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SCENE I X.

LE COMTE, ROSINE.
LE COMTE.

PROFITONS du moment que l'intelligence de

Figaro nous ménage. Accordez-moi, ce foir, je vous en conjure, Madame, un moment d'entretien indifpenfable pour vous fouftraire à l'efclavage où vous allez tomber.

Ah, Lindor !

ROSIN E.

LE COMTE.

Je puis monter à votre jaloufie; & quant à la lettre que j'ai reçu de vous ce matin, je me fuis vu forcé....

SCENE X.

ROSINE, BARTHOLO, FIGARO, LE COMT E.

འ་

BARTHOLO.!

JE ne m'étois pas trompé; tout eft brifé, fracaffé.

FIGAR O.

Voyez le grand malheur pour tant de train ! On ne voit goutte fur l'escalier. (Il montre la clef au Comte.) Moi, en montant, j'ai accroché une clef....

BARTHOLO.

On prend garde à ce qu'on fait. Accrocher une clef! L'habille homme ! >

FIGAR 0.

Ma foi, Monfieur, cherchez-en un plus fubtil.

SCENE X I.

LES ACTEURS PRÉCÉDENTS, DON BAZILE.

ROSINE, effrayée. ( à part ).

DON Bazile!....

Jufte ciel!

LE COMT E, à part.

FIGARO à part.

C'est le diable!

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BARTHOLO va au-devant de lui.

Ah! Bazile, mon ami, foyez le bien rétabli. Votre accident n'a donc point eu de fuites? En vérité le Seigneur Alonzo m'avoit fort effrayé fur votre état; demandez-lui, je partois pour vous aller voir, & s'il ne 'm'avoit point retenu....

BAZIL E étonné.

Le Seigneur Alonzo?....

FIGARO, frappe du pied.

Eh quoi! toujours des acrocs? Deux heures pour une méchante barbe..... Chienne de pratique?! BAZILE, regardant tout le monde.

Me ferez-vous bien le plaifir de me dire, Meffieurs?.....

FIGAR O.

Vous lui parlerez quand je ferai parti.

BAZIL E.

Mais encore faudroit-il......

LE COM TE.

Il faudroit vous taire, Bazile. Croyez-vous apprendre à Monfieur quelque chofe qu'il ignore? Je lui ai raconté que vous m'aviez chargé de venir donner une leçon de mufique à votre place.

BAZILE plus étonné.

La leçon de mufique !....... Alonzo !.......
ROSINE, à part à Bazile.

Eh! taifez-vous,

Elle auffi!

BAZIL E.

LE COMTE, bas, à Bartholo. Dites-lui donc tout bas que nous en fommes convenus. BARTHO i o, à Bazile à part.

N'allez pas nous démentir, Bazilè, en difant qu'il n'eft pas votre Eleve; vous gâteriez tout.

Ah! ah!

BAZIL E,

BARTHOLO haut.

En vérité, Bazile, on n'a pas plus de talent que vo tre Eleve.

BAZILE ftupéfait.

Que mon Eleve!......... ( bas.) Je venois pour vous dire que le Comte eft déménagé.

BARTHOLO, bas.

Je le fais, taifez-vous.

BAZIL E, bas.

Qui vous l'a dit?

BARTHOLO, bas.

Lui, apparemment!

LE COMTE, bas.

Moi, fans doute : écoutez feulement.

ROSINE, bas à Bazile.

Eft-il fi difficile de vous taire ?

FIGARO, bas à Bazite.

Hum! Grand efcogrif! Il eft fourd!

BAZILE, à part.

Qui diable eft-ce donc qu'on trompe ici? Tout le monde eft dans le fecret!

BARTHOL O, haut.

Eh bien, Bazile, votre homme de loi.?....

loi.

FIGAR O.

Vous avez toute la foirée pour parler de l'homme de

BARTHOLO à Bazile.

Un mot; dites-moi feulement fi vous êtes content de l'homme de loi?

BAZILE, effaré.

De l'homme de loi?

LE COMT E, fouriant.

Vous ne l'avez pas vu, l'homme de loi?

BAZILE, impatienté.

Eh! non, je ne l'ai pas vu, l'homme de loi. LE COMT E, à Bartholo à part. Voulez-vous donc qu'il s'explique ici devant elle? Renvoyez-le.

BARTHOL O, bas, au Comte.

Vous avez raifon. ( à Bazile ). Mais quel mal vous a donc pris fi fubitement ?

BAZILE en colere..

Je ne vous entends pas.

LE COMTE lui met à part une bourfe dans la main. Oui : Monfieur vous demande ce que vous venez faire ici, dans l'état d'indifpofition où vous êtes?

FIGAR O.

Il eft pâle comme un mort!

BAZIL E.

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Allez vous coucher, mon cher Bazile: vous n'êtes pas bien, & vous nous faites mourir de frayeur. Allez vous coucher.

FIGAR O,

Il a la phyfionomie toute renversée Allez vous cou

cher.

BARTHOL O.

D'honneur, il fent la fievre d'une lieue. Allez vous coucher.

ROSIN E.

Pourquoi donc êtes-vous forti? On dit que cela se gagne. Allez vous coucher.

BAZILE au dernier étonnement.

Que j'aille me coucher?

TOUS LES ACTEURS ENSEMBLE. Eh! fans doute.

BA ZILE les regardant tous.

En effet, Meffieurs, je crois que je ne ferai pas mal de me retirer; je fens que je ne fuis pas ici dans mon affiette ordinaire.

BARTHOL O.

A demain, toujours: fi vous êtes mieux.
LE COMTE.

Bazile, je ferai chez vous de très-bonne-heure.
FIGAR O.

Croyez-moi, tenez vous bien chaudement dans votre lit.

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part.

Diable emporte fi j'y comprends rien; & fans cette

bourse...

TOU S.

Bon foir, Bazile, bon foir.

BAZILE en s'en allant.

Eh bien! bon foir donc, bon foir.

(Ils l'accompagnent tous en riant. Ì

SCENE X I I.

LES ACTEURS PRÉCÉDENTS, excepté BAZILE.

BARTHOto d'un ton important

CET homme-là n'eft pas bien du tout.

ROSINE.

Il a les yeux égarés.

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