Ah! quelle éclatante lumière Fait pâlir les clartés du beau jour qui nous luit? CHOEUR. Fuyons la Vertu cruelle; LA VERT U. Mère des Plaifirs et des Jeux, Néceffaire aux mortels, et fouvent trop fatale, Non, je ne fuis point ta rivale: Je viens m'unir à toi pour mieux régner fur eux. Il faut que mon flambeau t'éclaire, Je veux inftruire et je dois plaire. Va paraître en ce lieu, comme vous enchanté. Chantons fa gloire et fa faibleffe, Et voyons ce héros par l'amour abattu Adorer encor la Vertu Entre les bras de la Molleffe. CHOEUR des fuivans de la Vertu. Chantons, célébrons en ce jour Les dangers cruels de l'amour. Fin du Prologue. OPER A. ACTE PREMIER. SCENE PREMIERE. ( le théâtre représente une campagne. Les Ifraelites, couchés fur le bord du fleuve Adonis, déplorent leur captivité.) UN CORYPHÉE. Ainfi depuis quarante hivers Des Philiftins le pouvoir indomptable Nous accable; Leur fureur eft implacable, Elle infulte aux tourmens que nous avons foufferts. CHOEUR. Adorons dans nos maux le dieu de l'univers. UN GORY PHÉE. Race malheureuse et divine, Triftes Hébreux, frémiffez tous: Voici le jour affreux qu'un roi puiffant deftine Des prêtres menfongers, pleins de zèle et de rage, Enfans du ciel, que ferez-vous? CHOEUR. Nous bravons leur courroux ; CORY PHÉE. Tant de fidélité fera chère à fes yeux. Defcendez du trône des cieux, Fille de la Clémence, Douce Efpérance, Tréfor des malheureux ; Venez tromper nos maux, venez remplir nos vœux. Defcendez, douce Efpérance, |