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Feuples, quel démon féroce
Peut donc avoir enfanté
Le perfide sacerdoce

Et l'affreuse royauté ?

Pour jouir d'un sort prospère,
Osons briser à-la-fois,

Le double joug sanguinaire

Et des prêtres et des rois !

T. ROUSSEAU.

LA PRISE DE LA BASTILE.

Air: Aussi-tôt que la lumière.
EST-11 bien vrai que je veille,

Et que mes yeux soient ouverts ?
Quelle étonnante merveille
Frappe aujourd'hui l'univers!
Launay, le ciel rous seconde,
Tes efforts sont superAus
Un seul instant Pairain gronde
Et ta Bastille n'est plus!

Que le beau feu qui m'anime
T'electrise en ce moment &

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Toi qui déchirant mon amo
Au récit de tes malheurs,
De cette Bastille infâme,
Nous dévoile les horreurs.

Épargne à l'homme sensible
Ce trop douloureux récit !
Pour peindre ce lieu terrible,
Sur cent traits un seul suffit,

Des cris perçans et funèbres
Poussés par le désespoir,
Font du prince des ténèbres,
Abhorrer l'affreux manoir;
Mais peuplé de tous les vices,
L'enfer, séjour du démon,
N'est qu'un palais de délices
Auprès de cette prison!

▲ l'heure si fugitive
Quand reprochant sa lenteur
Ici la vertu plaintive
Succombait à sa douleur,
Qui régnait sur ma patrie,
Qui donc lui donnoit des loix 3
Etoit-ce, dans leur furie,

Ou des monstres ou des rois ?

Saturnes abominables,

Qui dévorez vos enfans,
Qui, des pleurs des misérables,
Engraissez vos courtisans ;
Si quelques dieux tutélaires,
Aux mortels vous ont donnés,'
Fut-ce pour être des pères
Ou des bourreaux couronnés ?

T. ROUSSIA

L'ABOLITION DES PRIVILEGES

DANS LA NUIT DU 4 AU 5 AOÛT 1789.

Air: Avec les jeux dans le village.

ENFANS

NFANS d'un vrai peuple de frères,
Gouverné par les même lois,

Sous l'empire heureux des lumières,
Jouissez tous des mêmes droits:
Non, la liberté n'est qu'un piége
Par l'avare orgueil apprêté,
Tant que le mot de privilége
Blesse la sainte égalité.

Amour sacré de la Patrie,

Vertu la plus chère aux grands cœurs
Tu fais, dans une ame flétrie,
Naître les plus nobles ardeurs ;
Ces êtres esclaves vulgaires.
Des préjugés et des abus,
Aussi-tôt que tu les éclaires,

bisa

Deviennent des Fabricius.

is.

Oui, je l'ai vu ce grand miracle
Ici s'opérer à mes yeux :

Qu'il est bien digne ce spectacle
De frapper les regards des Dieux!
O nuit d'immortelle mémoire,
Nuit que consacre notre amour,
Tu dois aux fastes de l'histoire
L'emporter sur le plus beau jour !

Dans cet auguste aréopage,

Soudain se lèvent les vertus ;

bisa

A l'instant le combat s'engage
Contre les antiques abus:
Pour avoir part à la victoire,
Développant tous ses moyens,
Chacun n'aspire qu'à la gloire
Des plus grands héros citoyens!

$iss

Jamais l'infâme despotismé

N'osera souiller hos regards,
Comme aujourd'hui si le civisme
Brille toujours dans nos remparts;
Songeons qu'il conserve et féconde
Le bien, sans lui trop incertain,
Que pour le bonheur de ce mondej
Peut enfanter l'esprit humain.

bis

Ct.

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