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CORRESPONDANCES LITTÉRAIRES.

NOUVELLES ÉTRANGÈRES.

ANGLETERRE.

LE 6 février, le sloop royal l'Eugénie a mis à la voile de Portsmouth, avec ordre de conduire en Afrique M. MUNGO PARCK, qui va entreprendre un nouveau voyage dans l'intérieur de cette partie du monde.

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Le monument fait par ordre et aux frais de la Compagnie des Indes Orientales en honneur de sir William JONES, et exécuté par feu le sculpteur BACON, vient d'être élevé dans l'église de St.-Paul, à Londres.

M. Twis avoit entrepris depuis long-temps de dresser une table complète de tous les mots qui se trouvent dans Shakespeare. On croyoit qu'il ne trouveroit pas un assez grand nombre d'amateurs; mais Bensley a déjà commencé l'impression de cet ouvrage, qui sera bientôt terminé. La souscription est encore

ouverte.

Londres.

On a donné le 10 décembre, au théâtre de CoventGarden, la première représentation d'un nouvel opéracomique, intitulé: (Thirty thousand or who is the richest?) Trente mille livres sterling, ou Quel est

le plus riche? Voici à peu près le sujet de cette pièce. Un vieil oncle, mort aux Indes, a laissé son patrimoine et 30,000 livres sterling à celui de ses trois neveux qui, au bout de sept ans, aura le mieux tiré parti des 1,000 livres sterling qu'il leur donne à chacun pour cet usage, et sera devenu le plus riche. Des trois neveux, l'un est un spéculateur qui a déjà fait trois ou quatre fois banqueroute, et qui n'attend sa fortune que des bontés de son parrain. Le second, qui est un marin, épouse une riche héritière le jour même où l'héritage doit être adjugé, et par là, il est au moment d'en frustrer le troisième neveu, qui s'étoit enrichi par son industrie; mais alors on découvre que le testateur avoit fait un codicile, en vertu duquel l'héritage se partage également entre les trois neveux. Le succès de cette pièce a été indécis à la première représentation; elie a eu plus de succès aux suivantes. Les paroles sont de M. DIBDIN, et la inusique de MM. REEVE, BRAHAM et DAVEY.

Westminster.

Il est d'usage que les Élèves de l'école de Westminster jouent tous les ans quelque comédie de Térence Cette année les Adelphes ont eu leur tour. A la seconde représentation, disent les journaux, ont assisté l'archevêque d'Yorck, le duc de Bedford, le docteur Vincent, et le jeune Roscius. C'est pour ce dernier qu'ont été tous les honneurs de la journée. Dès qu'il a paru dans la salle, le public l'a couvert d'applaudissemens, et on l'a fait placer, avec la société, dans la loge du roi.

La Société d'agriculture de Bath a tenu, le dix décembre dernier, sa séance annuelle. On a décerné pour la première fois la médaille d'or, dite médaille

de Bedford, à M. Arthur YOUNG, pour son Essai sur la nature et la propriété des engrais.

Le même jour, 10 décembre, anniversaire de la fondation de l'Académie royale des Beaux-Arts, à Londres, cette Société a tenu également une séance générale pour la nomination de ses officiers, pour l'année 1805; M. B. WEST a été réélu président. La Société a décerné une médaille d'argent à M. W. TALLEMACK, comme ayant présenté le meilleur modèle de figure académique.

HOLLAND. E.

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Il existe en Hollande plusieurs Sociétés qui s'occupent de poésie, et qui proposent de temps en temps des prix relatifs aux Beaux-Arts. Telles sont par exemple, celle de la Haye, qui s'appelle Digtlievende Genootschap, Société des ainateurs de la poésie, fondée en 1789. Celle de Rotterdam, Digten Letter-lievende Genootschap, Société des amateurs de poésies et de belles-lettres, avec la devise: Studium scientiarum genitrix.—Celle de Leyde, Taalen Digt-lievende Genootschap, Société des belleslettres et de poésie. Celle d'Amsterdam, Digt-en Letter-lievende Genootschap, Société de poésie et de belles-lettres, fondée en 1780. — Enfin celle de Gouda, Kamer der Rhetorykers, chambre des rhétoriciens, fondée en 1437, et renouvelée en 1785.

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ALLEMAGN E.

Le médailleur ABRAMSON a frappé une médaille en honneur du célèbre HERDER. On voit sur l'un des côtés l'effigie de cet écrivain, et sur l'autre un teinple antique, avec la statue de Diane d'Éphèse, symbole de la nature; devant le temple sont deux griffons, qui

tiennent la roue de Némésis. Voici la légende : FAGUN➡ DUS MAGNAE MATRIS CASTUSQue sacerdos. M. le conseiller Boettiger passe pour l'auteur de cette légende.

La célèbre actrice, madame WILLMAN, s'est engagée pour un an au théâtre de la cour de CASSEL; son traitement est de 400 ducats. Elle a réformé beaucoup d'anciens opéras, en y introduisant de nouveaux airs. Il faut avouer que bien souvent ce changetnent est favorable aux opéras de Mozart, de Paër et de Winter; aussi la salle est-elle toujours remplie. Mme. Willman est une excellente cantatrice; elle a tous les suffrages des vrais connoisseurs; mais le regret d'avoir perdu une autre excellente actrice, madame Hassloch, est cause que les habitués de ce spectacle ne rendent pas assez de justice à son talent.

On s'occupe en ce moment, au même théâtre, des répétitions du grand opéra qui a pour titre : Marie Montalban. Le compositeur WINTER, qui est de retour de l'Angleterre, a passé quelque temps à Cassel; il s'est occupé à composer quelques opéras destinés pour Londres. En voici les titres : Castor et Pollux, Proserpine et Télémaque. Ce dernier a déjà été exécuté par la Société de Prague. On y a trouvé plus de pompe que de vrai génie.

Le célèbre IFFLAND a passé par la ville de Cassel; mais le temps ne lui a pas permis de jouer.

Il y a, dans la même ville, une espèce de professeur dramaturge, M. VILIERS, qui donne un Cours de déclamation, sous le nom de Cours dramatique. Tragédie, comédie, farce, vaudeville, opéra-comnique, tout est de son ressort, et ses cours sont assez suivis par les dames.

Le goût que les Parisiens ont montré il y a quelque temps pour tout ce qui rappelle le nom d'Ossian,

passe actuellement en Allemagne, ou plutôt il y règne depuis long-temps. Les poésies d'Ossian y ont été pour ainsi dire naturalisées par d'excellentes traductions. Un artiste qui jouit en Allemagne d'une grande réputation, M. RUHL à Cassel, s'occupe dans ce moinent d'un ouvrage qui représentera les scènes les plus intéressantes des poésies d'Ossian. Ces dessins, dans le goût de ceux de FLAXMAN, sont d'un véritable intérêt pour l'amateur des arts. M. Ruhl a habillé son héros dans l'ancien costume `romain, tel qu'on pourroit supposer avec vraisemblance que les Ecossais l'ont porté au temps d'Ossian. Fingal est d'une trèsgrande beauté. L'ouvrage entier paroîtra en trois livraisons. On y joindra un texte qui sera rédigé par un habile antiquaire, qui s'occupe depuis long-temps de l'histoire et des antiquités des peuples du Nord dans le moyen-âge. M. Ruhl annonce qu'il auroit une vraie obligation à celui qui pourroit lui indiquer un poëme pareil à celui d'Ossian, qui présentât des situations intéressantes et dignes d'occuper les loisirs d'un artiste.

M. Georges Voss, libraire à LEIPSIGK, a fait annoncer une excellente copie des deux gravures faites d'après les dessins de M. ISABEY, et représentant l'empereur et l'impératrice des Français en grand costume du couronnement. En moins d'une semaine, il s'est fait des demandes pour plus de 84,000 exemplaires.

Le magistrat d'AUGSBOURG vient de punir exemplairement un des plus effrontés contrefacteurs de l'Allemagne on espère que son châtiment servira à réprimer cet odieux brigandage. M. GOENNER, auteur du Droit politique Allemand, ayant appris que l'imprimeur Kranzfelder avoit eu l'audace de contrefaire son ouvrage, est venu demander justice en per

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