Page images
PDF
EPUB

tout; et il a fallu démêler la vérité dans un immense chaos d'assertions contraires et d'appréciations opposées. Quant à l'esprit de l'ouvrage, il se révèle dès les premières pages. M. Louis Blanc ne s'est pas attache à être impartial, mais à être sincère. Il n'a jamais sacrifié la vérité à ses sympathies; mais ces sympathies, il les laisse percer volontiers, également éloigné de ce froid pyrrhonisme qui ne cherche qu'un spectacle dans l'histoire et de cet entêtement superstitieux qui la plie avec violence au triomphe d'un système arbitraire. Le livre de M. Louis Blanc s'ouvre par un parallèle de la destinée finale de Napoléon et d'Alexandre de Russie, l'un mourant prisonnier à Sainte-Hélène, vaincu par une coalition d'hommes inférieurs secondés par une série d'accidents de toute nature, et devenant un grand écrivain parce qu'il ne lui restait plus que ce moyen de remuer le monde et d'imposer l'admiration aux hommes; l'autre, effrayé d'une victoire plus grande que son courage, le cœur et l'esprit également troublés, se fuyant lui-même à travers son vaste empire et trouvant à Tangarock, après douze ans de succès inouis, une mort mystérieuse et sans gloire. Le rapprochement de ces deux destinées inspire à l'auteur cette courte réflexion « Le peu que pèsent ces grands distributeurs d'empires se voit à leurs prospérités mieux encore qu'à leurs revers.» Nous citons à dessein cette phrase un peu ambitieuse parce qu'elle caractérise assez la manière de M. Louis Blanc quand il vise à la profondeur philosophique. C'est dans l'exposition, la narration, les portraits qu'eclate le talent de l'auteur de « l'Histoire de dix ans ». Son style a du nerf, de l'éclat, de la rapidité; il saisit le lecteur et le mène au but sans lui laisser le temps de se reconnaître. Aussi quand on est arrivé se sent-on l'envie de revenir pour examiner la route où l'on a passé en subissant une espèce de mirage que M. Louis Blanc excelle à produire. Brillante, vive, droite, flexible, « l'Histoire de dix ans » de M. Louis Blanc éclaire, elle émeut, elle aftache; l'auteur est aussi fort habile dans le portrait. Malheureusement, son crayon devient dur parfois jusqu'à lui faire manquer la plus

[ocr errors]

facile ressemblance, et dans ses meilleurs moments il a de la tendance à exagérer le défaut de la physionomie qu'il retrace. La jeunesse est sévère, parce qu'elle n'a que peu à se pardonner à elle-même. Mais à présent que M. Louis Blanc, par esprit de système, a blessé dans son livre bien des su-ceptibilités légitimes, le souvenir de cette faute l'amènera un jour à l'indulgence, souvent plus voisine de la justice que la rigueur. Son beau talent ne perdra certainement rien à cette modification (*).

OUVRAGES DE M. LOUIS BLANC.

I. Revue du progrès politique, social et littéraire. Paris, 15 janvier 183942, in-8.

[ocr errors]

Les écrits qui, dans cette Revue, appartiennent en propre à M. Louis Blanc, sont les suivants :

Tome Ier. Introduction, en deux articles;un Meeting à Manchester; - Avenir littéraire, en deux articles; - la Royauté en France; la société. Où elle était, où elle est, où elle va; - la Pairie en France; M. de Talleyrand. Tome 11. Vices de notre ordre social. Question des sucres [pag. 49 à 66]; -Sur les Idées napoléoniennes, du prince Napoléon-Louis Réforme électoBonaparte [p. 97 à 112]; rale [p. 289-30s]; Travaux publics. Question des chemins de fer [p. 341-68];-Orga nisation du crédit. Question des banques [p. 437-59]; Sur le Livre du compagnonnage [p. 485-95]; De la décadence de l'Angleterre [p. 533-46].

Tome III. De l'abolition de l'esclavage aux colonies [p. 3 à 17]; Dette publique; - Du remboursement des rentes [p. 49 à 66]; la Chambre en lutte avec la royauté [p. 14553]; la Prusse et les institutions prussiennes [297-309]; La Famille. Question du divorce [589-608].

--

[ocr errors]

Tome IV. Organisation du travail (p. 1 à 30]; De l'embastillement de Paris [p. 160 à 171]; Sur le Dictionnaire politique (p. 275 à 284). Tome V. La Commune [p. 46-66]; - De la propriété littéraire [p. 174-96]; De la rive gauche du Rhin [p. 403 à 412]. Tome VI. Sur les Fragments historiques du prince Louis-Napoléon Bonaparte [p. 16-28]; Organisation du travail, suite (p. 129-47]; Tableau de la situation de l'Europe en 1830 [p. 326-43].

[ocr errors]

geoisie en France [p. 1 à 23; 85 à 111; 154 à

Tome VII. Essai sur l'histoire de la bour

172].

II. Organisation du travail. [Extr.

(*) Extrait du compte-rendu de cet ouvrage donné par « le Siècle » dans son numéro du 12 mai 1842, signé L..., et dans lequel l'auteur a surtout eu en vue d'essayer de justifier la bourgeoisie de l'accusation portée par M. Louis Blanc contre elle, d'avoir, en 1814, la France de l'invasion étrangère. plus pensé à sa propre affaire qu'à protéger

[merged small][ocr errors]

III. Histoire de dix ans. 1830-1840. Tomes I et II. Paris, Pagnerre, 184142, 2 vol. in-8 [8 fr.].

L'ouvrage formera quatre ou cinq volumes. Le libraire-éditeur publie la seconde édition du premier volume par livraison de 32 pages á 25 C.

[ocr errors]

BLANC [Charles], frère cadet du précédent, artiste graveur, né à Castres [Tarn 1, est auteur de plusieurs comptes-rendus de salons et d'articles de beaux-arts insérés d'abord dans le « Bon Sens», lorsque son frère en était rédacteur en chef, et plus tard dans la « Revue du progrès. » Nous connaissons de lui dans ce dernier recueil; un article Beaux-Arts, Gravure, et un Examen du Salon de 1839, en trois articles [t. Ier]; Études. sur les peintres français; Moïse Valentin ft. II, p. 496 à 506]; sur les portraits de MM. Guizot et Molé, dessinés et gravés par Calamatta [t. III, p. 179, 5061; Salon de 1840, en trois articles [Ibid., p. 217, 279, 556]; · sur la Stratonice de M. Ingres [t. IV, p. 28593]; sur le portrait de George Sand, dessiné et gravé par Calamatta [t. V, p. 210]; Peintres modernes : Ch. de Laberge [t. VII, p. 176-82]. M. Ch. Blanc a inséré plusieurs articles sur la gravure dans le «Courrier français » et dans l'Artiste »; il a fait en huit articles, dans le « Journal de Rouen», le Salon de cette ville, en juillet 1840; enfin, il a été, depuis le 1er novembre 1840 jusqu'au 23 décembre 1841, le rédacteur en chef du « Propagateur de l'Aube »; mais il a abandonné cette rédaction pour s'occuper d'un ouvrage sur la peinture, et plus particulièrement d'Etudes sur les peintres français.

[ocr errors]

BLANC [Étienne], avocat à la Cour royale de Paris; né à Lyon [Rhône],

le 11 mars 1805.

I. Traité de la contrefaçon et de sa poursuite en justice, concernant les brevets d'invention, de perfectionne ment et d'importation; les marques de fabriques, les noms de commerçants,

les désignations de marchandises, les enseignes, la propriété littéraire, les œuvres dramatiques, les œuvres musicales, la peinture, gravure et sculpture; les dessins de fabriques en tous genres; avec le texte des lois, décrets, arrêtés, ordonnances, et les principaux monuments de la jurisprudence sur la matière; suivi d'une table alphabétique. Paris, l'Auteur, 1837, in-8 [8 fr. 50 c.].

[ocr errors]

II. Observations adressées par les artistes à la chambre des députés, sur la nouvelle loi relative à la propriété intellectuelle. Paris, de l'impr. de Terzuolo, 1839, in-8 de 8 pag.

III. Examen du projet de loi sur la propriété des ouvrages d'art en ce qui concerne le droit de reproduction. Paris de l'impr. de Gratiot, 1841, in-8 de 24 pag.

IV. Propriétés des ouvrages d'art. Droit de reproduction. Réfutation du rapport de la commission sur l'art. 13. Paris, 1841, in-8 de 8 pag.

M. Et. Blanc est, en outre, l'un des rédaoteurs du journal le Droit.

́BLANC [l'abbé]. Catéchisme du cardinal Bellarmin,de la compagnie de Jésus, ouvrage traduit de l'italien d'après l'exemplaire de Rome. Paris, Debécourt, 1839, in-12.

Méthode d'orthograBLANC [L.]. phie. Laval, Feillé-Grandpré, et Paris, Hachette, 1840, in-18.

BLANC DE JAUNAGE [le docteur].

Homœopathie [l']; nouvelle méthode en médecine, exposée aux hommes progressifs, aux capacités et aux notabilités sociales. Paris, Baillière, 1836, in-8 de 32 pag.

BLANC DU FUGERET. Voyez Honoré BLANC.

BLANC SAINT-BONNET. Voy. Jos.Mar. BLANC.

BLANCARD [E.].-Préparation à l'analyse grammaticale [approuvée et recommandée par M. le recteur de l'Académie d'Aix]. Marseille, de l'impr. de Feissat, 1829, in 8 de 32 pag.

BLANCHARD [Pierre], homme de lettres, successivement soldat, libraire et chef d'institution à Paris. La vie d'un homme de lettres, même très-laborieux, n'offre que peu d'incidents, à moins

qu'il n'ait embrassé le parti de la chatoyante politique, qu'il ne se soit laissé aller aux séductions du pouvoir. L'écrivain, chez qui la destination de l'homme de lettres est bien sentie, ne fabrique pas des livres pour en trafiquer sur la place publique, comme d'un produit plus ou moins lucratif. Sa plume appartient à la société : il ne prète point son appui au fort contre le faible; car l'homme de lettres a aussi son apostolat, le plus noble de tous: l'amélioration, l'instruction et la défense des peuples qui peuvent le lire. M. Blanchard est du petit nombre des hommes de lettres qui ont exercé cet apostolat avec le plus de ferveur, véritable courage civil, de tous les instants, le plus modeste d'entre les courages, le moins honoré, et peut-être le plus honorable. Il ne s'en est pas rebuté. Cette existence, toute d'abnégation, est peu engageante ! aussi les rangs des honnêtes gens littéraires s'éclaircissent-ils de plus en plus. Déshonorer et son caractère et sa plume, voilà la tactique la plus ordinaire de la gent qui écrit aujourd'hui, parce que, dans notre société actuelle, l'argent vaut plus que l'intelligence, et tient lieu de qualités estimables et de vertus. Quand un biographe est assez heureux de rencontrer par exception, un nom comme celui de M. P. Blanchard, il doit le signaler à l'admiration de ses concitoyens. Mœurs, belle âme, compositions estimables, presque toutes consacrées à l'éducation, voilà des titres qui avaient déjà acquis à M. Blanchard, au commencement de ce siècle, une place distinguée parmi les écrivains moraux. - M. Blanchard naquit le 20 décembre 1772 à Dampmartin-sur-le-Morin [Seine-et Marne]. Ses parents le confièrent, encore enfant, à un homme assez extraordinaire. C'était un ancien ouvrier maçon qu'un désespoir d'amour avait conduit à se faire ermite dans la forêt de Crécy; il était le dernier de ces cénobites dont la France a été autrefois couverte. Ce fut de cet homme, d'une instruction trèsbornée, que M. Blanchard reçut les premiers éléments de lecture et d'écriture. Son abécédaire à lui furent quelques volumes dépareillés des « Vies des pères du désert >> et quelques livres ascétiques, dont se composait la bibliothèque de l'ancien maçon, qui avait

fini par oublier son amour en s'adonnant tout entier aux pratiques de dévotion. Cette vie de desert et de mysticisme, dans un àge si tendre, dut laisser de profondes impressions dans l'esprit du jeune Blanchard. A l'âge de seize ans, il fut envoyé, à Paris, au collége de Lizieux, et s'y distingua par de bonnes études. Elles étaient à peine terminées, que la précocité du goût de M. Blanchard pour la littérature s'était déjà revelée. Mais alors nous étions en 1795, et la première réquisition enleva le futur écrivain à ses paisibles occupations. Il quitta la carrière des armes en 1796, reprit aussitôt sa plume,et comcommença à se faire connaitre, dès la fin du siècle dernier et dans les premières années de celui-ci, par la publication de plusieurs petits romans moraux, qu'on pourrait nommer idylliaques; par une traduction de Longus et quelques pièces jouées sur les boulevards. De ses romans, aujourd'hui oubliés, quelquesuns obtinrent néanmoins plusieurs éditions: Félix et Pauline, le premier qu'il publia, en 1793, étant à peine âgé de vingt-et-un ans, au moment où la réquisition l'enlevait, est parvenu, en 1824, à une sixième édition. «< L'idée de cet ouvrage a été inspirée à l'auteur' par la lecture de « Paul et Virginie ». Il se trouvait, dans cette imitation, du naturel, une sensibilité vraie, cette confiance sans bornes dans la vertu, qui se communique si facilement à l'âme des jeunes lecteurs, aussi l'ouvrage eut il cinq éditions successives. Il manquait depuis long-temps dans le commerce de la librairie, parce que l'auteur, devenu, avec l'âge, plus difficile sur ses propres compositions, désirant en revoir le style un peu négligé, avait arrêté le cours de ses publications, en le rachetant du libraire qui en avait acquis la propriété. Nous allons laisser parler M. Blanchard lui-même sur les changements qu'il a fait subir à son livre, et qu'il indique dans un avertissement où respire un ton de modestie et de bonhomie qui fait aimer l'auteur : « Je reproduis aujourd'hui le seul li»vre que j'aie écrit avec plaisir, je di>> rai même avec amour : j'y ai beaucoup refait, peut-être trop; c'est mainte» nant, à peu de chose près, un nouvel » ouvrage. La partie descriptive était

[ocr errors]

» imaginaire, et ne donnait aucune idée » des montagnes du Jura; elle a été re» fondue entierement; je n'en ai pas

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

gardé une page: ce n'est plus le père » de la jeune fille qui fait le récit, c'est » l'aïeul des deux jeunes gens : la for» tune de la famille ne se compose » plus de quelques chèvres et de deux >> mauvaises chaumières; je la gratifie >> d'un domaine et de grands troupeaux; j'en fais une famille de patriarches: » Félix ne s'y donne plus la mort; » comme le berger de « l'Aminte », en » se précipitant du haut d'un rocher. » J'ai été bien aise de pouvoir changer » cette catastrophe qui blessait les lois » de la morale. J'ai aussi changé le » nom de la jeune fille: elle ne s'appelle plus Pauline, mais Félicie; et » pourquoi ce nom plutôt que l'autre? >> me demanderez-vous? Un triste sou» venir me l'a fait préférer: si celle qui le portait vivait encore, je serais le plus » heureux des pères. » Les personnes qui connaissent une des premières éditions de cet ouvrage sont donc assurées de goûter un nouveau plaisir en le relisant tel que l'auteur l'a corrigé; quant à celles qui, comme nous, le liraient pour la première fois, nous pouvons les assurer qu'elles y trouveront cet intérêt doux et touchant qu'on éprouve dans la société d'un homme de bien qui joint l'esprit à l'amabilité (*)». Cependant, la nature du vrai talent de M. Blanchard ne se révéla pas à lui, dès son debut, comme écrivain. Ce ne fut que deux ans plus tard qu'il fit paraître sa Petite Bibliothèque des enfants [1795, in-12], ouvrage dont le succès le porta à se vouer exclusivement à la littérature juvénile. M. Blanchard ne tarda pas à placer son nom sur la même ligne que celle de Berquin, en France, Campe, en Allemagne, miss Edgeworth, en Angleterre, et à devenir l'écrivain favori non-seulement des enfants de sa patrie, mais encore de ceux de l'étranger; car ses ouvrages étaient traduits dans toutes les langues aussitôt leur apparition. Ce furent les succès qu'il obtint qui séduisirent plus tard plusieurs dames, et leur donna l'idée de

(*) Edme HÉREAU, Revue encyclop., t. XXIV D. 215,

suivre la même route: dans le nombre on doit citer plus particulièrement mesdames de Reuneville, Dufrenoy, Delafaye-Bréhier, et dans ces derniers temps Mile Ulliac-Trémadeure, mesdames Voiart, Tástu et quelques autres qui se sont partagé la gloire d'orner l'esprit et le cœur de nos enfants. Au commencement du siècle, le bas bleu était à peine connu, et les ouvrages de M. Blanchard, auxquels on s'accorde à reconnaître en eux la plus pure morale, de n'être dépourvus ni de grace ni d'élégance, quoique parfois le style en soit incorrect, obtinrent un succès de vogue. Presque tous ont procuré à leur auteur un honneur qui n'est pas très-fréquent dans ce genre de littérature c'est d'avoir été réimprimés un grand nombre de fois de son vivant : l'un d'entre eux, le Trésor des Enfants, a obtenu près de quarante éditions authentiques! On peut, du reste, le vérifier par la notice bibliographique de cet article. Mais quand deux idées fatales à nos mœurs, le romantisme et le

:

saint-simonisme, en disparaissant d'au milieu de nous, nous eurent laissé un fruit de leur monstrueuse union,quand lebas-bleu» naquit, l'impudique, comme un moyen de ressources, se mit moraliste, et M. Blanchard, qui trônait à peu près seul dans les premières années de ce siècle, fut obligé, plus tard, de partager sa gloire avec des femmes plus poétiques et plus romantiques que lui, mais qui n'avaient de vertus qu'au bout de leurs plumes: dès lors à côté du très-moral M. Blanchard vinrent se placer le dévergondage et même l'adultére, érigés en précepteurs des enfants des deux sexes! Si M. Blanchard, au commencement de ce siècle, ne fit pas la fortuné de son éditeur, Leprieur, au moins y contribua-t-il beaucoup, tandis que lui vivait de cette vie d'homme de lettres exploité par un libraire. Il s'en lassa, et, pour améliorer le sort de sa famille, il ouvrit, en 1808, une librairie au Palais-Royal, galerie de Bois, à l'enseigne du « Sage Franklin », et en même temps rue Mazarine, no 30; vers cette époque, il eut la malheureuse idée de s'associer avec M. Alex. Eymery [voy. ce nom], ancien chef au ministère de la justice, son ancien collaborateur pour le théâtre, dix ans aupara

[ocr errors]

vant. Cette association ne fut pas de longue durée. M. Blanchard fut obligé de quitter peu de temps après le principal siége de son établissement, et de puis nous l'avons vu libraire successivement rue de Montesquieu et quai de l'École. En 1832, M. Blanchard quitta le commerce, après un exercice honorable de près de vingt-cinq ans, pour prendre, à Chaillot, une institu tion, à laquelle il donna le nom de Élysée des enfants » ; mais il ne tarda pas à apprendre que le savoir n'est rien aujourd'hui près du savoir-faire qui en tient lieu, et que son âge lui avait retiré cette activité dont les jeunes hommes tirent tant de profits. Il succomba alors, mais ne tarda pas à transporter son établissement faubourg du Roule, près la barrière, et là il fut plus heureux. Depuis quelques années, M. Blanchard a cédé cet établissement à son fils, jeune homme plein d'avenir, et digne héritier des belles qualités de son père. M. Blanchard n'a point en core renoncé aux lettres, et pour oublier, autant qu'il est possible, les in commodités de son âge, il occupe ses loisirs, dit-on, à la composition d'un dernier ouvrage, intitulé les Aventures d'Homère, qui présentent, sous la forme allégorique, le portrait d'un véritable homme de lettres. Pour tout autre que M. Blanchard ce sujet serait assez difficile à traiter d'une manière satisfaisante; mais lui, il a un si bon modèle en lui-même ! L'auteur donne beaucoup de soins à cette dernière composition, parce qu'il croit que ce livre sera le seul qui lui survivra.

OUVRAGES DE M. PIERRE BLANCHARD..

1. Ouvrages pour l'éducation et l'amusement de la jeunesse.

I. Bibliothèque [petite] des enfants, etc. Paris, 1795, 2 part. in-12. XIV édit. Paris, Belin-Leprieur, 1840, in-12, fig. [3 fr.].

Voyez la note du no XLI.

II. Buffon [le] de la jeunesse, ou Abrégé d'histoire naturelle. Paris, Leprieur, 1801, 4 vol. in-12. VIe édition, revue et corr. Paris, Belin-Leprieur, 1835, 4 vol. in-12, avec grav. [12 fr.).

[ocr errors]
[blocks in formation]

Cette Mythologie, divisée en sept parties, contient l'histoire des grands dieux, celle des dieux du second ordre, celle des demi-dieux et des héros, les fables qui tiennent peu au système mythologique, les divinités allégori ques, l'origine des principales fables, une idée culte, des jeux allégoriques, etc.

IV. Mythologie élémentaire, abrégée de la précédente. Paris, Leprieur, 1801. VIIIe édition. Paris, le même, 1823, in-12, avec 16 fig. [2 fr. 50 c.].

V. Trésor [le] des enfants, divisé en trois parties: la morale, la vertu, la civilité. Paris, Leprieur, 1802, in-12, fig. [2 fr.].

[ocr errors]

Le même ouvrage, en espagnol, sous ce titre el Tesoro de los Ninos, trad. al espan, de la trigesima edicion del frances, por C. A. Bordeaux, Lawalle jeune, et Paris, Werdet et Lequien, 1826, in-12, orné de fig. [6 fr.).

On a imprimé, par erreur, sur le titre de ce volume: irad. de la trigesima (30) edic.; c'est trecena (13) qu'il faut lire. Réimprimé en 1840.

[ocr errors]

- Le même, en italien, sous ce titre il Tesoro de'fanciulli, diviso in tre parti. Bastia, della stamp. di Fabiani, 1831, in-18.

Le même, en portugais, sous ce titre : Thesouro de meninos, obra classica composta ene frances..... vertida em portugez por Mattheus Jose de Costa.IV edição, etc. Paris, della impr. de Pillet, 1836, in-18.

VI. Plutarque [le] de la jeunesse, ou Abrégé des vies des hommes de toutes les nations, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, au nombre de 212, et ornées de leurs portraits. Ouvrage élémentaire. Paris, Leprieur, 1803, 1 vol. in-12, avec 34 pl. VIII® édition. Paris, Belin-Leprieur; Leprieur, 1833, 3 vol. in-12, avec grav, [12 fr.].

[merged small][ocr errors]

VII. Voyageur de la jeunesse dans les quatre parties du monde. Paris, 1804, 6 vol. in-12, avec 64 fig. édit. Paris, P. Blanchard, 1819, 6 vol. in-12, fig. [24 fr.].

VIII. Découverte [la] de l'Amérique, par Campe, ouvrage propre à l'instruction et à l'amusement de la jeunesse [trad. de l'allem. par un anonymel,

« PreviousContinue »