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en faveur de Juifs, à la follicitation D Ad'Ether, qui avoit été fubftituée à RIU S. Vafthi époufe du Roi. Selon Ufferius, cette Vasthi eft la même que celle qui eft appellée Atoffe par les hiftoriens profanes, & l'Affuérus de l'Ecriture Sainte le même que Darius. D'autres croient que c'eft Artaxerxe. Le fait eft connu de tout le monde, & appar- pag. 367. tient à l'Hiftoire Sacrée : je l'ai rapor- 372. té ailleurs en abregé.

Tom. 2.

139.149.

CES ACTIONS de juftice rendent la mémoire d'un Prince refpectable. Darius fit paroître de la reconnoiffance dans une occafion qui lui fait auffi beaucoup d'honneur. Sylofon, frere Herod. lib. 3. cap. de Polycrate tyran de Samos, avoit fait autrefois préfent à Darius d'un habit de couleur rouge, dont il témoignoit beaucoup d'envie, & n'avoit jamais voulu en recevoir le prix. Darius étoit pour lors fimple particulier, Of. ficier dans les gardes de Cambyfe, qu'il avoit fuivi à Memphis en Egypte. Quand il fut monté fur le trône, Sylofon alla à Sufe, fe présenta à la porte du palais, & fe fit annoncer comme un Grec à qui le Roi avoit obligation. Darius, furpris de cette annonce & curieux d'en approfondir

la

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D'A la vérité, le fit entrer Il reconnut en RIUS. effet que c'étoit fon bienfaiteur, & loin de rougir d'une avanture qui paroiffoit ne lui être pas fort honorable il loua avec admiration une générofité qui n'avoit eu d'autre motif que celui de faire plaifir à un homme de qui il n'avoit rien à attendre, & lui promit de lui donner beaucoup d'or & d'argent. Ce n'étoit point ce que Sylofon defiroit: l'amour de la patrie étoit fa paffion. Il demanda au Roi de vouloir l'y rétablir, mais fans répandre be fang des citoiens, & en challant feulement de Samos celui qui en avoit ufur pé la domination depuis la mort de fon frere. Darius chargea de cette expédition Otane l'un des premiers Seigneurs de fa Cour, qui s'en acquitta avec joie & avec fuccès.mx réduction de Babilone.

§. II. Revolte

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AN. M.AU COMMENCEMENT de la cinquié3488. me année de Darius arriva la revolte Av. J. C de Babylone, dont la réduction lui

516.

Herod. Couta vingt mois de fiege. Cette ville, lib. 3.cap. autrefois la maitreffe de l'Orient, ne 150.160. pouvoit fupporter le joug des Perfes,

fur-tout depuis que le fiege de l'Em*pire avoit été transféré à Sufe, ce qui

lui avoit fait beaucoup perdre de fa D Agrandeur & de fon opulence. Les Ba- RIUS. byloniens, profitant de la révolution qui arriva en Perfe, premiérement à la mort de Cambyfe, & enfuite après le maffacre des Mages, firent fecrettement pendant quatre ans toute forte de préparatifs de guerre. Lorfqu'ils crurent leur ville fuffifamment pourvue de provisions pour plufieurs années, ils leverent l'étendart de la rébellion: ce qui obligea Darius à les alliéger avec toutes les forces. Dieu continuoit d'accomplir les terribles menaces qu'il avoit faites contre Babylone; qui confistoient, non-feulement à dégrader & à humilier cette ville fuperbe & impie, mais à la dépeupler, à la mettre à feu & à fang à l'exterminer, à la réduire en une folitude éternelle. Pour accomplir ces prédictions, Dieu permit que les Babyloniens fe revoltaffent contre Darius, & attiraffent contre eux toutes les forces de l'empire; & ils furent les premiers à mettre ces prophéties à exécution, en égorgeant eux-mêmes une partie des habitans, comme on le verra dans un moment. Il y a apparence que les Juifs qui étoient restés

Tome 111.

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à

DA- à Babylone en affez grand nombre RIUS. en fortirent avant que le fiege fût for

mé, comme Ifaïe & Jérémie longtems Ijal. 43. auparavant, & Zacharie tout récem 20. Jement, les y avoient exhortés. Voici rem. 50. les paroles du dernier Sion, qui de8. & 51. meures avec la fille de Babylone, fau 69. 45. Zachar. ve-toi, & fui du pays. au

2. 6.9.

Les Babyloniens, pour faire durer plus longtems les provisions & foutenir plus vigoureusement le fiege, prirent la refolution la plus defefpérée & la plus barbare dont on eût jamais oui parler ce fut d'exterminer toutes les bouches inutiles. Ils raffemblerent donc toutes les femmes & tous les enfans, & les étranglerent. Tout ce qui ne pouvoit fervir à la guerre, fut mis à mort, Il fut feulement permis à cha que homme de conferver celle de fes femmes qu'il aimoit de plus, &cune fervante pour faire l'ouvrage de la maifon, 19, 3192 Après cette cruelle exécution, ces. malheureux habitans fe croiant sentiérement en fureté, & par leurs fortifications qui paroiffoient imprenables, & par l'abondance des vivres qu'ils avoient amaffés, infultoient duc haut des murs aux affiégeans, & les

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acca.

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accabloient d'injures. Les Perfes, pendant dix-huit mois, mirent en ufage RIUS. tout ce que la rufe & la force peuvent dans les fieges, & n'oublierent pas le moien qui avoit fi heureusement réuffi à Cyrus quelques années auparavant; c'étoit de détourner le cours du fleuve. Tous leurs efforts furent inutiles, & Darius commençoit prefque à defefperer de pouvoir fe rendre maître, de la place ylorfqu'un ftratagême, inoui jufques-là lui en ouvrit les portes. Il fut fort furpris un jour de voir arriver devant hii Zopyre, l'un des plus grands Seigneurs de fa Cour, fils des Mégabyfe, l'un des fept qui avoient confpiré contre les Mages, de le voir,sdis-je tout couvert de fargl, le nez & les oreilles coupées, & tout le corps déchiré de plaies Se levant de fon trône il s'écria Hé qui a donc pu vous traiter ainfi ? Vous même, Seigneur Seigneur, reprit Zopyre Le defir de vous rendre fervice m'a réduit en cet état. Perfuadé que vous ne voudriez jamais y confentir, je n'ai pris confeil que de mon zele. Il lui expofa enfuite le deffein qu'il avoit de paffer chez les ennemis, & convint avec lui de tout ce qu'il faudroit faiD 2

re.

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