. bles, trouvant dans les dépouilles des D Am bêtes de quoi se défendre des injures RIU S. du tems. Après tout, peut-on dire que ces avantages prétendus contribuent au bonheur réel de la vie ? Les peuples qui les avoient en partage , étoient-ils plus fains & plus robustes que les Scythes ? Vivoient-ils plus longtems? Menoient-ils une vie plus libre, plus tranquille, plus exempte de soins & de chagrins ? Avouons-le, à la honte de l'ancienne philosophie. Les Scythes, qui ne faisoient point une étude particuliere de la fagelle , l'avoient portée plus loin que ni les Egyptiens , ni les Grecs, ni les autres peuples policés. Ils ne donnoient le nom de biens & de richesses qu'à ce qui le mérite véritablement en paclant selon le langage humain , je veux dire à la fanté, à la force, au courage, à l'amour du travail & de la liberté, à l'innocence des mours, à la bonne foi, à l'horreur pour tout men. songe & toute diffimulation , en un mot à toutes les qualités qui rendent l'homme meilleur & plus estimable. Ajoutez à ces heureufes dispositions la connoiffance & Pamour du vrai Dieu & du Médiateur , fans quoi elles leur ود ? D A leur étoient inutiles”, ils deviennent RIUS, un peuple parfait. Bi99 19! Ex comparant les mæurs des Scy. thes avec celles du fiécle present, on eft tenté de croire qu'un û beau portrait est flaté, & que Justin, autfi bien qu'Horace , leur" prête des vertus qu'ils n'avoient point. Toute Pantiquité leur rend le même témoignage ; & Homére, dont le suffrage doit être d'un grand poids , les appelle les plins justes des hommes. Mais (qui le croitoit) le luxe", qui il vint à bout enfin de des habitant Meurs des Scy- lib. 7 thes, & de les égater en ce point aux autres peuples dont il s'étoit rendu Strab. maitre. C'est Strabón" qui 'nous ap. prend cette cette particularité très digne pag. 301. de remarque : il vivoit du tems d'Aux . guste & de Tibére. Après avoir beaucoup loué la simplicité, la frugalité, l'innocence des anciens Scythes leur extrème éloignement de toute D Afourberie , & meme de toute dissimula- RIU S. gion ; il avoue que le commerce qu'ils avoient, eu dans les derniers tenis avec des autres peuples, avoit substitué a ces vertus des vices tout contraires. Il fembleroit, dit-il, que l'effet naturel d'un tel commerce avec des nations polies & civilisées, n'auroit dû être que de les humaniser & de les apprivoiser , en leur faisant perdre cet air fauvage & farouche qu'ils avoient : & cependant il causa la ruine entiere de leurs moeurs. & les transforma en d'autres hommes. C'est fans doute Atben. par raport à ce changement qu'Aché- lib. 12. née dit que les Scythes se livrerent'à pag. 524. z la volupté & aux délices, en même e tems qu'il le livrérent à l'amour du 5 gain & des richeffes. Strabon, en faisant la remarque z que je viens de raporter, ne diflimule pas que c'est aux Romains & aux ' Grecs que les Sycthes dèrent ce fune. Ite changement. Notre exemple , dit- . -il, a perverti prefqite tous les peuples de la terre, en y portant avec le luxe l'amour des plaiGirs & des délices, la mauvaise foi, & mille fortes de fourberies honteuses pour amasser de DA. de l'argent. C'est une triste distinction -ple, que de devenir par fon habileté * 911, les Scythes. Toý sb 2015, Herod. J'AI DEJA fait observer que le pré-. texte dont fe fervit Darius pour en 6. 82-96. treprendre la guerre contre les Scy Son frere Artabane, pour qui il lib. 4. liberté que demandoit l'importance. DA* de l'affaire. „Grand Prince , lui dit-il, RIU S. „ ceux qui forment quelque grande » entreprise , doivent considérer avec foin Ğ elle sera utile ou préjudiciable à l'Etat, fi l'exécution en sera aisée ou difficile, fi elle pourra contribuer ou nuire à leur gloire, enfin firrelle est conforme ou contraire aux regles desla justice. Je ne voi » point, Seigneur, quand même vous „ feriez alfuré du succès, quel avan» tage vous pouvez attendre de la » guerre que no yous entreprenez votre les Scythes. Ce sont des peuples „ parés de votre empire par de longs espaces de terre & de mer , qui habitent de vastes deferts , qui font fans villes, fans maisons, sans établiffemens, fans richesses. Qu'y a t-il å gagner pour nos troupes dans une » telle expédition , ou plutôt que n'y » a-t-il point à perdre ? Accoutumés comme ils font à paffer d'une con de prendre la fuite devant vous, „ non par crainte ou par lâcheté, car ils sont très-courageux & très-aguer» ris, mais dans le deffein de haraffer & de ruiner votre armée par de COA » tinuel |