Oeuvres diverses de La Fontaine

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Librairie Ch. Delagrave, 1894 - Fables, French - 337 pages
 

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Popular passages

Page 260 - J'entends innocemment : sur son propre désir Quelque rigueur que l'on exerce, Encor y prend-on du plaisir. Volupté, Volupté, qui fus jadis maîtresse Du plus bel esprit de la Grèce, Ne me dédaigne pas, viens-t'en loger chez moi; Tu n'y seras pas sans emploi: J'aime le jeu, l'amour, les livres, la musique, La ville et la campagne, enfin tout ; il n'est rien Qui ne me soit souverain bien, Jusqu'au sombre plaisir d'un cœur mélancolique.
Page 106 - Quelques imitateurs, sot bétail, je l'avoue, Suivent en vrais moutons le pasteur de Mantoue. J'en use d'autre sorte ; et , me laissant guider, Souvent à marcher seul j'ose me hasarder. On me verra toujours pratiquer cet usage. Mon imitation n'est point un esclavage : Je ne prends que l'idée, et les tours, et les lois Que nos maîtres suivaient eux-mêmes autrefois. Si d'ailleurs quelque endroit, plein chez eux d'excellence, Peut entrer dans mes vers sans nulle violence, Je l'y transporte, et veux...
Page 30 - ... semblables aux dieux. Du magnanime Henri qu'il contemple la vie ; Dès qu'il put se venger, il en perdit l'envie. Inspirez à Louis cette même douceur : La plus belle victoire est de vaincre son cœur. Oronte est à présent un objet de clémence : S'il a cru les conseils d'une aveugle puissance , II est assez puni par son s.ort rigoureux ; Et c'est être innocent que d'être malheureux.
Page 98 - Je m'avoue, il est vrai, s'il faut parler ainsi, Papillon du Parnasse, et semblable aux abeilles A qui le bon Platon compare nos merveilles : Je suis chose légère, et vole à tout sujet; Je vais de fleur en fleur, et d'objet en objet; A beaucoup de plaisirs je mêle un peu de gloire.
Page 265 - II entretint les dieux, non point sur la Fortune, Sur ses jeux, sur la pompe et la grandeur des rois, Mais sur ce que les champs, les vergers et les bois Ont de plus innocent, de plus doux, de plus rare. Cependant par Baucis le festin se prépare. La table où l'on servit le champêtre repas Fut d'ais non façonnés à l'aide du compas : Encore assure-t-on, si l'histoire en est crue, Qu'en un de ses supports le temps l'avait rompue.
Page 112 - Je chéris l'Arioste et j'estime le Tasse; Plein de Machiavel, entêté de Boccace, J'en parle si souvent qu'on en est étourdi; J'en lis qui sont du Nord, et qui sont du Midi.
Page 260 - J'aime le jeu, l'amour, les livres, la musique, La ville et la campagne, enfin tout ; il n'est rien Qui ne me soit souverain bien, Jusqu'au sombre plaisir d'un cœur mélancolique. Viens donc ; et de ce bien, ô douce Volupté, Veux-tu savoir au vrai la mesure certaine? Il m'en faut tout au moins un siècle bien compté; Car trente ans ce n'est pas la peine.
Page 263 - II lit au front de ceux qu'un vain luxe environne Que la Fortune vend ce qu'on croit qu'elle donne. Approche-t-il du but, quitte-t-il ce séjour; Rien ne trouble sa fin : c'est le soir d'un beau jour.
Page 131 - Ce qu'a fait faire François Ier, à le regarder du dehors , me contenta plus que tout le reste : il ya force petites galeries, petites fenêtres, petits balcons, petits ornements sans régularité et sans ordre; cela fait quelque chose de grand qui plaît assez.
Page 107 - Mon imitation n'est point un esclavage : Je ne prends que l'idée, et les tours, et les lois Que nos maîtres suivaient eux-mêmes autrefois. Si d'ailleurs quelque endroit plein chez eux d'excellence Peut entrer dans mes vers sans nulle violence, Je l'y transporte, et veux qu'il n'ait rien d'affecté, Tâchant de rendre mien cet air. d'antiquité.

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