nouveaux. On peut dire que dans le Miniftere de la Parole il a eu beaucoup de concurrens & peu de femblables. La haute reputation qu'il s'elt acquise est un prejugé favorable pour ces Explications, dont il a bien voulu fe charger. Tout me fait efperer MONSEIGNEUR que VOTRE ALTESSE SERENISSIME recevra gracieufement ce Volume. Je m'en flate avec d'autant plus de raifon, qu'Elle y trouvera dequoi nourrir Sa pieté, par les fujets exprimez dans ces Eftampes, & de quoi exercer Son goût pour les beaux arts, en examinant l'élegance & la correction du deffein; la bienfeance & le pathetique des caracteres; la nobleffe & la verité de l'expreffion; le fage & l'ingenieux menagement du clair-obfcur; la force & la liberté du burin; en un mot, les beautez qui doivent concourir pour la perfection d'un recueil d'Estampes tel que celuici. J'ai encore pour garant d'un favo* 4 rable rable accueil cette delicieuse affabilité qui Vous gagne les cœurs de tous ceux qui ont l'occafion & l'honneur de Vous approcher. Il n'y a perfonne, MONSEIGNEUR, qui ne voye avec une joye mêlée d'admiration les vertus qui étoient partagées entre plufieurs de Vos Illuftres Ancêtres fe réünir dans VOTRE ALTESSE SERENISSIME; mais ce qui nous charme le plus, c'eft de voir à quel degré Vous poffedez celle qui orne & fanctifie toutes les autres: je veux dire la pieté & l'amour de la Religion. Cette qualité, qui eft héréditaire dans la maifon d'ORANGE depuis plufieurs fiecles, fe develope en Vous avec les années & eft un doux préfage des benedictions que Dieu repandra fur tout le cours de Votre vie. Vous en avez déjà reffenti MONSEIGNEUR des effets bien éclatans. Privé dès le berceau d'un Pere, dont toutes les actions auroient été pour Vous Vous autant de leçons de l'Héroifme le plus parfait, Vous avez eu le bonheur de voir cette perte reparée par les foins que l'Augufte Princeffe Votre Mere a eu de Votre Education. Heureusement pour Elle & pour Vous MONSEIGNEUR Elle a trouvé en Vous des difpofitions qui fembloient même prévenir les enfeignemens. Vertueux par temperament, l'inftruction ne trouvant dans Votre Ef prit & dans Votre Cœur aucun obtacle qui en retardât les progrès, il eft moins étonnant qu'à Votre âge Vous ayez déjà acquis un grand fonds de favoir, & de qualitez perfonnelles: Mérite d'autant plus effimable dans un Prince, qu'il eft rare d'en voir qui préferent comme Vous faites l'étude des Sciences & de la Vertu à l'oifiveté & aux plaisirs. Faffe le Ciel que les années qui ont manqué à la Vie du Pere foient ajoutées à celle du Fils, & puiffe un jour long & ferain acquiter les promeffes de la plus belle aurore qui fut jamais. J'ai l'honneur d'être avec un très-profond refpect, MONSEIGNEUR, DE VOTRE ALTESSE Le très humble & très-obéïffant PIERRE DE HONDT. |