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férée en 1815. Lorsqu'à deux reprises les transformations du ministère appelèrent M. de Montalivet au département de l'intérieur, le roi remit aux mains du baron Fain l'administration de sa liste civile. Lors des élections de 1834, il fut porté à la députation par l'arrondissement de Montargis (Loiret), lieu de sa retraite pendant la Restauration. Aucune circonstance particulière ne fixa sur lui l'attention publique durant la législature dont il fit partie. Il fut aussi membre du conseil d'État. On a du baron Fain: Manuscrit de l'an (1794-1795), contenant les premières transactions de l'Europe avec la République française et le tableau des derniers evénements du régime conventionnel, pour servir à l'histoire du cabinet de cette époque; Paris, 1828, in-8°; - Manuscrit de mil huit cent douze, contenant le précis des événements de cette année pour servir à l'histoire de Napoléon Paris, 1827, 2 vol. in-8"; Manuscrit de mil huit cent treize, contenant le précis des événements de cette année, pour servir à l'histoire de l'empereur Napoléon; Paris, 1824, 2 vol. in-8°; - Manuscrit de mil huit cent quatorze, contenant l'histoire des six derniers mois du règne de Napoléon; Paris, 1823, in-8°. Les trois derniers de ces ouvrages sont au nombre des livres les plus exacts et les plus intéressants qui aient été écrits sur les derniers temps de l'empire. Le Mémorial de Sainte-Hélène les apprécie en ces termes : «< 11 « serait difficile d'exposer avec plus d'intérêt et de «< vie que n'en présente cette peinture d'événe<< ments aussi importants et néanmoins aussi peu « connus, surtout l'immortelle et courte campa«gne de 1814. C'est un épisode de véritables « merveilles..... M. le baron Fain nous a enrichis « d'un tableau de juste orgueil national; la re« connaissance des citoyens lui est assurée. » «[Paul DE CHAMROBERT, Encycl. des G. du M.] FAIPOULT. Voyez FAYPOULT.

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FAIRCLOUGH (Daniel). Voy. FEATLY.

FAIRFAX (Édouard), célèbre poëte anglais. On ignore la date de sa naissance; il mourut vers 1632. Il était fils de Thomas Fairfax de Denton. Contrairement aux habitudes guerrières de sa famille, il vécut retiré à Newhall, uniquement occupé de ses travaux littéraires et de l'éducation de ses enfants et de ses neveux, parmi lesquels est le célèbre lord Fairfax. Quant à ses opinions, il dit lui-même dans ses écrits qu'il ne futni un papiste superstitieux ni un fanatique puritain ». Édouard Fairfax est surtout connu par sa traduction de la Jérusalem délivrée du Tasse, publiée en 1600, dédiée à la reine Élisaheth et remarquable par la fidélité et l'harmonie de la versification. On a préféré longtemps la traduction de Hoode, quoique inférieure en mérite. Des éditions récentes témoignent de la justice

Biogr. Brit.

Preface to Fairfax's Tasso, édit. de

1749. Cooper, Muses Library.

FAIRFAX (Thomas), général et homme politique anglais, né à Otley, en 1611, mort le 12 février 1671. Il étudia quelque temps au collège Saint-Jean de Cambridge; mais, entratné par son goût pour la carrière militaire, il alla servir en Hollande, sous les ordres de lord Vere. Revenu en Angleterre, il épousa la fille de ce général, dont il embrassa les doctrines presbytériennes. Lorsque le roi et le parlement en vinrent à une guerre ouverte, Fairfax prit parti pour cette assemblée. Il fut d'abord battu en plusieurs rencontres par les royalistes, notamment à AddertonMoor, en 1643. Plus tard, il répara ses échecs par d'importantes victoires, celle, par exemple, de Marston-Moor. Il succéda, après cette affaire, au comte d'Essex dans le commandement de l'armée. Après la victoire de Naseby, à laquelle il contribua puissamment par sa valeur, il s'avança vers l'ouest, et continua de combattre pour la cause qu'il avait embrassée. Il réduisit Colchester en 1648, et fit passer par les armes Lisle et Lucas, qui avaient défendu la place au nom du roi. La conduite de Fairfax parut se modifier lorsque Charles fut tombé au pouvoir des parlementaires; il eût voulu empêcher le parti victorieux de pousser les choses à l'extrême. Malheureusement la force de son caractère n'était pas à la hauteur de ses intentions. Il se borna à quelques démonstrations respectueuses envers l'infortuné monarque. Dominé par Cromwell, il se laissait entraîner, et devenait sans le vouloir l'instrument de projets dont il n'avait pu sonder la profondeur. C'est ainsi qu'il marcha contre les derniers débris du parti royaliste et les anéantit à Colchester (1648). De retour à Londres, il établit son quartier général à Whitehall. Il espérait sans doute en imposer au parlement et à la cité; mais ses bonnes intentions furent paralysées. Cromwell et les révolutionnaires arrivé. rent à leur but, et Charles Ier fut mis en jugement. Fairfax ne voulut point assister à cet acte; et lorsqu'à l'appel des membres du parlement on prononça son nom, lady Fairfax, placée dans une des tribunes de la salle où se tenait l'assemblée, s'écria: «Il est trop honnête homme pour se trou. ver ici. » Fairfax fit d'inutiles tentatives pour empêcher l'exécution du roi : la sentence fut exécutée. Néanmoins, aussi ambitieux que faible, il accepta le commandement des troupes en Angleterre et en Irlande. Il battit complétement les niveleurs à Burford, et apaisa les troubles du Hampshire. En 1650, les Écossais s'étant déclarés pour Charles II, Fairfax refusa de marcher contre eux; Cromwell s'empressa de le remplacer. Débarrassé d'emplois qui lui pesaient, Fairfax se retira dans sa terre de Nunappleton, dans l'Yorkshire. Là, revenu de toutes les erreurs où l'avait

que rend enfin à l'œuvre de Fairfax le public an-jeté un caractère impétueux, irréfléchi, il se livra

glais. Outre la traduction du Tasse, on a de Fairfax une Histoire du Prince Noir et des Églogues.

aux douceurs d'une vie paisible, partageant ses loisirs entre l'étude et la culture de ses terres,

et faisant des vœux pour le rétablissement de la famille des Stuarts, bien décidé cette fois à les aider de tout son pouvoir pour remonter sur le trône d'Angleterre. Au premier signal que donna Monk (voy. ce nom), et qui fit naître l'espoir d'une restauration, il sortit de sa retraite (3 déc. 1659), suivi d'un corps d'habitants de sa province et de 1,200 Irlandais, qu'il avait enlevés aux drapeaux du général Lambert. Monk étant entré en Angleterre, Fairfax s'empara d'York. Devenu membre du parlement réparateur et chargé d'aller à La Haye prier Charles II de venir reprendre la couronne, Fairfax sut faire agréer à ce prince son repentir. Après la restauration, il alla dans sa retraite reprendre ses paisibles occupations. Il mourut des suites d'anciennes blessures.

Sa fille, Marie FAIRFAX, épousa le duc de Buckingham.

Fairfax contribua à la publication de la Polyglotte. Il est compté au nombre des poëtes et des orateurs de l'époque où il a vécu. On trouve dans les catalogues anglais la liste de ses ouvrages, la plupart peu importants. Ses Mémoires ont été publiés en 1699, in-8°. [DE LATENA, dans l'Enc. des G. du M., avec add.]

Hume, Hist. of Engl.- Lingard, Hist. of Engl. - Guizot, Hist. de la Rév. d'Angl. Villemain, Hist. de Cromwell.

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FAITHORN OU FAYTHORNE (William), peintre et graveur anglais, né à Londres, en 1616, mort dans la même ville, en 1691. Il était élève de Peake. Ce peintre ayant pris les armes pour soutenir Charles Ier, Faithorn suivit son maître, et tomba entre les mains des puritains à l'affaire de Bassinghouse. Amené à Londres, il y fut enfermé dans la prison de l'Aldersgate. Pour se distraire des ennuis de la captivité, il se mit à graver, et exécuta le portrait de Villiers, duc de Buckingham. Ses amis obtinrent sa mise en liberté; mais, ayant refusé de prêter serment à Olivier Cromwell, il reçut l'ordre de quitter l'Angleterre. Il se retira en France, où il étudia sous Philippe de Champaigne ; il se lia aussi avec le célèbre Nanteuil, qui lui donna d'excellents conseils, et lui fit prendre une manière plus large. De retour dans sa patrie, vers 1650, Faithorn ouvrit à Londres un commerce d'estampes; il gravait pour les libraires, et exerçait son talent pour la peinture en miniature. « Ses portraits, dit Gori Gandellini, sont d'une exécution admirable, d'un style libre, délicat et d'une couleur

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Strutt, Biographical Dictionary of Engravers ; 17851786, 2 vol. Basan, Dictionnaire des Graveurs. G. Gori Gandellini, Notizie degli Intagliatori. FAITHORN (William), dit le jeune, graveur et dessinateur anglais, fils du précédent, né à Londres, en 1656, et mort en 1686. Il fut élève de son père, mais renonça à graver au burin pour prendre la manière noire. Il grava ainsi avec succès des portraits et quelques autres sujets. Mais sa dissipation et sa paresse le conduisirent à la misère et bientôt au tombeau. Ses principales productions sont les portraits de Thomas Flantmann (premier ouvrage de Faithorn); - Marie Stuart, princesse d'Orange, d'après Hanneman, faussement attribuée par Basan à Faithorn père; Sir William Read, célèbre oculiste ;- Frédéric, duc de Schomberg; — Sir Richard Haddock, d'après Clostermann; Anne, reine d'Angleterre; - John Morr, évêque d'Ély; Lady Catherine Hyde, etc. Glov. Gori Gandellini, Notizie degli Intagliatori. FAKHR-ED-DIN (le Faux), historien arahe, vivait en 701 de l'hégire (1302 de J.-C.). La dénomination de cet écrivain était jusque ici restée inconnue, car son titre honorifique et son nom manquent dans le manuscrit, et son surnom est illisible. Mais M. Reinaud a découvert qu'il s'appelait Schérif Safi ed-Din-Mohammed ben-Ali ben-Thébatheba, surnommé Ibn-al-Thacthaki. Il comptait parmi ses ancêtres Ibrahim-Thebatheba, qui joua un certain rôle dans les guerres civiles qui signalèrent le troisième siècle de l'hégire. On a de lui: Al-Fakhrifi'l-Adabas-selathaniyet we ad-dowel al-islamiyet (Le Fakhri, traité de la conduite des rois, et histoire des dynasties musulmanes). Cet ouvrage a reçu le titre de Fakhri, parce qu'il était dédié à Al-Melik alMoatzem Fakhr al-Melet-we-ed-din-Isa-benIbrahim, prince de Moussoul. La première partie est un traité de politique, la seconde une histoire du khalifat depuis Abou-Bekr jusqu'à la mort de

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Motasim-Billah (656-1258). C'est une des histoires les plus précieuses qui nous soient restées des Arabes; elle est écrite d'un style simple, renferme une foule d'anecdotes intéressantes sur la vie des principaux personnages, et se distingue par un esprit d'impartialité et de saine critique. On n'en connaît qu'un seul exemplaire, celui de la Bibliothèque impériale, no 895 de l'ancien fonds arabe. Le texte et la traduction de plusieurs fragments ont été publiés; savoir les khalifats de Haroun-ar-Raschid, et de MostasimBillah, et les droits des souverains sur leurs sujets, par Silvestre de Sacy, dans le t. Ier de la Chrestomathie Arabe; la translation de l'empire des mains des Ommiades en celles des Abbassides, par Am. Jourdain, dans le t. V des Fundgruben des Orients (Mines de l'Orient); Vienne, 1816, in-fol.; - L'Histoire des quatre premiers Califes, par M. Freytag, à la suite des Locmani Fabulæ, etc.: Bonn., 1823, in-8°, par Henzi, dans ses Fragmenta Arabica; SaintPétersbourg, 1828, in-8°; Les Califats d'Amin, de Mamoun, de Motasim, de Watsic, de Motewekkel et de Montasir, par M. Cherbonneau, dans le Journal Asiatique de Paris, an. 1846, t. I, II; an. 1847, t. I. E. BEAUVOIS. Silvestre de Sacy, Chrest. Ar., t. I. Cherbonneau, dans le Journ. Asiat,, 1846, t. I, p. 296. - Omdet atthalib, manuscr. arabe, no 636, fo 108 de l'ancien fonds. Docum. inédits communiqués par M Reinaud.

FAKHR-ED-DIN AR-RAZI, L'iman Abou-abdallah-Mohammed-ben-Omar-ben-al-Huséinben-Ali-at-Taimi, al-Beeri, at-Thabarestani, surnommé Ibn-al-Khatib (le Fils du Prédicateur) et Fakhr-ed-din-ar-Razi, célèbre docteur musulman de la secte de Schaféi, né à Réi (ville de l'Irak-Adjemi), en 543 ou 545 de l'hégire (1149 ou 1151 de J.-C. ), mort à Hérat, le 1er schewal 606 (mars 1210). C'est auprès de son père qu'il apprit les premiers éléments des sciences: après la mort de celui-ci, il se rendit à Merw pour y suivre les leçons de Kemal-ed-Din-Al-Simnani. Revenu au lieu de sa naissance, il se plaça sous la direction de Madjd-ed-Din-Al-Djili, qu'il suivit à Meragha. Lorsqu'il eut terminé ses études, il passa dans le Khowarezin, puis dans le Mawaran-Nahr. Les doctrines d'Ibn-Keram, qui professait l'anthropomorphisme, avaient trouvé un grand nombre de sectateurs dans ces contrées. Fakr-edDin entreprit de les combattre, et ne le fit pas sans succès. Les chefs de cette hérésie, irrités de voir diminuer le nombre de leurs adhérents, soulevèrent le peuple contre Fakhr-ed-Din. Malgré | l'appui du sultan, celui-ci fut forcé de sortir du Mawar-an-Nahr, et rentra dans sa patrie. Il ne tarda pas à s'en éloigner pour se rendre à Ghaznah, auprès de Schehab-ed-Din-ben-Sam, sultan de la dynastie des Gaurides. Ce prince le combla d'honneurs et de richesses. Peu de temps après, Fakhr-ed-Din retourna dans le Khowarezm, et s'attacha au sultan Mohammed Khothb-ed-Dinibn-Tacasch, qui fonda pour lui un collége à Hérat, et le retint auprès de lui pour le reste

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de ses jours. Les sciences les plus diverses, la philosophie, la théologie, la jurisprudence, les mathématiques, la médecine, l'astrologie, l'alchimie, l'histoire, les traditions, la théologie, la philologie furent l'objet des études de Fakhred-Din ; il a laissé des écrits sur toutes ces matières, et même quelques pièces de poésie. Il s'exprimait avec éloquence en arabe et en persan; quelquefois il était tellement ému de componction, qu'il pleurait lui-même à ses discours. Il est, avec Al-Gazali, l'un des premiers qui aient introduit la logique dans les discussions théologiques; aussi quelques zélés musulmans l'ont-ils traité de novateur, d'impie, de rationaliste, de corrupteur de la morale et de la religion. Mais, malgré ces reproches, il n'a pas laissé de conserver une belle réputation; ses ouvrages se sont répandus dans toutes les contrées soumises à l'islamisme, sont devenus classiques, et ont fait oublier les autres écrits relatifs aux mêmes sujets. Parmi les ouvrages de Fakhr-ed-Din on remarque Khamsin fi ossoul-ed-Din (Les Cinquante Questions sur les Principes de la Religion); — Arbaïn (Quarante Questions), sur la métaphysique. On trouve la liste de ses autres écrits dans Hadji-Khalfa, dans Ibn-Khallikhan, dans Khondemir, et dans un passage du Tarikh-al-Hokama (Histoire des Philosophes), publié par Casiri. E. BEAUVOIS.

Abou'l-Faradj,

Ihn-al-Atsir, Kamil at-Tewarikh. Hist. Dynast., trad. par Pococke, p. 298, 817. - IbnKhallikan, Biogr. Diction., trad. par M. Mac-Guckin de Slane, t. II, p. 652. — Abou'l-Féda, Ann. Moslem., trad. par Reiske t. IV, p. 175, 239. - Khondemir, Hubil, assiyer. Léon l'Africain, Vie des Médec. et des Philos., dans le t. XIII, p. 289 de la Biblioth. Græca de J. Alb. Fabricius. Hadji-Khalfa, Lexic. bibliog. et encyclop., trad. et publ. par Fluegel, t. II, no 3152, et passim. Casiri, Bibl. Arab. Hispana, t. I, p. 181, 198-466, 518.

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* FAKHR-ED-DIN BINAKITI (Abou-Souleyman Daoud ben-abou'l-Fadhl ben-Mohammed, plus connu sous le titre honorifique de), historien persan, né à Binakit ou Finakit (ville du Mawar-an-Nahr), mort en 730 de l'hégire (1329 de J.-C.). Il remplissait la charge de poëte lauréat à la cour de Ghazan-Khan. On a de lui : quelques pièces de vers; Rawdhet ouli'lalbab fi towarikh al-akabir w'al-ansab (Le Jardin des Savants relativement à l'histoire des grands hommes et des généalogies), ou plus brièvement Tarikh-i- Binakiti (Chronique du Binakiti). Elle a été achevée en 717 (1317) et dédiée au sultan Abou-Saïd. C'est un abrégé du Djami-at-Tewarikh de Raschid-ed-Din. On n'y trouve aucun fait nouveau; aussi cette histoire a-t-elle beaucoup perdu de sa valeur depuis la récente découverte de l'ouvrage original. Il y est traité des prophètes jusqu'à Abraham, des rois de Perse, des khalifes jusqu'à la mort de Mostasem-Billah, des Juifs, des Francs, du christianisme, de l'Inde, de la Chine et des Mogols. Le vine chapitre de cette chronique a été traduit en latin et publié par André Müller, sous le titre erroné de: Abdalla Beidhavæi Historia

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FAKHR-ED-DIN BINAKITI

Sinensis (Histoire chinoise), Berlin, 1677, in-4°;
et réimprimée par son fils, avec des additions, Iéna,
1689, in-4°. Il en existe une traduction anglaise
par Weston; 1820.
E. BEAUVOIS.
Hadji.
Doulatschab, Tedzkiret as-Schoara, liv. IV. —
Khalfa, Lexic. Bibliogr., édit. Fluegel, t. III, no 6635.
J. de Hammer, Gesch, der schönen Redekünste Persiens,
p. 242. Art. dans les Wiener Jahrbücher, an. 1835. —
Bullet. de la Soc. Geogr. de Paris, an. 1733, p. 51.-M. Ét.
Quatremère, Hist. des Mongols de Raschid-ed-Din, t. I,
préf., p. 85, 424. — H. Elliot, Bibliogr. Judex to the His-
torians of Muhammedan India, t. I, p. 70.-W.H. Morley,
A descr. Catal. of the Histor. mss. in the Arabie and
Persian lang, preserv. in the libr. of the R. Asiat. Soc.
of Gr.-Britain and Ireland; Lond., 1854, in-8°,

FAKHR-ED-DIN (1), FAKKARDIN et quelquefois FACARDIN, grand-émir des Druses, né en 1584, décapité le 13 avril 1635. Il était de la famille de Maan Monogly, et fut élevé par un chrétien maronite, qui l'initia aux sciences et aux arts. Son père ayant été empoisonné en 1586, sa mère, Setnesep, prit la régence, et gouverna avec tant d'intelligence, que sous sa direction le fils reconquit les provinces que le père avait perdues et fut même proclamé grand-émir par les chefs des Druses. Il profita des guerres que soutint successivement le sultan Achmet Ier contre ses pachas d'Asie révoltés, contre la Hongrie et la Perse, pour obtenir des conces sions importantes du monarque ottoman. En 1608, Fakhr-ed-Din s'allia avec Ferdinand, grand-duc de Florence, qui lui fournit une flotte. Il attaqua alors la Perse, et s'empara de Séida, de Balbek et des pays de Libanon. Le sultan Achmet, inquiet d'un tel voisin, lui donna ordre de discontinuer ses conquêtes, et l'invita à venir à Constantinople pour déterminer les frontières de leurs États réciproques. L'émir y consentit; mais il se rendit d'abord à Florence, où Cosme II de Médicis, qui venait de succéder à son père, le reçut en ami. Sur les conseils intéressés de son allié, Fakhr-ed-Din fit détruire et combler les ports florissants de Saint-Jean-d'Acre, de Tyr, de Séida et de Beyrouth. Le sultan, irrité, envahit les États de Fakhr-ed-Dyn; mais Setnesep repoussa les Turcs, et obtint une suspension d'armes que le retour de son fils changea en paix, Plus tard Fakhr-ed-Din, confiant dans les promesses du pape, du roi d'Espagne et du grand-duc de Tos

cane,
recommença la guerre; il prit Antioche,
soumit les montagnards des monts Sajou, et s'en-
gagea dans une guerre injuste et désastreuse contre
les Arabes. Setnesep mourut sur ces entrefaites,
et avec elle la bonne fortune de son fils s'évanouit.
Abandonné par les princes chrétiens, attaqué par
les pachas de Damas et de Jérusalem, battu par
les Arabes et trahi par ses principaux chefs, Fakhr-
ed-Din fut envoyé à Constantinople, où le sultan
Amurath IV le reçut avec quelque considération
et lui aurait peut-être rendu la liberté si les Dru-
ses, conduits par les petits-fils de l'émir, n'eussent
recommencé les hostilités. Amurath crut alors

(1) Mot qui signifle dans l'Orient Gloire de la Reli gion.

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être bon politique en faisant décapiter Fakhr. ed-Din et tous les membres de sa famille qu'il tenait entre ses mains.

Chaudon et Delandine, Dictionnaire hist,

* FAKHRI BEN-EMIRI HERAWI, écrivain persan, vivait en 947 de l'hégire (1540 de J.-C.). Il était ami du célèbre Ali-Schir. On a de lui; Djewahir al-adjaïb (Perles des Merveilles), biographies de vingt femmes poëtes qui ont écrit en turc ou en persan, Cet ouvrage fut dédié à Mohammed Isa-Tarkhan, souverain du Sind ; · Tohfet al-Habib (Présent pour l'Ami), ouvrage dédié à Habib-Allah, C'est un recueil alphabétique de ghazals (odes) tirées des meilleurs écri

vains.

E. BEAUVOIS.

A. Sprenger, A Catal. of the arab,, pers. and hindustany mss. of the Libraries of the king of Oudh; Calcutta, 1854, in-8°, t. I, p, 9.

* FAJARDO ( Alonso Guajardo), poëte et
moraliste espagnol du seizième siècle, né à Cor-
doue. Il écrivit une série de 280 quatrains, qui
sont parfois des dictons vulgaires mis en vers,
mais le plus souvent des maximes morales; ces
Proverbios morales en redondillas (1) parurent
à Cordoue, 1588, in-8°, et ils furent réimprimés
à Paris, 1614, in-12, avec une comédie De Filo.
sofia moral, composée par Hurtado de La Veras
(voy, ce nom). César Oudin a placé 50 de ces
Proverbios à la suite de quelques éditions de ses
Refranes castellanos, et notamment dans celles
de 1604 et de 1659.
G. B.

G. Duplessis, Bibliographie parémiologique, p. 297.
FAJARDO (Diego). Voyez SAAVEDRA.

-

* FALAIZE (Mme Caroline-Philiberte), née JACQUEMAIN, femme de lettres française, à Châ teauroux, le 4 mars 1792, morte à Bourges, le 25 janvier 1852. Elle a publié plusieurs ouvrages d'éducation: Leçons d'une mère à sa fille sur la religion. Ce livre a eu une seconde édition sous le titre de Leçons d'une mère à ses enfants; Paris, 1837, 2 vol. in-8°; — Hommage à la sainte couronne; Bourges, 1840, in-18;— Clo tilde, ou le triomphe du christianisme chez les Francs; Lille, 1848, in-12; Souffrance et Courage, ou la pieuse Madeleine; Paris, 1850, in-8°; Confidences d'une jeune fille; Mme Falaize, qui a Paris, 1851, 3 vol. in-8°. publié dans divers recueils des pièces de poésie fort gracieuses, a laissé en manuscrits 1o plusieurs pièces de théâtre, dont quelques-unes en vers; 2° un poëme sur les guerres de la Vendée, intitulé La Fiancée du Bocage ; 3o une Histoire de sainte Jeanne de Valois. H. BOYER. Documents inédits, ➡ Girardot, Notice, dans l'Art en Province de 1852,

FALBAIRE DE QUINGEY, Voyez FENOUILLOT,
FALCAM, Voyez RÉSENDE,

FALCAND (Hugues), historien sicilien, d'origine normande, vivait dans la seconde moitié du douzième siècle. Sa vie est tout à fait inconnue, Muratori le croit Sicilien; Mongitore, au contraire, pense qu'il fut élevé seulement en (1) Redondilla, stance en quatre vers.

Sicile, et qu'il appartient plus à la Normandie qu'à la Sicile, bien qu'il ait passé plusieurs années dans ce dernier pays. Suivant les auteurs de l'Art de vérifier les dates, le véritable nom de cet historien était Fulcaudus ou Foucault. D'après eux, Hugues Foucault, Français de naissance et abbé de Saint-Denis, avait suivi en Sicile son patron Étienne du Perche, oncle, du côté maternel, du roi Guillaume II, archevêque de Palerme et archi-chancelier du royaume de Sicile. L'Histoire littéraire de France, qui adopte cette opinion, cite à l'appui deux passages de Falcand lui-même, lesquels semblent établir qu'il n'était pas Sicilien et qu'il écrivit son Histoire hors de la Sicile. Deux autres passages cités par le même recueil prouvent que l'abbé de Saint-Denis avait écrit sur les malheurs de la Sicile. D'un autre côté, l'auteur, quel qu'il soit, de l'Histoire de la Sicile se dit alumnus Siciliæ; ce qui semble indiquer qu'il était né dans cette ile, ou du moins qu'il y avait été élevé, ce qui rendrait insoutenable l'identité établie par l'Art de vérifier les dates entre Falcand et Foucault. Sans prétendre trancher la question, contentonsnous de dire que Falcandus pour Fulcaudus est une faute de copiste très-facile à concevoir; que, d'après Carusius, le manuscrit conservé à Catane dans la bibliothèque de Saint-Nicolas de Arenis, ne porte point le nom de l'auteur, et que dans celui de la Bibliothèque impériale no 6262, c'est Baluze qui a écrit Hugo Falcandus, sur l'autorité des éditions, faites toutes d'après celle de Gervais de Tournay.

L'ouvrage de Falcand ou Foucault roule entièrement sur les troubles de la Sicile sous le règne de Guillaume Ier et de Guillaume If; il se termine à la fuite et à la mort de ce dernier prince,

1169. On a donné quelquefois à Falcand le titre de Tacite sicilien, et Gibbon a fait de lui un fort bel éloge. « Son récit, dit-il, est rapide et clair, son style hardi et élégant; ses observations ont de la portée. On voit qu'il connaissait bien les hommes et qu'il pensait lui-même comme un homme. » L'histoire de Falcand ne contient pas seulement un récit intéressant des révolutions de la Sicile, elle offre aussi des détails très-cufeux sur l'industrie manufacturière et agricole de ce pays, La ville de Palerme, alors partagée en trois quartiers, renfermait un grand nombre de manufactures d'étoffes en laine et en soie, enrichies d'or et de pierreries. Les Palermitains tiraient leurs meilleures laines de France, où l'art le tisser les étoffes était alors moins avancé. Parmi les végétaux qui croissaient ou qu'on Cultivait aux environs de Palerme, Falcand Homme les siliques ou carroubes, et surtout la canne à miel, nom, dit-il, qui lui vient de la douceur du suc qu'elle renferme. Une légère Caisson donne à ce suc la saveur du miel; mais si on le fait bouillir assez longtemps, il prend la consistance et la qualité du sucre.

L'Histoire de Sicile de Falcand est intitulée

De Tyrannide Siculorum ; elle fut publiée pour la première fois par Gervais de Tournay, sur un manuscrit de Matthieu de Longue-Joue, Paris, 1550, in-4°; elle a été réimprimée dans le Recueil des Historiens de Sicile, Francfort, 1579; dans la Bibliothèque de Sicile de Carusius en 1723, et enfin en 1735, dans les Scriptores Rerum Italicarum, t. VII. D'après l'Histoire littéraire de France, « toutes ces éditions ne sont que des répétitions de la première, à quelques légères corrections près, qui ne sont fondées sur l'autorité d'aucun manuscrit. »

-

Fabricius, Bibliotheca Latina mediæ et infimæ ætatis. Vossius, De Historicis Latinis. → Mongitore, Bibliotheca Sicula, append,, 1. II, p. 61, Art de vérifier les dates, t. III, p. 813. Brequigni, Dissertation sur Etienne du Perche, dans les Mémoires de l'Acad. des Inscriptions, t. XLI, p. 622. Histoire littéraire de France, t. XV, p. 274.

* FALCE (Antonio LA), peintre de l'école napolitaine, né à Messine, vers 1640, mort en 1712. Élève d'Agostino Scilla, il peignit avec succès l'ornement à la détrempe et à l'huile : Ayant voulu, dans un âge déjà assez avancé, essayer de la fresque, il ne réussit pas égale ment, et, suivant l'expression de Lanzi, il n'y parut qu'un peintre de taverne. E. B-N.

Lanzi, Storia della Pittura. → Ticozzi, Dizionario, * FALCETTI (Giovanni-Battista), architecte bolonais, mort en 1629. En 1620 il travailla à Bologne, au palais Bentivoglio; mais on ignore quelles parties de ce bel édifice doivent lui être attribuées. Il décora dans la même ville une des chapelles de San-Martino - Maggiore. En 1627, il donna des dessins pour la façade et deux chapelles de la cathédrale de Carpi ; mais il n'est pas bien certain que le portail en bossage qui fut construit quelques années après sa mort soit celui qu'il avait projeté. E. B-N.

Camport, Gli Artisti Italiani e stranieri negli Stati Estensi. - Malvasia, Pitture, Scolture e Architetture di Bologna. M. A. Gualandi, Tre Giorni in Bologna.

* FALCIATORE (Filippo), peintre de l'école napolitaine, vivait en 1740. On a de lui de charmants tableaux avec des figures de petite proportion représentant des scènes de brigands, des batailles, des incendies, etc.

Winckelmann, Neues Mahlerlexikon.

* FALCIDIUS (P...), jurisconsulte romain, vivait vers l'an 40 avant J.-C. Il ne doit pas être confondu avec un C. Falcidius contemporain de Cicéron et mentionné par cet orateur dans son discours Pro lege Manilia, P. Falcidius, dont il est question ici, donna son nom à la loi Falcidia, qui assurait à l'héritier inscrit le quart des biens du testateur. La loi Falcidia, incorporée aux Institutes de Justinien, fut remise en vigueur à dater du sixième siècle. V. R. Dion Cassius, XLVIII. Inst. de Justinien, passim. Cicéron, Pro lege Manil.

* FALCIERI (Biagio), peintre de l'école vénitienne, né à San-Ambrogio (Véronais), en 1628, mort en 1703, Il fut élève à Vérone de Giacomo Locatelli, et à Venise du cav. Liberi. Il

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