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nous avons pu juger, en écoutant le récit de ses allures commerciales, de ce que peut l'industrie active, même sur un théâtre où son action est gênée. M. Larbès, par une correspondance intelligente, s'est fait des clients-libraires à Lyon et dans quelques grandes villes du midi placé entre ces cités méridionales et Paris, il a su se créer un entrepôt intermédiaire de publications nouvelles ; et les maisons qu'il sert en sont pourvues plus vîte, et à des conditions aussi favorables que si elles s'adressaient directement aux commissionnaires de la capitale. Ce négociant nous a communiqué son secret; mais il ne nous a pas chargé de le transmettre.

Les étrangers que la curiosité attire à Montbrison, s'empressent de gravir la butte dite du Calvaire, berceau volcanique de la ville primitive. Ils n'y trouvent plus que quelques pans déchirés des murailles de l'ancien château des comtes; mais en s'exhaussant sur quelque fragment de ces débris, ils découvrent dans toute son étendue la fertile plaine de Forez, et les montagnes arides qui la bornent à l'horizon au sud, à l'est et au nord. La salle de spectacle, agréablement décorée intérieurement, n'offre pas toujours des représentations de choix au voyageur; mais avant de quiter la ville, il aura éprouvé une vive satisfaction, s'il a pu visiter le Muséum de M. d'Allard. Ce montbrisonnais, très-instruit, et amateur enthousiaste des choses rares, consacre à se les procurer une notable partie de ses grands revenus. Il a établi dans son hôtel une collection de curiosités précieuses, particulièrement en objets d'histoire naturelle. Lors de notre passage à Montbrison, il ne nous a pas été possible de visiter ce Muséum, son propriétaire s'étant trouvé alors absent; mais M. d'Allard devant figurer dans notre biographie, nous aurons soin d'y décrire son riche cabinet; car sa composition est assurément un titre de célébrité, et les richesses qu'il renferme nous seront connues lorsque cette partie de notre livre paraîtra 1.

Les habitants de Montbrison sont affables, d'un commerce affectueux, et si leur cité manque d'éclat, ils s'efforcent, par l'accueil poli qu'ils font aux étrangers, de les dédommager de ce défaut d'agrément. Les hôtels de cette ville sont bons; on y est bien servi, sans que les voyageurs aient à se récrier sur les exigences excessives des hôtes, comme dans certaines auberges situées sur les routes de première classe, où les trois francs à percevoir sont le but sérieux, et un repas servi à la hâte le prétexte.

(1) Après la Description historique du département de l'Allier. Voyez aussi cette section biographique, pour les autres illustrations de Montbrison.

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Chazelles-sur-Lyon. — Montrond: siéges de ce château. -Saint-Galmier: son histoire, ses eaux. Chazelles origine, histoire, industrie. Le château de Bouthéon.

Le roi de Chevrières..

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1

- Le déluge forézien.

La ville. Encore Mandrin.

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- Celui

Antiquités de cette ville. Eaux de Salt en Donzy. Abbaye de Montverdun. →→→→

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de Bellegarde. Canton de Feurs. L'ancienne Forum Ségusianorum. - Sa situation au moyen-âge. - État actuel. Diverses localités. Canton de Boen. Marcilly: la fée Mellusine.- Diverses localités.- Château de la Bátie: histoire, description. - Canton de Saint-Georges en Cousan. Différentes curiosités. Canton de Noirétable. Cervières. Aperçu minéralogique.

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Le voyageur que nous avons conduit, dans le chapitre précédent, au sommet de la butte volcanique sur laquelle gisent les ruines du château de Montbrison, aperçoit une partie des mamelons-volcans dont nous avons parlé ailleurs. Le plus important d'entr'eux, sous le rapport historique, est celui qu'on nomme le Mont d'Usore ou d'Isoule, au pied duquel coule le Lignon, qu'Honoré d'Urfé a rendu si célèbre par son roman d'Astrée. Cette montagne, située dans la commune de Montverdun, n'a pas la forme cônique des autres pics;

elle se prolonge du nord au sud, sur un espace d'une demi-lieue, et sa base, de l'est à l'ouest, est d'environ un quart de lieue. Assez élevée dans sa partie nord, elle s'abaisse insensiblement vers le midi. La plupart des historiens du Forez pensent que cette montagne a été consacrée à Isis ou Osiris. On y a trouvé, dit-on, des débris de vases, des figurines d'Isis, de Mercure, de Teutatès. Cette dernière figure, en marbre blanc, sculptée dans le style égyptien, représentait le demi-dieu nu, et tenant dans sa main une patère. Elle décora long-temps, probablement en qualité de saint, le portail de l'église de Chalaind'Uzore. Il est à remarquer que le nom d'Isoule, attaché par le peuple à la butte volcanique qui nous occupe, est le même que, dans le patois forézien, il donne au bois de houx, dont elle est couverte.

Sur une surface peu étendue, s'offrent, dans la plaine de Montbrison, le Pic de Marcilly, cône très-élevé et couronné par un château dont nous parlerons, ainsi que du village bâti sur la pente de cette montagne; le Pic de Lard, situé sur le chemin de Montbrison à Boen; le Pic de Montauboux, s'élevant près du ravin d'Azieux; le Pic de Curzieux, situé dans le hameau du même nom; le Mont-Supt, fusée assez escarpée dont la base est entourée d'un village; le Mont-Simiouze, superfétation volcanique d'une montagne de granit, qui paraît avoir surgi du bas en haut, à travers cette matière primitive; Chaud-Abri, pyramide de même origine, et sortie aussi des roches granitiques. Passant avec rapidité sur les pics de Rochon, de Bard, de la Corée, de Claret, de Châtelneuf, de Palogueux, à cause de leur conformité de forme et de situation, nous citerons les deux Tetons de Champdieu, buttes assez rapprochées de Montbrison, et qui, accolées par leur base, ont mérité ce nom, plus exact que décent.

A une plus grande distance de Montbrison, on aperçoit, du Calvaire, dans la chaîne de l'ouest, la montagne nommée Pierre-sur-Haute ou Pierre-surAutre, qu'on appelait jadis le Mont-Herboux. Sa crète, où la neige séjourne jusqu'au mois de juin, domine les montagnes environnantes des deux tiers de son élévation totale, qui est de 1184 mètres, au-dessus du niveau de la mer. C'est, après le Mont-Pila, le point culminant du Forez. Pierre-sur-Haute est de première formation : les substances qu'on y remarque sont diverses variétés de gneis, de granits, de roches cornéennes, de basaltes, de quartz; on y trouve aussi le koalin, le feldspath étincelant et plusieurs sortes d'argile.

Nous avons voulu gravir jusqu'au sommet de ce mont escarpé, afin de vérifier si, de là, en effet, la vue, au lever et au coucher du soleil, s'étendait sur vingt départements. Lorsque nous y arrivâmes, il était sept heures, au mois d'août; le ciel pur et azuré, l'air sans mirage, et l'astre du jour se couchant

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