Histoire de la civilisation en Europe, depuis la chute de l'Empire romain jusqu'à la Révolution françaiseDidier, 1847 - 404 pages |
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Popular passages
Page 352 - Un homme s'est rencontré d'une profondeur d'esprit incroyable, hypocrite raffiné autant qu'habile politique, capable de tout entreprendre et de tout cacher, également actif et infatigable dans la paix et dans la guerre, qui ne laissait rien à la fortune de ce qu'il pouvait lui ôter par conseil et par prévoyance...
Page 44 - ... et qui sont telles qu'eux-mêmes auraient pu les souhaiter et les demander. Attendu que, pour des motifs d'utilité publique ou privée, non-seulement de chacune des provinces , mais encore de chaque ville, se rendent fréquemment auprès de ta Magnificence les personnes en charge , ou des députés spécia.ux , soit pour rendre des comptes, soit pour traiter des choses relatives à l'intérêt des propriétaires , nous avons jugé que ce serait chose opportune et grandement profitable , qu'à...
Page 250 - Dieu, le créateur de toutes choses, en disposant la structure du corps humain , a élevé la tête en haut, et a voulu que de là partissent les nerfs de tous les membres. Et il a placé dans la tête le flambeau des yeux , afin que de là fussent vues toutes les choses qui pouvaient nuire. Et il ya établi le pouvoir de l'intelligence, en le chargeant de gouverner tous les membres et de régler sagement leur action. Il faut donc régler d'abord ce qui...
Page 43 - Au ive siècle, on le voyait partout se désunir, se démembrer; les Barbares entraient de tous côtés; les provinces ne résistaient plus, ne s'inquiétaient plus de la destinée générale. Alors tomba dans la tête de quelques empereurs une idée singulière : ils voulurent essayer si des espérances de liberté générale , une confédération, un système analogue à ce que nous appelons aujourd'hui le gouvernement représentatif, ne défendraient pas mieux l'unité de l'Empire romain que l'administration...
Page 214 - C'est donc du xnie au xvie siècle, c'est-à-dire dans l'époque où nous entrons, qu'il en faut chercher le secret; c'est le caractère distinctif de cette époque qu'elle a été employée à faire de l'Europe primitive l'Europe moderne : de là son importance et son intérêt historique. Si l'on ne la considérait pas sous ce point de vue, si l'on n'y cherchait pas surtout ce qui en est sorti, non-seulement on ne la comprendrait pas, mais on s'en lasserait , on s'en ennuierait promptement.
Page 57 - H ya un sentiment, un fait qu'il faut avant tout bien comprendre pour se représenter avec vérité ce qu'était un Barbare : c'est le plaisir de l'indépendance individuelle, le plaisir de se jouer, avec sa force et sa liberté, au milieu des chances du monde et de la vie ; les joies de l'activité sans travail ; le goût d'une destinée aventureuse, pleine d'imprévu, d'inégalité, de péril. Tel était le sentiment dominant de l'état barbare, le besoin moral qui mettait ces masses d'hommesen...
Page 132 - ... développement intérieur. A tout prendre, c'est une société qui a constamment changé, marché, qui a une histoire variée et progressive. Nul doute que l'égale admission de tous les hommes aux charges ecclésiastiques, que le continuel recrutement de l'Église par un principe d'égalité, n'aient puissamment concouru à y entretenir, à y ranimer sans cesse le mouvement et la vie, à prévenir le triomphe de l'esprit d'immobilité. Comment l'Église, qui admettait tous les hommes au pouvoir,...
Page 329 - Vous provoquez la licence, at-on dit aux réformateurs, vous la produisez; et quand elle est là, vous voulez la contenir, la réprimer. Et comment la réprimez-vous? Par les moyens les plus durs, les plus violents. Vous aussi vous persécutez l'hérésie, et en vertu d'une autorité illégitime.
Page 102 - C'est là peut-être la seule tyrannie qu'à son éternel honneur l'homme ne veuille jamais accepter. Partout où, dans un maître, il ne voit qu'un homme, dès que la volonté qui pèse sur lui n'est qu'une volonté humaine, individuelle comme la sienne, il s'indigne, et ne supporte le joug qu'avec courroux. Tel était le véritable caractère, le caractère distinctif du pouvoir féodal; et telle est aussi l'origine morale de l'antipathie qu'il n'a cessé d'inspirer.
Page 221 - L'homme et la société étaient tellement changés, que ni l'impulsion morale, ni le besoin social qui avaient précipité l'Europe sur l'Asie, ne se faisaient plus sentir. Je ne sais si beaucoup d'entre vous ont lu les historiens originaux des croisades , et s'il vous est quelquefois venu à l'esprit de comparer les chroniqueurs contemporains des premières...