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Jacob, etc. Il excita les juifs à .a révolte, en leur citant les prophètes, et commit avec eux des cruautés qui le firent condamner à mort par l'empereur Adrien, l'an 135 de Jésus-Christ; il fut écorché vif. Selon les juifs, il avait alors 120 ans. Sa femme, ses enfants et ses disciples furent aussi massacrés. Les rabbins lui attribuent le Livre de la création, qu'il mit sous le nom d'Abraham.

ALABASTER (GUILLAUME), théologien anglican né à la fin du xvi' siècle à Hadleigh, dans le comté de Suffolk, se fit catholique, redevint anglican, et fut prébendé de SaintPaul de Londres dans le XVIIe siècle. L'étude de la cabale le jeta dans des opinions absurdes. Il est auteur d'un lexique hébreu, in-folio, et de quelques autres livres intitulés ridiculement et composés de même. Tels sont: Apparatus in revelationem Christi, modo cabalistico explicatam, Antuerpiæ, 1602, in-4°; Tractatus de bestia apocalyptica, Delphis, 1621, in-12; Spiraculum tubarum seu fons spiritualium expositionum ex æquivocis Pentaglotti significationibus; Ecce sponsus venit, seu tuba pulchritudinis, hoc est demonstratio quod non sit illicitum nec impossibile computare durationem mundi et tempus secundi adventus Christi.

ALACOQUE (MARGUERITE-MARIE), née en 1645 à Lauthecour en Bourgogne, montra dès son enfance beaucoup de piété et de vertu. Dès l'âge de dix ans elle se dévoua à la contemplation, et parut être favorisée de grâces extraordinaires. En 1671, elle entra au monastère de la Visitation de Sainte-Marie de Paray-le-Monial en Charolais. Elle fut admise au noviciat après trois mois d'épreuve, et fut dès lors un modèle de sagesse, de soumission et de patience. Elle mourut en 1690, après avoir servi à répandre la dévotion au Cœur de Jésus; dévotion symbolique qui consiste à conserver et à nourrir le souvenir de l'amour extrême de JésusChrist pour les hommes dévotion que les gens de parti ont décriée comme un fanatisme horrible, mais où les hommes sans passion n'ont rien vu que de simple et de raisonnable. L'évêque de Pistoie ayant également déclamé contre cette dévotion, dans une Instruction générale, le pape Pie VI lui écrivit en ces termes : «Nimis profecto mirati sumus «te in magistrum erectum esse, ut dissidia et « studia partium jam providentia sanctæ sedis a composita prorsusque obsoleta iterum exci« lares. Sancta hæc sedes modum jam turbis a et quæstionibus imposuit, satisque declaraa vit, quo substantia illius devotionis ab oma ni certe superstitiosa materialitate immunis a renera spectet, ut in symbolica cordis ima«gine, immensam caritatem, effusumque amo« rem divini Redemptoris nostri meditemur a atque veneremur. » Le P. Galifet et Collet ont écrit un traité sur cet objet. Voyez GALIFET. M. Languet, archevêque de Sens, a écrit la Vie de cette religieuse et y joint quelques-uns de ses écrits: il y a des choses et des idées singulières. Voyez ARMELLE, CATHERINE DE SIENNE (sainte). C'est ainsi que l'abbé de Feller parle de Marie Alaco

que; mais voici une note que nous empruntons à la septième édition de son Dictionnaire « L'abbé de Feller avait des idées <«< fausses et singulières sur la dévotion au « Sacré-Cœur. Pour s'en faire une idée, on << peut consulter l'article Galifet, auquel << nous n'avons rien voulu changer, nous « proposant de faire sentir dans cette note << la fausseté de la doctrine qu'il émet et << qu'il soutient presque seul dans l'Eglise. << D'abord il ne voit dans la dévotion au Sa<< cré-Cœur qu'une dévotion purement sym<«< bolique, qui nous rappelle l'amour du « Sauveur. Ce qui n'est pas exact, et ce qui, « dil sine addito, est faux, comme le prouve << la simple notion que donne l'Eglise de « cette touchante dévotion. Ensuite il criti<«< que avec une amertume bien déplacée la « dévotion au Coeur de Marie, qu'il prétend « qu'on assimile à la dévotion au Sacré« Cœur de Jésus, et qu'il assure avoir été «< condamnée par Clément XIII, parce que « ce pape, en instituant la fête du Sacré« Cœur, n'établit pas celle du Cœur de Ma«rie. Deux erreurs qu'il n'est pas difficile « de réfuter quand on connaît les sentiments « de l'Eglise et des fidèles sur le Cœur sacré « de Marie, qu'on n'a jamais confondu avec « celui de son Fils, mais qu'on révère comme <«< la plus vive image des perfections du divin << Sauveur des hommes. On doit se défier des « jugements que l'abbé de Feller a portés << sur les ouvrages du père Eudes et du père << Galifet, qui ont si bien écrit sur le cœur « de Marie. Voyez la sixième partie de l'Ex«cellence de la dévotion au Sacré-Cœur de « Jésus, Paris, 1819. On y trouve une réfa<«<tation de l'abbé de Feller, tom. I, p. 281. » Quant aux «< choses et aux idées singulières >> qui se trouvent, suivant Feller, dans les écrits de Marie Alacoque, l'éditeur du Traité sur le Sacré-Cœur, par le P. Galifet, a relevé cette étrange imputation.

ALAIN DE LILLE, évêque de Lille en Flandre, florissait en l'université de Paris, au milieu du XIIe siècle; il avait pris l'habit de Saint-Bernard du vivant de ce saint, fut premier abbé de la Rivour, dans le diocèse de Troyes, et ensuite, en 1151, évêque d'Auxerre. Il quitta l'épiscopat en 1167 pour se retirer dans la solitude, et mourut à Clairvaux en octobre 1181 : il avait plus de 100 ans. Il a laissé quelques ouvrages, entre autres Vita sancti Bernardi ; elle est dans le tome II des OEuvres de ce Père, édit. de 1690, in-foi.; Testamentum suum, dans le recueil de Nicolas Camusat; Explanationes in prophelias Merlini angli: ces prophéties faisaient beaucoup de bruit sous le règne de Louis le Jeune. On a confondu souvent Alain de Lille avec un autre Alain de l'Isle, qui, d'après l'abbé Le Bœuf, naquit soit à Lille de Médoc, soit à Lille dans le comtat Venaissin, qui fut surnommé le docteur universel, et dont la réputation de savoir était si brillante, que l'on disait de lui: Sufficiat vobis vidisse Alanum. Alain de l'Isle mourut à Cîteaux vers le commencement du XIIe siècle. Rien de plus obscur que la vie de cet Alain,

sur lequel on a débité mille fables. Dom Brial, ancien bénédictin, a lu àl'Institut un mémoire curieux sur Alain; il le fait naître à Lille en Flandre. On remarque parmi ses ouvrages l'Anti-Claudianus, seu de viro optimo et in omni virtute perfecto, lib. IX, Carmine, Bâle 1536; Anvers, 1621; De planctu naturæ contra Sodomiæ vitium, avec les notes de Léon Allacci; Contra Albigenses, Valdenses, etc.; Dicta de lapide philosophico. Tous les ouvrages en prose et en vers d'Alain ont été recueillis par le P. Charles de Visch, Anvers, 1654, in-f. ALAIN, moine du vir siècle, né en Aqui laine, ayant passé en Italie, fit profession dans l'abbaye de Farfe, dont il devint abbé. 11 composa un Homiliaire où il a recueilli et mis dans un certain ordre tout ce qu'il y a de plus curieux et de plus instructif dans l'Ecriture sainte, les saints Pères et les auteurs ecclésiastiques, et il en a formé une suite de discours édifiants pour les principales fêtes de l'année. Dom Bernard Pez, bibliothécaire de l'abbaye de Melck, en a donné la préface au tome VI de son Thesaurus anecdotorum.

ALAIN, abbé de Tewkesbury en Angleterre, au confluent de l'Avon et de la Saverne, de l'ordre de Saint-Benoît, que la Chronique de Gervais de Cantorbéry appelle maître, fut versé dans presque tous les genres de littérature. Encore jeune, il passa en Italie dans la vue de perfectionner ses connaissances, et son mérite le fit nommer chanoine de l'église de Bénévent. Ayant pris la résolution de quitter le siècle, il retourna dans sa patrie et embrassa la vie monastique dans l'abbaye des bénédictins de la Trèssainte Trinité de Cantorbéry, dont il devint prieur en 1179, après Herluin. Alain composa un ouvrage intitulé: De vita et exilio sancti Thomæ, archiepiscopi Cantuariensis. I recueillit dans cet ouvrage toutes les lettres que le saint martyr écrivit de son exil et celles qu'il reçut de divers personnages; Chrétien Lupus l'a publié d'après un manuscrit de la bibliothèque du Vatican, à Bruxelles, en 2 tomes in-4°. Baronius et Sponde, son abréviateur, et quelques autres auteurs ecclésiastiques, ont attribué cet ouvrage à Jean de Sarisbéry; mais Oudin pense qu'il est d'Alain. Elu abbé de Tewkesbury en 1186, il défendit avec fermeté les droits et priviléges de son abbaye, même contre le roi, et mourut vers 1201. On trouve des détails sur Alain de Tewkesbury dans Conrad Gesner, Epitome Bibliothecae scriptorum; Lelandus, Collectaneorum, tom. IV; Possevin, Apparatus sacri, tom. II; Jean-Girard Vossius, De historicis latinis; C. Oudin, De scriptoribus eccles., tom. H, etc.

ALAIN, de l'ordre des frères prêcheurs, surnommé de Rupe, se fit une réputation populaire par ses sermons et par la sainteté de sa vie; il se distingua surtout par sa dévotion pour la sainte Mère de Dieu, eu l'honneur de laquelle il composa plusieurs opuscules. Alain le dominicain mourut en 1474, à Zwoll, dans une maison de son ordre. On a de lui: Canticum canticorum, Fri

bourg, 1619, in-4; Compendium psalterii beate Marie, liber I; De miraculis quoque Rosarii ejusdem gloriosæ Virginis liber unus; un grand nombre de sermons sur la confrérie du Rosaire.

ALAIN ou ALAN, célèbre théologien anglais, né à Lynn, dans le comté de Norfolk, vers le milieu du xv° siècle, se distingua comme le précédent par un grand talent pour la prédication. Il a laissé plusieurs ouvrages qui out trait à l'étude de l'Ecriture sainte et à la théologie morale. Ce sont : De vario Scripturæ sensu; Elucidarium sanctæ Scripturæ; Moralia Bibliorum; Prælectiones theologica; Elucidationes Aristotelis; Sermones notabiles. On ignore l'époque de la mort d'Alain.

ALAIN ou ALAN. Voyez ALAN.

ALAMANNI (JOSEPH), jésuite, né à Milan vers 1556, mort à Asti en 1630, à 74 ans, a laissé une Histoire de l'image miraculeuse de la Vierge de Mondovi; un Discours prononcé dans le sénat de Gênes pour l'inauguration de David Vaccari, et un Traité de la sagesse chrétienne, dont on conservait le manuscrit en 2 volumes dans le collège de Turin.— Son frère Cosme, jésuite comme lui, était né en 1559. Il professa les humanités, la philosophic, la théologie, et mourut le 24 mai 1634. Outre quelques opuscules théologiques manuscrits, on a de lui une Somme de toute la philosophie, d'après la doctrine de saint Thomas d'Aquin, Pavie, 1618-1623, trois parties en cinq volumes qui ont été réimprimés à Paris.

ALAN, ALLEN ou ALLEYN (GUILLAUME), cardinal-prètre de la sainte Eglise romaine, du titre de Saint-Martin-aux-Monts, surnommé le cardinal d'Angleterre, était né à Rossal, au duché de Lancastre, en 1532, d'une famille illustre par sa noblesse. Après avoir fait ses études au collège d'Oria, dans l'université d'Oxford, il fut pourvu en 1558 d'un canonicat dans l'église métropolitaine d'York. Son zèle ardent pour les vérités de notre sainte religion l'engagea à publier plusieurs écrits où les dogmes de la foi catholique étaient vigoureusement défendus. Marie, reine d'Angleterre, venait de mourir, et sa sœur Elisabeth lui succédait au trône avec des idées religieuses bien opposées; Alain perdit son canonicat en s'opposant à l'entreprise de cette princesse qui voulait se faire reconnaître chef de l'église d'Angleterre. Obligé de fuir pour échapper à la rigueur des édits, il se retira à Louvain, où il s'occupa à écrire contre les protestants anglais. Le dérangement de sa santé le força à retourner dans son pays natal; il y reviat en secret, mais bientôt de nouveaux écrits révélèrent sa présence et le forcèrent encore une fois à sortir du royaume. De retour en Flandre, il fonda à Douai un séminaire pour ses compatriotes persécutés à cause de leur religion. Il en établit aussi un à Rome, deux en Espagne et un à Reims. Celui-ci fut doté en 1554 par la libéralité du cardinal de Lorraine, qui récompensa le zèle d'Alain par un canonicat dans sa cathé drale. Ce fut là qu'il publia une savante

apologie pour les catholiques persécutés en Angleterre. Alain ne se bornait pas à attaquer l'hérésie anglicane par ses écrits, it exhortait le cabinet de Madrid à équiper la fameuse Armada pour aller détrôner Elisabeth. Le pape Sixte V, pour y déterminer le roi d'Espagne, accorda le chapeau de cardinal à Alain le 7 août 1587. Il avait déjà refusé la pourpre, que Grégoire XIII lui avait offerte; mais Sixte V, voulant récompenser les grands services qu'il avait rendus à la foi, l'obligea d'accepter cette insigne dignité et le déclara son légat en Angleterre, comme l'avait été le cardinal Polus sous le règne de Marie. Philippe II lui donna une riche abbaye dans la Calabre et le nomma à l'archevêché de Malines; mais il n'y put résider, le pape ayant voulu le conserver à Rome, où son savoir était nécessaire dans le consistoire. Alain travailla avec le cardinal Colonne et le docte Bellarmin à la révision de la Bible, qui fut imprimée par ordre de Sixte Vet revue par les soins de Clément VIII. Il mourut à Rome l'an 1594, âgé de 62 ans. Le cardinal Alain a laissé plusieurs ouvrages dont voici les titres Courtes raisons pour la foi catholique; Défense de la doctrine catholique, au sujet du purgatoire et de la prière pour les morts, Anvers, 1565; Défense du pouvoir légitime et de l'autorité du sacerdoce pour la rémission des péchés, avec un Supplément sur la confession et les indulgences, Louvain, 1567, in-8°; Sur les sacrements, Anvers, 1576, in-4; Du culte des saints et de leurs reliques, modeste et sincère apologie des chrétiens catholiques qui ont souffert pour la foi, soit dans leur pays, soit ailleurs, 1583; Justitiae anglican confutatio, seu de intentione papæ in erigendis seminariis, etc.

ALARD (FRANÇOIS), fils d'un catholique. récemment converti de Bruxelles, naquit dans cette ville au commencement du xvi siècle. Son père l'ayant obligé d'entrer dans l'ordre de Saint-Dominique, il y montra quelque talent pour la prédication. Mais la lecture des ouvrages de Luther que lui préta un négociant de Hambourg ébranla ses croyances encore peu raffermies, et il s'enfuit à léna et de là à Wittenberg. La mort de ce négociant l'ayant laissé sans ressource, Alard revint à Bruxelles; mais sa mère elle-même le dénonça à l'Inquisition, s'il faut en croire son arrière-petit-fils qui rapporte ce fait dans la Decus Alardorum scriptis clarorum, et Alard fut condamné à mort. Il réussit à s'évader de sa prison et se rendit dans le comté d'Oldenbourg, où il devint aumônier du prince. Plus tard, lorsque les Anversois obtinrent la liberté du culte, il revint en Belgique par deux fois. Christian IV, roi de Danemark, lui donna enfin un asile et lui accorda la cure de Wilster, dans le Holstein, où il mourut en 1578. Alard composa plusieurs livres latins et flamands, qui ont perdu tout leur intérêt avec les circonstances qui les avaient inspirés.

ALARY (GEORGES), supérieur des missions étrangères, né en 1731, à Pampelone, daus

le diocèse d'Alby, se rendit en 1764 à Siam, où il fut nommé pro-vicaire de la mission et fit des conversions nombreuses. En 1763, il fut amené captif par les Birmans qui avaient fait une irruption sur la population chrétienne de Mergui, dont l'administration spirituelle lui était confiée, et transféré à Rangon, au royaume d'Ava; il s'y fit chérir de tous les habitants par sa douceur évangélique. Après neuf mois de captivité, il pul se rendre en Chine, dans la province de Kouei-Tcheou, où l'Evangile n'avait pas encore pénétré, et il y fonda un grand nombre d'églises. Bn 1769, pendant la persécution, il accompagna le P. Pottier dans la capitale du Chensi, pour y recevoir la consécration épiscopale; ils firent ensemble 200 lieues dans un pays inconnu, accompagnés seulement d'un catéchiste chinois. Rappelé en France en 1773, il se rendit d'abord à la Trappe, où il voulut passer le reste de ses jours dans les austérités de la pénitence; mais un bref très-honorable de Clément XIV lui adressa l'ordre de se rendre à Paris, afin d'y exercer les fonctions pour lesquelles il avait été rappelé de la Chine. Ce fut Alary qui, depuis cette époque jusqu'à la révolution, forma tous les missionnaires qui furent envoyés dans l'Orient. Lorsque la révolution éclata, Alary se réfugia en Angleterre, où il s'occupa encore avec deux de ses confrères d'instruise les missionnaires. Alary résolut de nouveau, malgré son grand âge, d'embrasser la règle austère des Trappistes qui s'étaient réunis en communauté dans ce pays; mais ses forces ne lui permirent point d'accomplir son vou. Rentré en France en 1802, il devint supérieur du séminaire des Missions, se démit en 1809 à cause de ses infirmités, et mourut saintement le 4 août 1817.

ALARY (ETIENNE-AIMÉ), né à Montpezat en Vivarais le 29 septembre 1762, étudia au séminaire de Viviers, et y prit les ordres en 1733. A l'époque de la révolution il se réunit aux royalistes qui s'étaient rassemblés à Jalès, et fut mis hors la loi. Il passa dans l'étranger en 1792, et fut nommé aumônier du quartier-général du prince de Condé, et successivement confesseur des ducs d'Angoulême et de Berry. Son courage égalait ses sentiments religieux. Dans toutes les affaires, il exposa sa vie pour donner des secours temporels et spirituels aux blessés, ce qui le fit appeler le brave des braves. Devant Munich, il fut blessé en 1796, et il eut un cheval tué sous lui à l'affaire de Constance en 1799. Rentré en France en 1803, il fut arrêté en 1804, et conduit à Sainte-Pélagie, puis au Temple, où il demeura plusieurs années. Après la restauration, il devint chapelain de la duchesse de Berry, et il mourut en 1819.

ALASCO (JEAN), oncle du roi de Portugal, avait été promu à l'épiscopat, lorsqu'il embrassa les opinions des prétendus réformateurs, et, étaat sorti de son pays, se fit, en 1550, prédicateur d'une congrégation protestante à Embden. Il dut ensuite se réfugier en Angleterre, et fut encore obligé de

quitter ce royaume, à l'avénement de la reine Marie, en 1553. Alasco passa les dernières années de sa vie en Pologne, où il mourut en 1560. Il avait été lié avec Mélanchthon et Erasme, et, ce dernier, se voyant près de mourir, lui vendit sa bibliothèque.

ALAVA-ESQUIVEL (DIEGO), canoniste de Vittoria, fut évêque d'Astorga, puis d'Avila, et ensuite de Cordoue. Il assista au concile de Trente, et mourut en 1562. On a de lui: De conciliis universalibus, ac de his quæ ad religionis et christianæ reipublicæ reformationem instituenda videntur, Grenade, 1582, in-folio très-bon ouvrage, plein de vues sages et pures.

ALBAN (saint), premier marlyr de la Grande-Bretagne, était, à ce que l'on croit, né à Vérulam, comté de Hertford, dans le Ie siècle. Il eut la tête tranchée sous Maximien, l'an 287 de Jésus-Christ. Ussérius a publié les anciens actes de son martyre dont les principales circonstances se trouvent rapportées dans Bède et dans Gildas. Quelques modernes se sont fort récriés contre les miracles qu'on lit dans ses actes; on ne peut mieux leur répondre qu'en rapportant ce qu'en dit M. Collier, célèbre protestant: « Les miracles de saint Alban étant attestés << par des auteurs digues de foi, je ne vois « pas pourquoi on les révoquerait en doute. «Il est certain, par les écrits des anciens, « que, de leur temps, il s'opérait des mira«cles dans l'Eglise. Il n'y aurait pas de << raison pour soutenir que Dieu n'a mani« festé sa puissance d'une manière surna«<turelle que dans le siècle des apôtres. « Ceux-ci n'ayant pas converti le monde « entier, pourquoi ne voudrions-nous pas «< convenir que Dieu aura donné aussi à «< ceux de ses servileurs qui ont vécu en« suite, des lettres de créance auxquelles << on ne pouvait se refuser? Pourquoi enfin « rejetterait-on les miracles de saint Alban, « la circonstance où il se trouvait étant << assez importante pour que le Ciel inter« posât son pouvoir d'une manière surna<< turelle? »> Quelques auteurs n'ont fait qu'une même personne de saint Alban premier martyr d'Angleterre, et de celui qui est honoré le 21 juin à Mayence, dans un monastère de son nom, fondé en 804. Mais on lit dans le Martyrologe de Raban-Maur, que le second était Africain; qu'ayant été banni par Hunéric, à cause de la foi, il se retira à Mayence, et qu'étant tombé entre les mains des Huns, il fut martyrisé par ces barbares.

ALBANI (JEAN-JÉRÔME), naquit en 1504 à Bergame, d'une famille noble d'Albanie, qui se réfugia en Italie après l'invasion des Turcs, et dont une branche se retira à Bergame, l'autre à Urbin. Il se consacra à l'étude du droit canonique et civil. Pie V, qui l'avait connu lorsqu'il était inquisiteur à Bergame, ne fut pas plus tôt élevé à la papaulé, qu'il l'honora de la pourpre en 1570. Albani était veuf et avait des enfants; ce fut la crainte qu'il ne s'en laissât gouverner,

qui empêcha le conclave de l'élire pape, après la mort de Grégoire XIII. Il mourut en 1591. Nous avons de lui plusieurs ouvrages de jurisprudence canonique. Les principaux sont : De immunitate ecclesiarum, 1553; De potestate papa et concilii, Lyon, 1558; Venise, 1561, in-4°; De cardinalibus, et de donatione Constantini, 158, in-fol.

ALBANI (ALEXANDRE), cardinal et bibliothécaire du Vatican, de l'ancienne famille Albani et de la branche d'Urbin, naquit à Urbin le 15 octobre 1692; il était neveu du pape Clément XI; Innocent XIII l'honora de la pourpre en 1721. Envoyé l'année précédente comme nonce extraordinaire près de l'empereur d'Allemagne, il déploya dans cette mission la magnificence et la dignité qui convenait à son nom, et qu'exigeait cet honorable emploi. Il aimait les arts et les lettres, et consacrait la plus grande partie de sa fortune, soit à acheter des tableaux et des livres, soit à faire exécuter des fouilles pour découvrir quelques monuments antiques, soit à encourager par des récompenses et des pensions les savants et les artistes. Il mournt aveugle le 11 décembre 1779, âgé de 87 ans, et laissa des écrits historiques et littéraires très-estimés.

ALBANI (ANNIBAL), frère aîné du précédent, né le 15 août 1682 à Urbino, s'immisça, jeune encore, dans les affaires de l'Etat pontifical. Il entra dans le sacré collége en 1711, occupa la place importante de camerlingue de l'Eglise romaine depuis 1719, et se retira, en 1747, dans son diocèse d'Urbino pour y consacrer ses loisirs aux sciences. Il mourut le 21 septembre 1751. Une riche bibliothèque qu'il avait formée, un musée, un cabinet de médailles, qui plus tard fut réuni à celui du Vatican et dont Venuti a publié la description, Rome, 1729, 2 vol. in-fol.; enfin des ouvrages de sa composition (Mem. concernenti la citta di Urbino, Rome, 172, in-folio), témoignent assez de la variété de ses connaissances.

ALBANI (JEAN-FRANÇOIS), autre neveu de Clément XI, né le 26 février 1720, devint, très-jeune encore, évêque d'Ostie et de Velletri, et dès l'âge de 27 ans il était cardinal. Réunissant à des agréments physiques beaucoup d'esprit et d'instruction, recherché de toutes les sociétés, il négligea dans sa jeunesse les affaires de l'Eglise. Adversaire des Français, il s'enfuit de Rome à leur approche, et il n'y retourna que lorsque Pie VII fut monté sur le trône pontifical, grâce, en grande partie, à son influence. Toutefois ce pontife nouvellement élu se rattacha promptement au système français. Albani mourut au mois de septembre 1809.

ALBANI (le prince JOSEPH), neveu de JeanFrançois, né le 13 septembre 1750 à Rome, fut nommé cardinal le 23 février 1801. Il passa sa jeunesse dans le désœuvrement, préférant la musique à toute occupation sérieuse; mais lorsque la nécessité l'eut obligé au travail, il développa les grands talents dont la nature l'avait doué. Selon la coutume de sa famille. l embrassa le système

autrichien, système hostile à la France. Des lettres qu'il avait écrites de Vienne, où il se trouvait en mission pour y suivre les intérêts du saint-siége, ayant été interceptées par les Français, ceux-ci en firent un prétexte pour rompre l'armistice et occuper Rome militairement. Joseph perdit ses riches bénéfices de la Haute-Italie et tous ses trésors lors du pillage de ses palais : il se retira à Venise. Depuis 1814, il habita de nouveau Rome, devint secrétaire des brefs pontificaux, puis légal à Bologne. Pie VII le nomma secrétaire d'Etat en 1829; il remplit postérieurement les fonctions de bibliothécaire de la sainte Eglise. Il avait été envoyé avec de la force armée, dans les quatre légations, en qualité de commissaire apostolique lors des troubles qui, en 1831, avaient éclaté dans ces provinces. Pour y rétablir le bon ordre il appela le secours des Autrichiens, et retourna à Rome sans avoir raffermi la nouvelle organisation qu'il avait introduite à Bologne. Albani mourut à Pesaro, le 8 décembre 1834.

ALBENAS (JEAN POLDO D'), né en 1512 à Nîmes, mort en 1563, avait été un des plus empressés à embrasser la religion prétendue réformée. Il s'était destiné de bonne heure à la carrière du barreau. Lorsque Nimes fut devenue, en 1552, le siége d'un présidial, il y fut pourvu d'une charge de conseiller qu'il conserva jusqu'à sa mort. Il cultivait aussi les lettres, et il traduisit en français l'écrit de saint Julien, archevêque de Tolède, intitulé: Prognosticorum, sive de origine mortis humanæ; De futuro sæculo et de futuræ vitæ contemplatione libri tres. Cette traduction fut bientôt suivie de celle de l'Histoire des Taborites (hérétiques de Bohême), écrite en latin par Æneas Sylvius, qui fut plus tard Pie II. D'Albenas publia ensuite un Discours historial de l'antique et illustre cité de Nimes, Lyon, 1557, in-folio, avec des planches assez grossièrement gravées en bois, mais cependant assez exactes. Castel, dans ses Mémoires sur le Languedoc, fait naître à tort d'Albenas en Vivarais.

ALBER (ERASME). Voy. ALBERT.

ALBERGATI (NICOLAS), cardinal du titre de Sainte-Croix, et évêque de Bologne, naquit dans cette ville l'an 1375. Après avoir étudié en droit, il entra dans l'ordre des Chartreux, chez lesquels il fut prieur à Florence. Il fut ensuite élevé, l'an 1417, à l'évêché de Bologne, et réconcilia ses diocésains avec le pape Martin V. Depuis, il fut envoyé nonce en France, l'an 1422, et il s'acquitta si bien de cet emploi, qu'il en fut récompensé en 1426 par le chapeau de cardinal, qu'on le força d'accepter. Le pape Martin V le nomma legat en forme l'an 1431, et Eugène IV lui donna ordre d'aller présider au concile de Bâle. Mais les Pères assemblés en cette ville, ne l'ayant pas voulu reconnaître, il se retira auprès du pontife, qui lui donna encore la légation de France, et depuis le mena au concile qu'il avait convoqué à Ferrare, où il disputa doctement contre les Grecs. Le cardinal Albergati fut encore légat DICT. DE BIOgraphie relig. I

en Allemagne, et fut nommé à son retour grand pénitencier de l'Eglise. Il mourut peu de temps après à Sienne, le 9 mai 1443, avec l'avantage d'avoir eu sous lui Thomas de Sarzane, et Eneas Sylvius, qui furent depuis tous deux papes. Če prélat était fort laborieux, et employait ses heures de loisir à composer des sermons ou à dicter des lettres. Il rétablit et embellit extrêmement son église et son palais épiscopal, qu'il orna d'une bibliothèque. Dans le Pontifical de Bologne, que le cardinal Paléotti publia dans le xvI siècle, et qui est intitulé: Archiepiscopale Bononiense, Nicolas Albergati est mis entre les bienheureux titulaires de cetle Eglise.

ALBERGATI (FABIO), natif de Bologne, vivait dans le xvi siècle. On a de lui: El cardinale, Bologna, 1599, in-4°; Trattato del modo di ridurre a pace l'inimicizie private, Venetia, 1614, in-8°, sujet que J.-B. Olevano a également traité. Les ouvrages de morale d'Albergati ont été recueillis en six volumes par Zanetti.

ALBERGONI (le P. ELEUTHÈRE), religieux conventuel et prédicateur, naquit dans le Milanais en 1560. Les succès qu'il obtint dans la chaire à Milan et dans toute la Lombardie xèrent sur lui l'attention du pape Paul V, qui le nomma, en 1611, à l'évêché de Monmarani, où il mourut en 1636. Outre trois volumes de Sermons dont le temps a diminué la réputation, Albergoni a laissé un Traité des vertus chrétiennes, paraphrase des trois premiers versets du Magnificat; une Concordance des Evangiles, et une Explication en latin de la doctrine de Scot, Padoue, 1593, in-4°. Ce dernier ouvrage a été réimpr. à Lyon en 1643.

ALBERGOTTI (AUGUSTIN), évêque d'Arezzo, né dans cette ville le 25 novembre 1755, d'une famille ancienne et distinguée. Il fut ordonné prêtre le 10 août 1779, et se rendit à Rome pour s'y perfectionner dans les diverses branches des sciences ecclésiastiques, mais il s'appliqua encore plus à se former à la piété. Devenu chanoine de Florence, il fit un voyage dans la Haute-Italie, en 1785, et il visita avec soin les bibliothèques, les musées et tous les monuments de la religion et des arts. Il fut ensuite nommé grand vicaire, et il remplit pendant quatorze ans cet emploi avec prudence et avec zèle, s'efforçant de combattre les nouveautés qu'on cherchait à introduire en Toscane. Lorsque Pie VI fut conduit à Florence en 1798, il lui donna les plus grandes marques de dévouement, et s'efforça d'adoucir la situation des prêtres français et romains que les circonstances amenèrent en celte ville. L'année 1799, la Toscane fut occupée par les Français, et Albergotti fut arrêté et conduit à Livourne pour y être embarqué pour la France; mais il trouva moyen de s'échapper, et en 1801 il fut nommé à l'évêché d'Arezzo. Ses premiers soins furent pour les séminaires; il s'efforça ensuite de propager la piété par ses lettres, ses homélies, ses mandements et plusieurs visites pastorales

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