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XXVI.

LE FAUTEUIL DE MALESHERBES.

LE FAUTEUIL DE MALESHERBES.

I.

BARO.

1634.

BALTHAZAR BARO, né vers 1600 à Valence, mort en 1650. Il fut en sa jeunesse secrétaire de d'Urfé, « l'un des plus rares et des plus merveilleux esprits que la France ait jamais portés », disait Pellisson, exprimant en cela l'opinion de ses contemporains. D'Urfé étant mort après avoir terminé la quatrième partie de son Astrée, Baro la fit imprimer et composa la cinquième d'après les mémoires de son maître. Cette Conclusion d'Astrée (1627) est encore aujourd'hui son meilleur ouvrage, et clôt assez dignement la fameuse pastorale. Venu à Paris, Baro eut grand accès chez la duchesse de Chevreuse, l'ennemie jurée du cardinal de Richelieu, et cette circonstance faillit compromettre son admission à l'Académie. Il fut gentilhomme de Mlle de Montpensier, et, sur la

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fin de sa vie, obtint deux emplois de nouvelle création l'un de procureur du roi au présidial de Valence, l'autre de trésorier de France à Montpellier.

Il a composé plusieurs pièces de théâtreet nombre de poésies, les unes et les autres justement oubliées: Parthénie (1642) est sa tragédie la moins médiocre ; Célinde (1629), poëme héroïque, offre une singularité à remarquer l'ouvrage est divisé en cinq actes et en scènes, il est écrit en prose; seulement, au milieu du troisième acte, l'auteur amène environ trois cents vers faisant partie d'une tragédie d'Holopherne. Baro fut un des membres chargés par l'Académie de rapporter leurs observations particulières sur le style du Cid.

II.

DOUJAT.

1650.

JEAN DOUJAT, né à Toulouse, vers l'an 1606, fut un des plus savants hommes du XVIIe siècle. Avocat dans sa ville natale en 1637, puis à Paris en 1639, ses ouvrages et ses cours particuliers de droit le rendirent bientôt célèbre. Professeur en droit canon au collège de France en 1651, il eut, quatre ans plus tard, la chaire de docteur régent à la faculté de droit de Paris Le président de Sérigny, ce prédé

les sa

cesseur de Bossuet dans le préceptorat du dauphin, le plaça parmi les gens de lettres qui devaient inspirer à son royal élève le goût des sciences et lui en enseigner les premiers éléments. Doujat initia le fils de Louis XIV aux connaissance historiques, et fut nommé historiographe de France. Chargé d'écrire un abrégé de l'histoire universelle à l'usage du jeune prince, il fut arrêté dans sa tâche, et nous ne saurions le regretter, puisque le même projet, repris bientôt après par Bossuet, aboutit à l'admirable Discours de ce grand homme sur cette matière. Nous ne nous piquons pas d'écrire pour vants; aussi ne donnerons-nous pas la longue nomenclature de ses ouvrages, parfois consultés, aujourd'hui même, par les hommes spéciaux, livres de droit ecclésiastique, de droit civil, de droit romain, livres d'histoire, poésies latines et françaises; il a patiemment traité tous ces genres divers; et voici quelques opinions contemporaines sur son compte. « On ne saurait lui rien apprendre, écrivait Chapelain à Balzac, dans les langues grecque, latine, italienne, espagnole; il a beaucoup de connaissance de l'esclavonne, de l'allemande et de l'hébraïque. Son successeur à l'Academie disait : « Il était connu dans toute l'Europe par un grand nombre de beaux ouvrages, il excellait non-seulement dans la connaissance du droit, mais aussi dans toutes les parties de la belle littérature. Ses occupations continuelles et l'assiduité de sa profession ne diminuaient pas celle qu'il avait à toutes les fonctions acadé

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