Cours complet de philosophie, mis en rapport avec le programme universitaire et ramené aux principes du catholicisme, Volume 1

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Gaume frères, 1843
 

Common terms and phrases

Popular passages

Page 319 - N'en doutons point, nous avons au fond du cœur mille raisons de solitude : quelques-uns y sont entraînés par une pensée tournée à la contemplation ; d'autres, par une certaine pudeur craintive qui fait qu'ils aiment à habiter en eux-mêmes ; enfin, il est des âmes trop excellentes, qui cherchent en vain dans la nature les autres âmes auxquelles elles sont faites pour s'unir, et qui semblent condamnées à une sorte de virginité morale ou de veuvage éternel.
Page 424 - L'homme est à luimême le plus prodigieux objet de la nature; car il ne peut concevoir ce que c'est que corps, et encore moins ce que c'est qu'esprit, et moins qu'aucune chose comment un corps peut être uni avec un esprit.
Page 454 - La négation redoublée vaut une affirmation ; d'où il s'ensuit que la négation absolue de toute négation est l'expression la plus positive qu'on puisse concevoir et la suprême affirmation : donc le terme d'infini est infiniment affirrnatif par sa signification, quoiqu'il paraisse négatif dans le tour grammatical. En niant toutes bornes, ce que je conçois est si précis et si...
Page 257 - La pitié est souvent un sentiment de nos propres maux dans les maux d'autrui ; c'est une habile prévoyance des malheurs où nous pouvons tomber : nous donnons du secours aux autres pour les engager à nous en donner en de semblables occasions ; et ces services que nous leur rendons sont, à proprement parler, des biens que nous nous faisons à nous-mêmes par avance.
Page 113 - ... nous les voyons toujours les mêmes, et nous les voyons être devant nous; car nous avons commencé, et nous le savons, et nous savons que ces vérités ont toujours été. Ainsi nous les voyons dans une lumière supérieure à nousmêmes; et c'est dans cette lumière supérieure que nous voyons aussi si nous faisons bien ou mal, c'est-à-dire si nous agissons ou non selon ces principes constitutifs de notre être. Là donc nous voyons, avec toutes les autres vérités, les règles invariables...
Page 627 - ... de ses sarcasmes? On n'a pas manqué d'observer que cette réserve nuit à l'art ; mais c'est une erreur qui repose sur une fausse idée du beau que le vice définit à sa manière.
Page 197 - D'une part, la sensibilité se dilate, de l'autre elle se resserre; ici elle ferme, là elle ouvre passage à l'action de l'objet, comme si son instinct n'avait d'abord saisi que l'effet, et n'avait pas encore songé à la cause. Bientôt on dirait qu'elle vient d'opérer cette distinction, et que, rapportant le plaisir à l'objet agréable, et la peine à l'objet désagréable, en se portant vers l'un, et en se détournant de l'autre, elle témoigne plus nettement le sens et l'esprit de son premier...
Page 455 - ... mon esprit , j'en conçois la borne lors même que je ne puis l'imaginer. Je ne puis marquer où elle est ; mais je sais clairement qu'elle est; et loin qu'elle se confonde avec l'infini, je conçois avec évidence qu'elle est encore mfiniment distante de l'idée que de l'infini véritable.
Page 637 - Cet amour du laid qui nous a saisis, cette horreur de l'idéal, cette passion pour les bancroches, les culsde-jatte, les borgnes, les moricauds, les édentés; cette tendresse pour les verrues , les rides , les escarres , les formes triviales , sales , communes, sont une dépravation de l'esprit ; elle ne nous est pas donnée par cette nature dont on parle tant.
Page 461 - Pour ce qui est de la pensée , le corps ne nous en donne aucune idée, et ce n'est que par le moyen de la réflexion que nous l'avons.

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