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Avant d'attaquer un abus, il faut voir si on1 peut ruiner ses fondements.

Les abus inévitables sont des lois de la nature.

Le sentiment de nos forces les augmente.

Les hommes ont la volonté de rendre service jusqu'à ce qu'ils en aient le pouvoir.

Ceux qui ne savent pas tirer parti des autres hommes, sont ordinairement peu accessibles.

Il faut tout attendre et tout craindre du temps et des hommes. Trop et trop peu de secret sur nos affaires témoigne également une amé faible.

Les grandes pensées viènent du coeur.

Il n'y a point de principes sans contradiction, point de terme même sur les grands sujets duquel on conviène.2

Si toute notre prévoyance ne peut rendre notre vie heureuse, combien moins notre nonchalance?

Lorsque les plaisirs nous ont épuisés, nous croyons avoir épuisé les plaisirs; et nous disons que rien ne peut remplir le coeur de l'homme.

Ce n'est pas un grand avantage d'avoir l'esprit vif, si on ne l'a juste. La perfection d'une pendule n'est pas d'aller vite, mais d'être réglée.

Ceux qui se moquent des penchants sérieux, aiment sérieusement les bagatelles.

Le bon sens n'est pas à penser3 sur les choses avec trop dé sagacité, mais à les concevoir d'une manière utile.

La force d'esprit est le triomphe de la réflexion; c'est un instinct supérieur aux passions, qui les calme ou qui les possède.5

L'immodération est une ardeur inaltérable 6 et sans délicatesse, qui mène quelquefois à de grands vices

Un homme qui digère mal, et qui est vorace, est peutêtre une image assez fidèle du caractère d'esprit de la plupart des savants.

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La patience est l'art d'espérer.

Nach Chapsal si l'on. Schriftsteller haben sich aber nie an seine abgeschmackten Regeln gebunden, und nach si, ou, et bald on, bald l'on gebraucht. 2 Vauvenarques will im zweiten Gliede des Sazes sagen, daß in höheren spekulativen Angelegenheiten man nicht einmal Ausdrücke habe, deren Bedeutung genau bestimmt sei. Er hat sich schlecht ausgedrückt un terme sur les grands sujets ist zu vag; convenir dans l'idée d'un terme ein eben nicht eleganter Ausdruck; point d'expressions pour les grands sujets dont le sens soit exactement déterminée, wäre vielleicht besser.

3 Le bon sens n'est pas de penser ist gebräuchlicher und richtiger, doch läßt sich erstere Konstrukzion durch Analyse rechtfertigen: Le bon sens n'est pas dans l'acte consistant à penser. Man sagt le bon sens ne consiste pas à penser, weßhalb streng genommen der Ausdruck Vauvenargues' nicht geradezu als Fehler zu beträchten ist. 4 La force d'esprit und la force de l'esprit sind zwei sehr verschiedene Ausdrücke. Erstes bedeutet die Geisteskraft, lezteres die Gewalt, die Macht des Geistes. Man vergleiche: les yeux d'esprit, les yeux de l'esprit; la forme de gouvernement, la forme du gouvernement; les exercices de corps, les exercices du corps. Posseder les passions ist fein französischer Ausdruck, dominer wäre das passende Wört. 6 Inaltérable ist ebenfalls nicht passend; insatiable, inextinguible wären korrekter.

5

Nous aimons quelquefois jusqu'aux louanges que nous ne croyons pas sincères.

Quiconque se cache, obligé d'avouer les défauts des siens, fait voir sa bassesse.1

Un esprit étendu saisit d'un coup-d'oeil touts les rameaux des choses et les réunit à leur source.2

Le sentiment de nos misères nous pousse à sortir de nous-mêmes, et le sentiment de nos ressources nous y encourage et nous porte par l'espérance.3

Il ne faut point juger des hommes par ce qu'ils ignorent, mais par ce qu'ils savent, et par la manière dont ils le savent. L'instinct qui nous porte à nous agrandir n'est aucune

part si sensible que dans l'ambition.

On serait bien marris de passer un seul jour à la mercis du temps et des fâcheux.

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Sitôt qu'une opinion devient commune, il ne faut point d'autre raison pour obliger les hommes à l'abandonner et à embrasser son contraire.

1 Morellet behauptet, dieser ganze Saß sei dunkel und schlecht ausgedrückt. Er erseßt ihn durch: Quiconque se cache d'avoir des amis dont il est obligé d'avouer lés défauts, fait voir sa bassesse.

Dieses war der Gedanke Vauvenargues; er hat denselben eben so kernig als richtig ausgedrückt, und sein Sag ist dem des Abbé Morellet vorzuziehen. Um es zu beweisen braucht man nur die volle Konstrukzion wieder herzustellen: Quiconque se cache, obligé... steht statt: quiconque se cache, étant obligé oder parce qu'il est obligé; wenn dieses die richtige Analyse ist, so schadet die Ellipse keineswegs der Klarheit des Gedankens.

Bei Säßen dieser Art kann man sich auf verschiedene Weisen ausdrücken. Wir wollen ähnliche Beispiele aufstellen: 1) Quiconque se cache, obligé d'aller combattre l'ennemi, fait voir sa bassesse et sa lacheté. 2) Quiconque est obligé d'aller combattre l'ennemi et se cache, fait voir sa bassesse et sa lacheté. 3) Quiconque se cache de l'ennemi qu'il est obligé d'aller combattre, fait voir sa bassesse et sa lacheté. 4) Quiconque se cache, étant obligé d'aller combattre l'ennemi, fait voir sa bassesse et sa lacheté. 5) Quiconque se cache, parce qu'il est obligé d'aller combattre l'ennemi, fait voir sa bassesse et sa lacheté. 6) Quiconque se cache, se voyant obligé d'aller combattre l'ennemi, fait voir sa bassesse et sa lacheté. Von allen diesen Konstrukzionen, von denen die lezte die schlechteste ist, hat Vauvenargues, der Kürze wegen, die erste gewählt. Schlechte Metapher. Ein Zweig hat keine Quelle; racine, souche war das Wort. 3 In diesem Sage ist ein Sprachfehler. Das Pronomen y muß vor jedem Verb wiederholt werden, weil es sich auf die beiden vorhergehenden Verben bezieht: nous y encourage et nous y porte.

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4 Aucune part ist ein Sprachfehler, nulle part müßte gebraucht werden. Der Unterschied zwischen beiden Redensarten tritt in folgenden Säßen hervor: Il n'a pris aucune part à ce complot; il n'a reçu nulle part un si bon accueil.

5 Marri ist ein altes Adjektiv, das noch im vergangenen Jahrhundert gebraucht wurde. Es bedeutete triste, affligé und aus demselben hatte man marrisson (Subst. tristesse, chagrin) gebildet, ein Wort, das nach Clément Marot, Rabelais, Montaigne in Verfall gerieth, und wovon man noch im Régnier ein Beispiel findet.

6 Wir fügen noch folgende Bemerkung der schon bei Scarron über dies Wort gemachten hinzu:

Im Anfange bedeutete avoir merci de son ennemi (habere mercedem de inimico) den Preis, das Blutgeld, Wehrgeld, das der Feind, um weiteren Verfolgungen zu entgehen, zahlen mußte. Daher der Ausdruck être à la merci de son ennemi und später im weitern Sinne être à la merci des vents et des flots. Als die ritterliche Galanterie die Barbarei verscheucht hatte, nahm merci eine andere Bedeutung an, die aber immer den Wörtern Preis, Belohnung, Dank sinnver, wandt blieb. Le don d'amoureuse merci. Hier entspricht merci dem deutschen Dank in Schiller's Kampfspiel: den Dank, Dame, begehr' ich nicht. Endlich als das Christenthum, inmitten der Stürme des Mittelalters, das Gefühl christlicher Barmherzigkeit erweckt hatte, nahm merci die Bedeutung an, die man dem Worte merces beilegt, und die sich in der Benennung des Mönchordens Frères de la Merci (Mönche, die ihr Leben der Lösung der in den Händen der Korsaren befindlichen christlichen Gefangenen widmeten) wiederfindet.

7 Son contraire, vernachlässigter Ausdruck, der durch l'opinion contraire erfeßt werden muß.

Les sages se trompent en offrant la paix aux passions: les passions lui sont ennemis.1

n'a pas.

On tente d'ordinaire sa fortune par des talents qu'on

Prière.

(Maximes.)

O Dieu! qu'ai-je fait? quelle offense arme votre bras contre moi? Quelle malheureuse faiblesse m'attire votre indignation? Vous versez dans mon coeur malade le fiel et l'ennui qui le rongent; vous séchez l'espérance au fond de ma pensée; vous voyez ma vie d'amertume; les plaisirs, la santé, la jeunesse m'échappent; la gloire, qui flatte de loin les songes d'une ame ambitieuse; vous me ravissez tout....

Etre juste, je vous cherchai sitôt que je pus vous connaître; je vous consacrai mes hommages et mes voeux innocents dès ma plus tendre enfance, et j'aimai vos saintes rigueurs. Pourquoi m'avez-vous délaissé? Pourquoi lorsque l'orgueil, l'ambition, les plaisirs m'ont tendu leur pièges infidèles... c'était sous leurs traits que mon coeur ne pouvait se passer d'appui. J'ai laissé tomber un regard sur les dons enchanteurs du monde, et soudain vous m'avez quitté, et l'ennui, les soucis, les remords, les douleurs ont en foule inondé ma vie.

O mon ame! montre-toi forte dans ces rigoureuses épreuves; sois patient; espère à ton Dieu,3 tes maux finiront, rien n'est stable; la terre elle-même et les cieux s'évanouiront comme un songe. Tu vois ces nations, ces trônes qui tiènent la terre asservie: tout cela périra. Ecoutes, le jour du Seigneur n'est pas loin: il viendra; l'Univers surpris sentira les ressorts de son être épuisés et ses fondements ébranlés: l'aurore de l'éternité luira dans le fond des tombeaux, et la mort n'aura plus d'asiles.

O révolution effroyable! L'homicide et l'incestueux jouissaient en paix de leurs crimes et dormaient sur des lits de fleurs; cette voix a frappé les airs; le soleil a fait sa carrière, la face des cieux a changé. A ces mots les mers, les montagnes, les forêts, les tombeaux frémissent, la nuit parle, les vents s'appélent. Dieu vivant! ainsi vos vengeances se déclarent et s'accomplissent: ainsi vous sortez du silence et des ombres qui vous couvraient. O Christ! votre règne est venu. Pére, Fils, Esprit

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Les passions lui sont ennemies ist eine Syllepse, die auch der Lateiner kannte: Gens inimica nulli. Obgleich man im Französischen fagt ennemi de quelqu'un und nicht ennemi à quelqu'un, so darf man doch Vauvenargues nicht tadeln, Lezteres gebraucht zu haben; ennemies bedeutet hier hostiles, contraires. So kann man wol sagen détruisons tout ce qui nous est ennemi; diese Redensarten bereichern eine Sprache, gehören zu den zartesten Färbungen des Ausdrucks, und sind oft nothwendig, um den Gedanken wiederzugeben, weßhalb sie keineswegs zu verdammen sind. 2 Tenter la fortune wird im Französischen nicht gesagt; nur tenter fortune oder tenter de faire fortune sind gebräuchlich.

3 Espère en ton Dieu wäre korrekter; espérer à ist fehlerhaft.

4 Ecoutes darf nicht mit einem s geschrieben werden; dieses s wird nur vor en und y dem Imperativ angehängt.

éternel, l'Univers aveuglé ne pouvait vous comprendre. L'Univers n'est plus, mais vous êtes. Vous êtes, vous jugez les peuples. Le faible, le fort, l'innocent, l'incrédule, le sacrilège, touts sont devant nous. Quel spectacle! Je me tais, mon ame se trouble et s'égare en son propre fond. Trinité formidable au crime, recevez me's humbles hommages.

(Méditation sur la Foi.)

XVIII. BARTHÉLEMY (Jean Jacques, Abbé).

Barthélemy, Mitglied der französischen Akademie und der Akademie der Inschriften, aus Cassis bei Aubagne (Provence), ward 1716 geboren und starb in Paris 1795; berühmter Schriftsteller und Verfasser des Voyage du jeune Anacharsis en Grèce, eines reich ausgestatteten Gemäldes von dem gesellschaftlichen Leben Griechenlands vor Alexander, worin Darstellung und Sprache sich mit tiefen Forschungen und geschmackvoller Unterhaltung glücklich vereinbaren.

Sein Auftreten in der literarischen Welt wurde, durch gründliche Untersuchungen über das palmyrenische Alphabet eröffnet. Nach seinem Tode erschienen seine Fragments d'un voyage littéraire en Italie und während seines Lebens bereicherte er die Memoiren der Akademie der Inschriften mit einer Menge von gelehrten Auffäßen.

Barthélemy starb den 30. April; wenige Augenblicke vor seinem Lode las er noch die 4. Epistel des 1. Buchs des Horaz. Sein Lebenswandel war fleckenlos; von allen Parteien geachtet, legte man ihm mit Recht jene Worte des Plinius bei: Probitate morum, ingenii elegantia, operum varietate monstrabilis, die er auch stets gerechtfertigt hat.

L'Amitié, ou Damon et Phintias.

Dans une des îles de la mer Egée, au milieu de quelques peupliers antiques, on avait autrefois consacré un autel à l'Amitié. Il y fumait jour et nuit d'un encens pur et agréable à la déesse; mais bientôt entourée d'adorateurs mercenaires, elle ne vit dans leurs coeurs que des liaisons intéressées et mal assorties. Un jour elle dit à un favori de Crésus: „Porte ailleurs tes offrandes; ce n'est pas à moi qu'elles s'adressent, c'est à la Fortune." Elle répondit à un Athénien qui fesait des voeux pour Solon, dont il se disait l'ami: „En te liant avec un homme sage, tu veux partager sa gloire et faire oublier tes vices." Elle dit à deux femmes de Samos qui s'embrassaient étroitement auprès de son autel: „Le goût des plaisirs vous unit en apparence; mais vos coeurs sont déchirés par la jalousie et le seront bientôt par la haine."

Enfin deux Syracusains, Damon et Phintias, touts deux élevés dans les principes de Pythagore, vinrent se prosterner devant la déesse: "Je reçois vos hommages, leur dit-elle; je fais plus, j'abandonne un asyle trop longtemps souillé par des sacrifices qui m'outragent, et je n'en veux plus d'autre que vos coeurs. Allez montrer au Tyran de Syracuse, à l'Univers, à la Postérité ce que peut l'amitié dans des ames que j'ai révêtu de ma puissance."

A leur retour, Denys, sur un simple dénonciation, condamna Phintias à la mort. Celui-ci demanda qu'il lut fût permis d'aller régler des affaires importantes qui l'appelaient dans une ville voisine. Il promit de se présenter au jour marqué, et partit après que Damon eut garanti cette promesse au péril de sa propre vie.

Cependant les affaires de Phintias traînent en longueur. Le jour destiné à son trépas arrive; le peuple s'assemble; on blâme, on plaint Damon qui marche tranquillement à la mort, trop certain que son ami allait revenir; trop heureux, s'il ne revenait pas! Déjà le moment fatal approche, lorsque mille cris tumultueux annoncèrent l'arrivée de Phintias. Il court, il vole au lieu de supplice; il voit le glaive suspendu sur la tête de son ami,1 et au milieu des embrassements et des pleurs, ils se disputent le bonheur de mourir l'un pour l'autre. Les spectateurs fondent en larmes; le Roi lui-même se précipite du trône, et leur demande instamment de partager une si belle amitié.

(Voyage d'Anacharsis.)

XIV. D'ALEMBERT (Jean-le-Rond.)

d'Alembert, einer der merkwürdigsten Erscheinungen des XVIII. Jahrhunderts, ward in Paris den 16. November 1717 geboren und vor Jeanle-Rond, einer bei Notre-Dame gelegenen Kirche, die jest zerstört ist, ausgesezt. Obgleich d'Alembert's Eltern ihren Namen stets verbargen, so hat doch die Zeit den Schleier zerrissen, womit das Dunkel seiner Herkunft sich umhüllte, denn es ist jest allgemein bekannt, daß er der Sohn der Frau von Tencin war, einer durch ihren Geist eben sowohl als durch ihre Schönheit berühmten Dame, und daß sie ihn außer der Ehe mit Destouches, einem ProvinzialKommissär der Artillerie, erzeugte, den man, um ihn vom Verfasser des Glorieux zu unterscheiden, Destouches - Canon nannte. Beide sicherten ihm 1200 Franken Pension, eine für seine Bedürfnisse hinreichende Summe.

Aus dem Lyceum entlassen, legte sich d'Alembert eifrig auf das Studium der Mathematik, worin er sich bald vor allen übrigen damals lebenden Gelehrten auszeichnete. Während funfzehn Jahren befaßte er sich mit wissenschaftlichen Arbeiten, die ihm im Jahre 1741 die Pforten der Akademie der Wissenschaften öffneten. Als die Vorliebe für Mathematik bei ihn abstumpfte, erwachte die für Literatur von neuem in ihmi, und er schrieb die Vorrede zur Encyklopädie, die ihm eine neue literarische Laufbahn eröffnete. Bald darauf ward er Akademiker, worauf er folgende Werke herausgab: Essai sur les Gents de Lettres; Eléments, de Philosophie; Réflexions sur l'Eloquence oratoire et le Style; Observations, sur l'Art de traduire; Traductions de quelques Morceaux de Tacite &c,

1744 ward d'Alembert zum Mitgliede der berliner Akademie ernannt und feine Théorie des Vents gewann den von ihr ausgestellten Preis. Späterhin, als er Verfolgungen ausgesezt war, bot ihmi Friedrich der Große, mit dem er in stetem Briefwechsel stand, den Vorsiz derselben an, den er aber ausschlug. Der große König ließ sie aber bis zu seinem Tode vakant, weil er immer d'Alembert in Berlin zu sehen hoffte. Die von Katharina von Rußland ihm angebotene Stelle als Erzieher des Großfürsten schlug er gleichfalls aus. Man hat diesem großen Manne den Vorwurf von Kälte und Ge= fühllosigkeit gemacht, zwei Fehler, die er keineswegs besaß, denn troß seiner Armuth ward doch sein Leben durch zahlreiche Wohlthaten bezeichnet. Er starb im 66. Jahre, 1 Bildlich statt le danger qui menace son ami.

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