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Tombe dessous le joug de votre tyrannie,
Il faut qu'il se haïsse et que dès ce moment
Il demeure 'ennemi de son consentement,

Et vous ne croirez pas (tant vous êt'inhumaine) 2
Qu'il ait beaucoup d'amour s'il n'a beaucoup de peine.
Vous voulez qu'il soit pâle et que plein de langueur,
Il s'afflige sans cesse et se ronge le coeur,

Que l'ombre d'un soupçon lui donne cent alarmes,
Que vos moindres dépits le fassent fondre en larmes.
Qu'il soit, hors de propos, défiant et jaloux,
Jamais content de lui, jamais content de vous.

Que si parfois d'amour votre âme est allumée, 3
C'est un feu passager qui se tourne en fumée.

Vous ne savez que c'est d'une flamme constante:
Toute chose vous plaît, et rien ne vous contente,
Et votre esprit flottant entre cent passions
A beaucoup de desseins et peu d'affections.
Plus léger que le vent qui porte les tempêtes,
Il change touts les jours de nouvelles conquêtes,
Et n'est aimant jamais ce qu'il peut posséder,
Il gagne toute chose et ne sait rien garder.
Car votre vaine humeur après une victoire,
En méprise le fruit, et n'en veut que la gloire,
Et de tant d'amitiés faites diversement

N'en aime que la fin et le commencement.

D'un amant qui vous vient vous aimez les approches,
D'un autre qui s'en va, les cris et les reproches:
La nouveauté vous plaît, et ne se passe jour

Que vous ne fassiez naître ou mourir quelque amour.
Vous êtes sans arrêt, faible, vaine et légère,
Inconstante, bizarre, ingrate et mensongère ;
Pleine de trahisons, sans âme et sans pitié,
Capable de tout faire, hormis une amitié.

1 dessous jest nicht mehr statt sous gebraucht; in ålteren Autoren findet man es häufig.

3

2 Vous êt' inhumaine ftatt vous êtes inhumaine, wird nur in Liedern niederer Gattung apostrophirt. Es ist eine nicht nachzuahmende Nachlässigkeit. D'amour votre ame est allumée man sagt enflammée; allumée d'amour ist nicht erakt, denn die Liebe wåre hier mit der Flamme eines Lichtes verglichen. On allume une chandelle, une bougie; l'amour n'allume pas, mais il brule, il enflamme. Vous ne savez que c'est statt ce que c'est. In älteren Dichtern häufige Redensart: Par lui j'appris que pouvoit l'espérance (Ronsard). Voilà qu'advient à ceux qui &c. (Rabelais). Fais que dois, aviegne que peut (l'Ordene de Chevalerie, Fabl & Cont. I. 76 ed Méon), Es ist eine Ellipse, die Malherbe oft gebrauchte: Qui n'avait j'amais éprouvé que peut un visage d'Alcide.

5 Mensongère dieses Udjektiv steht jest nur noch bei Sachnamen: des airs mensongers, des couleurs mensongères, bei Personennamen gebraucht man menteur,

menteuse

III. PATRU (Olivier.)

Patru wurde in Paris im Jahre 1604 geboren und starb daselbst den 16. Januar 1651, als berühmter Advocat und Mitglied der Akademie, wo er die Antrittsreden einführte.

Sein strenger und schwieriger Geschmack war Ursache, daß viele Schriftsteller der damaligen Zeit ihn um Rath fragten; doch hat er sich auch oft geirrt, denn er rieth La Fontaine ab Fabeln zu dichten, und Boileau seine Art poétique herauszugeben. Patru's Werke sind herausgegeben worden; sie rechtfertigen nur durch Korrektheit des Ausdrucks und durch eine strenge Dialektik den großen Ruf, den dieser Redner zu seinen Lebenszeiten genoß. Der Styl ist trocken und ohne Würde. Man begreift kaum heute, wenn man diese kalten und entfärbten Reden mit denen der heutigen großen geschichtlichen Redner vergleicht, wie fie damals einen so großen Erfolg haben konnten. Uebrigens gereicht es Patru zum Ruhme, daß er arm lebte und starb und stets Beweise der größten Uneigennüßigkeit und einer edeln Unabhängigkeit an den Tag legte.

Fragment de l'Oraison Funèbre de M. de Bellièvre.

Pompone passe dans la Grande-Bretagne, où, pendant tout le temps que dura cette ambassade, il se rendit si admirable aux yeux de toute la cour, et de tout le peuple d'Angleterre, qu'en effet ce héros ne leur était guère moins cher qu'à la France. Cette présence si agréable, cet air si doux, sa conversation toute galante lui gagna bientôt touts les coeurs, mais surtout le coeur du roi, et ce ne fut pas sans une secrète conduite1 de la Providence, qu'il se trouva dans ces lieux au point fatal2 qu'on allait immoler à l'idole de l'hérésie tant de milliers de victimes innocentes: car il fut à peine arrivé à Londres, qu'on renouvella les sanglants édits de la reine Elisabeth, et de ce prince malheureux, qui fut le premier déserteur de la piété et de la foi de ses pères. Une vapeur noire sortie de l'abîme avait empoisonné les esprits3; jamais danger ne fut plus proche1 ni plus affreux: déjà le glaive est levé, les ouailles saintes du vrai pasteur tremblent. A mes fidèles! consolez-vous; l'ange du Seigneur est à vos portes; voilà l'enfer desarmé; l'appareil de ce sacrifice d'abomination est par terre: l'éloquence de Pompone, ses prières, ses ardentes sollicitations, ont enfin ému les entrailles du monarque, vaincu la haine des peuples, et confondu l'orgueil et la rage des démons. La nouvelle d'un évènement si inopiné passa bientôt dans touts les climats du monde chrétien. L'Eglise, qui voit ses enfants heureusement délivrés, adore le doigt de Dieu dans ce grand succès, et bénit en même temps la sage main, qui fut l'organe des miséricordes et de la puissance du Ciel.

1 Une secrète conduite sagt man nicht mehr, inspiration wåre vielleicht besser, oder man müßte dem ganzen Saße eine andere Wendung geben.

2 Au point fatal qu'on, au moment fatal où, das Lehtere ist besser.

3

Une vapeur noire sortie de l'abime avait empoisonné les esprits, gezwungene, schwülstige Hyperbel.

4 Ne fut plus proche, man sagt une habitation proche de la ville, ces maisons sont proches l'une de l'autre; proche, Abjekt., wird mit und ohne Praposizion bei Personen und Sachnamen gebraucht, ist aber hier keineswegs passend, évident, imminent wåre besser.

5 Des miséricordes, abstrakte Subst., können im Singular wie im Plural stehen.

Peinture des Tourments affreux qu'endurent les Chrétiens captifs chez les Barbares.

Je ne parle point de la pesanteur de leurs fers, ni de ces cavernes affreuses où toutes les nuits on les enferme comme des bêtes farouches. Que leur vie ne soit qu'une longue mort, ou qu'une agonie continuelle; qu'éloignés de leurs parents et de leurs amis, de leurs femmes et de leurs enfants, ils soient exposés à la fureur d'un brutal, d'un implacable bourreau, c'est de quoi fendre le coeur le plus' endurci; ce n'est pourtant qu'une petite partie de leur misère. Pensez, Messieurs, pensez en quel danger est leur salut dans cette maudite terre de tribulation et d'angoisse. Autant d'infidèles, autant d'instruments du vieux serpent, autant d'ouvriers qui ne travaillent qu'à les perdre, qu'à les derober à Jésus-Christ. On n'épargne ni les menaces, ni les promesses; l'éspérance de la liberté, la terreur d'un traitement inhumain ébranle la chair, et la révolte contre l'esprit. Au milieu de tant d'ennemis, point de secours, point de consolation, point de conseil: ils n'entendent plus ni la voix de l'épouse sainte, ni la voix du bon pasteur; le ciel est d'airain: il retient dans ses trésors et ses pluies et ses rosées; cependant ne croyez pas que le Prince des Ténèbres se repose, il jète le trouble dans leur conscience; il irrite, il envenime leur passions, il redouble leurs chagrins, leurs impatiences, leurs craintes. Un Dieu né dans une crêche, un Dieu mourant sur la croix, l'Evangile, touts nos Mystères, il les blasphême, il les met, autant qu'il peut, en opprobre: enfin, Messieurs, dans l'obscurité d'une nuit pleine de douleurs, pleine d'effroi, ces misérables vers de terre, sans assistance, sans armes, ont à combattre toutes les puissances de l'abîme. Quelle extrémité! quelle désolation! mais quel péril ou plus évident, ou plus terrible2.

IV. CORNEILLE (Pierre.)

Corneille ward 1606 in Rouen geboren und starb zu Paris 1684. Einer der ersten Mitglieder der von Richelieu gestifteten Akademie, wird er, obgleich es Rotrou ist, als der Vater des französischen tragischen Kunststyles betrachtet.

Wenn auch Voiture sagt, daß von den, von Corneille bearbeiteten 33 Theaterstücken nur zu seiner Zeit noch 6 aufgeführt wurden, so glauben wir, daß diese Fülle dichterischer Produkte, eher die erstaunenswürdige Verschiedenheit feines Geistes beweiset, als seinem Ruhme schadet, und daß er selbst in den Werken zweiten Ranges sich noch erhaben zeigt. Man könnte ihm mit Recht das Wort des Longinus über Homer beilegen.

1

Es fällt auf, daß ein solcher Geist, wie Corneille, nicht mehr Einfluß auf den Charakter der französischen Nazion ausgeübt hat, denn er håtte derselben seine Energie, sein sittlich, edles Freiheitsgefühl___verleihen müssen; aber der Geist des Cardinalministers Richelieu, lähmte den des Dichters. Jener

1 C'est de quoi fendre le coeur, man sagt jegt il ya de quoi fendre.
2 Mais quel péril ou plus évident, ou plus terrible Ellipse, qui soit ausg.

hatte seine Macht befestigt, er hatte Nichts mehr von dem lezten Athemzuge einer dahinsterbenden Freiheit zu befürchten; Corneille's echt römische Gedankenstärke blieb ihm allein und fand keinen Wiederhall. Racine, der späterhin auftauchte, entnervte die Nazion durch seinen hinreißend bezaubernden Styl und durch sein, dem des Corneille ganz entgegengeseztes Talent. Corneille, der nur dahin zielte staunende Bewunderung hervorzurufen, strebte nicht nach theilnehmendem Gefühle, und nahm die epische Erhabenheit als Grundlage seines tragischen Styls an; Racine suchte zu rühren. Der Enthusiasmus, den der Verfasser der Horazier und des Cids einflößt, scheint sich noch durch Vorurtheil_bestärkt zu haben; es scheint, wenn man Corneille lief't, man habe einen alten Klassiker vor sich. Durch tiefe Studien der Alten hochgebildet, eignete er sich ihren heroischen Charakter ganz an; auch die Spanier scheint er nicht vernachlässigt zu haben, denn oft mischt sich in seinen Werken das Originelle dieser Nazion mit der Majestät des Römers. Corneille's Genius war erhaben, seine Sprache besigt månnliche Würde, wie die des Lafontaine Naivetåt besigt.

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Hier folgen dramatische Werke Corneille's, chronologisch geordnet: Mélite, 1625, aufgeführt 1629. Clitandre, 1630. La Veuve ou le Traître trabi, 1633. La Galerie du Palais ou l'Amie rivale, 1634. La Suivante, 1634. Le Palais-Royal ou l'Amoureux extravagant, 1635. Médée, 1635. L'Illusion, 1636. Le Cid, 1636. Horace, 1639. de Pompée, 1641.

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Cinna, 1639. Polyeucte, martyr, 1640. La Mort
Le Menteur, 1642. La Suite du Menteur,

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1643. Théodore, 1645. Rodogune, 1646. Héraclius, 1647. Andromède, 1650. Don Sanche d'Aragon, 1650. Nicomède, 1652, Pertharite, roi des Lombards, 1653. Oedipe, 1659. La Toison d'Or, 1660. Sertorius, 1662. Sophonisbe, 1663. Othon, 1665. Agésilas, 1666. Attila, 1667- Psyché, 1670. Tite & Bérénice, 1671. Pulchérie, 1673. Suréna, 1675. Seine übrigen Dichtungen find: Excuse à Ariste, Rondeau, Remerciement au card. Mazarin &c. Von feinen prosaischen Werken sind folgende die vorzüglichsten: Discours de l'utilité et des parties du Poème dramatique. Discours de la Tragédie et des moyens de la traiter, selon le vraisemblable, ou le nécessaire. Discours de Réception à M. M. de l'Académie française. Auch seine Uebertragung in Versen der Imitation de J. C. (1653 — 59) ist nicht übel.

Die beste Ausgabe seiner Werke ist die 1802 in Paris bei Didot, mit Noten von Palissot erschienene, auch die, von Raynouard 1817, 12 vol. in 8, herausgegeben, ist sehr gut. Die älteste ist die in Folio 1663-64 von Ih. Corneille besorgte.

Corneille hatte mehrere Söhne; der älteste und der zweite waren Cavalerierittmeister, der jüngste Geistlicher, der zweite ward bei der Belagerung von Grave erschossen, und die übrigen starben ohne Nachkommenschaft.

Parallèle de Corneille et Racine, par Fontenelle, neveu du premier. Corneille n'a eu devant les yeux aucun auteur qui ait pu le guider; Racine a eu Corneille.

Corneille a trouvé le théâtre français très-grossier, et l'a porté à un haut point de perfection; Racine ne l'a pas soutenu dans la perfection où il la trouvé.

Les caractères de Corneille sont vrais, quoiqu'ils ne soient pas communs. Les caractères de Racine ne sont vrais que parce qu'ils

sont communs.

Quelquefois les caractères de Corneille ont quelque chose de faux, à force d'être nobles et singuliers: Souvent ceux de Racine ont quelque chose de bas, à force d'ètre naturels.

Quand on a le coeur noble, on voudrait ressembler aux héros de Corneille: et quand on a le coeur petit, on est bien aise que les héros de Racine nous ressemblent.

On rapporte des pièces de l'un le désir d'être vertueux; et des pièces de l'autre, le plaisir d'avoir des semblables dans ses faiblesses.

Le tendre et le gracieux de Racine se trouvent quelquefois dans Corneille; le grand de Corneille ne se trouve jamais dans Racine. Racine n'a presque jamais peint que des Français, et que le siècle présent, même quand il a voulu peindre un autre siècle et d'autres nations; on voit dans Corneille toutes les nations, et touts les siècles qu'il a voulu peindre.

Le nombre des pièces de Corneille est beaucoup plus grand que celui des pièces de Racine, et cependant Corneille s'est beaucoup moins répété lui-même que Racine n'a fait.

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Dans les endroits où la versification de Corneille est belle, elle est plus hardie, plus noble, plus forte, et en même temps aussi nette que celle de Racine; mais elle ne se soutient pas dans ce degré de beauté, et celle de Racine se soutient toujours dans le sien.

Des auteurs inférieurs à Racine ont réussi après lui dans son genre; aucun auteur, même Racine, n'a osé toucher, après Corneille, au genre qui lui était particulier.

2

3

Nota. Wir haben dieses Parallel nur des Styls halber gegeben, denn die darin ausgesprochenen Ideen, denen wir nicht beistimmen, sind von andern vielseitig beurtheilt worden; man vergleiche die von uns aufgestellten Urtheile über beide Dichter.

1. Style narratif de Corneille.

Combat de Rodrigue contre les Maures.

Nous partimes 1 cinq cents, mais par un prompt renfort,
Nous nous vimes trois mille en arrivant au port.
Tant à nous voir marcher avec un tel visage,
Les plus épouvantés reprenaient du courage;
J'en cache les deux tiers aussitôt qu'arrivés 2
Daus le fond des vaisseaux qui lors3 furent trouvés.
Le reste, dont le nombre augmentait à toute heure,
Brûlant d'impatience autour de moi demeure,

Se couche contre terre, et sans faire aucun bruit,

Passe une bonne part d'une si belle nuit.

Par mon commandement la garde en fait de même,
Et se tenant cachée, aide à mon stratagême;

Et je feins hardiment d'avoir reçu de vous

L'ordre qu'on me voit suivre et que je donne à touts.
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles,
Enfin avec le flux nous fait voir trente voiles;
L'onde s'enfle dessous, et d'un commun effort,
Les Maures et la mer montent jusques au port.
On les laisse passer, tout leur paraît tranquille;
Point de soldats au port, point aux murs de la ville;

1 Nous partimes cinq cents,... nous nous vímes... Dieser von so vielen Grammatikern angegriffene Vers ist nicht fehlerhaft; weder die Akademie, noch Scuderi noch Voltaire hatten Etwas dagegen einzuwenden und Racine, wie wir gleich sehen werden, hat ebenfalls das Defini gebraucht, obgleich die Handlung, die Theramón erzählt, am selbigen Tage vorfiel, (fiche Grammaire Nat. p. 627). Es giebt Fälle, sagt Deffiaur, wo man kein anderes Zeitverhältniß gebrauchen kann: Ce matin nous nous sommes rendus chez le ministre; il n'y était pas, nous résolúmes de l'attendre (Exam. critique de Duvivier, p. 107). Wie falsch die von Chapfal aufgestellten Regeln find, fieht man hieraus.

Aussitôt qu'arrivés Ellipse: aussitôt que nous fumes arrivés.

Lors ftatt alors wird nicht mehr gebraucht. Diese beiden Verse hätten in ein eleganteres Gewand eingehüllt werden können.

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