Oeuvres complètes: Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants ; vol. 1. 1Verdière, 1818 - 504 pages |
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aimable amis assez avais Avenay avez beau bonté c'était caractère cause charmes cœur conte Crébillon croyais d'Alembert d'Argenson d'Aristomène dauphin déja demanda dîner dire dis-je disait-il dit-il donner duc d'Aumont duc de Choiseul enfants esprit eût faisait femme flatter fût gens de lettres goût heureux homme j'ai j'allais j'avais j'en j'étais jamais jeune joie jour l'abbé l'Académie l'ame l'un laisser larmes loge lui-même m'avait m'en m'était madame de Pompadour madame de Tencin madame Denis madame Geoffrin madame Harenc mademoiselle Clairon mademoiselle Navarre maison malheureux maréchal maréchal de Saxe Marivaux Marmontel marquis de Vauvenargues ment Mercure mère moi-même monde monsieur n'avait n'en n'était parler passer pensée père plaisir poëte Poplinière Prusse qu'un Quesnai répondis-je rien savait scène sentiment serait seul société soir souper soupers succès sur-tout talent tendre théâtre tion tragédie trouvai venait Versailles vint voilà Voltaire voulait voulu yeux Zaïre
Popular passages
Page 172 - L'autre conseil fut de me faire des amies plutôt que des amis.« Car, au moyen des femmes, disait-elle, on fait tout ce qu'on veut des hommes; et puis ils sont les uns trop dissipés , les autres trop préoccupés de leurs intérêts personnels , pour ne pas négliger les vôtres; au lieu que les femmes y pensent, ne fût-ce que par oisiveté. Parlez ce soir à votre amie de quelque affaire qui vous touche; demain à son rouet, à sa tapisserie, vous la trouverez y rêvant, cherchant dans sa tête...
Page 323 - Rousseau, me dit-il, est connu à Genève mieux qu'à Paris. On n'y est dupe> ni de son faux zèle, ni de sa fausse éloquence. C'est à moi qu'il en veut, et cela saute aux yeux. Possédé d'un orgueil outré, il voudrait que, dans sa patrie, on ne parlât que de lui seul. Mon existence l'y offusque ; il m'envie l'air que j'y respire, et surtout il ne peut souffrir qu'en amusant quelquefois Genève, je lui dérobe à lui les moments où l'on pense à moi.
Page 171 - Elle me faisait raconter mon histoire , dès mon enfance , entrait dans tous mes intérêts, s'affectait de tous mes chagrins , raisonnait avec moi mes vues et mes espérances , et semblait n'avoir dans la tête autre chose que mes soucis. Ah! que de finesse d'esprit, de souplesse et d'activité, cet air naïf , cette apparence de calme et de loisir, ne me cachaientils pas ? Je ris encore de la simplicité avec laquelle je m'écriais en la quittant : La bonne femme!
Page l - L'esprit d'ordre et d'économie ne distinguait pas moins que le goût du travail notre police scolastique. Les nouveaux venus, les plus jeunes, apprenaient des anciens à soigner leurs habits, leur linge ; à conserver leurs livres, à ménager leurs provisions. Tous les morceaux de lard , de bœuf ou de mouton que l'on mettait dans la marmite étaient proprement enfilés comme des grains de chapelet ; et si dans le mélange il survenait quelques débats, la bourgeoise en était l'arbitre.
Page 323 - Cet homme, l'un des plus éclairés du siècle, était encore l'un des plus aimables ; et sur ce qui touchait à la bonté morale, lorsqu'il en parlait d'abondance, je ne puis exprimer quel charme avait en lui l'éloquence du sentiment. Toute son âme était dans ses yeux, sur ses lèvres. Jamais physionomie n'a mieux peint la bonté du cœur.
Page 261 - ... semblant de rien , et lorsque nos geôliers ayant déposé tout cela , se furent retirés : «Monsieur, » me dit Bury, vous venez de manger mon dîner ; vous trouverez » bon qu'à mon tour je mange le vôtre. — Cela est juste , » lui répondis-je ; et les murs de ma chambre furent , je crois , bien étonnés d'entendre rire.
Page 226 - Geoffrin avoit fondé chez elle deux dîners : l'un (le lundi) pour les artistes, l'autre (le mercredi) pour les gens de lettres; et une chose assez remarquable, c'est que, sans aucune teinture ni des arts ni des lettres, cette femme qui de sa vie...
Page 201 - Là-bas on délibérait de la paix , de la guerre , du choix des généraux , du renvoi des ministres , et nous , dans l'entresol , nous raisonnions d'agriculture , nous calculions le produit net , ou quelquefois nous dînions gaiement avec Diderot, d'Alembert, Duclos, Helvétius, Turgot, Buffon ; et madame de Pompadour , ne pouvant pas engager cette troupe de philosophes à descendre dans son salon , venait elle-même les voir à table et causer avec eux.
Page xl - SaintThomas habillait de sa laine tantôt les femmes et tantôt les enfants ; mes tantes la filaient; elles filaient aussi le chanvre du champ qui nous donnait du linge; et les soirées où, à la lueur d'une lampe qu'alimentait l'huile de nos noyers, la jeunesse du voisinage venait teiller avec nous ce beau chanvre, formaient un tableau ravissant.
Page 260 - Bury m'invite à me mettre à table, et il me sert la soupe. C'était un vendredi. Cette soupe en maigre était une purée de fèves blanches, au beurre le plus frais, et un plat de ces mêmes fèves fut le premier que Bury me servit. Je trouvai tout cela très-bon.