recherche, ne satisfont point dans leur possession, et désespèrent dans leur perte. Eh! pourquoi les désireroit-il ? N'a-t-il pas en luimême ce qu'elles promettent et ne donnent point? Ce n'est pas pourtant qu'il dédaigne les richesses, qui sont quelquefois un bien et peuvent toujours le devenir il ne croit pas que la vraie sagesse consiste à les mépriser, et encore moins à le dire, mais à n'en pas faire dépendre son bonheur. Elles ne lui paroissent estimables et précieuses, que par l'usage qu'on en fait. : Ainsi pense le Sage. Il juge trop bien de toutes les choses de la terre, pour y placer son bonheur. Il sent que Dieu a fait son ame trop grande, trop inépuisable en désirs, pour qu'un autre objet que l'Etre infini puisse la remplir; et cette immensité qu'embrassent ses désirs, lui est un sûr garant que les seuls biens fragiles et passagers ne sont pas le terme de sa destinée. Elevant ainsi ses pensées et ses sentimens jusqu'au trône de Dieu même, il le prie de lui envoyer quelques rayons de cette suprême sagesse qui gouverne l'univers, afin qu'il puisse se conduire avec prudence au milieu des écueils et des ténèbres de cette vie, et arriver heureusement au port. Il tâche, par la réunion de toutes les vertus, et en ne se nourrissant que de bonnes actions, de se rendre digne de la félicité immortelle qui l'attend. Tel est le parfait honnête homme et le vrai Sage. Heureux ceux qui le prennent pour modèle ! Si l'on n'ose espérer de lui ressembler jamais parfaitement, on doit du moins aspirer à en approcher le plus qu'il est possible. C'est être déjà bien sage que de travailler à le devenir. MÉMOIRE SUR LA MENDICITÉ. Si quis non vult operari, nec manducet. Si quelqu'un ne veut point travailler, AVERTISSEMENT. CE E mémoire a été composé pour une académie, et par le zèle du bien public. Le même motif engage à le faire imprimer à la fin de ce volume. Il ne doit pas, d'ailleurs, paroître déplacé dans un ouvrage, dont plusieurs maximes tendent à inspirer la bienfaisance et l'inclination à secourir les indigens. On y trouvera un moyen aussi simple et facile, que juste et raisonnable, de soulager la plus nombreuse partie des malheureux, et d'assurer le bonheur de tous les vrais pauvres. Un sujet si conforme aux vœux de l'humanité pourroit-il ne pas intéresser tous les cœurs humains et sensibles? Il convient à tous les pays qu'infecte le chancre contagieux de la mendicité ; et combien n'y en a-t-il pas ! LA MENDICITÉ, Qui a concouru au prix de l'académie des sciences, arts et belles-lettres de Châlonssur-Marne, et qui a obtenu l'accessit. Le sujet proposé étoit d'indiquer les moyens de détruire la mendicité, en rendant les mendians utiles à l'état, sans les rendre malheureux. E De tous les sujets qui ont été depuis longtemps donnés par les différentes académies de l'Europe, il en est peu qui m'aient paru plus beaux, plus utiles, plus intéressans que celui que vous avez choisi, messieurs, pour en faire cette année l'objet du triomphe littéraire dans votre académie. Quel avantage inestimable ne procurera-t-on pas à la société, |