1 SCENE I I. SECOND CORYPHÉ E. AH ! déjà je les vois ces pontifes cruels, Qui d'une idole horrible entourent les autels. (Zes prêtres des idoles dans l'enfoncement autour d'un autel couvert de leurs dieux.) Ne fouillons point nos yeux de ces vains facrifices; Fuyons ces monftres adorés : De leurs prêtres fanglans ne foyons point complices. CHO E UR. Fuyons, éloignons-nous. LE GRAND-PRETRE DES IDOLES. Efclaves, demeurez, Demeurez votre roi par ma voix vous l'ordonne. Vous rampez dans nos fers, ainfi que vos ancêtres, Connaiffez les dieux de vos maîtres. CHOEU R. Tombe plutôt fur nous la vengeance du ciel! Périffe, périffe LE GRAND-PRETRE. Rebut des nations, vous déclarez la guerre Aux dieux, aux pontifes, aux rois ? CHOEUR. Nous méprifons vos dieux, et nous craignons les lois Du maître de la terre. SAMSON entre, couvert d'une peau de lion. Les Perfonnages de la fcène précédente. QU SAMSON. UEL fpectacle d'horreur ! Quoi! ces fiers enfans de l'erreur Ont porté parmi vous ces monftres qu'ils adorent? Venge ta cause, venge-toi. LE GRAND-PRETRE. Profane, impie, arrête ! SAMSO N. Lâches! dérobez votre tête A mon jufte courroux ; Pleurez vos dieux, craignez pour vous. Tombez, dieux ennemis ! foyez réduits en poudre. Vous ne méritez pas Que Que le dieu des combats Arme le ciel vengeur, et lance ici fa foudre ; Tombez, dieux ennemis ! foyez réduits en poudre. (il renverfe les autels.) LE GRAND PRETRE. Le ciel ne punit point ce facrilége effort? LE CHOEUR DES PRETRES. Servons le ciel en donnant la mort SAMSON. Vos efprits étonnés font encore incertains? Redoutez-vous ces dieux renversés par mes mains? CHOEUR DES FILLES ISRAELITES. Mais qui nous défendra du courroux effroyable SAMSON. Le Dieu dont la main favorable A conduit ce bras belliqueux, Ne craint point de ces rois la grandeur périssable. Théâtre. Tome IX. B Faibles tribus, demandez fon appui ; Vous ferez redoutés du refte de la terre, Si vous ne redoutez que lui. CHOEU R. Mais nous fommes, hélas! fans armes, fans défense. SAMSON. Vous m'avez, c'eft affez; tous vos maux vont finir. Le fer eft inutile au bras qu'il veut choifir ; Peuple, éveille-toi, romps tes fers, Et ranimera l'univers. Peuple, éveille-toi, romps tes fers, La liberté t'appelle ; Tu naquis pour elle; Reprends tes concerts. Peuple, éveille-toi, romps tes fers. |