Page images
PDF
EPUB

des peines des damnés, etc., Lille, 1671, in-12.
BRIENEN (ABRAHAM), théologien catholi-
que hollandais, né en 1606 à Utrecht, mort
en 1682, fit plusieurs voyages à Rome pour
les affaires de l'évêché d'Utrecht, dont il
était le premier vicaire. On a de lui plusieurs
Dissertations théologiques, qui parurent sous
le nom de Vandermat, et furent réimprimées
à Leyde en 1709.

nité, etc., 1800, in-8°; Le pour et le contre,
ou Avis à ceux qui se proposent de passer
dans les Etats-Unis d'Amérique, Par's et Bale,
1803, in-8°; Le Lycée de Flore, Bal, 1804,
opuscule poétique; Lettre à Carion de Nisas
sur la manière de traduire Dante, suivie d'une
Traduction en vers français du ve chant de
l'Enfer, Bâle, 1805, in-4°; Oraison_funèbre
prononcée à Bále, Bâle, 1806, in-8°; Discours
chrétiens à l'occasion des désastres du canton BRIET (PHILIPPE), né à Abbeville en 1601
de Schwiz, Bâle, 1807; Dissertations sur l'é- jésuite en 1619, mourut en 1668, bibliothé-
tat et les fonctions des prophètes, Lausanne, caire du collège de Paris. On a de lui: Pa-
1808, in-4; Discours sur l'efficacité morale rallela Geographic veteris et nova, 3 vol. in-4°,
de la lecture des livres sacrés, et sur le style 1648 et 1649. Cette géographie est très-mé-
de leurs auteurs, Lausanne, 1809, in-8°; thodique, très-exacte et ornée de cartes bien
Traité de l'année juive antique et moderne, dessinées. Ces trois volumes ne renferment
Bâle, 1810, in-8°; Le livre de Job, nouvelle que l'Europe, ses maladies l'ayant empêché
ment traduit d'après le texte original non de mettre la dernière main aux autres par-
ponctué, et les anciennes versions, notamment ties; Annales mundi, sive Chronicon ab orbe
l'arabe et la syriaque, avec un Discours pré- condito ad annum Christi 1663, Paris, 1663,
liminaire, Paris, 1818, in-8°. Bridel avait fait 7 vol. in-12; Mayence, 1682, 1 vol. in-fol., et
une traduction du livre des Psaumes, mais Venise, 1693, 7 vol. in-12; c'est l'édition la
elle n'a pas vu le jour. Il eut deux frères plus complète. L'ouvrage est estimé. L'au-
qui se distinguèrent aussi comme écrivains. teur marche sur les traces de Pétau, pour la
BRIDGEWATER (JEAN), en latin Aqua- chronologie; Philippi Brietti Concordia chro-
pontanus, né au commencement du xvi siè- nologica, Paris, 1670, 5 vol. in-fol. Le Père
cle, dans le Yorkshire, fit ses études à Oxford, Briet est auteur du 5 volume; Theatrum
et remplit différentes fonctions dans l'église geographicum Europa veteris, 1653, in-fol.
anglicane; mais éclairé par la lumière de la Briet a mieux réussi dans la géographie que
vérité, il abandonna ses bénéfices, et se re- dans la partie chronologique. Elogium Patris
tira au collége anglais de Douai, avec plu- Jacobi Sirmondi, Soc. Jesu, Paris, 1651, in-
sieurs jeunes gens qu'il avait élevés dans la 4 on y trouve le catalogue, par ordre de
religion catholique; il passa ensuite à Rome. dates, de tous les ouvrages du P. Sirmond.
et de là en Allemagne, où il était encore en BRIEUC (saint), natif d'Irlande, et disciple
1594. On a de lui : Concertatio virulentæ dis- de saint Germain d'Auxerre, évêque dans ce
putationis theologica in qua Georgius Sohn, royaume, bâtit un monastère en Bretagne où
professor academia Heidelbergensis, conatus il s'était retiré. Cette maison devint si célè-
est docere pontificem romanum esse antichri- bre, qu'on y vit bientôt une ville qui porta
stum, Trèves, 1589, in-4°; Exposition des six son nom, érigée depuis en évêché. Il en est
articles qu'on propose ordinairement aux regardé comme le premier évêque, quoiqu'il
missionnaires qui sont arrêtés en Angleterre; n'y eût peut-être exercé aucune fonction épis
Concertatio ecclesiæ catholicæ in Anglia con- copale. Mais il y avait alors des évêques ré-
tra Calvino-papistas et puritanos, sub Elisa- gionnaires qui, sans avoir aucune église par-
betha regina, Trèves, 1594, in-8°. Cet ou- ticulière, travaillaient partout où l'on avait
vrage contient les relations des souffrances besoin de leur ministère. Saint Brieuc mou-
et de la mort de plusieurs catholiques en rut âgé de plus de 90 ans, vers l'an 502.
Angleterre sous le règne d'Elisabeth.
Voy. Les Vies des saints de Bretagne, par dom
Lobineau, qui a retrouvé une grande partie
des actes de ce saint.

[ocr errors]

BRIDOUL (TOUSSAINT), jésuit flamand, était
né à Lille, et entra dans la compagnie de Jé-
sus en 1618, âgé de 23 ans. Il s'y distingua
par ses vertus, sa piété, sa charité et le bon
emploi qu'il fit de son temps. La prédica-
tion, la direction des consciences, la compo-
sition d'ouvrages édifiants l'occupaient tour à
tour. Il mourut à Lille, dans sa 78 année,
en 1672. Il avait une tendre dévotion envers
la sainte Vierge, et il consacra à sa louange
quelques-uns de ses écrits. On a de lui: Vie
de François Gaétan, traduite en français, de
l'italien d'Alphonse Gaétan, Lille, 161, in-8°
(Voy. GAETAN); Gloria mirabilium Deiparæ,
singulos anni dies recurrentium, Lille, 1640,
in-8°; Le paradis ouvert par la dévotion envers
la sainte Vierge, Lille, 1671, in-12; Schola eum
charistica stabilita, super veneratione a brutis
animantibus exhibita sanctissimo sacramento,
ibidem, 1672, in-8°; Itinéraire de la vie fu-
ture, traduit de l'italien du Père Vincent Ca-
ralla, jésuite; l'Enfer fermé par la considération

BRIGA (MELCHIOR DELLA), jésuite, né à Cé-
sène en 1686, enseigna la philosophie à Prato
et à Florence, puis la théologie à Sienne, se
distingua surtout comme mathématicien, et
mourut le 25 juillet 1749. Ses ouvrages sont :
Fascia isiaca statue Capitolina, Rome, 1716;
Sphere geographicæ paradoxa, Florence,
1721; Philosophiæ veteris et nova concordia,
Florence, 1725; Scientia eclipsium ex imperio
et commercio Sinarum illustrata, Rome et
Lucques, 1744 à 1747, 3 vol. in-4°.

BRIGIDE (sainte), née à Fochard en Ultonie,
au commencement du vr siècle, reçut fort
jeune encore le voile des mains de saint Mel,
neveu et disciple de saint Patrice. S'étant
construit sous un gros chêne une cellule qui
fut depuis appelée kill dara, ou cellulle du
chêne, plusieurs personnes de son sexe vin-
rent se ranger sous sa conduite; elle les
réunit ensuite en corps de communauté,

Cette maison devint bientôt une pépinière sainte, qui donna naissance à plusieurs monastères d'Irlande, lesquels reconnurent tous sainte Brigide pour mère et pour fondatrice. Il n'y a guère que les miracles de cette sainte qui nous soient connus; les cinq auteurs qui ont écrit sa Vie n'ayant donné presque aucun détail sur ses vertus. Son nom se trouve dans le Martyrologe de Bède, et dans tous ceux qui ont été composés depuis. Il est aussi dans les plus anciens manuscrits du Martyrologe de saint Jérôme, et sa fête est marquée dans les anciens bréviaires d'Allemagne, des îles Britanniques et dans la plupart de ceux de France. Elle a été célébrée à Paris jusqu'en 1607. Son corps trouvé en 1185 avec ceux de saint Patrice et de saint Colomb, dans une triple voûte de la ville de Down-Patrick, fut porté dans la cathédrale de cette ville. Sous le règne de Henri VIII, le tombeau où il était renfermé fut détruit. Le chef de sainte Brigide est aujourd'hui à Lisbonne, dans une des églises qui appartenaient aux jésuites.

BRIGITTE ou BIRGITTE, née en 1302, était princesse de Suède, fille de Birger, prince de Suède, et épousa un seigneur nommé Ulf-Gudmarson, prince de Néricie. Après avoir eu huit enfants, les deux époux firent vœu de continence. Ulf se fit cistercien, et Brigitte établit l'ordre de Saint-Sauveur, composé de religieux et de religieuses, comme celui de Fontevrault. Leur église était commune. Les religieuses faisaient l'office en haut, et les religieux en bas. L'abbesse avait l'autorité suprême. Cette règle fut confirmée par Urbain V en 1370. Son ordre subsiste encore en Allemagne, en Italie et en Portugal, et ce qu est très remarquable, en Suède, où le monastère de Wadstena dans la Gothie orientale a été conservé après l'introduction du luthéranisme. Brigitte partit ensuite pour Jérusalem, sur une vision qu'elle eut à l'âge de 69 ans. Ele visita les lieux saints. De retour en Occident, elle écrivit à Grégoire XI pour l'engager à revenir à Rome. Elle mourut peu de temps après dans cette ville, en 1373. On a d'elle un volume de Révélations, Nuremberg, in-folio, 1521, ou plutôt 1500, par Antoine Koburger; en voici la suscription: Anno M. CCCCC. XXI. mensis septembris; les uns, en joignant XXI aux premiers chiffres, en ont fait 1521, et ils se sont trompés; car il est évident que 21 se rapporte à mensis septembris, qui est au gén tif; d'ailleurs, Antoine Koburger est mort en 1513. Il y a une autre édition de ces Révélations, par Jean Koburger, en 1517, une à Rome, 1557. Ces révélations furent déférées au concile de Bâle. Gerson et d'autres théologiens voulaient qu'on les censurât; mais Jean de Turrecremata en donna des explications favorables, et les approuva comme utiles pour l'instruction des fidèles. Le concile regarda cette approbation comme suffisante. Il n'en résultait cependant autre chose, sinon que le livre dont il s'agit ne renferme rien de contraire à la foi, et que les révélations étant appuyées sur une probabilité historique, on peut les croire pieu

sement. Benoît XIV s'exprime de la manière suivante sur le même sujet : « L'approbation « de semblables révélations n'emporte autre «< chose sinon qu'après un mûr examen, il « est permis de les publier pour l'utilité des « fidèles. Quoiqu'elles ne méritent pas la « même croyance que les vérités de la religion, on peut cependant les croire d'une foi <«< humaine, conformément aux règles de la pru«dence, selon lesquelles elles sont probables, « et appuyées sur des motifs suffisants pour « qu'on les croie pieusement. » Voy. CATHERINE de Sienne (sainte), et la réflexion qui se trouve à la fin de l'article ARM ELLE.

BRIGNOLE-SALE (ANTOINE-JULES), sénateur génois, marquis de Groppoli en Toscane, né en 1605, était fils d'un doge; il occupa lui-même dans la république plusieurs emplois honorables, et fut ambassadeur auprès du roi d'Espagne. Ayant perdu après son retour d'Espagne, en 1648, sa femme qui lui laissa plusieurs enfants, il se fit prètre, employa ses loisirs à la composition de plusieurs ouvrages, et entra le 11 mars 1652 dans la compagnie de Jésus. Depuis cette époque il se livra presque entièrement à la prédication. Il termina le 24 mars 1665 à Gènes une vie édifiante par une sainte mort. Sa charité était bien connue, et il s'acquit des droits à la reconnaissance des pauvres de son pays par ses aumônes considérables. Dans sa jeunesse il avait publié des comédies et des poésies qui le firent admettre dans plusieurs sociétés litt raires. Ses principaux ouvrages sont le Instabilità dell' ingegno, divise in otto Giornate (en prose et en vers), Bologne, 1635, in-4; 1637, in-12; Ve nise, 1641 et 1652, in-12; Tacito abburattalo discorsi politici e morali, Venise, 1636, in-12; Maria Maddalena peccatrice e convertita (en vers), Gênes, 1636, in-8°, réimpr. plusieurs fois à Venise, et trad. en français par le P. Pierre de Saint-André, carme déchaussé, Aix, 1674, in-8°; Il Carnovale di Gotilvannio Salliebregno (en vers), Venise, 1639, 1641, 1663, in-12. L'auteur publia cette production sous un nom anagrammatique, comme l'indique le titre; il se repen it plus tard de cette composition, qui est en effet un peu libre; Dell' Istoria Spagnuola libri IV, Gênes, 1640, et 1646, in-4°; Il Satirico innocente, epigrammi trasportati dal greco all italiano e commentati dal marchese "Antonio Giulio Brignole Sale, Gênes, 1648, in-4° et in12 ces épig ammes sont de la composition de Brignole, et n'ont jamais existé en grec. Paul-Dom. Chiesa, avocat à Gênes, les traduisit en latin; Panegirici sacri recitati nella Chiesa di san Ciro in Genova, etc., Gênes, 1652, in-8°; 1656, in-12. La Vie du P. Brignole Sale a été écrite en italien, sous le titre de Mémoires, par le jésuite J.-M. Visconti, Milan, 1666, in-12; et le P. François Lhermite les traduisit en latin, Anvers, 1671, in-8°.

:

BRIGNON (JEAN), jésuite, est auteur d'une traduction du Combat spirituel, ouvrage justement estimé et singulièrement propre à conduire les chrétiens à la perfection où leur foi les appelle. On n'en connaît point l'auteur.

Quelques écrivains l'attribuent au père Laurent Scupoli, théatin; d'autres à Jean Castagniza, bénédictin espagnol; Théophile Raynauld le donne au jésuite Achille Gagliardo. La traduction du père Brignon a fait oublier celle du père Olympe Mazorti, Paris, 1672. On a encore du père Brignon les Pensées consolantes; une traduction de l'Imitation de Jésus-Christ, du Pédagogue chrétien du père Philippe d'Oultreman, et des Méditations du père Dupont. Il a traduit du même La guide spirituelle et les Opuscules du cardinal Bellarmin, ainsi que son traité des sept paroles de Jésus-Christ sur la croix. Il est mort vers 1725, dans un âge avancé.

BRIGUET (SÉBASTIEN), chanoine à Sion dans le Valais, dans le xvIII siècle, s'occupa beaucoup de recherches sur l'ancienne histoire ecclésiastique de son pays. On cite de lui : Concilium Epaonense, assertione clara et veridica loco suo ac proprio fixum in Epaunensi Parochia Vallensium, vulgo Epenassex, Sion, 1741, in-8°, rare. L'auteur y démontre que le concile d'Epaone, de l'an 517, s'est tenu à Epauna, qu'il suppose être Epenassex, dans la paroisse de Saint-Maurice en Valais, et non à Albon, Pamiers ou Yenne. M. Rivaz, dans son livre sur la légion thébéenne, a traité la même question, d'une manière encore plus satisfaisante; Vallesia christiana, seu diœcesis Sedunensis historia sacra, Vallensium episcoporum serie observata, addito in fine eorumdem syllabo, Sion, 1747, in-8°, où l'on trouve l'histoire ecclésiastique du Valais sous 82 évêques, depuis 387 jusqu'à 1743. On y voudrait plus de critique; la même matière a été mieux traitée dans la Gallia christiana nova, tom. xII. Briguet mourut vers 1780.

:

BRION (l'abbé DE), qui vivait au commencement du XVIIIe siècle, était de l'école mystique de madame Guyon, dont on lui attribue la Vie qui fut imprimée à Cologne, en 1720, 3 vol. in-12. On a de lui Considérations sur les plus importantes vérités du christianisme, avec un traité de la perfection chrétienne, 2e édition, Paris, 1724, in-12; une Retraite, 1717 et 1724, in-12; Paraphrases sur divers psaumes mystérieux, 1718, 3 vol. in-12, avec une suite en 2 vol.; Paraphrase sur le psaume Beati immaculati, 1718, in-12; Paraphrases sur les trente premiers psaumes, 17≥2, 2 vol. in-12; Vie de la très-sublime contemplative sœur Marie de Sainte-Thérèse, carmélite de Bordeaux, avec ses lettres, Paris, 1720, 3 vol. in-12; Traité de la vraie et de la fausse spiritualité, avec un examen de quelques livres attribués à M. de Fénelon, 1728, 2 vol. in-12. BRIOT (SIMON), religieux bénédictin, mort en 1701, est auteur d'une Histoire de l'abbaye de Molesme, diocèse de Langres. On la conservait en manuscrit dans la bibliothèque de cette abbaye.

BRIS (FRANÇOIS DE), savant capucin, trèsversé dans la langue arabe, qu'il avait apprise dans le cours de ses missions au Levant, fut appelé à Rome par la congrégation de la Propagande, qui le chargea de traduire plusieurs grands ouvrages en cette langue. C'est à cette occasion qu'il donna: la Tra

duction en arabe des Annales de Baronius et de Sponde son continuateur, jusqu'à l'an 1646, 3 vol. in-4°, Rome, 1653, 1655, 1671; une Version arabe de la Bible, 3 vol. in-folio, avec la Vulgate en regard, publiée par Nazari, Rome, 1771. Comme la plupart des exemplaires de ces ouvrages ont passé dans le Levant, ils sont devenus très-rares,

BRIS (NICOLAS DE, docteur de Sorbonne, se fit une grande réputation de savoir; il assista au concile de Trente et composa plusieurs ouvrages. Lemire, dans son Traité De scriptoribus ecclesiasticis, et du Boulay, dans son Histoire de l'université, parlent de ce docteur. BR. SACIER (JEAN DE), né à Blois en 1603, jésuite en 1619, enseigna les humanités et la philoso hie en divers colléges, se livra à la prédication, et fut employé aux missions dans le diocèse de Castres. Son zèle contre PortRoyal lui donna un grand crédit dans sa société. Il fut successivement recteur de plusieurs maisons, provincial en Portugal, recteur du collége de Clermont à Paris, et mourut à Blois en 1668. On cite de lui, entre autres écrits, le Jansénisme confondu, Paris, 1651, in-4°, qui contient de graves accusations contre les religi uses de Port-Royal et autres gens du parti. Cet ouvrage fut censuré par Mgr de Gondy, et réfuté par le docteur Arnauld.

BRISACIER (JACQUES-CHARLES DE), de la même famille que le précédent, fut supérieur du séminaire des Missions-Etrangères pendant 70 ans, et mourut en 1736, à 94 ans, après avoir refusé plusieurs évêchés. Il eut beaucoup de part aux écrits et mémoires des missions étrangères contre les jésuites, dans l'affaire des cérémonies chinoises. On lui deux Oraisons funèbres, celle de la duchesse d'Aiguillon, Paris, 1675, in-4°; et celle de Mlle de Bouillon, Rouen, 1683, in-4°.

BRISACIER (Nicolas de), docteur de Sorbonne, neveu du précédent, répondit aux injures que M. Hugo avait adressées à son oncle dans les Annales de l'ordre de Prémon tré, par une Lettre à l'abbé général de cet ordre, qu'il publia en 1737. Nicolas de Brisacier fit aussi l'Oraison funèbre de LouiseCharlotte de Châtillon, abbesse de Saint-Loup, Paris, 1 11, in-4o.

BRISTOW (RICHARD), théologien catholique, né en 1538 à Worcester, étudia à Oxford et devint membr du coliége de Christ. L'éclat de ses talents le fit désigner avec Campian pour disputer ensemble en présence d'El sabeth, le 3 septembre 1556. Son attachement pour la religion catholique, qu'il manifesta quelques années après dans une dispute publique avec le docteur Hump' rey, sur qui il eut une supériorité marquée, fut cause qu'il dut se retirer, en 1569, à Louvain, où il prit le bonnet de docteur: il fut chargé de divers emplois dans le collége anglais, et le cardinal Alan le prit en grande amitié. L'air natal lui ayant été conseillé pour réta blir sa santé altérée par le travail, il repartit pour l'Angleterre, et mourut à quelques lieues de Londres en 1581. On a de lui : Motifs du docteur Bristow (Anti-hæretical motive), Anvers, 1574, in-8°, trad. de l'anglais

en atin par le docteur Worthington, Arras et Douai, 1608, in-4; Réplique à Guill. Fulk (en anglais), pour la défense du docteur Alan, et de son Traité du Purgatoire, Louvain, 1580, in-4°; Cinquante-une questions proposées par les catholiques aux hérétiques (en anglais), Londres, 1592, in-4°; Veritates aureæ S. R. Ecclesiæ, etc., 1616; Tabula in Summam theologicam sancti Thoma Aquinatis, 1570; Apologie du docteur Alan, et de l'au teur lui-même.

BRITO (BERNARD DE), cistercien, historiographe du royaume de Portugal, naquit dans la ville d'Almeida, en 1569, et mourut en 1617. On a de lui: Monarchia Lusitana, 8 vol in-fol., Lisbonne, 1597-1683. C'est une histoire de Portugal qui remonte fort haut. Elle est écrite avec élégance, quoique par différentes mains. Les Pères Antoine et François Brandano, ses confrères, l'ont poussée jusqu'à l'an 1325; enfin elle a été continuée jusqu'à l'an 1356, par le Père Raphaël de Jésus. Brito n'est auteur que des 2 premiers volumes; Eloges des rois de Portugal, avec leurs portraits, 1603, in-4°; Géographie ancienne du Portugal; La Chronique de l'ordre de Citeaux, Lisbonne, 1602, in-fol.; Guerra Brasilica, Lisbonne, 1675, in-fol.

BROCARD (JACQUES), né à Venise au XVI siècle, embrassa le calvinisme, tâcha de prouver que les principaux événements de son temps se trouvaient prédits dans les saintes Ecritures, et en fit des applications à la reine Elisabeth, à Philippe II, au prince d'Orange, qui sont consignées dans ses Interprétations mystiques et prophétiques de la Genèse et du Lévitique, Leyde, 1584, in-4° et in-8°. Mais cette liberté fut condamnée par ceux même de sa communion, en 1581. Il fut ensuite ob igé de quitter successivement sa patrie et la France, où il fut accusé d'exciter des troubles, et se retira à Nuremberg, où il mourut. Bongars par de lui dans ses lettres.

[ocr errors]

BROCARIO (ARNAUD-GUILLAUME DE), habile imprim ur espagnol, de l'université d'Alcala, fut chargé d'imprimer la fameuse Bible polyglotte du cardinal Ximénès, dite de Complute ou d'Alcala. Cette Bible, qui est l'ouvrage le plus considérable qui eût été imprimé jusqu'alors, forme six gros volumes in-folio. C'est la première et la plus rare de toutes, et c'est ce qui la fait rechercher, car elle est bien moins complète que celles qui ont paru depuis. Chaque page est partagée en trois colonnes : la première offre le texte hébreu, la deuxième, la Vulgate en caractères gothiques; la troisième, le grec des Septante. Le texte chaldéen se trouve à la marge extérieure, et la version latine vis-àvis. Les quatre derniers volumes furent ache

vés en 1517: ils contiennent l'Ancien Testament en grec, hébreu, chaldéen et latin; le cinquième renferme le Nouveau Testament imprimé pour la première fois en grec et en atin; le sixieme un vocabulaire hébraique et chaldaïque. Léon X fixa le prix de la polyloite par feuilles à 6 ducats et demi d'or 40 francs de notre monnaie de ce temps-là). Cette polyglotte est rare, et le prix en est

plus élevé que celui des polyglottes de Le Jay et de Walton. Un exemplaire imprimé sur vélin a été acheté 12,000 francs par M. Maccarthy à la vente de Pinelli, et a été revendu 16,000 francs. C'est cette Bible qui a depuis servi de modèle aux Bibles polyglottes de Justiniani, de Jean Draconite, d'Arias Montanis, de Raymondi, de Le Chevalier, de Bertram, de Wolder, d'Elie Hutter, d'André de Léon, de Le Jay, de Walton et de Richard Simon. Les savants qui y travaillèrent furent Démétrius Ducas, Antoine de Lebrixa, Jacques Lopez de Zuniga, Ferdinand Nugnez de Guzman, Paul Coronel, Alphonse de Zamora et Jean de Vergara.

BROCCHI (JOSEPH-MARIE), ecclésiastique, né à Florence en 1687, mort le 8 juin 1751, obtint en 1716 le prieuré de Sainte-Marie aux Ormes, près le bourg Saint-Laurent. L'archevêque de Florence le fit, en 1723, recteur du séminaire des jeunes ecclésiastiques; il était protonotaire apostolique, et membre de la société connue sous le nom de la Colombaria. On a de lui, en latin: des Princi pes généraux de théologie morale; un Traité sur les occasions prochaines du péché, sur les récidives; et en italien: les Constitutions du séminaire de Florence; un assez grand nom bre de Vies de Saints. Il composa de plus un ouvrage qui peut être utile pour l'histoire et la topographie d'une province de la Toscane; il a pour titre: Descrizione della provincia del Mugello, con la carta geografica del medesimo, aggiuntavi un' antica cronica della nobili famiglia da Luteano, illustrata con annotazioni,etc., Florence, 1748, in-4.

BROCKMANN (JEAN-HENRI), né au mois de mars 1767 à Liesburn, petit bourg du diocèse de Munster, étudia les belles-le tres, la philosophie et la théologie dans le college de Saint-Paul à Munster. N'ayant pas encore l'age requis pour entrer dans les or dres, il alla à Dillingen suivre les cours du célèbre professeur Sailer, mort évêque de Ratisbonne en 1832. Rappelé à Munster, Brockmann fut nommé professur au collège de Saint-Paul, et, peu de temps après, or donné prêtre. Il professa avec honneur pen dant six ans les belles-lettres d'abord, puis l'histoire, obtiut la chaire de morale dans la faculté de théologie, et remplaça bientôt le célèbre orateur Albert dans la chaire de théo.ogie pastorale, qu'il conserva jusqu en 1855, époque où son grand âge lui ut con ner sa démission. Brockmann se distingua aussi dans la prédication, et il dirigea un grand nombre de pénitents jusqu'à sa cernière vieillesse. En 1812, lorsque des fièvres pestilentielles sévirent à Mun-ter, il montra le plus grand dévouement, et plus d'une fois il exposa sa vie pour le salut des âmes. Pie VII, voulant le récompenser de sa belle con duite, le nomma doyen de l'église collégiale de Saint-Martin à Munster. La faculté de Breslau lui avait contéré le titre de docteur en théologie, et le 16 mai 1535, il fut nommé prévôt du chapitre ; mais il ne jouit pas longtemps de cette nouvelle dignité; il mourut le 17 septembre 1835. C'est surtout comme

professeur de théologie pastora.e que Brockmann a laissé un nom honorable à Munster. Il cherchait plus à instruire qu'à briller: sa méthode était simple et facile, et il ne cherchait point, comme plusieurs écrivains allemands, à se donner aux dépens de la clarté un air de profondeur. Ardent défenseur de la foi, il signala l'un des premiers, le danger des doctrines d'Hermès. On a de lui une Traduction du Combat spirituel, 1793; Vie de saint Louis, extraite du P. Ceppari et des Bollandistes; Almanach de l'histoire ancienne du monde, en trois parties, 1800-1803; La philosophie morale de Ueberwasser, professeur à Munster, recueillie de ses écrits posthumes et augmentée, 1814-1815, trois tomes; La doctrine de l'Eglise catholique sur le culte des saints, développée et exposée par le professeur Sailer, trad. du latin, avec l'approbation de l'auteur; Homélies et sermons pour toutes les fêtes et tous les dimanches, et sur la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, cinq tomes; Institution pastorale sur le soin des âmes, adaptée à nos temps.

BROGLIE (MAURICE-JEAN-MADELEINE DE), évêque de Gand, et prince du saint-empire romain, naquit le 5 septembre 1766 au château de Broglie. Son père, le maréchal de Broglie, avait été créé prince de l'empire en 1759 par l'empereur François I. Le jeune Maurice faisait ses études ecclésiastiques au séminaire de Saint-Sulpice, lorsque la révolution l'obligea de rejoindre en Allemagne son père qui se rendait à Berlin. Le roi Frédéric-Guillaume fit au maréchal un accueil distingué, et accorda au prince Maurice une prévôté au chapitre de Posen, dans l'ancienne Pologne. L'abbé de Broglie aurait pu occuper un siége épiscopal dans ce pays, mais il entra en France en 1803, et fut nommé aumônier de l'empereur, qui aimait, comme on le sait, à attirer les grands noms à sa cour. En 1805, il fut nommé à l'évêché d'Acqui en Piémont, et en 1807, à celui de Gand. Séduit par l'ascendant que le génie de Napoléon exerçait sur tout ce qui l'entourait, il prodigua d'abord les éloges au conquérant, notamment dans son mandement publié à l'occasion de la victoire d'Austerlitz. Mais la conduite de l'empereur envers le saint-siége changea bientôt ses idées, et le ministre des cultes écrivait dans une lettre du 10 avril 1809 que Napoléon était mécontent du peu d'attachement que M. de Broglie montrait pour sa personne: ce prélat se vit même enlever son grandvicaire, malgré les efforts qu'il fit pour le conserver. En 1810, M. de Broglie refusa la croix d'honneur, persuadé qu'il ne pouvait prêter un serment qui l'obligeait à soutenir l'intégrité de l'empire, au moment même où les états du saint-siége venaient d'y être réunis, et il motiva son refus dans un Mémoire plein de modération qu'il adressa au ministre des cultes. Sa fermeté ne se démentit point au concile national du 9 juillet 1811, qui avait été convoqué pour aviser aux moyens d'instituer les évêques sans avoir recours au Saint-Père. L'évêque de Gand s'opposa constamment aux mesures proposées, pendant

[ocr errors]

les deux jours que dura le concile qui fut dissous le 11 du même mois. Le 12, le prélat fut arrêté et enfermé, ainsi que les évêques de Troyes et de Tournai, au donjon de Vincennes. Après quatre mois et demi de captivité, il consentit à donner sa démission qu'on lui demandait, et fut exilé à Beaune. Accusé d'entretenir des intelligences avec son clergé, on le transféra dans l'ile de Sainte-Margue rite sur les côtes de Provence, et en 1813 le siége de Gand fut donné à un autre prélat. Le prince de Broglie, pressé de nouveau, renouvela sa démission le 8 juillet, mais sans révoquer les pouvoirs de ses grands-vicaires. Cette restriction motiva contre son clergé des vexations qui ne finirent que par la chute de Napoléon. La démission du prélat fat considérée comme nulle, et il retourna dans son diocèse au milieu des témoignages d'une joie vive et sincère. Mais de nouveaux chagrins l'attendaient la Belgique avait été réunie à la Hollande; le prince Guillaume d'Orange ayant manifesté des projets contraires au catholicisme, M. de Broglie défendit la cause de la religion dans trois écrits qui parurent successivement, savoir une Adresse au roi, signée le 28 juillet 1815, par les évêques de Tournai, de Gand et de Namur, et par les grands-vicaires de Malines et de Liége; une Instruction pastorale, en français et en flamand, du 2 août suivant; et un Jugement doctrinal des évêques des Pays-Bas sur le serment prescrit. Le pape Pie VII, à qui le prélat eut recours, fit parvenir, le 16 mai 1816, au ministre des Pays-Bas, résidant à Rome, une note officielle où Sa Sainteté lui mandait que, la nouvelle loi fondamentale contenant des erreurs contraires à la religion catholique, la résistance des évêques ne pouvait être blâmée avec justice, et qu'on ne pouvait exiger des serments contraires à la conscience. De nouvelles discussions s'élevèrent au sujet des prières publiques pour le roi; mais un bref du pape les prescrivit, et le prélat s'empressa dès lors d'obéir. Lors de l'érection de nouvelles universités dans la Belgique, le prince de Broglie, ayant adressé au roi une Représentation dans laquelle il signalait l'introduction de certains ouvrages funestes dans l'enseignement, et exprimait ses craintes sur le sort des séminaires épiscopaux, devint l'objet des plus vives poursuites, et fut bientôt placé sous le coup d'un mandat d'amener. Il se réfugia en France, et vécut tantôt à Beaune, tantôt à Paris. Il protesta vainement contre la procédure; le tribunal de Bruxelles, par arrêt du 8 novembre 1817, le condamna à la déportation, et l'arrêt fut attaché, par la main du bourreau, entre ceux de deux voleurs exposés pour leurs crimes. De plus, il apprit bientôt qu'un de ses grands-vicaires avait été exilé, et deux autres mis en jugement; que des chanoines avaient été expulsés du chapitre, des curés privés de traitement, les élèves du séminaire contraints d'entrer dans la milice; que de pauvres religieuses étaient inquiétées jusque dans l'asile où elles croyaient s'être sous-' traites au monde; enfin que la religion catho

« PreviousContinue »