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par un ministre, on pourrait dire par une famille digne d'en être l'instrument; car tandis que Necker exerçait son ministère de réforme et d'économie sur les courtisans et les administrateurs, sa femme en remplissait un de consolation et de secours pour toutes les espèces d'infortunes.

Necker's Styl ist oft dunkel, schwülstig, und die Sprache nicht immer korrekt; in den Werken religiösen Gehalts schimmert meist immer eine Färbung von Schwärmerei durch, die sich hin und wieder auch in seinen politischen Schriften blicken läßt; im Allgemeinen aber zeichnen sie sich durch Erhabenheit des Gedankens aus, der durch das Gefühl inniger Ueberzeugung noch mehr gehoben wird, und verrathen einen tiefen und scharfsinnigen Denker.

La Piété, Consolatrice des Affligės.

C'est principalement sur les jouissances de lamitié que la piété répand un nouveau charme; les bornes, les limites ne peuvent s'accorder avec le sentiment; infini comme la pensée, il ne pourrait subsister, il ne pourrait du moins se défendre d'une continuelle inquiétude, si des opinions bienfesantes, agrandissant pour nous l'avenir, ne nous permettaient pas de considérer sans épouvante la révolution des années et la course rapide du temps: aussi, quand la mélancolie nous livre à une douce émotion, quand elle se change pour nous en plaisir, c'est, qu'aux moments où nous nous trouvons séparés des objets de notre affection, une méditation solitaire les replace au devant de nous, à l'aide des idées générales de bonheur, qui, plus ou moins confusément, terminent au loin notre vue. Ah! que vous avez surtout besoin de ces précieuses opinions, vous qui timides au milieu du monde, ou découragés par le malheur, vous trouvez comme isolés sur la terre, parce que vous ne partagez point les passions qui agitent la plupart des hommes! Il vous faut un ami, et vous ne voyez partout que des associés de fortune; il vous faut un consolateur, et vous ne voyez que des ambitieux, étrangers à tout ce qui n'est pas le crédit ou la puissance: il vous faut au moins un confident sensible, et le mouvement de la société disperse toutes les affections et atténue touts les intérêts: enfin, quand vous l'avez, cet ami, ce confident, ce consolateur; quand vous l'acquérez par les liens de la plus tendre union; quand vous vivez dans un fils, dans un époux, dans une femme chérie, quelle autre idée que celle d'un Dieu, peut venir à votre secours, lorsque l'affreuse image d'une séparation se présente de loin à votre pensée? Ah! qu'en de pareils instants on embrasse avec transport toutes les opinions qui nous entretienent de continuité et de durée ! Qu'on aime alors à prêter l'oreille à ces paroles de consolations qui s'allient si parfaitement avec les désirs et les besoins de notre ame! Quelle effrayante association que celle du néant éternel et de l'amour! Comment unir à ce doux partage d'intérêts et de pensées, à ce charme de touts les jours et de touts les instants, à cette vie enfin la plus forte de toutes; comment unir à tant d'existence et de bonheur la persuasion intime et l'image habituelle d'une mort sans espoir et d'une destruction sans retour? Comment offrir seulement l'idée de

l'oubli à ces ames aimantes qui ont placé tout leur amour-propre et toute leur ambition dans l'objet de leur estime et de leur tendresse, et qui, après avoir renoncé à elles-mêmes, se sont comme déposées en entier dans un autre sein, pour y subsister du même souffle de vie et de la même destinée? Enfin, près du tombeau que peut-être elles arroseront un jour de leurs larmes, comment leur prononcer ces mots accablants, ces mots terribles: Pour jamais, pour toujours! O abîme des abîmes et pour l'esprit et pour le sentiment! Qu'un mage bienfesant viène couvrir du moins vos sombres profondeurs, s'il faut que la pensée de l'homme sensible s'approche un moment des bords effrayants qui vous environnent! Les larmes, les regrets ont encore quelque douceur, quand on les donne à une ombre chérie, quand vous pouvez mêler à vos douleurs le nom d'un Dieu, et quand ce nom vous paraît comme le ralliement de toute la nature! Mais si dans l'univers tout était sourd à votre voix; si nul retentissement ne fesait entendre vos plaintes; si d'éternelles ombres avaient fait disparaître l'objet de votre amour, et si elles s'avançaient pour vous entraîner dans la même nuit; si le plus malheureux, celui qui tient encore dans ses mains l'une des extrémités de cette trame d'union et de félicité que la mort a rompue, ne pouvait plus la rattacher en espérance; si, rempli tout entier du souvenir d'une idole chérie, il ne pouvait plus dire: Son coeur qui sut aimer, son ame pure et céleste m'attend, m'appèle peutêtre auprès de cet être inconnu que nous avons adoré d'un commun penchant; et si, au lieu d'une si précieuse pensée, il fallait, sans aucun doute, sans aucune incertitude, considérer la terre comme un sépulcre à jamais fermé... il n'est point de soutien contre de semblables images; c'est la nature entière qui semble se disjoindre; c'est l'univers qui paraît se dissoudre et vous accabler de ses débris!

(De l'Importance des Opinions Religieuses.)

XXVIII. THOMAS (Antoine Léonard).

Thomas, aus Clermont-Ferrand (Auvergne), geboren den 1. Oktober 1732, gestorben den 17. September 1785; Mitglied der französischen Akademie.

Seine Lobreden, worunter die vorzüglichsten: Eloge du maréchal de Saxe (1759), Eloge du chancelier d'Aguesseau (1760), Eloge de DugayTrouin (1761), Eloge de Sully (1763), Eloge de Descartes (1765), haben ihn den ersten Prosaikern der Nazion an die Seite gestellt; und obgleich der darin herrschende Styl oft hart und eintönig ist, so gesteht man ihnen doch mit Recht anerkanntes Verdienst zu, weil der Verfasser seine Gedanken mit Kraft wiedergiebt und sie mit den glänzendsten und elegantesten Formen ausschmückt. Die beiden Lobreden Eloge de Louis, Dauphin de France (1766), und Eloge de Marc-Aurèle, die er 1770 der Akademie vortrug, gehören zu dem Gediegensten seiner Schriften und können als stylistische Muster betrachtet werden, da fie fich stets durch Erhabenheit des Gedankens, edle Denkungsweise und sittliche Gesinnungen auszeichnen und den großmüthigen Karakter des Verfassers beurkunden,

der stets im warmberedten Gefühle und kräftigen Sprüchen seine Liebe für alles Edle und Große, für Tugend, Ruhm und alles der Menschheit Heilige verherrlicht.

Geringeren Werthes ist das Essai sur le Caractère, les Moeurs et l'Esprit des Femmes dans touts les siècles, welches durch das Essai sur les Eloges oder Histoire de la Littérature et de l'Eloquence appliquées à ce Genre d'Ouvrage, gänzlich verdunkelt wird. In dem leztern Buche verfolgt er von Jahrhundert zu Jahrhundert den Zustand der Beredsamkeit und der Künste, entfaltet die wachsende Gediegenheit der geistigen Bildung, faßt mit einer ungewöhnlichen Bestimmtheit, Klarheit und Darstellungsgabe den Karakter der größten Männer des Alterthums und der neueren Zeit auf, und zeigt sich allenthalben als vortrefflicher Kritiker und ausgezeichneter Schriftsteller.

Thomas war auch Dichter, doch stehen seine Gedichte weit hinter seiner Prosa; sie prunken oft mit überspannten Gedanken und schwülstigen Redensarten, zeichnen sich aber auch durch herrliche Beschreibungen und glänzende großartige Schilderungen aus, und man entdeckt von Zeit zu Zeit den glücklich begeisterten Dichter darin, der mit Kunst_und_Takt_seinen Versbau zu ordnen weiß. Unter seinen Gedichten sind die Epître au Peuple und die Pétréide die gehaltvollsten, lezteres jedoch zu gekünstelt; es kann weder als Epos, noch als didaktisches Gedicht betrachtet werden, und ́obgleich es reich an Schönheiten ist, hat es den Dichter nicht überleben können.

Im Jahre 1766 ward Thomas zum Mitglied der Akademie ernannt, was schon früher geschehen wäre, wenn er nicht seine erstere Ernennung, Marmontel's wegen, abgelehnt hätte, der damals als Kandidat vorgeschlagen und eines Gedichtes halber auf den Herzog d'Aumont und den Grafen Choiseul - Praslin_in die Bastille gesteckt war, und zu gleicher Zeit das Privilegiam der Redakzion des Merkurs verloren hatte. Dies edle Betragen Thomas', der die Ungnade seines Freundes theilte, zog ihm den Zorn des Ministers Choiseul-Praslin zu, erwarb ihm aber das Herz aller edeln und großmüthigen Seelen.

Platon.

On peut dire que Socrate ne peut avoir un panégyriste plus célèbre, ni plus digne de lui. On a souvent attaqué Platon comme philosophe; on l'a toujours admiré comme écrivain. En se servant de la plus belle langue de l'univers, Platon ajouta encore à sa beauté. Il semble qu'il eût contemplé et vu de près cette beauté éternelle dont il parle sans cesse, et que, par une méditation profonde, il l'eût transportée dans ses écrits. Elle anime ses images; elle préside à son harmonie; elle repand la vie et une grâce sublime sur les sons qui représente ses idées. Souvent elle donne à son stile ce caractère céleste que les artistes grecs donnaient à leurs divinités. Comme l'Apollon du Vatican, comme le Jupiter Olympien de Phidias, son expression est grande et calme; son élévation paraît tranquille comme celle des dieux. On dirait qu'il en a le langage. Son style ne s'élance point, ne s'arrête point; ses idées s'enchaînent aux idées; les mots qui composent les phrases, les phrases qui composent le discours, tout s'attire et se déploie ensemble; tout se développe avec rapidité et avec mesure, comme une armée bien ordonnée, qui n'est ni tumultueuse, ni lente, et dont touts les soldats se meuvent d'un pas égal et harmonieux pour s'avancer au même but.

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(Essai sur les Eloges.)

Condé.

Le premier, dit Louis, de ces noms éclatants
Est ce fameux Condé, général à vingt ans,
Couvert, dans les combats, d'une gloire immortelle,
Né pour être un héros, plus qu'un sujet fidèle.
Lui seul de son génie il connait le secret;
Entouré de périls le grand homme ordinaire
Balance les hasards, consulte, délibère;
Pour lui, voir l'ennemi, c'était l'avoir dompté;
En mesurant l'obstacle il l'avait surmonté;
Sa prudence, sortant de la route commune,
Par l'excès de l'audace, enchaînait la fortune.
Pour guider des Français, le Ciel l'avait formé;
Mais, ce feu devorant dont il fut animé,
Fit ses égarements, ainsi que son génie;
Il ne put d'un affront porter l'ignominie;
Maître de la victoire, et non maître de soi,
Pour punir un ministre, il combattit son roi!
Un remords lui reudit sa patrie et sa gloire.
(La Petreide.

Turenne.

Turenne, ainsi que lui, formé par la victoire,
Habile à tout prévoir comme à tout réparer,
Différant le succès pour le mieux assurer,
Couvrant touts ses desseins d'un voile impénétrable,
Ou vainqueur ou vaincu fut toujours redoutable.
Tantôt avec ardeur précipitant ses pas,
Tantôt victorieux sans livrer des combats,
De vingt peuples ligués spectateur immobile,
Son génie enchaînait leur valeur inutile.
Bourbon dut son succès à son activité;
L'ennemi de Turenne a souvent redouté
Sa lenteur menaçante et son repos terrible.

Le Prince Eugène.

(id.)

Des rives du Danube aux rives de la Seine,
La renommée alors vantait le uom d'Eugène :
Ce guerrier du Germain guidant les étendards,
Enchaînait la victoire au trône des Cesars.
Louis souvent trompé par quarante ans d'ivresse,
Louis avec orgueil dédaigna sa jeunesse:
Il ne crut voir en lui qu'une indiscrète ardeur,
Et d'un héros naissant méconnut la grandeur.
Un sujet dédaigné fut terrible à son maître:
Eugène, méconnu, devint plus grand peut-être ;
Et son roi, sur un trône entouré de débris,

Se repentit quinze ans d'un instant de mépris.
Politique, guerrier, ministre, capitaine,

Les dons les plus heureux s'unissaient dans Eugène;
Terrible dans l'attaque, et ferme à résister,
Sage pour concevoir, prompt pour exécuter,
On admirait en lui, dans un jour de carnage
Ce calme redouté, ce tranquille courage,
Ces secrets du génie et ces grands mouvements,
Cet art qu'ont les héros de saisir les moments:
Ce coup-d'oeil étendu qui mesure en silence,
Et va fixer au loin le destin qui balance;
Grand parmi les périls, et grand dans le repos,
Joignant le goût des arts au talents des héros.
La fortune à son choix eût fait de ce grand homme,
Ou Colbert à Paris, ou Scipion à Rome.

La Hollande.

(Idem.)

Sur les bords de l'Amstel s'élève une cité,
Le temple du commerce et de la liberté,
Où d'un peuple opulent l'économie austère
De l'or du monde entier semble dépositaire;
Pour d'utiles travaux dédaigne les grandeurs,
Et parmi les trésors a conservé des moeurs.
Pierre y porte ses pas; partout, sur son passage,
De l'heureuse abondance il aperçoit l'image.
Mais nulle part les blés n'y dorent les sillons;
D'innombrables troupeaux ont couvert ces vallons.
La génisse erre en paix dans de gras pâturages;
Le taureau mugissant bondit sur ces rivages;
Le lait, en écumant, y coule à longs ruisseaux;
Les camps sont divisés par de nombreux canaux,
Qui, portant la fraîcheur sur leur rive féconde,
Promènent lentement les trésors de leur onde;
L'orme et le peuplier, qui croissent sans efforts,
De leurs rameaux penchés embellissent ces bords:
L'azur tremblant des flots répète leur verdure.
Partout un art modeste a paré la nature.
Le voyageur charmé laisse de toutes parts
Errer autour de lui ses tranquilles regards;
Balancé mollement sur les barques flottantes,
Il fend d'un cours heureux ces campagnes riantes.

L'Histoire,

(Idem.)

C'est peu du temps jaloux réparant les outrages, L'homme d'un jour s'étend et vit dans touts les âges;. Vois ces débris savants par l'homme interrogés;.

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