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imprim. à Bruxelles en 1770, | decet ordre, souleva plusieurs

in-4°.

TARTERON, (Jérôme) jésuite de Paris, mort dans cette ville en 1720, âgé de 75 ans, professa avec distinction au college de Louis-le-Grand. Il est auteur d'une traduction franç. des Œuvres d'Horace, dont la meilleure édition est celle d'Amsterdam en 1710, 2 vol. in-12. D'une traduct. des Satires de Perse et de Juvenal, dont la dernière édit. est celle de 1752, in-12. Le P. Tarteron a supprimé les obscénités qu'on trouve dans les auteurs latins; mais ses traductions sont mauvaises.

TASTE, (Louis la) bénédictin, naquit à Bordeaux de parens obscurs, et mourut à St.-Denis en 1754. Il fut élevé comme domestique dans le monastère des Bénédictins de Ste.-Croix de la même ville. On lui trouva de l'esprit, et on le revêtit de l'habit de St.-Benoît. Devenu prieur des Blancs-Manteaux à Paris, il écrivit contre les miracles attribués à Pâris. Ceux de ses confrères qui respectaient la mémoire de ce diacre, se préparaient à faire flétrir son ennemi, lorsqu'il fut élevé à l'évêché de Béthléem en 1738. On le nomma environ dix ans après, visiteur général des carmélites. Sa conduite, toura-tour artificieuse et violente envers les divers monastères

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personnes contre lui. On le regardait comme un homme faux, qui avait fait servir la' religion à sa fortune; comme. un caractère tortueux, qui savait plier sa façon de penser suivant le tems et les circonstances. Ses ouvrages sont : Lettres théologiques contre les convulsions et les miracles' attribués à Pâris, 2 vol. in-4°. Cet ouvrage contient 21 Lettres; on y trouve des faits curieux, mais peu de critique pour démêler le vrai d'avec le faux. La 19e Lettre de la Taste contre le livre de Montgeron fut supprimée par arrêt du parlement. Les dix-huit premières furent attaquées par les anti-constitutionnaires, qui, dans leurs écrits, appellent honnêtement l'auteur : Bête de l'Apocalypse, blasphemateur, diffamateur, mauvaise bête de l'île de Crète, moine impudent, bouffi d'orgueil; écri vain forcene, auteur abominable d'impostures atroces et d'oùvrages monstrueux : voilà le sel délicat qu'on a répandu sur les productions de l'anti-convulsionnaire. Des Lettres contre les Carmelites de St.Jacques à Paris. Une Réfutation des fameuses Lettres pacifiques,

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TAVERNIER, (Jean-Baptiste) naquit à Paris en 1605, et mourut à Moscou en 1689, à l'âge de 84 ans. Son père était d'Anvers; il était venu

s'établir à Paris, où il vendait des cartes géographiques. Le fils contracta une si forte passion pour les voyages, qu'à l'âge de vingt-deux ans, il avait déjà parcouru la France, l'Angleterre, les Pays-Bas, l'Allemagne, la Pologue, la Suisse, la Hongrie et l'Italie. La curiosité le porta bientôt au-delà de l'Europe. Pendant l'espace de quarante ans, il fit six voyages en Turquie, en Perse et aux Indes, par toutes les routes que l'on peut tenir. Il faisait un grand commerce de pierreries, et ce commerce lui procura une fortune considérable. Il voulut en jouir dans un pays libre; il acheta en 1688 la baronie d'Aubonne, proche le lac de Genève. La malversation d'un de ses neveux, qui dirigeait dans le Levant une cargaison considérable, l'espérance de remédier à ce désordre, le desir de voir la Moscovie, l'engagèrent à entreprendre un septième voyage. Il partit pour Moscou; et à peine y fut-il arrivé, qu'il y termina sa vie ambulante. Louis XIV lui donna des lettres de nobleзse. Nous avons de Tavernier un Recueil de Voyages, réimprimé en 6 vol. in-12. On y trouve des choses curieuses, et il est plus exact qu'on ne pense. Nous n'ignorons pas qu'il ment quelquefois; mais quel voyageur dit toujours vrai? Ses Voyages sont surtout précieux aux joailliers,

pour les détails qu'ils renferment sur le commerce des pierreries. Comme il n'avait point de style, Samuel Chappuzeau lui prêta sa plume pour les deux premiers vol in-4° de ses Voyages, et la Chapelle, secrétaire du premier présid. de Lamoignon, pour le ge; et avec tous ces secours ils ne sont pas bien écrits.

TAUVRY, (Daniel) membre de l'académie des sciences fils d'Ambroise Tauvry, médecin de la ville de Laval, naquit en 1669. A neuf ans et demi, il soutint une thèse de logique; à dix ans et demi une thèse générale de philosophie. Il vint à Paris à treize ans ; à quinze, il fut reçu docteur en médecine dans l'université d'Angers; il n'avait eu d'autre maître que son père dans toutes ses études, et c'est sans doute une des causes de la rapidité de ses progrès. A dix-huit ans, il donna son Anatomie raisonnée; à vingt et un ans, son Traité des médicamens, 2 vol. in-12; quelque tems après, il fut reçu docteur de la faculté de médecine de Paris. Sa nouvelle Pratique des maladies aiguës et de toutes celles qui dépendent de la fermentation des liqueurs, parut en 1698: il avait alors ving-huit à vingtneuf ans; ce fut alors aussi qu'il entra dans l'acad. des sciences comme élève de Fontenelle. On sait qu'il y avait

autrefois des élèves dans l'académie des belles-lettres et dans l'académie des sciences, et que chaque académicien avait le droit d'en nommer un: «Quoique ma nomination (dit Fontenelle avec une modestie ingénieuse) ne fût pas assez honorable pour lui, l'envie qu'il avait d'entrer dans cet illustre corps, l'empêcha d'être si délicat sur la manière d'y entrer». En 1699, Tauvry passa de la place d'élève à celle d'associé. En 1700, parut son Traité de la génération et de la nourriture du foetus. Ce fut le fruit d'une dispute dans laquelle il s'engagea contre Méry, sur la circulation du sang dans le foetus. Fontenelle eut bientôt à faire l'éloge funèbre de son jeune élève, consumé par les travaux, et mort phtisique à trente-un ans et demi, au mois de février 1701. Il avait, dit Fontenelle, le don du systême; et, selon les apparences, il aurait brillé dans l'exercice de la médecine, quoiqu'il n'eût ni protection, ni cabale, ni art de se faire valoir.

TEDENAT, (Pierre) associé de l'institut national, professeur de mathématiques à l'école centrale du département de l'Aveyron, a publié des Leçons élémentaires d'arithmétique et d'algèbre, et des Leçons élément. de géomét., 2 vol. in-8°, Paris, an VII (1799).

TEISSIER, (Antoine) naquit à Montpellier en 1632, et mourut à Berlin en 1715, à 83 ans. Il fut élevé dans le calvinisme, et se retira en Prusse après la révocation de l'édit de Nantes. L'électeur de Brandebourg lui donna le titre de conseiller d'ambassa de, et le nomma son historiographe, avec une pension annuelle de 300 écus, qui fut augmentée dans la suite. Sa probité et ses mœurs lui firent un nom respectable dans son parti; son érudition ne le fit pas moins connaître. On a de lui plusieurs ouvrages, dans lesquels on trouve des recherches; mais le style en est incorrect. Les principaux sont : Les Eloges des hommes savans, tirés de l'Histoire du président de Thou, dont on a quatre éditions. La derniére est de Leyde, 1715, en 4 vol. in-12, par les soins de la Faye, qui a joint des remarques et des additions aux Eloges. Ce livre, qui pouvait être utile avant que le P. Niceron donnât ses Mémoires, n'est presque plus d'aucun usage. Catalogus Auctorum qui Librorum Catalogos, Indices, Bibliothecas, Virorum Litteratorum Elogia, Vitam aut Orationes funebres scriptis consignârunt, à Genève, en 1686, in-4°. Des Devoirs de l'homme et du citoyen, traduit du latin, de Puffendorf, 1690. Instructions de l'emper. CharlesQuint à Philippe II, et de Philippe II

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caire du roi, les charges de garde de la bibliothèque et

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Philippe II au prince Philippe son fils; avec la méthode tenue pour l'éducation des en-d'intendant du cabinet des médailles, dont était pouvu l'abbé Colbert, et celle de grand maître de la librairie, que deux Jérôme Bignon avaient successivement remplie. Son éducation avait été très-cultivée, et l'avait été fructueusement; la nature lui avait donné les dispositions les plus heureuses, et il eut les plus grands maîtres en tout

fans de France.-Instructions morales et politiques, 1700.Abrégé de l'Hist. des quatre monarchies du monde, de Sleidan, 1700.-Lettres choisies, de Calvin, trad. en franç. 1702, in-8°. Abrégé de la Vie de divers princes illustres, 1700, , in-12.

TELENCE, (Jacques) médecin, a publié un Cours d'ac-genre. Son précepteur fut couchemens, en forme de catéchisme, 1775, in-12.

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Hersan, professeur de rhétorique, célèbre dans son tems. Boivin le cadet lui apprit le grec; l'abbé Vittemant, depuis sous-précepteur du roi Louis XV, fut son maître de philosophie. Il fit son cours de mathématiques sous le fameux Lahire, de chimie sous Homberg et Geoffroy, d'anatomie sous Duverney. Aucun de leurs soins ne fut perdu. Aussi Baillet n'a pas manqué de donner à l'abbé de Louvois une place honorable parmiles enfans célèbres par leurs études. Les thèses de philosophie qu'il soutint à 17 ans eurent le plus grand éclat, et furent chantées par une multitude de poètes grecs, latins et français: ce furent des fêtes solennelles dans l'université. Mais bientôt sa réputation franchit ces bornes étroites; on connut son talent pour les affaires. Il voyagea en Italie, il etendit ses connaissances; et recherchant dans toutes les

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choisir avec quelques autres

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villes où il passait tous les livres qui manquaient à la bi-pères, distingues par de sembliothèque du roi; il ramassa blables travaux, pour établir plus de trois mille vol. : con- à Paris, dans le college de quête littéraire importante. Il Clermont, une societé de safut reçu en 1706 à l'acad. franvans, qui succédât aux Sirçaise, et en 1718 à l'academ. monds et aux Pétaux. Mais ce des inscriptions et belles projet, dont l'exécution était lettres. naturellement assez difficile, fut encore dérangé par le goût que le P. le Tellier prit pour un genre d'écrire tout différent, qui le conduisit par degrés aux 1ers emplois de sa compagnie. Il y fut successivement réviseur recteur provincial. Enfin le P. la Chaize étant mort en 1709, le P. le Tellier fut nommé confesseur du roi et académicien honoraire de cette académie. Il est mort à la Flêche le 2 du mois de septembre 1719, âgé de 76 ans ». Cet éloge, comme on voit, n'est presque qu'un recueil de dates; et c'est en cela que consiste l'épigramme. D'Alembert juge que cette réticence ne suffisait pas, et qu'il fallait oser dire la vérité toute entière. En effet, l'épigramme dont il s'agit ne pouvoit avoir qu'un mèrite, ou de finesse ou de hardiesse. Quant à la finesse, on peut en juger; elle s'apperçoit de loin. Quant à la hardiesse, en fallait-il tant pour condamner un moine mort dans la disgrace et l'exil? Il est vrai que les jésuites, qui ne l'aimaient pas, ne l'abandonnaient pas cependant à la critique des autres, et que par sa bulle Unigenitus

TELLIER, (Michel le ) jésuite, c'est le trop fameux auteur de la constitution Unigenitus, et de tous les troubles qui en ont été la suite. Ce terrible jésuite dont la mémoire est en horreur parmi les jansénistes, et aux jésuites mêmes, parce qu'il les a rendus odieux ce jésuite était, selon l'usage d'alors, un des honoraires de l'acad. des inscriptions et belles-lettres. On a toujours regardé comme une singularité remarquable le sec et court éloge qu'on a fait de lui dans cette académie. Voici cet éloge: « Michel le Tellier naquit auprès de Vire, en basse Normandie, le 16 décembre 1643, et fit ses études à Caen, au collége des jésuites, qui en jugèrent si favorablement, qu'ils le reçurent parmi eux dès l'âge de 17 à 18 ans. Après avoir régenté avec succès la philosophie et les humanités, ses supérieurs parurent le destiner uniquement aux lettres. Il fut chargé de travailler sur Quinte-Curce pour l'usage de feu monseigneur; et l'édition qu'il en donna en 1678 le fit

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