Que l'Amour, fecouant fes ailes, De ces commerces infidelles Qu'il ceffe de forger des traits Pour tant de beautés criminelles ! Et qu'il vienne au fond du Marais, Je hais bien tout mauvais rimeur Joint les tranfports de la tendreffe. Voilà, Monfieur, des médiocrités nouvelles pour l'antique gentilleffe dont vous m'avez fait part. Savezvous bien où eft ce réduit dont je vous parle ? 1716. M. l'abbé Courtin dit que c'eft chez madame de 1716. Charoft. En quelque endroit que ce foit, n'importe, pourvu que j'aye l'honneur de vous y voir. Rendez-nous donc votre présence, Venez voir votre humble valet En attendant je travaille ici quelquefois au nom de M. l'abbé Courtin, qui me laisse le foin de faire en vers les honneurs de fon teint fleuri et de sa croupe rebondie. Nous vous envoyons, pour vous délaffer dans votre royaume, une lettre à M. le grand-prieur, et la réponse de l'Anacréon du Temple. Je ne vous demande pour tant de vers qu'un peu de profe de votre main. Puifque vous m'exhortez à vivre en bonne compagnie, que je commence à goûter bien fort, il faudra, s'il vous plaît, que vous me fouffriez quelquefois près de vous à Paris. LETTRE I I. 1717. A M. LE PRINCE DE VENDOME. (a) DE De Sully, falut et bon vin Au plus aimable de nos princes, Ont envoyé dans ces provinces. Vous voyez, Monseigneur, que l'envie de faire quelque chofe pour vous a réuni deux hommes bien différens. L'un, gras, rond, gros, court, féjourné, Porte un teint de prédestiné, Avec la croupe rebondie. Sur fon front respecté du temps, Moins malin qu'on ne vous le dit, Puifqu'il aime et qu'il verfifie. (a) C'eft le frère du duc de Vendôme. Il était grand-prieur de France, L'abbé Courtin était un de fes amis, fils d'un confeiller d'Etat, et homme de lettres. Il était tel qu'on le dépeint ici. 1717. Notre premier deffein était d'envoyer à votre alteffe un ouvrage dans les formes, moitié vers, moitié profe, comme en ufaient les Chapelle, les Desbarreaux, les Hamilton, contemporains de l'abbé, et nos maîtres. J'aurais prefque ajouté Voiture, fi je ne craignais de fâcher mon confrère, qui prétend, je ne fais pourquoi, n'être pas affez vieux pour l'avoir vu. L'abbé, comme il eft pareffeux, Comme il y a des chofes affez hardies à dire par le temps qui court, le plus fage de nous deux, qui n'est pas moi, ne voulait en parler qu'à condition qu'on n'en faurait rien, Il alla donc vers le Dieu du myftère, Dieu des Normands, par moi très-peu fêté, Malheureusement ce Dieu n'était pas à Sully; il était en tiers, dit-on, entre M. l'archevêque de....... et madame de... fans cela nous euffions achevé notre Nous euffions peint les Jeux voltigeans fur vos traces, Héroïque dans les difgrâces. Nous vous euffions parlé de ces bienheureux jours, Nous vous euffions, avec adresse, Fait la peinture des amours, Célébrant avec vous fa plus joyeuse orgie. De fes brillantes fleurs ornant la volupté Petits foupers, jolis festins, 1717. |