3644., jusqu'à la premiére année de la CXIV. Olympiade, ou l'an du Monde 3680. Les Rois, qui régnoient alors en Perse, font Artaxerxe, Ochus, Arfe, & Darius Codoman. L'empire des Perses périt avec ce dernier. Nous ne savons de tout ce qui s'est paffé pendant ces trente-fix ans chez les Juifs que ce qu'on en lit dans l'historien Josephe, Livre XI. chap. 7. & 8. des Antiquités Judaïques, sous les Grands Prêtres Jean ou Johanan, & Jaddus. Il en sera parlé dans le cours de cette histoire, avec laquelle celle des Juifs se trouve liée. Ce même espace de trente-fix ans, par raport à l'histoire Romaine, s'étend depuis la 39 3o. année de la fondation de Rome jusqu'à la 429. année. Les grands hommes qui onr paru le plus à Rome pendant cet espace de tems, font Appius Claudius Dictateur, T. Quintius tius Capitolinus, Tit. Manlius Torquatus, L. Papirius Curfor, M Valerius Corvinus, Q. Fabius Rul lus, le prémier Décius qui se dévoua pour sa patrie. Les noms de Philippe & d'Alexandre, dont nous avons à parler, font trops connus, pour qu'il foit besoin d'avertir combien leur hif toire doit être intéressante. Il seroit à souhaiter que nous euffions la vie de Philippe, écrite entiére & de suite par quelque Auteur ancien; ou que du moins quelque moderne en eût ramaffé avec soin toutes les circonstances répandues de côté & d'autre. Au défaut de ce secours, je me fuis aidé principalement de † Démosthene & des Interprétes qui ont travaillé sur cet Orateur ; & en particulier + Je cite Souvent quelques Auteurs Grecs, dont J'ai oublié de marquer l'édition. DEMOTHENE, imprimé à Francfort en 1604. ISOCRATE, in 8. de Paul Estienne en 1604. ARRIEN, de Jaq. Gronove imprimé en Hollande à Leyde l'an 1704. ( des Notes, par Mr. de Tourreil; & de celles de †† Lucchesini noble Patricien de Lucque, quisont fort savantes, Pour ce qui regarde Alexandre, sans parler de Diodore de Sicile & de Justin; Quinte Curce, Plutarque, & Arrien, le font suffifamment connoitre. Ce dernier, difciple d'Epictéte, étoit de Nicomédie en Bithynie. Il vivoit sous l'Empereur Adrien, & fous les deux Antonins. Il étoit homme de guerre, aussi bien que philofophe & historien; & l'on s'en aperçoit bien dans les descriptions de combats qui ont beaucoup plus exactes que celles de Quinte - Curce. Son stile est simple, fans ornemens, & prefque fans réflexions: mais cette simplicité l'emporte infiniment sur la parure de l'Historien latin. Il a écrit les campagnes d'Alexandre en sept livres, H Ces notes font imprimées à Rome en 1732, livres, à l'imitation de Xénophon, qui a écrit celles du jeune Cyrus en autant de livres; ce qui, joint à quelque ressemblance de stile, lui a fait quelquefois donner le nom de nouveau Xénophon. Son hif toire des Indes renfermée en un seul Livre, paroit être en quelque forte la fuite & la fin de celle d'Alexandre. Quinte-Curce a écrit la même histoire en dix livres, dont les deux premiers ne font pas venus jusqu'à nous, mais ont été supplées par Freinshemius. On ne fait point précisément dans quel tems cet Historien a vécu; & c'est le sujet d'une grande dispute parmi les Savans: les uns le plaçant sous Auguste ou Tibére, d'autres sous Vespasien, quelques uns fous Trajan. Son stile est fleuri, agréable, rempli de réflexions sensées, & de harangues fort belles, mais pour l'ordinaire trop lon gues, & qui fentent le Déclama teur. Ses pensées ingénieuses, & souvent très folides, ont néanmoins un éclat & un brillant affecté, qui ne paroit pas marqué au coin du fiécle d'Auguste. Il seroit assez: étonnant que Quintilien, dans le dénombrement qu'il fait des Auteurs latins, n'eût fait aucune mention d'un Historien auffi recommandable que Quinte-Curce, s'il avoit vécu avant lui. Quoiqu'il en foit, car je laisse aux Savans à décider cette question, j'ai fait grand usage de cet Auteur, & de l'excellente version que nous en a donné Mr. de Vaugelas.. *** *** |