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MM. Jofeph Duroux (*), officier.
Urbain-Jofeph Chapoulard, fergent.
Jofeph Doc, muficien du d. régiment.
N. Bonafoffe, avocat de Perpignan, jeune
homme du premier mérite.

Autres prisonniers, dont la qualification m'est inconnue, Bourgeois de Perpignan, domestiques, et autres.

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François Layroulle,

Jofeph Bonafal,

Philippe-Jacques Gérard, Charles Luppé,

Hen.MazelaigneRaucour, Jofeph Dulin,

Jofeph-François Alténa, Pierre Blandiniere.

Total, 53 prifonniers, dont 7 fauvés.

François Arnoux,

François Comellas,

Récapitulation générale des Personnes massacrées dans les prisons de Paris dans la Semaine du Dimanche 2 au Vendredi 7 Septembre 1792.

244 aux Carmes & à St. Firmin,
180 à l'Abbaye St. Germain.
73 au cloître des Bernardins.
45 à l'hôpital de la Salpétriere.

Il était fils du fameux avocat qui plaida jadis la caufe de Calas,

& fut fait pour cela capitoul de Touloufe.

85 à la Conciergerie. 214 au Châtelet.

164 à l'hôtel de la Force.

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A quoi il faut ajouter les malheureux, qui furent mis à mort dans l'hôpital de Bicêtre, dans les cours de la Salpétriere, ceux qu'on noya à l'hôtel de la Force, & tous ceux qu'on tira des cachots de la Conciergerie & du Châtelet, pour les maffacrer fur le pont au Change, dont il fera toujours impoffible de fixer le nombre avec précifion, mais que l'on peut porter, fans exagération, à 8000 individus.

Réflexions générales sur les Massacres, du mois de Septembre.

On vient de voir les fcènes épouvantables, dont Paris eut à rougir, après celles du 10 Août. Près de huit mille nouvelles victimes venaient d'être ajoutées aux quatre mille du mois précédent; ainfi, dans l'efpace de 30 jours, douze mille créatures humaines furent effacées de la population d'une feule ville, au milieu de toutes les autorités imaginables, fans qu'il ait encore été poffible, je ne dirai pas, de fatisfaire à la vindicte publique, qui réclame hautement dans toute l'Europe, la punition des affaffins, mais encore de diftinguer clairement quels font les coupables, à qui l'on doit imputer ces dernieres atrocités.

Une difcuffion s'eft élevée à ce fujet, entre les deux partis qui fe difputent encore aujourd'hui, l'autorité en France, &, dont l'un, fier de son 19

Août, comme les conftitutionnels le font de leur immortel 14 Juillet, rejette fur fes adverfaires le 2 Septembre à-peu-près, comme M. La Fayette crut faire oublier fon 5 Octobre par fon fommeil, & l'accufation du Duc d'Orléans.

Déja toutes les tentatives que l'on a faites dans l'assemblée, n'ont fervi qu'à embrouiller de plus en plus une queftion auffi claire. La liberté de la preffe & l'efprit de parti, ont facilité en beaucoup d'endroits, & fur-tout en Angleterre, les erreurs à cet égard. Roland & Briffot y ont auffi leur partifans, & les Girondins de la Tamife voyent toujours Marat, le feul Marat, rien que Marat dans ces affaffinats, fans vouloir convenir que le 10 Août n'en était que la préface, & que ceux qui ont préparé l'un, ne peuvent être féparés de ceux qui ont exécuté l'autre.

J'ai encore entendu attribuer, dans l'étranger, ces fcènes de défolation, à la proclamation de M. le Duc de Brunswick; mais j'ai auffi entendu dire aux mêmes perfonnes, que cette infignifiante proclamation, par laquelle il menaçait de ne pas laisfer pierre fur pierre à Paris, n'était point de nature à effrayer les Marseillois ni les fédérés, ni les autres acteurs de ces maffacres, qui n'avaient pas la plus légere propriété à Paris, &, qu'au contraire, tous ceux qu'elle femblait menacer, attendaient M. de Brunswick avec impatience, comptaient fur fa philantropie, & fon respect pour les propriétés.

Au milieu de tant d'affertions contradictoires, il faut pourtant essayer de faire jaillir la vérité, & de bien fixer l'opinion fur la caufe du 2 Septembre. Pour y parvenir, il faut faire connaître les trois pieces principales, émanées de ceux que les partis accufent réciproquement.

La premiere eft le discours de Monsieur, frere

du Roi, à la noblesse Française, la veille de son entrée en France, le 23 Août.

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La feconde, la perfide lettre du ministre Roland à l'assemblée nationale, cette fameuse lettre du 3 Septembre, dans laquelle on voit un vieux miniftre, faux bel efprit, fe vanter de fes propres crimes, pour accufer la commune de l'avoir imité; faire des périodes nombreuses dans fon cabinet, au lieu d'agir à la porte des prifons, & jetter un voile officieux fur des meurtres, qui appelleront dns tous les temps, la vengeance publique & particuliere. Le démon de l'orgueil femble avoir dicté cette épître.

La troisieme eft enfin l'effroyable adresse du comité de surveillance de la commune aux départemens, pour les inviter à imiter la ville de Paris; adreffe, qui comme on fait, fut expédiée des bureaux de la chancellerie, fous le contrèseing de Danton, par les foins de fes deux fecrétaires, Camille Defmoulins, & Fabre d'Eglantine.

Je fuis honteux d'offrir dans le même cadre, ce que la nation Française a de plus diftingué, & ce que l'humanité a de plus abject; je demande fincerement pardon aux Princes, de les préfenter à côté de Roland & de Marat; mais je me rappelle qu'au fein de la plus affreuse tempête, & lorfque fon rivage était couvert de débris & de morts, souvent Vernet animait fon tableau par un rayon confolateur; & comment aurais-je pu, fans l'art des oppofitions, rendre intéreffant & même foutenable ce dernier tableau de ma patrie?

Discours de Monsieur, frere du Roi, d la Noblesse Française.

MM. C'est demain que nous entrerons en France, ce jour mémorable doit influer nécessairement sur la suite des opérations qui nous sont confiées, et notre conduite peut fixer le sort de la France.

Vous n'ignorez pas les calomnies dont nos ennemis ne cessent de nous accabler, et le soin qu'ils ont de répandre, que nous ne rentrons dans notre patrie, que pour assouvir nos vengeances particulieres.

C'est par notre conduite, MM. c'est par la cordialité avec laquelle nous recevrons les égarés qui viendront se jetter dans nos bras, que nous prouverons à 1 Europe entiere, que la noblesse Française, plus illustre que jamais par ses malheurs et sa constance, sait vaincre ses ennemis et pardonner les erreurs de ses compatriotes. >

Les pouvoirs qui sont remis entre nos mains, nous donneraient le droit d'exiger, ce que notre intérêt et notre gloire nous inspirent, mais nous parlons à des chevaliers Français, et leurs cœurs, enflammés du véritable honneur, n'oublieront jamais les devoirs que ce noble sentiment leur impose.

Quelle profeffion de foi plus noble & plus touchante pouvaient faire les Princes Français, & les gentilshommes émigrés, appuyés d'une force qu'ils avaient droit de croire irrésistible, fi la faifon, fi des circonftances étrangeres n'étaient venues la diffoudre. Qui ofera, après la lecture de ce difcours, les accufer d'avoir provoqué des vengeances & des meurtres?

Je lui oppose maintenant la lettre baffement cruelle de Roland. M. Necker parlait vertu àpeu-près comme cet homme, mais il avait au moins la politique de ne pas excufer publique

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