Penche-t-elle un front sans couleur1 Dans la solitaire vallée; Une obscure et triste vapeur Et sur les forêts branlées 3 Des jours où je ne serai plus. 26. L'orage. AIME MARTIN. On voit à l'horizon, de deux points opposés, 1. Un front sans couleur. Les fleurs qui survivent à la fin de l'automne ont peu d'éclat. 2. Mélancolie. Disposition de l'âme à la tristesse, tristesse douce et rêveuse. 3. J'appellerai l'ombre chérie. Je rappellerai dans ma mémoire l'image chérie, j'évoquerai le souvenir. Le mot ombre est employé pour image, par allusion à la la croyance des poëtes anciens, qui représentaient l'Élysée ou le séjour des morts peuplé d'ombres sans réalité, mais présentant l'apparence ou les traits des personnes dont elles étaient les ombres. 4. Vers d'un bel effet comme harmonie imitative. Même remarque sur plusieurs des vers qui suivent. Disparaît tout à coup sous un voile grisâtre '; Leur nuit est plus profonde, et de vastes éclairs 27.- La feuille. De ta tige détachée, Pauvre feuille desséchée, Où vas-tu? Je n'en sais rien : SAINT-LAMBERT 1. Grisatre. De gris. Remarquer la terminaison qui ajoute une idée particulière au mot racine: vert, verdâtre; noir, noirâtre. 2. Pâle et livide. Pâle indique une blancheur mate, sans reflets d'autres couleurs; livide indique un blanc terne se rapprochant du vert ou du gris.. 3. L'airain sonnant. Les cloches faites avec de l'airain. Les peuples égarés. Effrayés, que la frayeur égare. 4. Les globules glacés. Les grêlons. La grêle se forme surtout après de grandes chaleurs et accompagne d'ordinaire les orages. 5. Exclamations pleines de sentiment. Ellipse suffisamment expliquée par la phrase qui suit. L'orage a brisé le chêne Qui seul était mon soutien. Où va la feuille de rose Et la feuille de laurier. 28. Le départ des hirondelles. ARNAULT. Le ciel était beau le matin, mais avec un vent qui soufflait de la Vendée. Peu à peu le temps se voila, le ciel devint fort gris, le vent tomba, tout devint morne. C'est alors, vers quatre heures, qu'en même temps de tous les points, et du bois, et de l'Erdre, et de la ville, et de la Loire, de la Sèvre, je pense, d'infinies légions à obscurcir le jour vinrent se condenser sur l'église, avec mille voix, mille cris, des débats, des discussions. Sans savoir cette langue, nous devinions très-bien qu'on n'était pas d'accord. Peut-être les jeunes, retenus par ce souffle tiède d'automne, auraient voulu rester encore. Mais les sages, les expérimentés, les voyageurs éprouvés insistaient pour le départ. Ils prévalurent; la masse noire, s'ébranlant à la fois comme un immense nuage, s'envola vers le sud-est, probablement vers l'Italie. Ils n'étaient pas à trois cents lieues (quatre ou cinq heures de vol) que toutes les cataractes du ciel s'ouvrirent pour abîmer la terre; nous crûmes un moment au déluge. Retirés dans notre maison qui tremblait aux vents furieux, nous admirions la sagesse des devins ailés qui avaient si prudemment devancé l'époque annuelle. 6 MICHELET. 1. Sans me plaindre ou. La régularité grammaticale demanderait ni. 2. A la mort, où arrivent également la beauté, symbolisée par la feuille de rose, et la gloire, symbolisée par la feuille de laurier. 3. Vendée. Département formé de l'ancienne province, le Poitou. 4. L'Erdre. Nom d'une petite rivière qui se jette dans la Loire. 5. La Loire. Un des grands fleuves de France, qui se jette dans l'Océan. vre. Un des affluents de la Loire. 6. Cataracte. Amas d'eau qui se précipite et forme une chute. La Sè 29. - L'hiver. Arbres dépouillés de verdure, Je cherche vainement dans cette triste plaine Les aquilons fougueux règnent seuls sur la terre, Sont les trompettes de la guerre Que leur fureur déclare à tous les éléments3. L'hiver a ses beautés. Que j'aime et des frimas Et, tel qu'un doux souris qui naît parmi les larmes, Des beaux jours qu'il promet, des beaux jours qu'il rappelle. DELILLE. 1. Cadavres. L'application de ce mot aux arbres qui semblent morts pendant l'hiver, mais qui reverdiront au printemps, manque un peu d'exactitude et aussi de goût. 2. Les aquilons. L'aquilon est le vent qui souffle du nord. On donne ce nom à tout vent violent et impétueux. 3. Éléments. Pour à toute la nature que les anciens croyaient composée seulement de quatre éléments: l'eau, la terre, l'air et le feu. 4. Phrase d'une construction lourde et embarrassée. 5. Charmante image. Le mot souris s'écrit plus ordinairement sourire. 31. Vicissitudes des saisons de l'année et des âges de Voyez comme l'année, en son cours qui varie, Le Printemps, jeune enfant bercé par les zéphyrs, Succède au doux printemps plus robuste et plus mâle. Même on peut sur son front compter des cheveux gris. Ainsi que les saisons on voit changer les hommes : 32. SAINT-ANGE (Traduction d'Ovide). Un počte à son pétit logis. Petit séjour, commode et sain 1. Frêles avant-coureurs. Fréles, délicats, fragiles; avant-coureurs, qui viennent avant, qui précèdent. Les fleurs annoncent et promettent les fruits. 2. Le hâle. Le grand air. L'haleine des vents en plein air. |