Oeuvres de Madame de Souza

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Charpentier, 1840 - 477 pages

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Page 120 - Bientôt nous entendîmes sur la rivière une musique charmante; et les vifs applaudissemens de toute cette jeunesse nous firent juger combien Adèle était contente d'ellemême. Vers minuit on commença à rentrer. Madame de Mortagne revint, et pria monsieur de Sénange de faire appeler ses enfans : après bien des cris et des courses inutiles, ils arrivèrent avec Adèle. Monsieur de Mortagne, en la quittant, lui demanda la permission de venir lui faire sa cour.... Elle lui répondit qu'elle serait...
Page 228 - Ma question lui semble peut-être une prière de satisfaire ma curiosité; car elle s'avance, me fait place; je la suis , et me voilà dans cette solitude, préférable au grand château de lord Seymour. Pendant que j'ai l'air de regarder les meubles, les gravures, mes yeux ne quittent pas Marie.
Page 406 - ... anciennes mœurs. Le respect qu'il nous inspirait était tel, qu'un de ses regards suffisait pour tout mouvoir ou tout suspendre dans sa maison. Sa volonté suprême , immuable, me paraissait le droit naturel du chef de sa famille; la soumission de ma mère, l'état convenable d'une épouse. » Mon père ayant éprouvé une injustice avait quitté la cour encore jeune , et s'était retiré dans ses terres. Là, sans rien regretter, sans rien vouloir, sans daigner se défendre, il avait acquis...
Page 142 - Sénange ; j'avais besoin de distractions, et je sentais que ce n'était qu'en me plaçant au milieu d'objets indifférens pour moi que je pourrais me retrouver. Avec ce projet, j'ai été dans la campagne sans savoir où j'allais : je marchais comme quelqu'un qu'on poursuit. Je ne sais combien de temps j'avais couru, lorsqu'à la porte d'un petit jardin une jeune fille m'a crié : — « Monsieur, voulez-vous des bouquets? — Et à qui les donnerai-je?
Page 184 - J'y allai lentement ; c'était la première fois que je ne me hâtais pas d'y arriver. En entrant dans la cour, je vis un cabriolet auquel était attelé un superbe cheval qui frappait la terre, rongeait son mors, et semblait brûler de partir.
Page 215 - Mais ces yeux baissés m'apprennent aussi combien votre âme. sensible craint de blesser vos sœurs. Miss Sara caressait les chiens de son père. Lord Seymour regardait sa femme d'un air mécontent. On est tombé dans un silence qui n'a été interrompu que par l'arrivée de miss Indiana , sœur de lord Seymour, et de miss Eudoxie, sa seconde fille. J'ai été présenté à ces dames. Elles ont fait peu d'attention à moi jusqu'à l'instant où mon père a dit que j'arrivais d'Oxford. — « Dieu...
Page 55 - Lorsque je vous rencontrai, me dit-elle, je fus sensible à l'intérêt que je vous vis témoigner à mes enfans, et dès-lors vous m'en inspirâtes un réel. Le danger que nous courûmes ensemble et votre sensibilité l'augmentèrent encore; mais la mélancolie qui vous dominait lorsque vous vîntes ici me toucha davantage. La première peine, le premier revers influe si essentiellement sur le reste de la vie ! Je craignais que, livré à vous-même, seul...
Page 71 - Sa mère, loin de lui savoir gré de cet empressement , ne le remarqua même pas , la reçut d'un air froid , et parla long-temps bas à la religieuse qui l'avait accompagnée. Pour moi, continua monsieur de Sénange , qui ai toujours aimé la jeunesse, je me plus à lui demander quels jeux l'amusaient avec ses compagnes, et de quelles occupations ils étaient suivis? — Elle me peignit le colin-maillard , les quatre coins...
Page 271 - Après quelques minutes il s'arrèta près de moi, et dit : — Miss Eudoxie a raison, c'est pour fuir qu'il faut réserver toute sa volonté. » — Alors je le regardai, car j'éprouvais une espèce de plaisir à recevoir cette promesse d'indifférence. Quel courroux sur son visage!
Page 86 - I out-à-fail , a haussé les épaules, et a dit à Adèle de mettre ce carton dans une bibliothèque qui est dans le salon; ce qu'elle a fait avec cet empressement distrait qui la porte toujours à lui obéir, sans même prendre intérêt aux choses qu'il lui demande. Me voilà donc avec un portrait enrichi de diamans, ne prévoyant pas quand il me sera possible de le replacer sans qu'on s'en aperçoive; n'osant ni le garder, ni le rendre, de peur de la compromettre ; risquant de faire soupçonner...

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