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os de leur mâchoire sont prodigieux à proportion du reste de leur corps. Ils ont des dents et des griffes qui leur servent d'armes terribles pour déchirer et pour dévorer les autres animaux.

Par la même raison, les oiseaux de proie, comme les aigles, ont un bec et des ongles qui percent tout. Les muscles de leurs ailes sont d'une extrême grandeur et d'une chair très dure, afin que leurs ailes aient un mouvement plus fort et plus rapide. Aussi ces animaux, quoique assez pesants, s'élèvent-ils sans peine jusque dans les nues, d'où ils s'élancent comme la foudre sur toute proie qui peut les nourrir.

D'autres animaux ont des cornes : leur plus grande force est dans les reins et dans le cou. D'autres ne peuvent que ruer. Chaque espèce a ses armes offensives ou défensives. Leurs chasses sont des espèces de guerres qu'ils font les uns contre les autres, pour les besoins de la vie.

Vingt-quatrième Exercice.

(Suite.)

Ils ont aussi leurs règles et leur police. L'un porte, comme la tortue, sa maison dans laquelle il est né; l'autre bâtit la sienne, comme l'oiseau, sur les plus hautes branches

des arbres pour préserver ses petits de l'insulte des animaux qui ne sont point ailés. Il pose même son nid dans les feuillages les plus épais, pour le cacher à ses ennemis. Un autre, comme le castor, va bâtir jusqu'au fond des eaux d'un étang l'asile qu'il se prépare, et sait élever ses digues pour le rendre inaccessible à l'inondation. Un autre, comme la taupe, naît avec un museau si pointu et si aiguisé, qu'il perce en un moment le terrain le plus dur pour se faire une retraite souterraine. Le renard sait creuser un terrier avec deux issues, pour n'être point surpris et pour éluder les pièges du chasseur.

Les animaux reptiles sont d'une autre fabrique. Ils se plient, ils se replient; par les évolutions de leurs muscles, ils gravissent, ils embrassent, ils serrent, ils accrochent les corps qu'ils rencontrent; ils se glissent subtilement partout. FÉNÉLON.

Vingt-cinquième Exercice. Copiez le texte en soulignant les noms qui sont au singulier.

ACTION DE LA PROVIDENCE SUR TOUS
LES ÊTRES.

Ouvrez les yeux, ô mortels; contemplez

le ciel et la terre, et la sage économie de cet univers. Est-il rien de mieux entendu que cet édifice? Est-il rien de mieux pourvu que cette famille ? Est-il rien de mieux gouverné que cet empire? Cette puissance suprême qui a construit le monde, et qui n'y a rien fait qui ne soit très bon, a fait néanmoins des créatures meilleures les unes que les autres : elle a fait les corps célestes, qui sont immortels; elle a fait les terrestres, qui sont périssables: elle a fait des animaux admirables par leur grandeur, elle a fait les insectes et les oiseaux, qui semblent méprisables par leur petitesse; elle a fait ces grands arbres des forêts, qui subsistent des siècles entiers; elle a fait les fleurs des champs, qui se passent du matin au soir. Il y a de l'inégalité dans ses créatures, parce que cette même bonté qui a donné l'être aux plus nobles ne l'a pas voulu envier aux moindres; mais, depuis les plus grandes jusqu'aux plus petites, sa providence se répand partout. Elle nourrit les petits oiseaux, qui l'invoquent dès le matin par la mélodie de leurs chants; et ces fleurs dont la beauté est si tôt flétrie, elle les habille si superbement durant ce petit moment de leur être, que Salomon dans toute sa gloire n'a rien de comparable à cet ornement. Vous, hommes que Dieu a faits à son

image, qu'il a éclairés de sa connaissance, qu'il a appelés à son royaume, pouvezvous croire qu'il vous oublie, et que vous soyez les seules de ses créatures sur lesquelles les yeux toujours vigilants de sa providence paternelle ne soient pas ouverts? N'êtes-vous pas beaucoup plus qu'eux? BOSSUET

Vingt-sixième Exercice.

Soulignez les noms qui sont au pluriel.

LE PÊCHEUR NAPOLITAIN.

En parcourant la plage qui s'étend sous le tombeau de Virgile, au pied du mont Pausilippe, et où les pêcheurs de Naples tirent leurs barques sur le sable et raccommodent leurs filets, nous vîmes un vieillard encore robuste. Il embarquait ses ustensiles de pêche dans son caïque peint de couleurs éclatantes et surmonté à la poupe d'une image sculptée de saint François. Un enfant de douze ans, son seul rameur, apportait en ce moment dans la barque deux pains et un fromage dur, luisant et doré comme les cailloux de la plage, quelques figues et une cruche de terre qui contenait l'eau.

La figure du vieillard et celle de l'enfant nous attirèrent. Nous liâmes conversation. Le pêcheur se prit à sourire quand nous lui proposâmes de nous recevoir pour rameurs et de nous mener en mer avec lui.

- « Vous n'avez pas les mains calleuses qu'il faut pour toucher le manche de la rame, nous dit-il. Vos mains blanches sont faites pour toucher des plumes et non du bois ce serait dommage de les durcir à la mer. Nous sommes jeunes, répondit mon ami, et nous voulons essayer de tous les métiers avant d'en choisir un. Le vôtre nous plaît parce qu'il se fait sur la mer et sous les cieux. Vous avez raison, répliqua le vieux batelier. C'est un métier qui rend le cœur content et l'esprit confiant dans la protection des saints. Le pêcheur est sous la garde immédiate du Ciel. L'homme ne sait pas d'où viennent le vent et les vagues. Le rabot et la lime sont dans la main de l'ouvrier, les richesses et les faveurs sont dans la main du roi, mais la barque est dans la main de Dieu. »

LAMARTINE.

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