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sion à Conflans-Charenton, où leurs prédications combattirent avec succès les progrès du jansénisme. Aussi les fauteurs de cette secte ne lui ménagèrent-ils pas les injures et les calomnies. Le P. Duplessis vit avec douleur l'abolition de son ordre. Il se rendit auprès de l'évêque de Langres, Montmorin de Saint-Hérem, puis, à la mort de ce prélat, i revint à Paris, où il mourut peu de temps après. Nous ne connaissons de lui qu'un livre qui paraît avoir eu beaucoup de cours, du temps du P. Duplessis; il est intitulé Avis et pratique pour profiter de la mission, 1 vol. in-12.

le

DUPONT DE NEMOURS (PIERRE-SAMUEL), économiste et philosophe, membre de l'institut, né à Paris en 1739, d'un horloger, embrassa d'abord la carrière de son père, qu'il quitta bientôt pour se livrer entièrement aux études littéraires et scientifiques. Ses premiers débuts furent deux petits écrits sur le commerce des grains, qu'il publia en 1764; ils obtinrent quelque succès, et ils le firent choisir pour continuer les Ephémérides du citoyen, ou Chronique de l'esprit national, redigées par Mirabeau et Beaudeau depuis 1765, et qui traitaient d'administration, de commerce, d'agriculture, etc. Ce recueil parut jusqu'en 1772; il contient 63 vol. in-12. Dupont se lia avec Turgot, et fut un des principaux auteurs du fatal traité de commerce avec l'Angleterre en 1786. Il avait alors le titre de conseiller d'Etat, et etait attaché au ministère des finances, sous le titre de commissaire-général pour les relations du commerce extérieur. En 1789 il fut nommé député aux états généraux par tiers-état du bailliage de Nemours, et c'est de là que lui vint le nom de Dupont de Nemours. Lié avec les philosophes, et philosophe lui-même, il dirigea son zèle pour les innovations, particulièrement contre la religion. Après la session, il vécut dans l'obscurité, et passa même pour avoir émigré en Suisse. En 1795, nommé député au conseil des anciens, pour le département du Loiret, il parla en faveur des parents d'émigrés, et contre le rétablissement de la loterie. Après le 18 fructidor, il alla se fixer aux Etats-Unis, où il forma un établissement de commerce. Il revint en France en 1799, et fut nommé en 1805 membre de la chambre de commerce de Paris. En 1814 il devint secrétaire du gouvernement provisoire, et fut nommé conseiller d'Etat par Louis XVIII. Le retour de l'empereur en 1815 le détermina de nouveau à se rendre aux Etats-Unis, où il est mort le 8 août 1817. Il a publié un grand nombre d'ouvrages. Les principaux sont sur la Différence qui se trouve entre la grande et la petite culture, 1765, in-8°; Ephémérides du citoyen, ou Bibliothèque raisonnée des sciences morales et politiques, 1767-1772, 63 vol. in-12; Physiocratie, ou Constitution naturelle du gouvernement le plus avantageux au genre humain, 1768, deux parties, in-8°; Considérations sur la position politique de la France, de l'Angleterre et de l'Espagne, 1790, in-8°; Philoso

phie de l'univers, Paris, 1796; 3 édition, 1799, in-8° ouvrage dirigé particulièrement contre le christianisme, où il rêve une espèce de religion nouvelle, et où il montre beaucoup de tendresse pour les animaux. On y trouve d'étranges erreurs, entre autres la croyance à la métempsycose; Mémoires sur différents sujets, la plupart d'histoire naturelle, ou de physique générale et particulière, 1807, in-8°; 2 édition, 1813 où il se jette dans un matérialisme abject, et où il affecte de déprimer l'homme et d'élever l'intelligence des bêtes. Un grand nombre d'articles dans les Archives littéraires, le Mercure et le Publiciste. Il est éditeur des OEuvres de Turgot, 1811, 9 vol. in-8°.

DUPORT (GILLES), prêtre, protonotaire apostolique, docteur en droit civil et canonique, né à Arles en 1625, mourut à Paris le 21 décembre 1691, âgé de 66 ans, après en avoir passé treize dans la congrégation de l'Oratoire, qu'il quitta en 1660. Comme il s'était exercé dans le ministère de la prédication, il résuma les observations et les études qu'il avait faites, dans un livre intitulé: L'art de prêcher, contenant diverses méthodes pour faire des sermons, des panégyriques, des homélies, des prônes, de grands et de petits catéchismes, avec une manière de traiter la controverse selon les règles des saints Pères, et la pratique des plus célèbres prédicateurs, Paris, 1674, 1 vol. in-12; 2° édition, corrigée et augmentée, 1683, in-12. Les orateurs chrétiens y peuvent trouver encore des conseils utiles. Il a encore écrit : Histoire de l'église d'Arles, de ses évêques et de ses monastères, 1690, in-12, qui n'est qu'un abrégé de l'ouvrage que Saxi, chanoine d'Arles, avait donné sur le même sujet; mais Duport y a ajouté ce qui concerne les prélats qui gouvernèrent l'église d'Arles, depuis l'impression du livre de Saxi; Les excellences, les utilités et la nécessité de la prière, Paris, 1667, in-12.

DUPUIS (CHARLES-FRANÇOIS), né à TryeChâteau entre Gisors et Chaumont, de parents pauvres, le 26 octobre 1742, fut protégé par le duc de la Rochefoucault, qui lui procura une bourse au collége d Harcourt. Il fit en peu de temps les progrès les plus rapides, et fut nommé à 24 ans, professeur de rhétorique au collége de Lisieux. Les mathématiques, qui avaient été l'objet de ses premières études, devinrent pour lui le sujet d'une plus sérieuse application. Il suivit pendant plusieurs années le cours d'astronomie de Lalande, avec lequel il se lia intimement. En 1778, il exécuta un télégraphe d'après l'idée qu'en avait donnée Amontons, et il s'en servit pendant plusieurs années pour correspondre avec Fortin, son ami. Il le détruisit au commencement de la révolution, de crainte que cette machine ne le rendit suspect. En 1787, il fut nommé à la chaire d'éloquence latine au collège de France, vacante par la mort de M. Béjot. L'académie des inscriptions. le reçut au nombre de ses membres en 1788, en remplacement de Rochefort. Les orages de la

révolution l'obligèrent de se retirer à Evreux, où il résidait lorsqu'il fut élu en 1792 député à la convention nationale. Il s'y fit remarquer par la modération de ses discours et de sa conduite, notamment dans le procès de l'infortuné Louis XVI, dont il vota la détention, comme mesure de sûreté générale. Il passa ensuite au conseil des cinqcents, puis au corps législatif, et mourut à Is-sur-Til, le 29 septembre 1809. On a de lui Mémoire sur l'origine des constellations, et sur l'explication de la fable par l'astronomie. Cet ouvrage fut réfuté par Bailly, dans le 5 vol. de son Histoire de l'astronomie. Origine de tous les cultes, ou la religion universelle, 1794, 3 vol. in-4° et atlas, ou 12 vol. in-8°. C'est une des productions les plus impies de ces derniers temps, digne du plus profond oubli, par l'érudition indigeste qui y règne, et par le vague, l'incohérence, l'arbitraire et l'absurdité de son système. On en trouve un exposé lumineux et détaillé dans le Parallèle des Religions, par le P. Brunet. La critique soutint un moment cet ouvrage, mais il tomba bientôt, faute d'éloges et de partisans. Il a été solidement réfuté dans un écrit intitulé: La vérité et la sainteté du Christianisme vengées contre les blasphèmes et les folles erreurs d'un livre intitulé: Origine de tous les cultes. Voyez le Spectateur français au XIX siècle, tom. X, p. 14. Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1798, in-8°. C'est moins l'analyse de l'ouvrage, que la copie de quelques pages, prises comme au hasard dans le 12 volume. M. Destutt de Tracy a publié un autre abrégé de l'Origine des cultes, beaucoup plus methodique, et dégagé de cet échafaudage d'érudition, ramassé à si grands frais; mais il n'a pas eu plus de succès que le premier. Deux mémoires sur les Pélasges, insérés dans les mémoires de la collection de l'institut. Mémoire explicatif du zodiaque chronologique et mythologique, et Mémoire sur le zodiaque de Tentyra ou Denderah, inséré dans la Revue philosophique de 1806, in-4°. L'auteur attribuait à ce zodiaque une antiquité prodigieuse; tout le monde sait aujourd'hui que ce fameux monument est postérieur à l'ère chrétienne. Cette fois encore l'auteur irréligieux en a été pour ses frais d'érudition et de conjectures, comme il arrivera toujours quand les adversaires de la révélation essayeront de mettre la Bible en contradiction avec les faits scientifiques.

DUQUESNE (ARNAUD-BERNARD D'ICARD), docteur de Sorbonne, aumônier de la Bastille, et grand-vicaire de Soissons, né à Pa

ris en 1732, d'une famille honnête, embrassa l'état ecclésiastique et s'y distingua par sa piété, son savoir, ses manières douces et honnêtes, son zèle et sa prudence. On lui doit: L'Evangile médité et distribué pour tous les jours de l'année, suivant la concorde des 4 évangélistes, 1773, 13 vol. in-12, réimprimé eu 1778, 8 vol. in-12, et plusieurs fois depuis. C'est le commentaire, le plus heureux qu'on puisse faire sur l'Evangile. C'est au père Giraudeau, jésuite, qu'est dû le plan de

cet ouvrage : il en avait rassemblé les principaux matériaux; mais des infirmités cont nuelles l'empêchant de se livrer à ce travai', l'archevêque de Paris, à la pleine sat stac tion du père Giraudeau, en confia l'execu tion à l'abbé Duquesne. L'année apostoliqu ou Méditations pour tous les jours de l'a née, tirées des Actes des Apôtres et de l'Apocalypse de S. Jean, pour servir de suite a l'Evangile médité, Paris, 1791, 12 vol. in-12, et Liége, 1804. Cette édition passe pour plus correcte. Il y en a une autre en 8 vol. in-12, augmentée de tables analytiques. Ce livre complète l'explication du Nouveau Testament. Il appartient en entier à l'abbé Duquesne. Le style en est moins soigne. La réputation de ces deux ouvrages s'est élendue au delà de la France : ils ont été traduits en langues étrangères. L'âme unie a Jsus-Christ dans le saint sacrement de l'autel; ouvrage posthume de madame Poncet de la Rivière, veuve Carcado, précédé de l'éloge de sa vie, 2 vol. in-12, très-souvent rémprimé. L'abbé Duquesne n'en est que l'ed teur. Les Grandeurs de Marie, 2 vol. in-12 Cet ouvrage renferme tout ce qu'on peut dire de plus solide et de plus édifiant sur les mystères de la Vierge; il fut termine quelques jours avant la mort de l'auteur qui expira le 20 mars 1791, gé de 59 ans.

DURAND, né au Neubourg dans le diocèse d'Evreux, moine de Fécamp, et abbe de Troarn au XIe siècle, est auteur d'une savante Epitre sur l'Eucharistie, contre Be renger, qui est à la suite des OEutres de Lanfranc, Paris, 1648, in-fol. Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, faisait grand cas de ses conseils, et lui donna des marques publiques de son estime. Il mourut en 1089.

DURAND (GUILLAUME), surnommé Speculator, né à Puimoisson dans le diocèse de Riez, disciple de Henri de Suze, prit le bonnet de docteur à Bologne, et passa de la à Modène pour y professer le droit canon. Le pape Clément IV lui donna la charge de son chapelain et d'auditeur du palais. Il fut ensuite nommé légat de Grégoire X au con cile de Lyon, tenu l'an 1274, et enfin éveque de Mende en 1287. Il refusa depuis l'évêche de Ravenne que Nicolas IV lui offrit, et mourut en 1296, à 64 ans. On lui donna le surnom de Père de la Pratique, à cause de son habileté dans les affaires. On a de lu différents ouvrages: Speculum juris, Ke 1474, in-fol., qui lui mérita le nom de Spe culator; Repertorium juris, Venise, 196, in-fol., moins connu que le précédent; Ra tionale divinorum officiorum, qui parut par la première fois à Mayence en 1459. Cette édition est très-rare et fort recherchée des connaisseurs. Ce livre a été réimprimé en divers endroits. Commentaria in canones con cilii lugdunensis.

DURAND (GUILLAUME), neveu du précé dent, et son successeur dans l'évêché de Mende, mourut en 1328. On a de lui un excellent traité : De la manière de célebres is concile général, divisé en trois parties

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imprimé à Paris en 1661, dans un recueil de plusieurs ouvrages sur le même sujet, donné au public par Faure, docteur de Sorbonne. On le trouve plus facilement séparé. Il y en a une édition faite à Paris en 1545, in-8°. Durand composa son ouvrage à l'occasion du concile de Vienne, auquel il fut appelé en 1310 par le pape Clément V. Il a été très-utile dans les temps des assemblées convoquées pour réformer les mœurs des chrétiens, particulièrement celles des ecclésiastiques et des religieux.

DURAND DE SAINT-POURÇAIN (GUILLAUME), connu dans les écoles sous le nom de Durandus, né dans la ville de ce nom, au diocèse de Clermont, fut dominicain, docteur de Paris, maître du sacré palais, évêque du Puy en 1318, et enfin de Meaux en 1326. II mourut l'an 1333. Son siècle lui donna le nom de Docteur très-résolutif, parce qu'il dé cidait les questions d'une manière tranchante et souvent neuve; sans s'assujettir à suivre un écrivain en tout, il prit des uns et des autres ce qui lui convint davantage. Il a laissé des Commentaires sur les quatre livres des Sentences, Paris, 1550, 1 vol. in-fol., un Traité sur l'origine des juridictions, in-4', et d'autres traités, où il montre plus de sagacité que n'en avaient la plupart des écrivains de son temps. Il est fameux dans les disputes de théologie et de philosophie, pour avoir nié le concours immédiat; mais il paraît que c'était une affaire de mots, puisque Durand ne niait pas la conservation, qui est une espèce de création continuelle de la créature et de toutes ses facultés, et qui dès lors est le concours le plus immédiat qu'on puisse imaginer.

DURAND (LAURENT), ecclésiastique, né à Ollioules près de Toulon en 1629, mort à La Ciotat en 1708, fut aumônier des religieuses bernardines de La Ciotat et du Bon-Pasteur de Toulon. Il est particulièrement connu par ses Cantiques de l'âme dévote, divisés en 12 livres, Marseille, 1693, in-12, très-souvent réimprimés, et a laissé en manuscrit Maximes chrétiennes avec des réflexions morales sur la passion de J.-C. Un autre DURAND, docteur en théologie, exerça le ministère de la prédication au milieu du xvII siècle, à París, à Lyon, à Rouen, etc., et publia des Panegyriques des saints, Rouen, 1678, in-8°; et 1684, 2 vol. in-8°.

DURÁND (LEOPOLD), bénédictin, né en Lorraine, le 29 novembre 1666, fut pourvu d'un canonicat à l'âge de huit ans; mais n'ayant point de vocation pour l'état ecclésiastique, il le résigna à son frère. Il exerça la profession d'avocat à Metz, puis à Paris, et consacra tous ses loisirs à l'étude de l'architecture; il y avait fait des progrès trèsremarquables, lorsqu'il l'abandonna pour se faire bénédictin à l'abbaye de Munster, en Alsace, le 11 février 1701. Ses supérieurs employèrent ses talents au profit des différentes maisons de l'ordre. C'est à dom Durand qu'on doit le plan du château de Commercy, et ce fut lui qui en surveilla la construction. I mourut à Saint-Avold le 5 DICTIONN. DE BIOGRAPHIE Relig. 1.

novembre 1749, laissant un Traité des bains et des eaux de Plombières. Dom Calmet le fit imprimer avec des additions, Nancy, 1749, in-8°. Les gravures qui accompagnent cet ouvrage ont été faites sur les dessins de dom Durand.

DURAND (FRANÇOIS-JACQUES), ministre protestant, né dans un village près d'Alençon en Normandie, en 1737, eut quelque temps pour maître le célèbre abbé Poulle, et se rendit en 1755 à Lausanne, où il embrassa la prétendue réforme. Appelé à Berne en 1768, comme directeur d'un nouveau séminaire, il professa ensuite depuis 1785 l'histoire ecclésiastique, puis la morale chrétienne, à Lausanne, et mourut en 1813. Ses principaux ouvrages sont : Abrégé des sciences et des arts, 1762, livre qu'on a souvent réimprimé avec des changements pour le faire servir à l'instruction de la jeunesse dans quelques pays catholiques; L'Esprit de Saurin, 1767, 2 vol. in-12, ouvrage que l'abbé Pichon reproduisit l'année suivante avec des additions et des suppressions sous ce titre Principes de la religion et de la morale, etc.; Sermons pour les solennités chrétiennes, Lausanne, 1767; Année évangélique, etc., Lausanne, 1780, 7 vol. in-8°, traduit en anglais et en allemand: l'auteur publia en 1792 deux vol. de Supplément à cet ouvrage; Statistique élémentaire de la Suisse, Lausanne, 1795, 4 vol. in-12; Le Bon fils, ou la Piété filiale, Lausanne, 1805, 2 vol. in-12. C'est un roman moral que les critiques ont surnommé le Telémaque bourgeois. Ármand-Delille, pasteur de l'église réformée de Valence, a publié les Sermons nouveaux de Durand, avec une notice sur sa vie, Valence, 1809, 2 vol. in-8°.

DURAND (DAVID), ministre protestant, né à saint Pargoire dans le Bas-Languedoc vers 1681, était issu d'une famille distinguée de Montpellier alliée entre autres à celle du cardinal de Bernis. Après avoir été reçu ministre à Bale dans les premières années du XVIII siècle, il passa en Hollande où il fut chapelain d'un régiment de réfugiés languedociens envoyés en Espagne lors de la guerre de la succession. Durand fut pris par quelques paysans espagnols qui découvrirent qu'il était hérétique, et se disposaient à le faire périr, lorsqu'il fut délivré de leurs mains par l'intervention du duc de Berwick pour être remis en celles de l'inquisition. Un curé lui procura les moyens d'échapper à ce tribunal, en obtenant qu'il serait envoyé au couvent des jésuites à Montpellier pour y être instruit dans la religion catholique. Durand parvint à s'évader, se rendit à Genève, puis à Roterdam où il connut Bayle, et enfin en Angleterre, où il mourut en 1763, pasteur de l'église protestante de la Savoie, à Londres. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages; les principaux sont: Histoire de la peinture ancienne, extraite du 35 livre de l'Histoire naturelle de Pline, Londres, 1715, in-fol.; Histoire naturelle de l'or et de l'argent, extraite de Pline, Londres, 1729. Ces histoires ont été beaucoup surpassées

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de nos jours. La vie et les sentiments de Lucilio Vanini, Roterdam, 1717, in-12; La religion des mahometans, tirée du latin d'Adrien Reland, La Haye, 1721, in-12 c'est son meilleur ouvrage; Sermons sur divers textes de l'Ecriture sainte, Roterdam, 1711, et Londres, 1728, in-8°, rares; les tomes 11 et 12 de l'Histoire d'Angleterre de Rapin Thoyras, in-4, très-inférieurs à ceux de l'auteur primitif; Les Académiques de Cicéron, traduites en français, avec le latin, Londres, 1740, in-8°, extrêmement rare. Son style en général est inégal et sans force.

DURAND (URSIN), né à Tours, religieux de la congrégation de Saint-Maur en 1701, a donné, avec dom Martenne, Thesaurus novus anecdotorum, 1717, 5 vol. in-fol.; Collectio veterum scriptorum, 1724-33, 9 vol. in-fol.; Voyage littéraire, publié avec dom Martenne, 1724-27, 2 vol. in-4°; L'art de vérifier les dates, 1750, in-4°, et 1769, in-fol. (Voy. AxTINE, CLEMENCET.) Nous ignorons l'année de sa mort; il vivait encore en 1770, et il était à cette époque à la 88 année de son âge.

DURAND DE MAILLANE (PIERRE-TOUSSAINT), avocat, né à Saint-Remy en Provence, fut élu député du tiers-état de la sénéchaus sée d'Arles aux états-généraux, ensuite à la Convention nationale par le département des Bouches-du-Rhône, puis au conseil des Anciens. C'est sur le rapport de Durand de Maillane et de Martineau que la constitution civile du clergé fut rédigée. A l'occasion de la pétition de Talma qui se plaignait qu'un curé lui eût refusé la bénédiction nuptiale, il proposa le premier de soustraire le mariage à l'autorité religieuse. Dans le procès de Louis XVI, il vota la détention jusqu'à la paix et le bannissement. Il se montra toujours opposé aux Jacobins et favorable aux émigrés. En 1797, il fut mis au Temple comme ayant favorisé leur rentrée, mais il fut acquitté par le tribunal criminel de la Seine et recouvra sa liberté dans le mois de février 1798. Il devint, après la révolution du 18 brumaire, juge à la cour d'appel d'Aix, et mourut à la fin de 1814. Durand de Maillane était un grand casuiste, mais on lui a reproché de n'avoir pas assez respecté les droits du saint-siége, en favorisant les libertés de l'église gallicane. Ses principaux ouvrages sont: Dictionnaire du droit canonique, Lyon, 1761, 2 vol. in-4°; nouvelle édition, 1770, 4 vol. in-4°, et 1776, 5 vol.; Les libertés de l'église gallicane, Lyon, 1770 et 1776, 5 vol. in-4. L'auteur, en composant cet ouvrage, a pris pour guides des recueils constamment désavoués par le clergé; Instituts du droit canonique, Lyon, 1770, 10 vol. in-12; Le parfait notaire apostolique, 1779, 2 vol. in4; Histoire apologétique du comité ecclésiastique de l'assemblée Constituante, 1791, in-8°. Ce volume est divisé en trois parties, dont la première trace les opérations du comité, la deuxième est dirigée contre l'Exposition des principes, publiée par les évêques, et la troisième contre les brefs de Pie VII. On trouve dans cet écrit, dit M. Picot, les idées et le

langage du parti qui, depuis 80 ans, mettait le trouble dans l'Eglise, et méditait d'en abattre l'autorité.

DURANTI (JEAN-ETIENNE), fils d'un conseiller au parlement de Toulouse, fut capitoul en 1563, ensuite avocat général, enfin nommé premier président du parlement par Henri III, en 1581. C'était dans le temps de la Ligue. Duranti y était fort opposé. Après avoir échappé plusieurs fois à la mort, en voulant calmer le peuple, il fut tué d'un coup de mousquet, en 1589. On se jeta sur lui, on le perça de mille coups, et on le traîna par les pieds à la place de l'échafaud. Il avait fait des établissements utiles, et composé un savant traité. De ritibus ecclesiæ catholicæ libri III, faussement attribué à Pierre Danes, évêque de Lavaur, et imprimé à Rome, in-fol., en 1591, et à Paris en 1624, 6o édition, in-8°.

DURANTI DE BONRECUEIL. Voy. BONRE

CUEIL.

DURET (EDME-JEAN-BAPTISTE), bénédictin de la congrégation. de Saint-Maur, né à Paris le 18 novembre 1671, mourut le 23 mars 1758. Il a traduit le 2 vol. des Entretiens d'une ame avec Dieu, par Hamon; et la dissertation théologique d'Arnauld sur une proposition de saint Augustin.

DUREUS ou DUREUS (JEAN), jésuite, écrivit, au XVIe siècle, contre la Réponse de Whitaker aux vingt-deux raisons de Campien, Paris, 1582, in-8°.

DUREUS ou DURY (JEAN), théologien protestant du XVIIe siècle, natif d'Ecosse, travailla avec beaucoup de zèle, mais en vain, à la réunion des luthériens avec les calvinistes. Il publia, à ce sujet, plusieurs ou vrages depuis 1634 jusqu'en 1674, in-S, et in-4°, et mourut quelque temps après, avec la réputation d'un homme qui à un esprit éclairé joignait un caractère conciliant.

DURHAM (JACQUES), théologien écossais, né en 1620 dans le Lothian oriental, mort à Glascow en 1658, dans la force de l'âge, se distingua par son éloquence dans la chaire et se fit aimer par ses heureuses qualités. Outre des Sermons et divers écrits theologiques, on a de Durham un traité sur le scandale, et un Commentaire sur les révélations.

DURICH (FORTUNAT), religieux barnab te, docteur en théologie, né en 1730 à Turnau en Bohême, fut professeur de théologie et de langue hébraïque à l'université de Prague

et co-recteur dans son monastère. Son ordre ayant été supprimé en Bohême, il se retira à Vienne, puis à Turnau, où il mourut le 30 août 1802. Il fut l'un des principaux collaborateurs de la dernière édition de la Bible bohémienne, donnée par les Barnabites de Prague, et il a laissé en outre: Eutychis Benjamin Transalbini Dissertatio philologica de vocibus Hhartymmim et Belathem, Exod. VII, 11, 1763, in-folio; Templi Salvatoris et monasterii fratrum minimorum S. Francisci de Paula veteris Praga specimen historicum, Prague, 1771, in-8°; Dissertatio de SlavoBohemica sacri codicis versione, ibid., 1777, grand in-8°; Bibliotheca Slavica antiquissima

dialecticommunis et ecclesiastica Slavorum gentis, Vienne, 1795, grand in-8°.

DURINGER (MELCHIOR), professeur en histoire ecclésiastique à Berne, peut fournir un nouvel article au traité De infelicitate litteratorum. Il passa toute sa vie dans la mélancolie et la misanthropie. Le feu ayant pris à sa maison le 1 janvier 1723, il tomba d'un troisième étage, et mourat une heure après, dans sa 76° année. Le célèbre Scheuchzer, auteur de la Physica sacra, avait profité des lumières de Duringer.

DUROSOY (JEAN-BAPTISTE), jésuite, docteur en théologie, né à Belfort en 1726, et mort le 22 avril 1804, dans le canton de Soleure en Suisse, où il s'était retiré lors de la persécution, a publié: Philosophie sociale, ou Essai sur les devoirs de l'homme et du citoyen, 1752, in-12; il se proposait de faire paraitre plusieurs autres ouvrages, qui ont été détruits pendant la révolution. Il avait professé la théologie au collége royal de Colmar.

DURRIUS (JEAN-CONRAD), né à Nuremberg en 1625, fut successivement professeur en morale, en poésie et en théologie à Altorf, où il mourut en 1667. On a de lui une lettre dans laquelle il raconte à un de ses amis que les premiers inventeurs de l'imprimerie furent accusés de magie par quelques moines, affligés de ce que l'invention de cet art leur enlevait les gains qu'ils étaient accoutumés de faire en copiant les manuscrits. Mais cette anecdote est de l'invention de Durrius. Il est bien vrai que la grande ressemblance des épreuves a fait d'abord soupçonner de la magie; mais ce ne sont pas les moines qui ont adopté ni répandu ce soupçon. Durrius ne réfléchit pas que dans ce conte il fait l'éloge du travail, du savoir et de l'utilité des moines, qui étudiaient et s'instruisaient, tandis que le reste du monde croupissait dans l'ignorance. On a encore de lui Synopsis ou Compendium theologia moralis, qui à eu plusieurs éditions, et d'autres ouvrages.

DUSSERRE-FIGON (JOSEPH-BERNARD), jé̟suite, né à Avignon en 1728, fut attaché, après la suppression de son ordre, à l'église Saint-Roch à Paris. A l'époque de la révolution il se retira à Florence, où il mourut le 22 mai 1800. C'était un prédicateur distingué. On a de lui: Panégyrique de madame de Chantal, prononcé dans l'église de la Visitation à Paris, à Saint-Denis et à Meaux, pour la cérémonie de la canonisation, en 1772, Paris, 1780, in-8°; Panégyrique de sainte Thérèse, prononcé dans l'église des carmélites de Saint-Denis, ibid., 1785, in-8°; Discours pour la fête séculaire de la maison de Saint-Cyr, prononcé le 26 juillet 1786, ibid., 1786, in-8°; Oraison funèbre de LouiseMarie de France, ibid., 1788, in-8°; Discours pour la fête de la Rosière, prononcé dans l'église de Surène le 30 août 1789, ibid., 1789, in-8°; enfin plusieurs discours prononcés pendant son séjour en Toscane, et qui sont inédits.

DUTEMS (JEAN-FRANÇOIS HUGUES, plus connu sous le nom de) docteur de Sorbonne,

né à Reugney en Franche-Comté le 6 août 1745, mourut le 19 juillet 1811. Le prince Ferdinand de Rohan, archevêque de Bordeaux, et ensuite de Cambrai, le nommal'un de ses vicaires généraux et lui donna un canonicat dans son église. Ses connaissances dans l'histoire et dans la morale lui en firent confier la chaire au col'ége royal, en 1782. Déporté en Suisse après les sanglantes journées de septembre 1792, il passa de là en Italie, où il partagea son temps entre l'étude et la pratique de ses devoirs religieux. Il rentra en France en 1801, mais il ne voulut solliciter aucune place, et ses travaux littéraires suffirent à soutenir sa modeste existence. Il coopéra au Journal des Débats et au Répertoire de jurisprudence. De plus, on a de lui: Eloge de Pierre du Terrail, appelé le chevalier sans peur et sans reproche, Paris, 1770, in-8°; Panégyrique de saint Louis, prononcé devant les membres de l'académie française, Paris, 1781, in-8°; le Clergé de France, ou Tableau historique et chronologique des archevêques, évêques, abbés et abbesses du royaume, Paris, 1774-75, 4 vol. in-8°. Ce n'est pas simplement un abrégé du Gallia christiana; Dutems corrigea plusieurs erreurs échappées aux auteurs de ce grand ouvrage, et le continua jusqu'à 1774, en ajoutant sur quelques métropoles des pièces encore inédites. Il est à regretter qu'il n'ait pas eu le temps de terminer ce beau travail : Histoire de Jean Churchill, duc de Marlborough, Paris, 1808, 3 vol. in-8°, avec figures, plans et cartes; ouvrage remarquable par la pureté du style, la facilité du récit, et surtout par l'impartialité de l'auteur; Histoire de Henri VIII, restée manuscrite.

DUTENS (LOUIS), né à Tours le 15 janvier 1730, de parents protestants, passa en Angleterre, et s'attacha à lord Mackenzie, qui lui procura plusieurs emplois honorables et lui laissa un legs considérable qui le mit à même de passer les dernières années de sa vie dans l'aisance et dans la société des grands. Il était membre de la société royale de Londres, historiographe de la GrandeBretagne, et associé libre de l'académie des inscriptions et belles-lettres. Il est mort le 23 mai 1812. Il a laissé : Recherches sur l'origine des découvertes attribuées aux modernes, 1766, 2 vol. in-8°, 4° édition, 1812. Cet ouvrage, écrit avec autant de simplicité que de précision, fut goûté du public, mais déplut aux philosophes, parce que l'auteur y démontre que la philosophie moderne n'a fait que répéter ce qui avait été dit et redit dans tous les siècles et presque chez tous les peuples. Il ne laisse pas même à ces orgueilleux la triste gloire d'avoir enfanté les premiers les erreurs qu'ils se sont efforcés d'accréditer. Poésies, 1767, in-12, 1777, in-8'; Le tocsin, Rome, 1769, in-12, réimprimé sous le titre d'Appel au bon sens, où Voltaire et Rousseau sont peu ménagés; Explication de quelques médailles de peuples, de villes et de rois, grecques et phéniciennes, 1773, in-4°; nouvelle édition, 1776, in-4°, ouvrage estimé et peu commun; Logique, ou l'Art de raison

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