les plus corrompus; si le besoin de votre concours et de votre surveillance n'est pas le garant de votre constitution?" Je vous dis: Vous serez touts entraînés dans la ruine universelle: et les premiers intéressés au sacrifice que le gouvernement vous demande, c'est vous-mêmes." Votez donc ce subside extraordinaire; et puisse-t-il être suffisant! Votez-le, parceque si vous avez des doutes sur les moyens, doutes vagues et non éclaircis, vous n'en avez pas sur sa nécessité et sur notre impuissance à le remplacer; votez-le, parce que les circonstances publiques ne souffrent aucun retard, et que vous seriez comptable de tout délai. Gardez-vous de demander du temps: le malheur n'en accorde pas. Eh! messieurs, à propos d'une ridicule motion du PalaisRoyal, d'une risible insurrection qui n'eut jamais d'importance que dans les imaginations faibles ou les desseins pervers de quelques hommes de mauvaise foi, vous avez entendu naguère ces mots forcenés: Catilina est aux portes, et l'on délibére! et certainement il n'y avait autour de nous ni Catilina, ni périls, ni factions, ni Rome; mais aujourd'hui la banqueroute, la hideuse banqueroute. est là; elle menace de consumer tout, vos propriétés, votre honneur, et vous délibérez! (Choix de Rapports, Opinions et Discours prononcés à la Tribune nationale.) XLIII. GILBERT (Nicolas). Gilbert ward 1750 zu Chatenah in Lothringen geboren, und starb im Hôtel-Dieu zu Paris 1780; er war nach Boileau der beste französische Sathriker. Gilbert versprach viel; er verband mit Juvenal's Eleganz das Bitter= schneidende Rabelais', ohne, wie dieser, schlüpfrig zu sein, und zeigte auch große Anlagen für lyrische Poesie. Dieser junge Dichter lebte im Elende, und beschleunigte seinen Tod, indem er einen Schlüssel niederschluckte. Einige Stunden vor seinem Dahinscheiden machte er folgende rührende Verse, die ihm sein Unglück und seine Verlassenheit einflößten: Adieux d'un jeune Poète à la Vie. Il guérit mes remords, il m'arme de constance: Mes ennemis riant, ont dit dans leur colère: Mais à mon coeur calmé le Seigneur dit en père: A tes plus chers amis ils ont prêté leur rage; Celui que tu nourris court vendre ton image Mais Dieu t'entend gémir, Dieu vers qui te ramène Dieu qui pardonne enfin à la nature humaine, Eux-mêmes épureront, par leur long artifice, Soyez béni, mon Dieu! vous qui daignez me rendre Au banquet de la vie, infortuné convive, Je meurs, et sur la tombe, où lentement j'arrive, Salut, Champs, que j'aimais, et vous, douce Verdure, Ciel, pavillon de l'homme, admirable Nature, Salut pour la dernière fois! Ah! puissent voir longtemps votre beauté sacrée Tant d'amis sourds à mes adieux! Qu'ils meurent pleins de jours, que leur mort soit pleuré XLIV. PARNY (Evariste-Desiré Desforges, exst Chevalier, nachher Vicomte de). Parny, Mitglied des Instituts, ward 1753 auf der Insel Bourbon geboren, und starb den 5. Dezember 1814; ein ausgezeichneter lyrischer Dichter. Parny stürzte Dorat's Schule und beseelte die französische Poesie mit dem Feuer seiner Begeisterung. Auf der Insel Bourbon hatte er jene Eleonore, die ihm so schöne Verse einflößte und die er nie besigen könnte, kennen gelernt; er hatte den Schmerz, fie in den Armen eines Andern zu sehen. Dieser Dichter tändelte mit unzweideutigem Erfolge im Chaulieu'schen Tone, und satyrisirte sarkastisch-muthwillig; nur Schade, daß er sich oft zu dem Schlüpfrigen hinneigt; es wäre zu wünschen gewesen, daß er die Meinungen Anderer geachtet, und der Religion seines Vaterlandes nicht durch ein infames Werk einen so schrecklichen Stoß verscht hätte. Man hat von Parný auch ein prosaisches Werk „Chansons madecasses, und la Journée champêtre, ein kleines, monotones Gedicht. Die Revoluzion fand diesen Dichter unter ihren Parteigängern, jedoch blieb er von jedem Amte fern; Jouy, Verfasser des Sylla, war sein Nachfolger in der Akademie. Le Vaisseau le Vengeur. Sur l'Océan, jamais la France 1 2 3 Du joug de ces tyrans et si vils et si fiers, Ils tiendront leur serment: la victoire ou la mort. Le Vengeur combat seul, de la ligne écarté. De leurs canons1 sur lui dirigent touts les feux. 3 La vergue, sans appui, frappe les mâts rompus; Au gouvernail n'obéit plus; Et nos braves marins de dire: "Feu Stribord! feu Bas-bord!3 des voiles et des mâts Deux vaisseaux d'Albion, de débris tout couverts, 4 Criait à nos guerriers: „Imprudents! rendez-vous; „Dans ses ports verrait le Vengeur „Par un marché honteux achetant notre vie, „A nous deshonorer, osez-vous bien prétendre? Déjà poursuivis par les flots en signe de leur joie, De touts côtés leur main déploie Les pavillons aux trois couleurs; de leur canon; man sagt tirer le canon und nicht les canons. Parny stüßt sich auf diese Redensart, und flektirt weder Substantiv noch adjektivisches Formwork; es läßt fich durch Geschüß wiedergeben. la voile das Segel, le voile der Schleier. vergue, stribord, basbord Raa, der Steuerbord, Backbord; man schreibt auch båbord. 4 baisser pavillon die Flagge streichen, tillac Verdeck. Et la flottante flamme,1 et les pavois1 vainqueurs. Sont élevés dans l'air comme en un jour de fête. Ils disent, et les flots se referment sur eux. Troupe invincible et magnanime, De votre dévoûment sublime De sa reconnaissance entendez les concerts. Ces noms éclatants dans l'histoire, De nos jeunes marins orneront la mémoire; Se ressouviendront du Vengeur. XLV. RIVAROL (Antoine, Comte de). Rivarol, zu Bagnols im Languedoc 1754 geboren, starb in Berlin den 13. April 1801; ein geistreicher und eleganter Schriftsteller. Sein erstes Werk war die von ihm 1784 gewonnene, von der berliner Akademie ausgestellte Preisschrift: Sur l'Université de la Langue Française. Nachher überseßte er die Hölle des Dante, und bald darauf gab er seinen Petit Almanach des grands Hommes heraus, ein wißiges und sarkastisches Werkchen. Als die Revoluzion ausbrach, emigrirte er, und arbeitete in Hamburg an einem Wörterbuche der französischen Sprache, das er aber nicht vollendete. Es ist in neuerer Zeit von vier Professoren herausgegeben, Paris 1828. Sein Styl ist stets glänzend und korrekt. Le Fanatisme. Quand une passion a besoin, pour s'exhaler, de regner ou d'étendre son empire, d'asservir ou de persécuter, alors elle fait explosion, devient épidémique et occasionne ces déplacements de peuples, ces fièvres nationales, qui désolent la terre et renversent des états; de là les conquêtes politiques et religieuses. S'il n'est point d'idée plus entraînante, ni de passion plus raisonnable que celle de son bonheur dans une autre vie, puisqu'alors c'est l'amour de soi sollicité par la perspective de l'éternité, il n'est point aussi de passion plus forcenée que celle1 flamme Wipfel, pavois Signalflagge. là, quand elle se fonde sur l'idée que Dieu lui tiendra compte de ses missions et de ses conquêtes, de l'envahissement des opinions et même de l'oppression des consciences. C'est le côté sacré de cette passion, qui lui a valu le nom de fanatisme. Mais lorsque les hommees s'égorgent au nom de quelque principes philosophiques ou politiques; lorsqu'ils font, pour établir la domination de leurs dogmes, tout ce que le fanatisme religieux a osé pour les siens, alors, quoiqu'ils bornent leur empire à la vie présente, il n'en est pas moins certain que leur philosophie a son fanatisme; et c'est une vérité dont les sages du siècle ne se sont pas doutés. Ils sont morts; la plupart dentr'eux aimaient la vertu et la pratiquaient: mais pour avoir cru que le fanatisme était exclusivement le fruit des idées religieuses, pour avoir méconnu la nature de l'homme et des corps politiques, pour avoir ignoré le poison des germes qu'ils semaient, une effrayante simplicité pèse sur leur tombe, et déjà leur épitaphe se mèle à celle d'un grand empire, à celles de deux républiques, à celles des plus florissantes colonies. Les voilà donc, au fond de leurs tombeaux, devenus à leur insu, les pères d'une famille des philosophes qui ont pris, en leur nom et sous leur étendard, la nouveauté pour principe, la destruction pour moyen et une révolution pour point fixe; qui se sont armés des passions du peuple, en même temps que le peuple s'armait de leurs maximes; et dans ce troc périlleux des théories de l'esprit et des pratiques de l'ignorance, des subtilités des chefs et des brutalités des satellites, on les a vu tour-àtour s'enivrer de popularité et de souveraineté jusqu'à ce qu'enfin de cet accouplement de la philosophie et du peuple, il soit sorti une nouvelle secte, forte des arguments de l'une et de la massue de l'autre, mais également redoutable à touts deux; monstre inexplicable, nouveau Sphinx qui s'est assis aux portes d'une ville déjà malade de la peste, pour ne lui proposer que des énigmes et le trépas... Le genre humain a-t-il souffert de toutes les guerres de religion, autant que de ce premier essai du fanatisme philosophique? C'est le dernier problême du monstre: il s'est gravé dans la mémoire du monde épouvanté, et la postérité le résoudra en gemissant. (Discours préliminaire du Dict. de la Langue Française.) XLVI. ROLAND (Nanon Jeanne Phlipon). Madame Roland, geboren in Paris 1754, guillotinirt den 8. Nov. 1793; Gemahlin des Ministers Roland, der sich dem Tode auf dem Blutgerüste durch Selbstmord entzog. Wir können den Charakter dieser großen Frau hier nicht beschreiben, verweisen aber auf Thiers, der sich in seiner Geschichte weitläuftig genug darüber ausgesprochen hat. M. Roland's Memoiren werden stets mit dem größten Interesse gelesen werden, das noch dadurch erhöht wird, weil sie dieselben in zwei Monaten im Gefängniß und nahe vor ihrem Tode schrieb. Ihr Styl ist lebendig, ihre Charakterschilderungen wahr, und man erkennt darin das Auge des tiefblickenden Forschers. Wie sehr muß man ihren Tod bedauern, denn eine Frau von so |