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FILLES.

CHOEUR DES

Demeurez, présidez à nos fêtes;

Que nos cœurs foient vos tendres conquêtes.

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Venez, venez, ne tardez pas ;

Nos cruels ennemis font prêts à nous surprendre;

Rien ne peut nous défendre

Que votre invincible bras.

CHOEUR DES FILLÈS:

Demeurez, présidez à nos fêtes;

Que nos cœurs foient vos tendres conquêtes.

SAMSON.

Je m'arrache à ces lieux... Allons, je suis vos pas. Prêtresse de Vénus, vous, sa brillante image,

Je ne quitte point vos appas

Pour le trône des rois, pour ce grand esclavage;
Je les quitte pour les combats.

DALILA.

Me faudra-t-il long-temps gémir de votre abfence ?

SAMSON.

Fiez-vous à vos yeux de mon impatience.
Eft-il un plus grand bien que celui de vous voir?
Les Hébreux n'ont que moi pour unique espérance,

Et vous êtes mon seul espoir.

SCENE V.

DALILA Seule.

IL s'éloigne, il me fuit, il

emporte mon ame;

Par-tout il eft vainqueur.

Le feu que j'allumais m'enflamme.

J'ai voulu l'enchaîner, il enchaîne mon cœur.

O mère des plaisirs, le cœur de ta prêtresse

Doit être plein de toi, doit toujours s'enflammer.

O Vénus, ma seule Déesse,

La tendresse est ma loi, mon devoir est d'aimer.

Echo, voix errante,
Légère habitante

De ce beau séjour,
Echo, monument de l'amour,

Parle de ma faiblesse au héros qui m'enchante.
Favoris du printemps, de l'amour et des airs,
Oiseaux dont j'entends les concerts
Chers confidens de ma tendresse extrême,

Doux ramages des oiseaux,
Voix fidelle des échos.

Répétez à jamais je l'aime, je l'aime.

Fin du troisième acte.

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IV.

ACTE

SCENE

PREMIERE.

LE GRAND-PRETRE, DALILA.

LE GRAND-PRETRE.

OUI, le roi vous accorde à ce héros terrible,

Mais vous entendez à quel prix. Découvrez le secret de sa force invincible,

Qui commande au monde surpris. Un tendre hymen, un fort paisible, Dépendront du secret que vous aurez appris.

DALILA.

Que peut-il me cacher ? il m'aime:
L'indifférent seul est discret :

Samson me parlera, j'en juge par moi-même :
L'amour n'a point de secret.

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SECOUREZ-MOI, tendres amours,

Amenez la paix sur la terre;
Cessez, trompettes et tambours,
D'annoncer la funeste guerre;

Brillez, jour glorieux, le plus beau de mes jours.
Hymen, Amour, que ton flambeau l'éclaire :

Qu'à jamais je puisse plaire,
Puisque je fens que j'aimerai toujours.
Secondez-moi, tendres amours,
Amenez la paix fur la terre.

SCENE II I.

SAMSON, DALILA.

J'AI

SAMSON.

sauvé les Hébreux par l'effort de mon bras,
Et vous fauvez par vos appas

Votre peuple et votre roi même :
C'est pour vous mériter que j'accorde la paix.
Le roi m'offre son diadème,

Et je ne veux que vous pour prix de mes bienfaits.

DALILA.

Tout vous craint en ces lieux; on s'empresse à vous plaire.

Vous régnez fur vos ennemis;

Mais de tous les sujets que vous venez de faire,
Mon cœur vous est le plus foumis.
SAMSON ET DALILA, ensemble.
N'écoutons plus le bruit des armes;
Myrte amoureux, croissez près des lauriers.
L'amour est le prix des guerriers,

Et la gloire en a plus de charmes.

SAMSON.

L'hymen doit nous unir par des nœuds éternels.
Que tardez-vous encore?

Venez; qu'un pur amour vous amène aux autels

Du Dieu des combats que j'adore,

DALILA. DALILA.

Ah! formons ces doux nœuds au temple de Vénus.

SAMSON.

Non, son culte est impie, et ma loi le condamne;
Non, je ne puis entrer dans ce temple profane.

DALILA.

Si vous m'aimez, il ne l'est plus.
Arrêtez, regardez cette aimable demeure,
C'est le temple de l'univers;

Tous les mortels, à tout âge, à toute heure,
Y viennent demander des fers.
Arrêtez, regardez cette aimable demeure,

C'est le temple de l'univers.

SCENE IV.

1

SAMSON, DALILA, Chœur de différens Peuples, de Guerriers, de Pasteurs.

(Le temple de Vénus paraît dans toute Ja splendeur.)

AIR.

AMOUR, volupté pure,

Ame de la nature,

Maître des élémens,

L'univers n'est formé, ne s'anime et ne dure
Que par tes regards bienfefans.
Tendre Vénus, tout l'univers t'implore,
Tout n'est rien sans tes feux.

On craint les autres dieux, c'est Vénus qu'on adore :

Ils règnent fur le monde, et tu règnes sur eux.

Théâtre. Tome IX.

C

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