Page images
PDF
EPUB

LETTRE PASTORALE

D'UN ÉVÊQUE RÉFRACTAIRE, A SES QUAILLES,

En leur annonçant qu'elles vont avoit un nouveau Pasteur.

Air Comment goûter quelque repos.

PAUVRES

AUVRES brebis, votre pasteur

A perdu ses chiens, sa houlette;
Au coins du bois le loup vous guête;
Redoutez son ir de douceur.
Malgré votre faiblesse extrême,
Jadis vous braviez son courroux;
Puisque pour vous sauver des loups,
Le berger vous mangeoit lui-même.

bis

V 1 E.

A LA SAINTE LIGUE DES DÉVOTS,

CANTIQUE SPIRITUEL.

Air: Du cantique de Sainte Geneviève des bois.

Dévors bénis que Maury ca-héchise,
De saints poigards armez vos saintes mains;

Egorgez

[ocr errors]

Egorgez-nous, pour que la sainte église
Et se rengorge, et se gorge de biens.
Que tout partage

Sa sainte rage.

Que le clergé

Triomphe et soit vengé !

Le temps pascal est celui des vengeances
Dieu les ordonne à la dévotion:

Le meurtre, au gré des saintes éminences,
Doit préparer à la communion.
C'est l'évangile

Du saint concile

Qui, chez le roi,

Fait ses règles de foi.

Soyez vainqueurs, ravagez cet empire;
Beaux Te-deum seront chantés gaîment;
Soyez occis, les palmes du martyre
Vous seront hoc au haut du firmament;
Le clergé riche

N'est jamais chiche

De ce bien-là,

Le seul qu'il nous laissa.

Qu'un saint prélat, sur ce saint patricide, Verse, à grands flots, ses bénédictions;

Que le poignard, suivant la croix pour guide,
Serve de cierge en vos processions.
Sous le cilice

Qu'il se fourbisse ;

Que le clergé

Triomphe et soit vengé.

Portez au sein du sénat sacrilége

Les premiers coups de vos glaives bénis : Il a ravi le sacré privilége,

Aux doux pasteurs,

de manger leurs brebis.

Quelle injustice!

Par quel supplice

Le haut clergé

Seroit-il trop vengé!

Dieu bénira vos saints efforts, sans doute,
Comme il bénit ceux de Samson le fort.
Vous périrez écrasés sous la voûte
Dont vous aurez renversé le support.
Mais cette chûte,

Dans la minute

En paradis

Vous place tous brandis.

ANONYME

CONSEILS CIVIQUES AU BEAU SEXE.

Sur un air d' HAYDN.

UNE

NE jeune beauté

Devroit chérir la liberté ;

Elle règne à Cithère :

Et l'Amour, et sa mère
Aiment l'égalité.

Aux yeux du dieu d'amour,

Beaux yeux, teint frais, bras faits au tour

sont la seule noblesse;

Une laide duchesse

N'est pas noble à sa cour.

Despotes odieux,

Je puis vous braver en tous lieux;
Mais mon patriotisme
Respecte un despotisme...
Celui de deux beaux yeux.

Ces tyrans enchanteurs

Régneront toujours sur nos cœurs;

D+

Et les droits de la femme
Malgré mainte épigramme,

Des nôtres sont vainqueurs.

J. M. GIREY.

COUPLETS

CHANTÉS DANS UN DINER JACOBIN

LES

Air: des Dettes.

ES Feuillans et les endormeurs
Epuisent sur nous leurs fureurs,

C'est ce qui nous désole.

Mais par le peuple être bénis,
De nos travaux c'est le doux prix;
C'est ce qui nous console.

Forts de notre sécurité,

Nos ennemis ont tout tenté,

C'est ce qui nous désole.

Mais le premier bruit des tambours
Réveillera les deux fauxbourgs;

C'est ce qui nous console.

[ocr errors]
« PreviousContinue »