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LE BARBIER DE SÉVILLE. ACT. IV, sc. VIII.

FIGARO.

Non, Monsieur, elles ne sont qu'une.

BARTHOLO, se désolant.

Et moi qui leur ai enlevé l'échelle, pour que le mariage fùt plus sûr! Ah! je me suis perdu faute de soins.

FIGARO.

Faute de sens. Mais soyons vrais, Docteur : quand la jeunesse et l'amour sont d'accord pour tromper un vieillard, tout ce qu'il fait pour l'empêcher, peut bien s'appeler, à bon droit, la Précaution inutile.

FIN DU BARBIER DE SÉVILLE.

LA

FOLLE JOURNÉE,

OU

LE MARIAGE DE FIGARO,

COMÉDIE,

PAR BEAUMARCHAIS,

Représentée, pour la première fois, le 27 avril 1784.

En faveur du badinage,
Faites grâce à la raison.
Veud. de la pièce.

CARACTÈRES

CARACTÈRES ET HABILLEMENS

DE LA PIÈCE.

LE COMTE ALMAVIVA doit être joué très-noblement, mais avec grâce et liberté. La corruption du cœur ne doit rien ôter au bon ton de ses manières. Dans les mœurs de ce temps là les grands traitoient en badinant toute entreprise sur les femmes. Ce rôle est d'autant plus pénible à bien rendre, que le personnage est toujours sacrifié : mais joué par un comédien excellent (M. Molé), il a fait ressortir tous les rôles, et assuré le succès de la pièce.

Son vêtement des premier et second actes est un habit de chasse avec des bottines à mi-jambe, de l'ancien costume espagnol. Du troisième acte jusqu'à la fin, un habit superbe de ce cos

tume.

LA COMTESSE, agitée de deux sentimens contraires, ne doit montrer qu'une sensibilité réprimée, ou une colère très-modérée ; rien surtout qui dégrade aux yeux du spectateur son caractère aimable et vertueux. Ce rôle, un des plus difficiles de la pièce, a fait infiniment d'honneur au grand talent de mademoiselle Saint-Val cadette.!

RÉPERTOIRE. Tome XLIX.

II

Son vêtement des premier, second et quatrième actes est une lévite commode, et nul ornement sur la tête: elle est chez elle et censée incommodée. Au cinquième acte, elle a l'habillement et la haute coiffure de Suzanne.

FIGARO. L'on ne peut trop recommander à l'acteur qui jouera ce rôle, de bien se pénétrer de son esprit, comme l'a fait M. Dazincourt. S'il y voyoit autre chose que de la raison assaisonnée de gaîté et de saillies, surtout s'il y mettoit la moindre charge, il aviliroit un rôle que le premier comique du théâtre, M. Préville, a jugé devoir honorer le talent de tout comédien qui sauroit en saisir les nuances multipliées, et qui pourroit s'élever à son entière conception.

Son vêtement comme dans le Barbier de Séville.

SUZANNE. Jeune personne adroite, spirituelle et rieuse, mais non de cette gaîté presqu'effrontée de nos soubrettes corruptrices.

Son vêtement des quatre premiers actes, est un juste blanc à basquines, très-élégant, la jupe de même, avec une toque, appelée depuis par nos marchandes, à la Suzanne. Dans la fête du quatrième acte, le comte lui pose sur la tête ane toque à long voile, à hautes plumes, et à rubans blancs. Elle porte au cinquième acte la lévite de sa maîtresse, et nul ornement sur la tête.

MARCELINE est une femme d'esprit, née un peu vive, mais dont les fautes et l'expérience

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