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Noms des personnes qui oNT CHANTÉ ET DANSÉ DANS M. DE POURCEAUGNAC, COMÉDIE-BALlet.

Une Musicienne, mademoiselle Hilaire. Deux Musiciens, les sieurs Estival et Langeais. Deux Maîtres à danser, les sieurs La Pierre et Favier. Deux Pages dansans, les sieurs Beauchamp et Chicanneau. Quatre curieux de spectacles dansans, les sieurs Noblet, Joubert, Lestang et Mayeux. Deux Suisses dansans.... Deux Médecins grotesques, il signor Chiacchiarone, et le sieur Gaye. Matassins dansans, les sieurs Beauchamp, La Pierre, Favier, Noblet, Chicanneau et Lestang.

Deux Avocats chantans, les sieurs Estival et Gaye. Deux procureurs dansans, les sieurs Beauchamp et Chicanneau. Deux sergens dansans, les sieurs La Pierre et Favier.

Troupe de Masques chantans et dansans. Une Égyptienne chantante, mademoiselle Hilaire. Un Égyptien chantant, le sieur Gaye. Un Pantalon chantant, le sieur Blondel. Choeur de Masques chantans. Deux Vieilles, les sieurs Fernon le cadet et Le Gros. Deux Scaramouches, les sieurs Estival et Gingan. Deux Pantalons, les sieurs Gingan le cadet et Blondel. Deux Docteurs, les sieurs Rebel et Hedouin. Deux Paysans, les sieurs Langeais et Deschamps. Sauvages dansans, les sieurs Paysan, Noblet, Joubert et Lestang. Biscayens dansans, les sieurs Beauchamp, Favier, Mayeux et Chican

neau.

REMARQUES GRAMMATICALES

SUR

M. DE POURCEAUGNAC.

ACTE PREMIER.

SCÈNE III.

Page 311, ligne 3. ANGER a vieilli.

On a jugé inutile de lire les deux derniers actes, qui ne sont qu'une farce.

OBSERVATIONS DE L'ÉDITEUR

SUR

M. DE POURCEAUGNAC.

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ACTE PREMIER.

SCÈNE IV.

NERINE & si bien le ton d'une soubrette ordinaire, qu'il seroit aisé de s'y tromper, et de la prendre pour la suivante de Julie; mais elle n'est, comme Sbrigani, qu'une intrigante payée pour désespérer M. de Pourceaugnac. Aux reproches que lui fait son associé devant Éraste et Julie même, d'avoir « volé au jeu douze mille écus à un étranger, d'avoir ruiné une famille par un faux contrat, d'avoir « nié un dépôt, et d'avoir prêté son témoignage pour faire pendre deux innocens,» on sent combien le personnage de Julie seroit avili si elle avoit auprès d'elle une fille qui se contente de répondre à ces inculpations de Sbrigani, que ses éloges la font rougir. Ce n'est déjà que trop pour les deux amans, que de confier leurs intérêts à des gens d'une trempe aussi basse et aussi scélérate, et Molière n'a pas tout-à-fait sauvé les bienséances, en se bornant à faire accepter pour le moment à la fille d'Oronte les services d'une fille perdue comme Nérine. Il paroît même qu'il s'en est aperçu lorsqu'il lui fait dire sur la fin de cette scène : mon Dieu, Éraste, contentez-vous de ce que je fais main

tenant, etc.

SCÈNE XI.

2 Cette scène des médecins avec Pourceaugnac, est une imitation des scènes iv et v du v acte des Ménechmes de . Plaute, où Ménechmes Sosicles est livré à un médecin pour le traiter d'une prétendue folie dont on l'accuse. Le médecin de Plaute, avec autant d'importance que les charlatans de Molière, demande à son malade si le vin qu'il boit est blanc ou rouge: Album an atrum vinum potas? S'il ne sent point parfois que ses entrailles fassent du bruit : Dic mihi an unquam tibi intestina crepant? S'il dort toute la nuit, et s'il n'a pas de peine à s'endormir dès qu'il est couché : Perdormiscin' usque ad lucem? Facilen' tu dormis cubans? Et comme le malade n'entend rien à ce jargon, et même s'en impatiente, le médecin prend le parti, pour s'assurer du sujet, de le faire conduire chez lui par quatre personnes.

Molière porte bien au-delà de Plaute le ridicule des charlatans en médecine, sur le compte desquels il se livre dans cette pièce avec toute la gaîté que leur art lui a toujours inspirée.

Dans l'entrée de ballet qui est à la fin de cet acte, on parle d'une danse de Matassins; la danse et le mot sont espagnols. Voyez le Trésor de la langue castillanne, au mot Matachain. C'étoit une danse vive et folle, et l'on appeloit également en France Matassin et la danse et celui qui l'exécutoit.

ACTE II.

SCÈNE VII.

3 LA plaisanterie de Pourceaugnac, qui dit que « le mé« decin en a menti, qu'il est gentilhomme, et qu'il veut le « voir l'épée à la main, » est un de ces traits qui, tout connus qu'ils sont, ne perdent jamais le droit qu'ils ont d'arracher le rire.

SCENES VIII et IX.

4 Les scènes où Lucette contrefait une Languedocienne, et Nérine une Picarde, devoient peu plaire à Despréaux qui faisoit un crime à Molière d'avoir fait parler aux paysans leur langage; mais les opinions de Despréaux n'ont pas toutes fait des préceptes; il est vrai qu'un théâtre où ces libertés seroient fréquentes, passeroit difficilement chez les nations étrangères qui ne parviennent point à savoir de notre langue jusqu'aux idiomes provinciaux. Bien des François auroient eux-mêmes de la peine à comprendre les différens jargons des provinces éloignées de la leur; et cet inconvénient a sûrement lieu chez nombre de spectateurs aux représentations de Pourceaugnac.

Les pièces italiennes écrites dans les différens jargons de l'Italie, sont les moins estimées, et ne sont jamais comprises au nombre de celles dont les auteurs de cette nation composent ce qu'ils appellent leur bon théâtre. Elles ne peuvent être entendues qu'avec bien de la peine de la part des étrangers qui savent assez l'italien pour lire le Tasse et l'Arioste.

ACTE III.

SCÈNE II.

5 ALLONS donc, mon carrosse ; où est-ce qu'est mon carrosse, etc. La nature et la vraisemblance sont blessées dans cette scène, de voir M. de Pourceaugnac, que la peur d'être pendu a fait travestir en femme, essayer de contrefaire la dame de qualité, par des singeries qui ne peuvent venir à la tête d'un homme aussi agité de crainte qu'il l'est. Sbrigani a beau lui demander comment il s'y prendra pour faire illusion sur son travestissement, les plaisanteries de Pourceaugnac sont hors de place.

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