L'école des moeurs: ou, Réflexions morales et historiques sur les maximes de la sagesse. Ouvrage utile aux jeunes gens et autres personnes pour se bien conduire dans le monde, Volume 3

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Page 304 - Ce n'est pas que le péril où je me trouve ne soit fort grand , puisqu'au moment où je vous écris les cloches sonnent pour la vingt-deuxième personne qui est morte aujourd'hui. Ce sera pour moi quand il plaira à Dieu.
Page 110 - Les provinciaux et les sots sont toujours prêts à se fâcher et à croire qu'on se moque d'eux ou qu'on les méprise ; il ne faut jamais hasarder la plaisanterie, même la plus douce et la plus permise qu'avec des gens polis ou qui ont de l'esprit.
Page 286 - Goûtez avec complaisance pour Adoam les plaisirs qu'il vOUS offre ; réjouissez-vOUs, Télémaque, réjouissez-vOUs. La sagesse n'a rien d'austère ni d'affecté : c'est elle qui donne les vrais plaisirs ; elle seule les sait assaisonner pour les rendre purs et durables, elle sait mêler les jeux et les ris avec les occupations graves et sérieuses ; elle prépare le plaisir par le travail, et elle délasse du travail par le plaisir. La sagesse n'a point de honte de paraître enjouée quand il le...
Page 137 - Un jour, dit un auteur, n'importe en quel chapitre, Deux voyageurs à jeun rencontrèrent une huître. Tous deux la contestaient, lorsque dans leur chemin La justice passa, la balance à la main. Devant elle à grand bruit ils expliquent la chose. Tous deux avec dépens veulent gagner leur cause. La justice, pesant ce droit litigieux, Demande l'huître, l'ouvre et l'avale à leurs yeux, Et par ce bel arrêt terminant la bataille : « Tenez ; voilà, dit-elle à chacun, une écaille ; Des sottises...
Page 318 - Que ne puis-je vous donner mon expérience ! que ne puis-je vous faire voir l'ennui qui dévore les grands et la peine qu'ils ont à remplir leurs journées ! Ne voyez-vous pas que je meurs de tristesse dans une fortune qu'on aurait peine à imaginer, et qu'il n'ya que le secours de Dieu qui m'empêche d'y succomber...
Page 180 - C'est que j'ai appréhendé que celte liqueur ne fût du poison. Du poison ! et comment cela ? Oui , mon papa ; car il n'ya pas long-temps que dans un repas que vous donniez aux grands seigneurs de votre cour, je m'aperçus qu'après qu'on eut un peu bu de cette liqueur , la tête tourna à tous les convives. On crioit , on chantoit , on parloit à tort et à travers. Vous paroissiez avoir oublié , vous que vous étiez roi , et eux qu'ils étoient vos sujets. Enfin, quand vous vouliez vous mettre...
Page 183 - Il a, parbleu, raison , dit Chapelle ; voilà une injustice que nous lui faisions. Viens donc te noyer avec nous. — Oh ! doucement, répondit Molière; ce n'est point ici une affaire à entreprendre mal à propos : c'est la dernière action de notre vie , il n'en faut pas manquer le mérite. On serait assez malin pour lui donner un mauvais jour , si nous nous...
Page 208 - J'ai toujours cru les bals dangereux ; ce n'a pas été seulement ma raison qui me l'a fait croire, c'a encore été mon expérience ; et quoique le témoignage des Pères de l'Église soit bien fort, je tiens que sur ce chapitre celui d'un courtisan doit être de plus grand poids. Je sais bien qu'il ya des gens qui courent moins de hasard en ces lieux-là que d'autres ; cependant les tempéraments...
Page 191 - Comme c'est l'écueil le plus dangereux et le plus commun , le vice de tous les âges , de tous les états, de toutes les conditions , on nous permettra bien de revenir encore une fois sur cet objet , un des plus importans de la morale.
Page 66 - Il n'ose avouer un parent pauvre, ou peu connu. Il se glorifie de l'amitié d'un grand à qui il n'a jamais parlé , ou qui ne lui a jamais répondu. Il a du bel-esprit la suffisance et les mots satiriques; de l'homme de qualité, les talons rouges , le coureur et les créanciers.

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