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plufieurs 7 Auteurs beaucoup plus anciens encore. Mais nous ne voulons tirer aucun avantage de tant de fuffrages, ni de tant de raisons folides, fur lesquelles on peut les appuyer. C'eft toûjours un travail dur & ingrat, que de chercher de la préçifion là où il n'y en a aucune, & où y en en a-t-il moins que dans la Théologie des Païens? Ils n'adoroient aucune Divinité, qui fût pour ainfi dire unique dans fon efpèce. & qu'ils n'euflent multipliée en plufieurs Dieux de même nom. Il y avoit plufieurs Bacchus, plufieurs Hercules, &c. Il y avoit auffi plufieurs Aftartés: & peut-être que ceux qui ont crû que c'étoit Venus, ceux qui ont crû que c'étoit Junon, ceux qui ont crû que c'étoit Cybèle, ou quelque autre Divinité, ont été également bien fondez dans leur opinion.

Ne nous engageons pas dans cette difcuffion: il nous fuffit que Cybèle ait été adorée du temps de Jephthé c'eft ce dont le Traité de Lucien touchant la Déeffe de Syrie nous fournit de grandes préfomptions. La description, qu'il fait de cette Idole, convient parfaitement à Cybèle. Il ne parle pas du culte, que les Syriens lui rendoient, comme d'une chofe nouvelle parmi eux: il le fait aller à peu près de pair, à l'égard de l'ancienneté, avec celui des Egyptiens: 58 Les Egyptiens, dit-il, font ceux de tous les peuples, que nous connoiffons les plus anciens qui ayent connu les Dieux, & qui leur

ayent

57 Voi. une collection d'autoritez fur ce fujet dans le additamentum ad JOH. SELDE N. de Diis Syr, ad cap, Syntagma 2. pag. 285. &c.

58 LUCIAN. de Deâ Syra pag. 657.

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il

ayent bâti des temples. Peu de temps après les avoir connus, ils les ont fait connoitre aux Affyriens, qui leur ont offert des facrifices, qui leur ont élevé des temples, confacré des fimulachres, & dédié des ftatues: & il y a auffi en Syrie des temples, qui ne font pas de beaucoup postérieurs à ceux des Egyptiens. Parmi les temples, que cet Auteur décrit, y en avoit un bâti par Attès, qui fut le premier qui porta les cérémonies de Rhea (ou de Cybèle) en Syrie. Cet Attès étoit Lydien. 9 Les Phrygiens, les Lydiens & les Samothraces difoient, que c'étoit de lui qu'ils avoient appris tout ce qu'ils favoient. Après que Rhea l'eut fait Eunuque,il ceffa de vivre en homme: il prit l'air & Phabit d'une femme. Il parcourut toute la Terre, en racontant ce qui lui étoit arrivé, en célébrant les louanges de Rhea. Il n'eft pas poffible de méconnoitre dans ces dernières paroles de Lucien la. Fable d'Atis, quoiqu'il y ait une grande diverfité de fentimens fur ce fujet, comme on le voit 6. dans les Achaïques de Paufanias. Atis avoit été aimé de Cybéle, qui lui avoit recommandé la chafteté: il viola les ordres de la Déeffe, qui le mit hors d'état de les violer dans la fuite au

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trement que par la penfée. 6 Quelques-uns difent qu'il s'infligea lui-même ce châtiment, pour avoir encouru l'indignation de Cybèle,

Mollia qui ruptâ fecuit genitalia testâ D'où que lui foit venu ce fupplice, il le fubit: Vidimus aliquando caftratum Atin, illum Déum ex Pelfinunte, 6 dit Tertullien: & c'eft probable

ment

60 PAUSANIAS lib. VII. pag. 566. Edition de Leipfic.
61 JUVENAL. Satyr. VI. vers. 514

62 TERTULLIAN. Apol. cap. 15. pag. 15.
Voi. CATULL. Carm. 63. vers. 63.

Voi, auffi ARNOB. pag. 159.

Tom. III,

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ment la raison, pour laquelle on le représentoit tantôt comme un homme, tantôt comme une femme: de-là vient que Catulle lui fait dire :

Quod genus figuræ eft, quod ego non habuerim Ego mulier,ego adolefcens,ego ephebus,ego puer.

Ce que Lucien ajoûte touchant la Déeffe de Syrie, convient parfaitement à Cybèle. 63 Il dit qu'on fe rendoit Eunuque à fon honneur. C'est ce que faifoient les Prêtres de Cybèle:

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Aft hic metenda dedicat genitalia,
Numen recifo mitigans ab inguine,
Offert pudendum femivir bona Dea
Illam revulfa mafculini germinis
Vena, effluenti, pafcit auctam fanguine.

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Je rapporterai un paffage de 6 St. Auguftin, qu'il eft plus à propos de citer dans les termes de l'Original que de le traduire: At verò, dit-il, ifta magna Deorum mater etiam Romanis templis caftratos intulit: credita vires adjuvare Romanorum exfecando virilia virorum.

Tous les fymboles, que Lucien donne à la Déeffe de Syrie, conviennent à Cybele. 1.Elle avoit des tours fur la tête c'étoit là un des fymboles de Cybèle, à qui l'on donnoit communément le titre de ugyogóę, turrita, turrigera. Auffi eft elle repréfentée fous cette forme dans un grand nombre de Médailles la raifon

63 LUCIAN. ubi fupra.

64 PRUDEN T. Perift. 10. vers. 1066.

6 AUGUSTIN. de Civit. lib. VII. cap. 26. pag. 83 Avec les notes de Vivès.

66 PHURNUT US. Voi. le paffage dans LIL. G r eGOR. GYRALDI Hifior. Deor Syntagm 4. pag. 148. 67 VIRGIL. Eneid. lib. VI. verf, 784. &c. dicta

raifon de cet embiême eft que Cybèle étoit la Terre qui porte les villes, ou comme dit 66 Phornutus, parce que les villes & les citadelles étoient anciennement fur le fommet des montagnes c'est ce qui fait dire à 67 Vir gile:

qualis Berecynthia Mater

Invehitur curru Phrygias turrita per urbes.

2. Elle tenoit un tympanum à la main: c'étoit là un des fymboles de Cybèle: le tympanum étoit un inftrument de Mufique, fait en rond on le donnoit à cette Déeffe, foit pour repréfenter la Terre, foit parce que fes Prêtres s'en fervoient dans leurs cérémonies facrées.

3. Elle étoit portée par des Lions: c'étoit là encore un des fymboles de Cybèle, comme on le voit auffi dans un grand nombre de Médailles, ainfi qu'on peut s'en convaincre en confultant les Auteurs que nous indiquons.

Tous ces fymboles de Cybèle fe trouvent réunis dans plufieurs Monumens de l'Antiquité, en particulier dans une Médaille de cuivre de la première forme, qui fut frappée à Antioche à Phonneur de Gordien III. neveu de Gordien P'Africain. On y voit d'un côté la tête de cet Empereur; & au revers une Cybèle turrita, affife entre deux Lions, & tenant le tympanum de la main gauche.

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Berecynthia à Caftello Phrygia ad Sagarim fluvium, vel à Monte Phrygia ejusdem nominis.

68 BEGGER. Thefaur. Brandeburg. felectar. Gemmar. pag. 491.

VAILLANT Numifm. area Imperat. tom. II. pag. 199. Voi. auffi PATIN Imperat. Rom. Numifm. pag. 109. & 333.

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