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connu par Scudéri et par Boi-
leau; parent aussi de Mme de
la Sablière, et de beaucoup
d'autres personnages(hommes
et femmes) célèbres dans les
lettres, Paul Tallemant se
trouva dès l'enfance environ-
né de ce que la littérature et
le monde avaient de plus dis-
tingué; il suivit la carrière
qui lui était ouverte, fit des
vers galans, des idylles, des
pastorales, des opéras, etc.
qui furent assez estimés pour
qu'à 22 ou 23 ans, l'auteur
fut reçu à l'académ. française.
Il faut avouer qu'il n'en reste
plus rien aujourd'hui, non
plus que d'un grand nombre de
panegyriques et de discours
qu'il fit dans la suite, sur les
événemens du tems. De lou-
te l'opulence dans laquelle il
avait été élevé, il ne lui resta |
dans la suite qu'une pension
de 1,500 francs que Colbert,
touché de ses malheurs et de
ceux de sa famille, lui fit
donner par le roi. Son père
avait absorbé le fonds de plus
de cent mille livres de rente,
par ses profusions dans ses in-
tendances, et par de grosses
pertes qu'il avait faites au jeu
avec le card. Mazarin. Mon-
toron de son côté avait dissipé
des richesses immenses, et
peu de tems avant sa mort,
la chambre de justice avait
soigneusement recherche ce
que sa magnificence n'avait
pas épuise. Des débris de ces
deux successions, Mme Talle-
mant recueillità peine de quoi

Tome VI.

subsister avec cinq enfans:
Heureusement, disait-elle, en
voilà un d'établi, en parlant de
Paul, parce qu'il était de l'a-
cadémie française. Cet éta-
blissement qui n'en était
pourtant pas un, relativement
à la fortune, augmenta par
son admission dans l'académ.
des inscript. et belles-lettres,
dont il fut nommé secrétaire
en 1694. Il se démit de cet
emploi en 1709, et on lui don-
na, selon ses voeux, pour suc-
cesseur, de Boze. L'abbé Tal-
lement, car il était dans l'état
ecclésiastique, ainsi que Fran-
çois Tallemant, mourut le 30
juillet 1706. Sa famille était
de la Rochelle, et calviniste,
son père avait abjuré, et l'ab-
bé Tallemant, grand contro-
versiste, avait fait abjurer
plusieurs de ses parens. Il avait
beaucoup prèché. Nous avons
de François Tallemant une
traduction française des Vies
des Hommes illustres de Plu-
tarque, en 8 vol. in-12. Cette
version n'offre ni fidélité, ni
élégance; elle est tombée dans
l'oubli.- Une Traduct. franç.
de l'Hist. de Venise, du pro-
curateur Nanni, 1682, 4 vol.
in-12. On a de Paul Tallemant
des Harangues et des Discours
qui ne sont pas des chef-d'œeu-
vres d'élog. Et un Voyage
de l'île d'Amour. Il a eu part
à l'Hist. de Louis XIV, par
les medailles.

TALLEYRAND-PÉRIGORD (Charl.-Maurice) a été mem

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bre de l'assembl. constituante | depuis membre de la conven et du département de Paris. tion nationale, a fait un DisEn 1792, il fut chargé d'une cours sur les causes qui ont mission diplomatique à Lon- produit la révolution franç. dres, et la faction de Robes-1791, in-8°. — L'Ami des pierre le proscrivit en 1793 et citoyens. Plusieurs Rap1794; il est aujourd'hui mi- ports qui ont été imprimés.

TALLOT, (Louis) mort à Troyes sa patrie, le 13 janv. 1777, à l'âge de 56 ans, a publié: Examen du livre intit. Dieu et l'Homme, 1772, in8°.-Et quatre Lettres sur le Mauuel à l'usage du diocèse de Chartres.

TALON, (Omer et Denis) père et fils, deux avocats-gé

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nistre des relations extérieures et membre de l'institut national. Ce ministre est auteur des ouvrages suivans Mém. sur les loteries, in-8°, 1779.-Adresse aux Français, 1789, in-8°.—Plusieurs Rapports à l'assemb. constituante, imprimés dans le Journal des Débats, et dans le Moniteur.Son Mémoire sur l'instruction publique a obtenu un succès mérité; il renferme d'excel-néraux célèbres du parlement lentes vues pour perfectionner l'instruction publique. On y trouve une éloquence de discussion, qui était la seule convenable à l'importance du sujet. Nous profiterons de cette circonstance pour observer que peu d'écrivains ont assez de tact pour préférer à des succès brillans des succès solides. Presque tous se laissent dominer par l'enthousiasme; mais il n'appartient qu'à la raison sage et éclairée de porter dans les esprits une conviction durable. Le ministre Talleyrand a lu différens Mém. à l'institut, qui se trouvent dans le Recueil de cette société savante et littéraire.

TALLIEN, (J.L.) né à Paris, secrétaire de la commune de la même ville, au 10 août 1792,

fit

de Paris. Le cardin. de Retz, dans ses Mémoires donne une assez haute idée de l'éloquence du premier, et des effets qu'elle pouvait produire lorsqu'il dit : « Talon, avocatgénéral, qui parlait toujours avec dignité et avec force, une des plus belles déclamations qui se soient jamais faites en ce genre. Je n'ai jamais rien ouï, ni lu de plus éloquent; il accompagna ses paroles de tout ce qui leur put donner de la force, jusqu'à invoquer (évoquer) les manes de

Henri-le-Grand: il recommanda la France en général à St.-Louis, un genou en terre. Vous vous imaginez peut-être que vous auriez ri à ce spectacle, mais vous en eussiez été ému comme toute la compagnie, qui s'émut si forte

ment, que j'en vis la clameur 1 presses du célébre Cramoisy. On a de lui, à l'usage des ames dévotes: L'Hist. Sainte, Paris, 1655, 4 vol. in-fol. Œuvres de Saint-François de Salles, revues avec des reflexions ascétiques, Paris, 1641, 2 vol. in-fol.

des enquêtes commencer à s'affoiblir ». Omer Talon était fils et petit-fils de conseillers d'état, et Jacques Talon, son frère aîné, qui avait aussi été avocat-général avant lui, fut fait conseiller d'état en 1631, et lui céda sa charge. Omer Talon mourut en 1652, à 57 ans. On a de lui 8 vol. in-12 de Mémoires depuis 1630. On y trouve des détails curieux sur les troubles de la fronde ; ils commencent à l'an 1630, et finissent en juin 1653. Denis fut digne de son père, et par ses talens et par ses vertus; il y a des pièces de lui dans les Mémoir. de son père. Il ne mourut pas comme lui, dans la charge d'avocat-général, il fut président à mortier, et les juges lui reprochaient de porter dans sa manière d'opiner ce balancement des opinions cette discussion approfondie de toutes les raisons des parties, dont il avait pris l'habitude dans les fonctions du ministère public; il mourut en 1698. La famille des Talon était originaire d'Irlande. On a attribué à Denis Talon le Traité de l'autorité des rois dans le gouvernement; mais il n'est point de lui: ce Traité est de Roland Levayer de Boutigny, mort intendant de Soissons en 1685.

TALON, (Nicolas ) jésuite assez obscur, quoiqu'auteur d'ouvrages in-fol., sortis des

docteur de Sorbonne, mort le TANDEAU, (Franç. Bruno) 30 mars 1771, est auteur d'une Lettre de M...., maître en chirurgie sur l'Histoire naturelle de l'ame, 1745, in-12. Et d'une Lettre sur les

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pensées philosophiq., 1749,

in-12.

TANDEAU DE ST.-NICOLAS,

ci-dev. chanoine d'Aurillac. On a de lui : Dissertation sur l'écriture hieroglyphe, 1762,

in-12.

TANEVOT, (Alexandre) né à Versailles en 1691, mort à Paris en 1773. Sa mémoire est plus recommandable par son désintéressement et par ses vertus, que par ses ouvr. Il fut 60 ans employé dans les finances, et il occupa longtems la place importante de premier commis sans augmenter sa fortune. Plusieurs académies lui ouvrirent leurs portes, entr'autres celles de Nancy et des arcades de Rome. Il reçut également une marque de confiance du gouvernement qui le nomma censeur royal. On a de lui les

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ouvrages suivans, qui sont tous médiocres: Poésies diverses, 1732, in-12; nouv. édition, 1766, 3 vol. in-12. Le Col lége royal, ode.-Le roi victorieux à Fontenoy.-Epître à M. de la Vigne. Les campagnes du roi, poëme. Le Myst. de l'Eucharistie, poëme, in-4°.- Le Tombeau de M. Destouches. Sethos trag. 1739, in-8°. Adam et Eve, trag. 1739-1742, in-8°. 1762, in-8°. Lettres à M. Klinglin, sur le livre d'Estampes, 1744, in-4°. - La Parque vaincue, divert. en 1 acte, 1757, in-8°. - Epître à MM. les docteurs de Sor

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bonne, 1764, in-40-Le Mariage de M. le Dauphin, ode, 1770, in-4°. Plusieurs piè ces de poésies dans les jour

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de mathématiques, mort à Orléans en 1788, a publié : L'Hist. d'Angleterre, trad. de l'angl. de Smollet, Orléans, 1759 et ann. suiv., 19 vol. in-12.-Hist. de la guerre de l'Inde depuis 1745, trad. de l'angl. 1765, 2 vol. in-12. Abrégé chronolog, ou Hist. des découvertes faites par les européens, trad. de l'angl. de J. Barrow, 1766, 12 vol. in12. Hist. d'Angleterre depuis le Traité d'Aix-la-Chapelle jusqu'en 1763, 1768, 5 vol. in-12.-Hist. de l'avènement de la maison de Bourbon au trône d'Espagne, 1772, 6 vol. in - 12. Hist. générale d'Italie depuis la décadence de l'empire romain jusqu'à présent, 1774-75, 4 vol. in-12.

TARISSE, (dom Jean-Gre goire) né en 1575 à PierreRue dans le Bas-Languedoc, fut le premier général de la congrégation de St.-Maur. Il occupa cette place depuis 1630 jusqu'en 1648, année de sa mort. On a de lui des Avis aux Supérieurs de sa congrégation, in-12, 1632. Il l'éclaira par ses lumières, et l'édifia par ses exemples. Rien n'égala son zèle pour rétablir les études. Il eut beaucoup de part à la publication des Constitutions de sa congrégation, imprimées par son ordre en 1645.

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gation de St.-Maur. Il naquit en 1697 dans le diocèse du Mans, et mourut à Paris en 1777. Voici la liste bibliographique de ses ouvrages : Dissertat, sur les hymnographes.

TARGET, (L.) ci-dey. avo-toire littéraire de la congrécat, memb, de l'acad. franç. et de l'assemblée constituante aujourd'hui juge au tribunal de cassation, a fait imprimer des Mém. dans plusieurs causes célèbres, entr'autres dans celles d'Alliot, et de la Rozière de Salency, in-4°.-Des Observations sur le commerce des grains, 1775, in-12.Discours prononcé à sa réception à l'acad. franç. 1785, in4.- Esprit des cahiers présentés aux Etats- Généraux en 1789, deux vol. in-8°. Beaucoup de rapports à l'assemblée constituante qui sont imprimés dans le Moni

teur.

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Défense des titres et des droits de l'abbaye de SaintQuën, 1734, in-4°.-Notice des manuscrits de la bibliothèque.de l'église de Rouen par l'abbé Saas, revue et corrigée, 1747, in-12. — Ang. Maria Quirino epistola, 1744, in-4°. Nouveau Traité de diplomatique, avec Toustain, 1750 et 1765, 6 vol. in-4°."· Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur,

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