Lettres sur les Anglois et les François: et sur les voiages

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Fabri et Barillot, 1725 - France - 543 pages
 

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Popular passages

Page 428 - En font pleuvoir l'ardoise et la tuile à foison. Là sur une charrette une poutre branlante Vient menaçant de loin la foule qu'elle augmente ; Six chevaux attelés à ce fardeau pesant Ont peine à l'émouvoir sur le pavé glissant ; D'un carrosse en...
Page 441 - J'entends crier partout : Au meurtre ! On m'assassine! Ou : le feu vient de prendre à la maison voisine. Tremblant et demi-mort, je me lève à ce bruit, Et souvent sans pourpoint je cours toute la nuit. Car le feu, dont la flamme en ondes se déploie, Fait de notre quartier une seconde Troie, Où maint Grec affamé, maint avide Argien, Au travers des charbons va piller le Troyen.
Page 418 - Je pense qu'avec eux tout l'enfer est chez moi : L'un miaule en grondant comme un tigre en furie; L'autre roule sa voix comme un enfant qui crie. Ce...
Page 194 - Les Français n'ont pas seulement plus d'esprit que les autres peuples; ils ont de l'esprit et les autres n'en ont pas. Comme les Grecs se distinguaient autrefois de tous les peuples de la terre, non pas du plus au moins, mais du tout au tout, et qu'ils regardaient ces autres peuples comme des barbares, les Français se distinguent aujourd'hui du reste des hommes : ce sont les Grecs de nos temps, et les autres nations leur servent de proverbes.
Page 444 - Receler le printemps au milieu des hivers ; Et , foulant le parfum de ses plantes fleuries , Aller entretenir ses douces rêveries. Mais moi , grâce au destin , qui n'ai ni feu ni lieu , Je me loge où je puis , et comme il plaît à Dieu . SATIRE VII.
Page 372 - Le théâtre n'est point fait pour donner aux hommes ce qu'ils n'ont pas, les grands sentiments, qui font le sujet de la tragédie ; il n'est propre, tout au plus, qu'à leur faire perdre ce qu'ils ont de trop, les folies qui les rendent ridicules ; la comédie, en mettant ces folies dans tout leur jour, peut les en dégoûter; par là, le comique est en sa place sur le théâtre.
Page 431 - Et partout des passants enchaînant les brigades Au milieu de la paix font voir les barricades ' ; On n'entend que des cris poussés confusément : Dieu pour s'y faire ouïr tonnerait vainement.
Page 432 - Dieu, pour s'y faire ouïr, tonneroit vainement. Moi donc qui dois souvent en certain lieu me rendre, Le jour...
Page 383 - Français tout le bien qu'un poète satirique pouvait leur faire. Par cette raison, principalement, je le crois autant au-dessous de l'excellent où la voix publique le place, qu'au-dessus du médiocre qu'il attaque avec succès dans ses satires; et je suis persuadé que le temps qui met le vrai prix aux auteurs, ne 'placera pas celui-ci au premier rang où son siècle le place.
Page 429 - Vingt carrosses bientôt arrivant à la file Y sont en moins de rien suivis de plus de mille ; Et, pour surcroît de maux , un sort malencontreux Conduit en cet endroit un grand troupeau de bœufs. Chacun prétend passer; l'un mugit , l'autre jure ; Des mulets en sonnant augmentent le murmure.

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