dans un atelier de lithographie, et v dessina des vignettes de romance et des illustrations de toutes espèces. Venu à Paris en 1832, il travailla deux ans sous la direction de M. In

nive les deux mémoires de M. Ferd. Hoefer; Paris, ( Didot) 1852.

gres. Plus tard, il visita l'Italie avec ses deux frères, MM. Hippolyte et Paul Flandrin, puis il revint à Lyon, où il professa les doctrines ar tistiques de son maître. Une médaille d'or obtenue au salon de 1840 semblait lui annoncer une certaine réputation, quand la mort vint l'atteindre. Il succomba en peu de jours aux attaques d'une fièvre typhoïde. On a exposé de lui en 1840 Savonarole prêchant dans l'église San-Miniato, à Florence; Le Repos après le bain; Vue intérieure de San-Miniato à Florence; un portrait d'homme; en 1841, 1842 et 1843, des portraits et une tête d'étude. L. LOUVET.

Dictionnaire de la Conversation.

FLANDRIN (Jean-Hippolyte), peintre français, né à Lyon, en 1809, frère cadet d'Auguste Flandrin, étudia d'abord le dessin sous MM. Legendre et Magnin, puis sous M. Revoil. En 1829 il vint, avec son jeune frère Paul, à Paris, et entra dans l'atelier de M. Ingres. En 1832 il remporta au concours le grand prix de peinture, et partit pour l'Italie. Il arriva à Rome au mois de janvier 1833; un an après, son frère Paul vint le rejoindre; Auguste le suivit bientôt, et tous trois purent encore travailler sous leur maître, M. Ingres, nommé alors directeur de l'Académie de Peinture à Rome. Vers la fin de 1838, les trois frères rentrèrent en France, et s'arrêtèrent à Lyon. Hippolyte et Paul vinrent se fixer à Paris, travaillant dans le même atelier; mais, suivant les avis de M. Ingres, M. Hippolyte Flandrin seul resta fidèle au genre historique. Ses compositions sont savantes et supé rieurement étudiées, d'une belle ordonnance et d'un grand caractère; mais la recherche du style et la prétention à l'austérité sont souvent poussées jusqu'à la froideur; lé dessin est d'une grande pureté, mais un peu uniforme. Ses figures sont d'une expression contenue, mais élevée; on voudrait seulement plus de mouvement, d'élan, de verve, et plus de vivacité dans le coloris. Ses principaux ouvrages sont : Thésée reconnu dans un festin par son père, sujet du grand prix; Euripide écrivant ses tragédies; Dante, conduit par Virgile, offrant des consolations aux âmes des envieux (salon de 1836); - Jeune Berger (1836); Saint Clair guérissant des aveugles (1837); - Jésus-Christ et les petits enfants (1839); portraits (1840 et 1841); · - Saint Louis dictant ses Établissements (1842): grande composition exécutée pour la Chambre des Pairs; portrait de M. le comte d'A. (1843); Mater dolorosa (1845); portraits (1845-1846); — Napoléon législateur (1847), commandé pour la salle du comité de l'intérieur au Conseil d'État ; portraits, étude de femme (1848); portraits (1850), etc. M. H. Flandrin a en outre exécuté bon nombre de grandes peintures monumentales; on lui doit la chapelle Saint-Jean, dans l'église Saint-Severin, terminée en 1840; en 1841, il fit

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