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Il y a bien à dire, c'ell à dire de la difference. Leh. Il y a adire (c'ell lgare).

à dire

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Il ya.. cing sols à dire à

mo. Comple.

He makes no mention of "In est à Live". It implies no connection between.

à dine and adinco.

engourdis ne sçavent ni endurer le mal ni recouvrer le bien. Ils s'arrestent en cela, de le souhaiter', et la vertu d'y pretendre leur est ostee par leur lascheté ; le desir de l'avoir leur demeure par la nature. Ce desir, ceste volonté est commune aux sages et aux indiscrets, aux courageux et aux coüards, pour souhaiter toutes choses qui, estans acquises, les rendroient heureux et contens. Une seule en est à dire, en laquelle je ne sçay comme nature defaut aux hommes pour la desirer : c'est la liberté, qui est toutesfois un bien si grand et plaisant, qu'elle perdue, tous les maux viennent à la file, et les biens mesmes qui demeurent apres elle perdent entierement leur goust et saveur, corrompus par la servitude. La seule liberté, les hommes ne la desirent point; non pas pour autre raison (ce me semble), sinon pour ce que, s'ils la desiroient, ils l'auroient, comme s'ils refusoient faire ce bel acquest seulement parce qu'il est trop aysé3.

Pauvres gens et miserables, peuples insensez,

1. Ils se contentent de le souhaiter....

2. En est à dire, locution signalée par Masset, dans l'Acheminement cité, p. 32, et qui signifie, diffère, manque : elle provient de l'ancien verbe adirer, égarer. «<l y a cinq sols à dire de mon compte, » en d'autres termes : il y a une différence de cinq sous, cinq sous manquent dans mon compte.

3. Et sans autre motif, ce me semble (puisque, s'ils la désiraient, ils l'auraient en effet), que de refuser de faire une acquisition qui paraît trop facile.

4. Souvent aussi on écrivait povres. Voy. sur l'orthogra

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nations opiniastres en vostre mal, et aveugles en vostre bien, vous vous laissez emporter devant vous le plus beau et le plus clair de vostre revenu, piller vos champs, voler vos maisons, et les despouiller des meubles anciens et paternels! vous vivez de sorte que vous pouvez dire que rien n'est à vous. Et sembleroit que meshuy 2 ce vous serait grand heur3, de tenir à moitié vos biens, vos familles et vos vies; et tout ce degast, ce malheur, ceste ruine vous vient non pas des ennemis, mais bien certes de l'ennemy, et de celuy que vous faites si grand qu'il est, pour lequel vous allez si courageusement à la guerre, pour la grandeur duquel vous ne refusez

phe et la prononciation de ce mot, le Thresor de Nicot, p. 500.

1. On écrivait alors également vos et voz: c'est ainsi que dans la plupart des pluriels, les lettres s et z se plaçaient à peu près indifféremment l'une pour l'autre, confusion qui devait durer jusqu'à la fin du XVIIIe siècle : Voy. à ce sujet l'Acheminement cité de Masset.

2. Nicot remarque qu'il vaudrait mieux écrire maishuy, tout ainsi que huymais, non, jamais aujourd'hui: d'où désormais (mais, dans l'ancien sens de plus [magis ], pas davantage, et huy pour aujourd'hui). On dit encore par un souvenir de cette acception originelle: « Je n'en puis mais,» je ne peux rien. « Meshuy, observe Vaugelas, t. II, p. 456, n'est plus en usage... Il faut néanmoins avouer qu'il est très-doux et très-agréable à l'oreille. »

3. « Heur est fortune, dit Nicot: car sans addition, il se prend toujours en bonne part. » La Bruyère, c. 14, regrettait ce mot : « Heur se plaçoit, dit-il, où bonheur ne sauroit entrer; il a fait heureux, qui est si françois, et il a cessé de l'être. »

point de presenter à la mort vos personnes. Celuy qui vous maistrise tant n'a que deux yeux, n'a que deux mains, n'a qu'un corps, et n'a autre chose que ce qu'a le moindre homme du grand nombre infiny de nos villes, sinon qu'il a ' plus que vous tous, c'est l'avantage que vous luy faites pour vous destruire. D'où a il prins 2 tant d'yeux d'où vous espie il, si vous ne les luy donnez? Comment a il tant de mains pour vous frapper, s'il ne les prend de vous ? Les pieds dont il foule vos citez, d'où les a il, s'ils ne sont des vostres ? Comme a il aucun pouvoir sur vous, que par vous autres mesmes ? Comment vous oseroit il courir sus, s'il n'avoit intelligence avec vous? Que vous pourroit il faire, si vous n'estiez receleurs du larron qui vous pille, complices du meurtrier qui vous tue, et traistres de vous mesmes 3? Vous semez vos fruicts, à fin qu'il en face le degast; vous meublez, remplissez vos maisons, pour fournir à ses voleries; vous nourrissez vos filles, à fin qu'il ait de quoy saouler sa luxure; vous nour

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1. Si ce n'est une chose qu'il a....

2. Plus usité à cette époque que pris, qui s'employait déjà toutefois, surtout en poésie.

3. Admirable tableau des moyens d'action et de l'impuissance réelle de la tyrannie. Ces accents énergiques d'une âme émue atteignent à la plus haute éloquence. Ici se vérifie bien la justesse de cette définition d'un ancien : « L'éloquence c'est le son que rend une grande âme. >> Voltaire a dit aussi : « La véritable éloquence est dans la grandeur de l'âme.» Hist. du Parlement, c. 37.

4. Saouler, rassasier, assouvir, aujourd'hui soûler, dont

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