Harmonies poétiques et religieuses, Volume 2

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Franck, 1830 - 272 pages

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Page 145 - La fenêtre est tournée Vers le champ des tombeaux , Où l'herbe moutonnée Couvre après la journée Le sommeil des hameaux. Plus d'une fleur nuance Ce voile du sommeil ; Là tout fut innocence , Là tout dit : Espérance ! Tout parle de réveil ! Mon œil , quand il y tombe , Voit l'amoureux oiseau Voler de tombe en tombe , Ainsi que la colombe Qui porta le rameau ; Ou quelque pauvre veuve Aux longs rayons du soir Sur une pierre neuve , Signe de son épreuve , S'agenouiller, s'asseoir ; Et, l'espoir...
Page 104 - S'arrêta tout à coup fixé sur un tombeau ; Tombeau, cher entretien d'une douleur amère, Où le gazon sacré qui recouvre ma mère Grandit sous les pleurs du hameau ! Là, quand l'ange voilé sous les traits d'une femme Dans le Dieu sa lumière eut exhalé son...
Page 12 - Mon âme a l'œil de l'aigle, et mes fortes pensées, Au but de leurs désirs volant comme des traits, Chaque fois que mon sein respire, plus pressées Que les colombes des forêts, Montent, montent toujours, par d'autres remplacées, Et ne redescendent jamais!
Page 106 - Tant de nuits sans sommeil pour veiller la souffrance, Tant de pain retranché pour nourrir l'indigence, Tant de pleurs toujours prêts à s'unir à des pleurs, Tant de soupirs brûlants vers une autre patrie, Et tant de patience à porter une vie Dont la couronne était ailleurs ! Et tout cela, pourquoi? Pour qu'un creux dans le sable Absorbât pour jamais cet être intarissable ; Pour que ces vils sillons en fussent engraissés ; Pour que l'herbe des morts dont sa tombe est couverte...
Page 141 - Qu'écrase le passant! .le sais sur la colline Une blanche maison ; Un rocher la domine , Un buisson d'aubépine Est tout son horizon. Là jamais ne s'élève Bruit qui fasse penser ; Jusqu'à ce qu'il s'achève On peut mener son rêve Et le recommencer.
Page 258 - De l'Être universel, unique, La splendeur dans mon ombre a lui, Et j'ai bourdonné mon cantique De joie et d'amour devant lui ; Et sa rayonnante pensée Dans la mienne s'est retracée, Et sa parole m'a connu ; Et j'ai monté devant sa face, Et la nature m'a dit : « Passe : Ton sort est sublime, il t'a vu...
Page 266 - Ses paupières, jamais sur ses beaux yeux baissées, Ne voilaient son regard d'innocence rempli , Nul souci sur son front n'avait laissé son pli ; Tout folâtrait en elle; et ce jeune sourire Qui plus tard sur la bouche avec tristesse expire, Sur sa lèvre entr'ouverte était toujours flottant, Comme un pur arc-en-ciel sur un jour éclatant...
Page 113 - Ne t'étonne donc pas qu'un ange d'harmonie Vienne d'en haut te réveiller: Souviens-toi de Jacob! Les songes du génie Descendent sur des fronts qui n'ont dans l'insomnie Qu'une pierre pour oreiller. Moi-même, plein des biens dont l'opulence abonde, Que...
Page 263 - II est près du sentier, sous la haie odorante, Une pierre petite, étroite, indifférente Aux pas distraits de l'étranger. La giroflée y cache un seul nom sous ses gerbes, Un nom que nul écho n'a jamais répété ! Quelquefois...
Page 71 - Et c'est en vain que l'homme, ingrat et las de croire, De ses autels brisés et de son souvenir Comme un songe importun veut enfin te bannir, Tu règnes malgré lui jusque dans sa mémoire, Et du haut d'un passé rayonnant de ta gloire, Tu jettes ta splendeur au dernier avenir ! Lumière des esprits, tu pâlis, ils pâlissent! Fondement des États , tu fléchis , ils fléchissent ! Séve du genre humain, il tarit si tu meurs!

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