Œuvres d'Homère, avec des remarques, Volume 3

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Ledoux et Tenré, 1819
 

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Page 405 - Élève ton mât, et, les voiles ouvertes, abandonne ton navire au souffle de Borée. Quand tu auras franchi l'empire de Neptune, tu verras un rivage bas, d'un facile abord, et ombragé de hauts peupliers, de saules stériles, et d'autres arbres, noires forêts de Proserpine. Arrête ton navire à cette plage, bordée des gouffres profonds de la mer ; toi, entre dans l'horrible demeure de Pluton. Là s'élève un rocher où le Cocyte, roulant lentement du lit du Styx, et le Phlégéthon enflammé,...
Page 161 - Serai loin alors de blâmer qu'on pleure ceux qui ont subi l'irrévocable arrêt du trépas. Le dernier hommage que nous puissions rendre aux malheureux mortels, est de nous dépouiller de notre chevelure sur leur tombeau, et de leur donner des pleurs. Hélas ! j'ai, comme vous, fait une perte bien funeste , celle d'un frère, l'un des plus vaillans d'entre les grecs ; tu l'as connu. Je n'eus jamais le bonheur de le voir : mais tous se réunissent à le louer ; soit qu'il courût dans la lice, soit...
Page 351 - Lotopha • ges, peuple tranquille, qui ne leur dresse aucun piège mortel; il leur présente le lotos, ses délices. Au moment où mes guerriers ont porté à leurs lèvres ce fruit aussi doux que le miel , loin de songer à mes ordres ni à leur départ, ils n'aspirent qu'à couler leurs jours parmi ce peuple; savourer le lotos est leur seul charme ; ils ont oublié jusqu'au nom de leur patrie. Je les arrache à cette terre, peu touché de leurs larmes; je les entraîne dans la flotte, et...
Page 283 - ... la douce figue, et l'olive toujours verte. Ces arbres, soit l'été, soit l'hiver, étaient éternellement chargés de fruits; tandis que les uns sortaient des boutons, les autres mûrissaient à la constante haleine du zéphyr : la jeune olive, bientôt à son automne, faisait voir l'olive naissante qui la suivait ; la figue était poussée par une autre figue, la poire par la poire, la grenade par la grenade ; et à peine l'orange avait disparu , qu'une autre s'offrait à être cueillie.
Page 355 - Là demeure un terrible géant, loin de tous les habitans de ces bords : sa seule occupation esl de mener paître ses troupeaux ; il n'a de commerce avec aucun des autres cyclopes, et roule en son esprit des projets noirs et cruels. Monstre affreux, il inspire l'épouvante : il ne ressemble point à la race que nourrit le froment; on croit voir un roc isolé , dont le front hérissé de forêts domine toute une longue chaîne de montagnes. J'ordonne à mes compagnons chéris de m'attendre , de veiller...
Page 33 - Maucroii, accroître. Comme la traduction est un exercice utile pour un écrivain, elle l'est pour une nation *. Si elle accélère ses progrès, elle peut aussi retarder son déclin vers la barbarie , en lui montrant au moins des copies des modèles que l'on commence à négliger, copies qui peuvent l'engager à remonter à ces belles sources; copies qui, toutes faibles qu'elles sont, peuvent être une condamnation tacite des monstres qu'enfante la dégradation des I ;ilens.
Page 257 - Mais rends grâce au sort qui t'a conduit dans nos contrées; tu ne manqueras ni de vêtemens ni d'aucun autre secours que l'on doit à un suppliant infortuné. Je guiderai tes pas vers la ville; je t'apprendrai le nom de ce peuple.
Page 258 - Après qu'il s'est baigné , des flots d'huile coulent sur ses membres, et bientôt il se couvre des vètemens , dons de la jeune Phéacienne : quand tout à coup sa stature , par le pouvoir de Minerve , prend une forme plus élevée, ses traits sont plus majestueux ; et sa noire chevelure flotte sur ses épaules en boucles nombreuses, semblables au bouquet de la jacinthe. Un charme surnaturel est répandu sur toute la personne du héros. Ainsi, par les soins d'un savant élève de Vulcain et de...
Page 255 - Si tu habites le séjour des mortels , heureux ton père et ta mère , heureux tes frères ! combien leurs cœurs doivent être inondés de joie dans les fêtes solennelles , lorsque, ornée de cette fleur de la jeunesse et de la beauté , ils te voient cadencer les premiers pas à la tête des danses ! Mais bien plus heureux qu'eux tous encore le jeune époux qui, l'emportant sur ses nombreux rivaux , et te comblant desplus magnifiques dons, t'emmènera dans son palais! Jamais, parmi les mortels,...
Page 344 - Tes chants offrent la plus fidèle image des incroyables exploits et des terribles infortunes des Grecs ; on dirait que tes yeux ont été les témoins de ce que tu racontes, ou que tu l'as appris de leur propre bouche. Poursuis, je t'en conjure; chante-nous ce cheval mémorable, que jadis...

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