Le Conservateur, Volume 5

Front Cover
Le Normant
Le Normant fils, 1819 - France
 

Contents


Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 200 - Le principe de la monarchie se corrompt lorsque les premières dignités sont les marques de la première servitude; lorsqu'on ôte aux grands le respect des peuples, et qu'on les rend de vils instruments du pouvoir arbitraire. Il se corrompt encore plus lorsque l'honneur a été mis en contradiction avec les honneurs, et que l'on peut être à la fois couvert d'infamie et de dignités.
Page 390 - Jurieu nous parle ici des flatteurs des princes, et il ne songe pas aux flatteurs des peuples. Tout flatteur, quel qu'il soit, est toujours un animal traître et odieux : mais s'il fallait comparer les flatteurs des rois avec ceux qui vont flatter dans le cœur des peuples ce secret principe d'indocilité et cette liberté farouche qui est la cause des révoltes , je ne sais lequel serait le plus honteux.
Page 508 - Nous ne sommes pas juges, car les juges ont un bandeau glacé sur le front , et la haine de Louis nous brûle et nous dévore. — Nous ne sommes pas juges, car les juges se défendent des opinions sévères ; ils les ensevelissent au fond de leur cœur, et ce n'est qu'avec une tardive et sainte honte qu'ils les laissent échapper; et nous, presque réduits à nous excuser de la modération, nous publions avec orgueil la rigueur de nos jugemens , et nous nous efforçons de les faire adopter.
Page 389 - C'est néanmoins du fond de cette anarchie que sont sorties toutes les formes de gouvernements : la monarchie, l'aristocratie, l'état populaire et les autres ; et c'est ce qu'ont voulu dire ceux qui ont dit que toutes sortes de magistratures ou de puissances légitimes venaient originairement de la multitude ou du peuple.
Page 389 - Loin que le peuple en cet état soit souverain, il n'ya pas même de peuple en cet état. Il peut bien y avoir des familles, et encore mal gouvernées et mal assurées ; il peut bien y avoir une troupe, un amas de monde, une multitude confuse; mais il ne peut y avoir de peuple, parce qu'un peuple suppose déjà quelque chose qui réunisse quelque conduite réglée, et quelque droit établi : ce qui n'arrive qu'à ceux qui ont déjà commencé à sortir de cet état malheureux, c'est-à-dire de l'anarchie.
Page 389 - Il peut bien y avoir des familles , et encore mal gouvernées et mal assurées ; il peut bien y avoir une troupe, un amas de monde, une multitude confuse : mais il ne peut y avoir de peuple ; parce qu'un peuple suppose déjà quelque chose qui réunisse quelque conduite réglée et quelque droit établi ; ce qui n'arrive qu'à ceux qui ont déjà commencé à sortir de cet état malheureux , c'est-à-dire , de l'anarchie.
Page 390 - quoi aboutit toujours la souveraine puissance » dont on le flatte ; et il se trouve que ceux qui » flattoient le peuple sont en effet les suppôts de » la tyrannie. C'est ainsi que les Etats libres se » font des monarques absolus. C'est ainsi que les » Etats monarchiques se font des maîtres plus 55 impérieux que ceux qu'on leur fait quitter sous » prétexte de les affranchir; les lois, qui dévoient » servir de rempart à la liberté publique , s'abo» lissent ; et le prétexte d'affermir...
Page 293 - En un mot, ils recomposeraient l'aristocratie, troisième pouvoir qui manque à nos institutions , et dont l'absence produit le frottement dangereux que l'on remarque aujourd'hui entre la puissance royale et la puissance populaire. C'est dans cette vue que les royalistes solliciteroient les substitutions en faveur de la pairie.
Page 108 - J'avais des amis, l'idée d'en être séparée pour jamais et leurs peines sont un des plus grands regrets que j'emporte en mourant. Qu'ils sachent, du moins, que jusqu'à mon dernier moment j'ai pensé à eux. Adieu, ma bonne et...
Page 57 - ... deux grandes épreuves des forces humaines, la prospérité et le malheur, la philosophie, s'efforçant de concentrer sur la terre les désirs infinis d'un être immortel, a mis le désespoir à l'extrémité de toutes nos joies et de toutes nos douleurs. Il n'est pas si aisé qu'on le pourroit croire de réconcilier l'homme avec sa condition présente.

Bibliographic information