(apercevant Alamir qui parle bas et qui embraffe les genoux de la princeffe.) Oh, oh! que fait donc là mon petit officier? D'un air tant foit peu familier. SANCHETTE. A genoux il va la prier Elle ne répond point; ils font d'accord. CONSTANCE au duc de Foix, à qui elle parlait Mon ame, Mes Etats, mon deftin, tout eft au duc de Foix ; Me font moins chers que votre flamme. SANCHETT E. Le duc de Foix ! Mon père, avez-vous entendu ? MORILLO. Lui, duc de Foix! te moques-tu ? Il eft notre parent. SANCHETT E. S'il allait ne plus l'être? HERNAN D. Il vous faut avouer que ce héros mon maître, Et qu'il s'eft fait enfin connaître. LE DUC DE FOIX, en fe retournant vers Hernand. Ah! dites feulement qu'il eft un prince heureux; Dites que pour jamais il confacre ses vœux A cet objet charmant notre unique espérance, SANCHETT E. Adieu mon mariage! Hélas trop bonnement, Ce fera, s'il vous plaît, avec un autre amant. SANCHETTE à la princeffe. Si je vis à vos pieds, je fuis trop fortunée. MORILLO. Le duc de Foix, comme je voi, Me fefait donc l'honneur de fe moquer de moi. LE DUC DE FO I X. Il faudra bien qu'on me pardonne. La victoire et l'amour ont comblé tous nos vœux; Qu'au plaifir déformais ici tout s'abandonne : Conftance daigne aimer, l'univers eft heureux. Fin du troisième et dernier acte. QUI TERMINE LE SPECTACLE. Le théâtre représente les Pyrénées, L'AMOUR defcend fur un char, fon arc à la main. DE L'AMOUR. De rochers entaffés amas impénétrable, Ceffez de divifer les climats que j'unis; Disparaissez, tombez, impuissante barrière; CHOEUR D'AMOUR S. Disparaiffez, tombez, impuiffante barrière.. (la montagne s'abyme infenfiblement, les acteurs chantans et danfans fur le théâtre qui n'eft pas encore orné.) L'AMOUR. Par les mains d'un grand roi, le fier dieu de la guerre A vu les remparts écroulés Sous les coups redoublés De fon nouveau tonnerre ; Je dois triompher à mon tour: CHOEUR des fuivans de l'Amour. Difparaissez, tombez, impuiffante barrière. Il fe forme à la place de la montagne un vafte et magnifique temple confacré à l'Amour, au fond duquel est un trône que l'Amour occupe. Ce temple eft rempli de quatre quadrilles diftinguées par leurs habits et par leurs couleurs ; chaque quadrille a ses drapeaux. Celle de FRANCE porte dans fon drapeau pour devise un lis entouré de rejetons. Lilia per orbem. L'ESPAGNE un foleil et un parélie. Sol è Sole. La quadrille de DON PHILIPPE. Spe et animo. (on danfe.) (paroles fur une chaconne.) Amour, dieu charmant, ta puissance A formé ce nouveau féjour; Tout reffent ici ta puissance, Et le monde entier eft ta cour. UNE F RANÇA IS E. Les vrais fujets du tendre Amour LE CHOEUR. Amour, dieu charmant, ta puissance A formé ce nouveau féjour, &c. (on danfe.) |