: host LIVRE QUATORZIEME. HISTOIRE DE PHILIPPE . I. Naisance 6 enfance de Philippe Commencement de son régne. Ses Thrace, & borné au midi par les mona tagnes de la Thessalie ; à l'orient par Bia Béotie & la Pierie ; au couchant par les Lyncestes jau Septentrion par la Migdonie & par la Pélagonie. Mais quand Philippe eut conquis une partie de la Thrace & de l'Hlyrie, ce Royau. me s'étendit depuis la mer Adriatique jusqu'au fleuve Strymon. Edesse d'a. bord en fut la capitale : puis elle céda cet honneur à Pella, célébre par la naissance de Philippe & d'Alexandre. Philippe, dont l'histoire va nous occupes, étoit fils d'Amyntas II. que l'on A 4 و l'on comptoit pour le seizieme Roi de Macédoine depuis Caranus, qui avoit fondé ce Royaume il y avoit quatre cent trente ans, c'est-à-dire Pan du Monde 3210. & avant JésusChrist 794. L'histoire de tous ces Rois eft affez obscure, & ne renferme presque que quelques guerres particulieres avec les Illyriens, les Thraces, & d'autres peuples voisins. Les Rois de Macédoine prétendoient descendre d'Hercule par Caranus, & par conséquent être Grecs d'origine. Démofthene néanmoins les traite fouvent de barbares, sur tout en parlant de Philippe. Il est vrai que les Grecs donnoient ce nom à toutes les autres Nations, sans en excepter les MacedoHerod. niens. Alexandre, Roi de Macédoine du tems de Xerxès , se vit exclut, comme barbare , des Jeux Olympiques, & ne parvint enfin à y entrer, qu'après avoir fait ses preuves qu'il étoit originaire d'Argos. Le même Idem lib. Alexandre : lorsqu'il passa du camp 9. 3. cap. 44. des Perles à celui des Grecs pour avertir ces derniers, que Mardonius avoit résolu de les surprendre à la pointe du jour, justifia sa perfidie par son ancienne origine, qu'il rapportoit aux Grecs. Les lib. 5. cap. 22. 2 Les anciens Rois de Macédoine ne dédaignoient pas de vivre sous la protection, tantôt d'Athénes , tantôt de Thébes, tantôt de Sparte , changeant facilement d'Alliés, selon que leur intérêt le demandoit. Thucydide en fournit plusieurs exemples. Un d'eux nommé Perdiccas , dont les Athéniens avoient été mécontens, devint leur tributaires ; ce qui dura depuis qu'ils eurent établi une colonie dans Anphipolis, fous la conduite d'Agnon fils de Nicias, environ quarante huic ans avant la guerre du Péloponnese jusqu'à ce que Brasidas, Général de Lacédémone , vers la cinquiéme ou fixiéme année de cette guerre, fouleva contr'eux tout ce canton, & les éloigna des frontiéres de Macédoine. Nous verrons bientôt certe même Macédoine, autrefois tributaire d’Athénes, devenir sous Philippe l'arbitre de la Grèce, & sous Alexandre triom. AN.M. 3606. pher de toutes les forces de l'Asie. Av. J.C. Amyntas , Pere de Philippe , GOTTR 398 menca à régner la troisiéme année de Drod. lib. 14. pag. l'Olympiade XCVI. Dès l'année suj. 307. vante , attaqué vivement par les Illy. 341. riens, & dépouillé d'une grande par. tie de son Royaume qu'il n'espéroit A 5 pref presque plus de pouvoir jamais recou. vrer, il avoit eu recours aux Olyn. thiens, & pour se les attacher davantage, leur avoit cédé une affez grande étendue de terres qu'il poffédoit dans le voisinage de leur ville. Quelquesuns pretendent qu'Argée, qui étoit de la race Royale soutenu par les Athéniens, & profitant des troubles qui: s'étoient élevés dans la Macédoine, y régna pendant deux ans.Amyntas fut rétabli fur le Trône parles.Theffaliens. AN. M. Pour lors il voulut rentrer en poffef3.621. Av. J. C. fion des terres que le seul mauvais, 383. état de ses affaires l'avoit obligé de céder aux Olynthiens. Ce fut une occasion de guerre. Il n'étoit pas en état de la soutenir seul contre un peuple: fi puissant. Les Grecs, & fur-tout les. Athéniens, lui envoiérent du secours, & l'aidérent à rabatre la puissance Echin. d'Olynthe, qui le menaçoit d'une de fals. le- ruine totale & prochaine. Ce fut gat. pag. pour-lors qu'Amyntas, dans une af femblée des Grecs où il avoit envoie fon Député, s'engagea à fe joindre à eux pour rendre maîtres d'Amphipo. lis les Athéniens, à qui il déclara qu'elle appartenoit de droit. Cette liaison étroite dura encore après sa: mort avec la. Reine. Eurydice fa 400.. 4. veuve, comme on le verra bientôt. Philippe , l'un des fils d'Amyntas, An. M. ? vint au monde la même année que ce 'Av. J.C. 3621. Prince déclara la guerre aux Olyn- 383. thiens. C'est le Pere d'Alexandre le Grand: car on ne peut mieux le définir que par un tel fils, comme a Ciceron le dit du Pere de Caton d'Utique. Amyntas-mourut, après avoir régné An. M. vingt-quatre ans. Il laiffa trois enfans 3629. Ay. J. C. légitimes, qu'il avoit eus d’Eurydice , 375. Alexandre, Perdiccas , & Philippe; & Diod. pag.373.. un fils naturel, appellé Ptolémée. . Juftin. Alexandre, par le droit d'aineffe,fuc. lib. 7. cap; céda à son Pére.Il eut, dès le commencement de son regne, une rude guerre. à effuier contre les Illyriens, voisins & ennemis perpétuels de la Macédoine. S'étant accommodé avec eux par un traité de paix,il remit entre leurs mains: pour otage, Philippe fon frere cadet encore enfant, qui lui fut bientôt ren AN: M. voyé. Alexandre ne régna qu’un an. 3630. Le trône appartenoit de droit à Av. J. C. Perdiccas fon frere devenu l'aîné par." Esche.de 374 fa mort: mais Pausanias, Prince de la fats. legat.. famille Royale, qui avoit été exilé, le Pi 399 400. A 6 lui « M. Cato sententiam dixit, hujus noftri Cato-ais pater. Ut enim ceteri ex patribus , fic hic, quia lumen illud progenait, ex filio glt nominandus, De offic. lib. 3.1, 66. |