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ROMANCE SEGUNDO.

AXIMENA y a Rodrigo

Prendiò el rey palabra, y mano,

De juntarlos para en uno

En presencia de Layn Calvo.

Las enemistades viejas
Con amor se conformaron,
Que donde preside el amor
Se olvidan muchos agravios.

Llegaron juntos los novios;
Y al dar la mano, y abraço,
El Cid mirando à la novia
Le dixò todo turbado:

« Matè à tu padre, Ximena,
Pero no à desaguisado;
Matèle de hombre à hombre,
Para vengar cierto agravio :

Mate hombre, y hombre doy,
Aqui estey à tu mandado;
Y en lugar del muerto padre
Cobraste un marido honrado. »>

A todos pareció bien,
Su discrecion alabaron;
Y assi se hizieron las bodas
De Rodrigo el Castellano.

PERSONNAGES.

DON FERNAND, premier roi de Castille,
DONA URRAQUE, infante de Castille,
DON DIEGUE, père de don Rodrigue
DON GOMÈS, comte de Gormas, père de
Chimène.

CHIMÈNE, fille de don Gomès.

DON RODRIGUE, fils de don Diègue, et amant de Chimène.

DON SANCHE, amoureux de Chimène.

DON ARIAS,

DON ALONSE,

gentilshommes castillans.

LIONOR, gouvernante de l'infante.'

ELVIRE, gouvernanțe de Chimène.
Un page de l'infante.

La scène est à Séville. *

Remarquez que la scène est tantôt au palais du roi, tantôt dans la maison du comte de Gormas, tantôt dans la ville: mais, comme je le dis ailleurs, l'unité de lieu serait observée aux yeux des spectateurs, si on avait eu des théâtres dignes de Corneille,' semblables à celui de Vicence, qui représente une ville, un palais, des rues, une place, etc.; car cette unité ne consiste pas à représenter toute l'action dans un cabinet, dans une chambre, mais dans plusieurs endroits contigus que l'œil puisse percevoir sans peine.

1

TRAGÉDI E.

ACTE PREMIER.

SCENE I.

LE COMTE, ELVIRE.

ENTRE

ELVIRE.

tous ces amants dont la jeune ferveur

Adore votre fille, et brigue ma faveur,

Don Rodrigue et don Sanche à l'envi font paroître
Le beau feu qu'en leurs cœurs ses beautés ont fait naître.
Ce n'est pas que Chimène écoute leurs soupirs,
Ou d'un regard propice anime leurs désirs;
Au contraire, pour tous dedans l'indifférence, 2
Elle n'ôte à pas un ni donne l'espérance;

Et, sans les voir d'un oeil trop sévère, ou trop doux,
C'est de votre seul choix qu'elle attend un époux.

LE COMTE.

Elle est dans le devoir tous deux sont dignes d'elle,
Tous deux formés d'un sang noble, vaillant, fidèle,

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Jeunes, mais qui font lire aisément dans leurs yeux L'éclatante vertu de leurs braves aïeux.

3

Don Rodrigue surtout n'a trait en son visage
Qui d'un homme de cœur ne soit la haute image,
Et sort d'une maison si féconde en guerriers,
Qu'ils y prennent naissance au milieu des lauriers :
La valeur de son père, en son temps sans pareille,
Tant qu'a dûré sa force, a passé pour merveille;
Ses rides sur son front ont gravé ses exploits, 4
Et nous disent encor ce qu'il fut autrefois.
Je me promets du fils ce que j'ai vu du père;
Et ma fille, en un mot, peut l'aimer et me plaire.
Va l'en entretenir; mais dans cet entretien

Cache mon sentiment, et découvre le sien.

Je veux qu'à mon retour nous en parlions ensemble:
L'heure à présent m'appelle au conseil qui s'assemble;
Le roi doit à son fils choisir un gouverneur,
Ou plutôt m'élever à ce haut rang d'honneur.
Ce que pour lui mon bras chaque jour exécute
Me défend de penser qu'aucun me le dispute. 5

SCÈNE I I.

CHIMÈNE, ELVIRE:

ELVIRE, à part."

QUELLE douce nouvelle à ces jeunes amants!
Et que tout se dispose à leurs contentements!

CHIMÈNE.

Eh bien, Elvire, enfin que faut-il que j'espère? ■
Que dois-je devenir? et que t'a dit mon père?

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