Faibles tribus, demandez son appui: CHOEUR. Mais nous sommes, hélas! sans armes, sans défense. SAMSON. Vous m'avez, c'est assez; tous vos maux vont finir. Dieu m'a prêté sa force, sa puissance: Le fer eft inutile au bras qu'il veut choisir; Des coups dont je ferai périr (air.) Peuple, éveille-toi, romps tes fers, Comme un jour Dieu du haut des airs Rappellera les morts à la lumière, Du sein de la poussière, Et ranimera l'univers. Peuple, éveille-toi, romps tes fers, La liberté t'appelle; Tu naquis pour elle; Reprends tes concerts. Peuple, éveille-toi, romps tes fers. L'hiver détruit les fleurs et la verdure; Mais du flambeau des jours la féconde clarté Ranime la nature, Et lui rend sa beauté; L'affreux esclavage Mais la liberté Relève sa grandeur, et nourrit sa fierté. Liberté! liberté! Fin du premier acte. ACTE II. SCENE PREMIER E. (le théâtre représente le péristile du palais du roi : on voit à travers les colonnes des forêts et des collines : dans le fond de la perspective le roi est sur son trône entouré de toute fa cour habillée à l'orientale.) AINSI LE ROI. LINSI ce peuple esclave, oubliant son devoir, Contre son roi lève un front indocile. Du sein de la poussière il brave mon pouvoir. Un imposteur, un vil esclave, Sans doute il est armé du secours des Enfers? LE ROI. L'insolent vit encore? Allez, qu'on le saisisse; Des coupables Hébreux la troupe vagabonde; CHOEUR. CHOEUR DES PHILISTINS, derrière le théâtre. LE ROI. J'entends encor les cris de ces peuples mutins : UN PHILISTIN, entrant fur la scène. Il est vainqueur, il nous menace; Il commande aux destins; Il reffemble au dieu de la guerre ; Vos foldats renversés enfanglantent la terre ; LE ROI. Que dites-vous? un seul homme, un barbare, Quel démon pour lui se déclare? SCENE II. LE ROI, les Philiftins autour de lui. SAMSON fuivi des Hébreux, portant dans une main une massue, et de l'autre une branche d'olivier. R01, SAMSON. Prêtres ennemis, que mon Dieu fait trembler, Voyez ce figne heureux de la paix bienfesante, Dans cette main fanglante Théâtre. Tome IX. B CHOEUR DES PHILISTINS. Quel mortel orgueilleux peut tenir ce langage? LE ROI. Si vous êtes un dieu, je vous dois mon hommage; SAMSON. Je ne suis qu'un mortel; mais le Dieu de la terre, Qui commande aux rois, Qui souffle à fon choix Qui vous tient sous ses lois, LE ROI. Eh bien, quel est ce dieu ? quel est le témoignage SAMSON. Vos foldats mourans sous mes coups, La crainte où je vous vois, mes exploits, mon courage. Respectez désormais les enfans d'Israël, LE ROI. Moi, qu'au sang philistin je fasse un tel outrage? Moi, mettre en liberté ces peuples odieux ? Votre dieu ferait-il plus puissant que mes dieux? |